Depuis la première soirée Sonic Temple en 2019 où nous avons pu entendre, entre autres, Phill Niblock à l'orgue et Erwan Keravec à la cornemuse, cette soirée "à la marge" du Festival Musica est devenue une sorte de phare, de repère dans la programmation des musiques d'aujourd'hui qui rassemble les spectateurs "rajeunis" de Musica. Il y a bien sûr encore des têtes argentées qui en insatiables curieux vont découvrir ce menu "à prix libre" que nous propose le festival en explorateur de cette musique un peu nocturne. Le concert qui commence à 21h00 se terminant à minuit sonnante.
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Musica - Sonic Temple - Méryll Ampe - Photo: lfdd
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Le combat ayant déjà commencé avec Lucha Libre de Méryll Ampe (Lutte en français) qui a débuté le 1er round avec ses mélanges de sons de foule de manifestation sportives - bruits et brouhaha de supporters plutôt dans des stades de foot mixés avec d'autres sons dans une belle énergie et un gros volume (quelquefois les bouchons d'oreilles sont installés pour la protection.
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Musica - Sonic Temple - Méryll Ampe - Gilles Oltz - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Gilles Oltz - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Gilles Oltz - Photo: lfdd |
Le son ne s'éteint pas totalement lorsque Gikkes Oltz joue sa Pasacalles de 1er tono et son Estacio Lacerna Tento de 6eme tono .
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Musica - Sonic Temple - Daniel Zea - François Papirer - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Daniel Zea - François Papirer - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Daniel Zea - François Papirer - Photo: lfdd |
Par contre, la cloche sonne pour annoncer la pièce de Daniel Zea et François Papirer Primitivo en création mondiale. Ce sera pendant un grosse demi heure un festival de maracas "augmentés" joués par le bien connu à Strasbourg musicien des Percussions François Papirer qui nous emmène dans des variations de rythme et de frappe, transformés derrière son ordinateur par le musicien Daniel Zea que nous avions déjà pu voir l'année dernière. C'est à une transformation fine et variée du son produit par le percussionniste, que le musicien procède. Ainsi, il va avec une grande précision transmettre la finesse d'interprétation pour aller, par exemple dans le passage Brian Eno Pop arriver à des moment percutants équivalents à des frappes sur une grosse caisse avec un son spatialisé sur les différents micros qui captent le son en le renvoyant sur des haut-parleurs disséminés au quatre coins de l'église. Il y mélange des sons électroniques, d'autres fois il joue sur les échos ou les boucles ou des scratches et la pièce se termine dans une grande délicatesse dans un long décrescendo de petites graine de son qui s'envolent.
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Musica - Sonic Temple - Vica Pacheco - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Vica Pacheco - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Vica Pacheco - Photo: lfdd |
Méryll Ampe revient pour un deuxième round de sa Lucha Libre, toujours dans son mélange de foule sportive dans de grands rassemblements, mixés et soutenus d'autres sons et Vica Pacheco, elle nous emmène avec Animacy - or a breath manifest pour un long voyage dans une ambiance rêveuse, emplie de sons aigus et quelques uns semblables à des chants d'oiseaux qui de répètent en boucle et de respirations, de chuchotement, de crissements pour arriver à des ambiances plus graves et des sons qui ralentissent vers la fin.
Troisième et dernier round pour Méryll Ampe, cette fois-ci une Lucha Libre dans une sonorité plus proche de la boxe et des coups de poings pour se transformer en bruits de fusillades et de guerre avec des bombes qui explosent au loin.
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Musica - Sonic Temple - Julien Desprez - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Julien Desprez - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Julien Desprez - Photo: lfdd |
Puis, c'est Julien Desprez qui était déjà venu pour l'édition Musica de 2017 nous offre avec Simply Are son jeu très original de la guitare où entre grattage, frottage, bruit blanc et bruits d'arcs électriques, il nous propose une superbe prestation en solo où l'on sent qu'il maîtrise totalement l'instrument qu'il frappe, triture et tord entre ses mains pour en sortir des sons très originaux mais cependant très intéressant. Entre échos, distorsion, larsen maîtrisé et notes tenues sur la distance tout en y posant d'autres notes ou accord, il arrive aussi à chanter un air haché et à faire entendre le pur son acoustique des cordes dans d'étranges mélanges. Une belle performance, qui a aussi un très intéressant aspect visuel.
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Musica - Sonic Temple - Mario de Vega - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Mario de Vega - Photo: lfdd
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Musica - Sonic Temple - Mario de Vega - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Mario de Vega - Photo: lfdd |
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Musica - Sonic Temple - Mario de Vega - Photo: lfdd |
Visuellement, la dernière pièce l'est aussi, intéressante car Mario de Vega joue avec nos sens et, donc pour El llamado (l'appel) il nous plonge dans un univers curieux de sifflements qui rappellent ces siffleurs de la Gomera et leur langage codé. De plus, se déplaçant à couvert (presque) dans le noir sur une terrasse derrière une balustrade dans le choeur, ce son qui se multiplie part en écho, et qui envahit l'église sans que l'on sache d'où cela provient. Des nappes sonores s'y ajoutent et tous cela se clôt dans un magma sonore qui noie tout et qui devient une image sonore qui enfle.
La Fleur du Dimanche
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