samedi 14 juillet 2018

La reprise de la Bastille: un patchwork de fleurs, de textes, de musique

Connaissez-vous Keneth Goldsmith ? 
Il a dit que nous sommes tous des "uncreative writers" en français il le traduit par "écriture sans écriture"...

Mais avant d'aller plus loin - sans se défiler - retrouvons la fleur du 1er juillet qui a grandi (serait-ce une reprise ?) :


Epilobe - Photo: lfdd

A propos de reprise, je ne peux m'enpêcher de reprendre (dans les deux sens du terme) la journaliste qui ce matin sur France Inter a dit: "Il y a 225 ans, presque jour pour jour, le samedi 13 Juillet 1793, Marat disparaissait dans sa baignoire." 

Il est des mots d'humour qui sont comme la goutte d'eau qui fait déborder la baignoire!

Un autre jeu de mots (de mollets ?) c'est celui du footballeur George Best dont l'une des couronnes de fleurs déposée sur son cercueil, figurait une inscription : "Pelé good, Maradona better, George Best." et qui disait:
"J'ai claqué beaucoup d'argent dans l'alcool, les filles et les voitures de sport. Le reste, je l'ai gaspillé."
"En 1969, j'ai arrêté les femmes et l'alcool, ça a été les 20 minutes les plus dures de ma vie."
Et concernant son passage dans le club de Los Angeles : "J'avais une maison au bord de la mer. Mais pour aller à la plage, il fallait passer devant un bar. Je n'ai jamais vu la mer..."

Bon on arrête le foot !

Parlons poésie, avec Léo Ferré et ses "Roses rouges"

Au temps des roses rouges,
Mon coeur sera glacé,
Car mon oeil offensé
Taira les infortunes,
Au temps des roses rouges,
Je vendrai pour trois tunes
Le salaud d'à côté
Qui est un gars titré!

Et la roue tournera
Comme tourne la vie.
Mon couteau s'en ira
Faire de la poésie.

Au temps des roses rouges,
Mon gant sera de fer,
Sur une main de chair,
Et ça leur fera drôle.
Au temps des roses rouges,
De lâcher leur monopole,
En gueulant de travers
D'inutiles Pater.

Vivra bien qui vivra
Le temps de barbarie.
Quand l'orgue ne jouera
Que par analogie.

Au temps des roses rouges,
Sur mon ami Pleyel,
Je mettrai au pluriel
La complainte du crime.
Au temps des roses rouges,
Car ils paieront la dîme
Les seigneurs sans appel
Notés sur mon Lebel.

Mourra bien qui mourra
D'un vraie maladie,
Car la roue finira
Plus d'une biographie.

Au temps des roses rouges,
Le Bon Dieu sera sourd,
Et le moment se court
Pour prendre les enchères.
Au temps des roses rouges,
Misère pour misère,
On éteindra le jour
De tous ces gens de cour.

Rira bien qui rira
Comme à la comédie
L'acteur disparaîtra
Y'aura toujours la vie.  


Bleu blanc ...  - Photo: lfdd

Pour passer de Barthes à Levi-Stauss:
"Si un peu de structuralisme éloigne du concret, beaucoup y ramène." 

Et il rajoute que le structuralisme consiste à: "repérer des formes invariantes au sein de contenus différents."

Et son ami Roman Jakobson pourrait conclure par: "Mon projet est de rétablir le sens comme le problème central et brûlant de la science du langage." 


Bleu blanc ...  - Photo: lfdd


Et pour revenir à Keneth Goldsmith et ses "uncreative writers", il dit que chacun de nous, sur internet est maintenant écrivain, même que si nous utilisons Twitter et sa limite de caractères (même si elle a augmenté, nous faisons sans le savoir de l'Oulipo!
écriture sans écriture".
L'article d'entretien de Frédérique Roussel paru dans Libération le 5 juillet à l'occasion de la sortie en traduction française de son livre "L'écriture sans écriture, du langage à l'âge numérique s'intitule :"Tout internet est un texte de Roland Barthes" et il complète: "susceptible d'être déconstruit, remixé... Regardez l'intelligence artificielle qui se développe et les robots qui commencent à écrire. Qui est l'auteur? Et qui est le lecteur? Les crawlers [robots d'indexation] de Google qui lisent tout sont les meilleurs lecteurs de l'histoire du monde. Il feront vaciller le rapport des hommes à la littérature."  Et à propos d'internet et de son contenu, in dit: "Que puis-je en faire, comment redéployer ces mots? C'est une nouvelle expérience pour l'écriture. Déplacer l'information pour créer un nouveau contenu, comme Marcel Duchamp et l'Art Conceptuel il y a cent ans. C'est fantastique. Maintenant nous pouvons le faire avec le langage.

Lui-même a "écrit" un livre "Days" où il recopiait les nouvelles du New York Times
Et il a fondé un site internet en novembre 1996 et où il stocke, relie, reprend et met à disposition des perles de l'Art et dit lui-même du site qu'il est rempli de "détritus":
The site is filled with the detritus and ephemera of great artists—the music of Jean Dubuffet, the poetry of Dan Graham, Julian Schnabel’s country music, the punk rock of Martin Kippenberger, the diaries of John Lennon, the rants of Karen Finley, and pop songs by Joseph Beuys—all of which was originally put out in tiny editions and vanished quickly 

Un de ces détritus, perle pour les pourceaux, pour ceux que cela intéresse, et comme c'est le 14 juillet: Salvator Dali qui danse le Charleston ici:
http://ubu.com/film/dali_charleston.html

Et bien d'autres choses, vraiment plein, juste pour l'actualité (Mai 68 oblige), le film de René Viénet "La dialectique peut-elle casser des briques":

http://www.ubu.com/film/vienet_dialectics.html




Pour en revenir aux reprises, une que vous connaissez peut-être, c'est par Christophe, celle d'une chanson de Marie Möör "Je veux" qui s'appelle La Man:



Et la version de la chanson de Marie Moor: Je Veux



Je veux une armée rien qu'à moi
je veux Syracuse
je veux des harems des haras
le sourire des muses
je veux un grand palais de marbre rose
plein d'escaliers pour mes nuits blanches
je veux des jardins suspendus
au dessus du temps
où se rejoindraient les amants
fantômes et vivants
je veux un amour pur et sans défaut
mordre au citron de l'idéal
je veux retrouver mon étoile
puisque mon coeur...
je veux quelque chose de nouveau
je veux des robes une nouvelle peau
je veux repartir à zero
je veux des nuits
des nuits bleu Klein
je veux le début sans la fin
je veux le plus beau des fourreaux
une vie taillée à même la peau
dans du satin rouge


Laurie rose rouge - Photo: lfdd


Et pour finir avec Léo Ferré, Le temps des roses rouges





Et comme on n'a pas repris la Bastille, je vous offre "Bad Blood" de Bastille.



Et vous en reprendrez bien une, non ?





Bon défilé, bon 14 juillet, bon week-end

Le Fleur du Dimanche





dimanche 8 juillet 2018

Prolégomènes et contexte, non: l'image et le texte, et va la chanson

D'aucuns m'ont dit que mes textes étaient quelquefois longs. 
C'est vrai, ils étaient aussi longs à recopier.
Et puis juste un texte, c'est bien, mais où est le contexte ? 
Pourquoi mettre du texte ?
Je peux aussi juste mettre une image:


Fleur de goudron - Photo: lfdd

Mais une image d'une maigre fleur de goudron, ça vous parle ? Ca vous plait ?

Et si je mets une fleur en forme de toile d'araignée avec une toile d'araignée de lumière, cela vous convient ?


Fleur de nuit - Photo: lfdd


Quelle serait la différence entre ce blog et le flux écrasant et massif de fb ?

Cette photo que vous n'avez pas encore vue ?


Hémérocalle du 18 juin - Photo: lfdd

L'hémérocalle du 18 juin, une sorte d'appel ?
Et puis le TVA ? Faire court ? Ne pas contextualiser, ne pas mettre les questions ? Surtout pas les réponses..

Parce que les réponses, les avez-vous ? Les trouvez vous ? Tout de suite ? Comme un ping-pong facebooquien vite oublié, pas creusé.

Tiens, ça tombe bien, je n'avais pas envie de mettre le contexte, à vous d'y mettre le vôtre - du vôtre.

Et j'attends des réponses.... Au moins de ceux qui ont lu jusqu'ici ;-)

TVA

Les Textes (pour dire le contexte: exceptionnellement en première page du Monde des livres, c'est rare...) ne sont que de citations trouvées dans l'article Echapper aux mensonges de Geneviève Brissac sur Edith Thomas, journaliste, reporter et écrivain, à propos de son livre "Le Jeu d'Echec" Ed. Viviane Hamy:

"Notre métier, pour en être digne, il faut de dire la vérité. La vérité est totale ou n'est pas la vérité: les étoiles sur la poitrine, l'arrachement des enfants aux mères, les hommes fusillés." 1942 - Les Lettres Françaises

"Assez tendre et trop lucide, voilà au fond ce que j'étais et fus toujours. Ce sont les conditions favorables pour souffrir." 2018 - Le jeu d'Echec

"J'ai essayé d'échapper à tous les mensonges, il ne m'est resté que le vide." 2018 Le jeu d'Echec

"Tu as plus que personne besoin d'éternité et de certitude, tu sais mieux que personne qu'il n'y a ni certitude ni éternité.2018 Le jeu d'Echec
Le contexte: phrase dite par "Claude" dans le livre, Dominique Aury dans la réalité, qui la quittera (Edith Thomas dans la réalité) pour Jean Paulhan. C'est la vie...


Et pour en rajouter le moins possible hors contexte, je vous propose Jeanne Added (clin d'oeil), avec:

Radiate:




Mutate:




A War is coming:




Look at them aux Victoires de la Musique en hommage aux victimes des attentats :




Et avec Rachid Taha, Now or Never:





Et pour finir, un clin d'Oeil à Geneviève Charras qui l'a chanté dans son récital ".... ...., Côté Jardin - Le jardin des plantes": Greensleeves (pour le Noël 2012 d'Arte).





Et un bonus pour Raymond, un oldies rare:
David Mc Williams avec Days of Pearly Spencer : une version de la télévision hollandaise 192TV (suite de la Radio Libre) filmée à Paris en 1967.




Et la version "officielle":



Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

P.S. Pour ceux qui sont arrivé-e-s jusqu'ici et qui se demandent ce que sont des "prolégomènes", forcéement plusieurs - la définition du CNLRT

PROLÉGOMÈNES, subst. masc. plur.

A. − Longue introduction placée en tête d'un ouvrage, contenant les notions préliminaires nécessaires à sa compréhension. "Dans la semaine, en faisant les deux chapitres que je viens d'indiquer, j'ai lu avec grand soin tous les prolégomènes qui sont imprimés en tête de l'édition de Shakespeare (Delécluze, Journal, 1825, p.120)"

− P. anal. [Dans un exposé oral] Préambule, explication préliminaire, entrée en matière. "De grâce, Monsieur Grégoire... dit Julien qui s'impatientait de ces prolégomènes (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p.207)


B. − Ensemble de notions préliminaires nécessaires à l'étude d'une science, d'une question particulière. 

Rem. Rare au sing.: Heureux si (...) cette explication intérieure et continue que nous avons cherché à démêler en lui peut servir de prolégomène en quelque sorte à ses prolégomènes! (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t.2, 1834, p.46).

dimanche 1 juillet 2018

Fleurs de juillet, ça va? Et écrire? Debout, assis? Une expression ou une citation? ou la réalité? Pour.... ?

Qui lit encore? Surtout par cette chaleur... Et ce ciel bleu.... Bleu, c'est quoi, bleu, le bleu? Les bleus? A l'âme, des corps? 
On se fait tout petit, les fleurs aussi, à l'ombre:


Epilobe- fleur du goudron - Photo: lfdd

Un minuscule épilobe qui se croit arriver au ciel... Ca va?
A cette question, Samuel Beckett répondait: "Ca va, ça va, sans que je sache vraiment où?" 
Et vous? Ca va? Où?


Epilobe- fleur du goudron - Photo: lfdd

Vers l'ensemble? Illusion que le plus grand réseau social veut nous faire croire, à une communauté de gens vivant "ensemble" pour mieux nous "traiter" comme des moutons". Un "collectif", comme disait un amis cette semaine...

Je refuse d'en regarder le film. Par contre, elle permet quelquefois des ajustements, avec ce pourpier géométrique dont au départ on me dit de me méfier:

Pourpier - fleur du pavé - Photo: lfdd

Vers l'ensemble? Illusion que le plus grand réseau social veut nous faire croire, à une communauté de gens vivant "ensemble" pour mieux nous "traiter" comme des moutons". Un "collectif", comme disait un amis cette semaine...
Je refuse d'en regarder le film. Par contre, elle permet quelquefois des ajustements, avec ce pourpier géométrique dont au départ on me dit de me méfier:

"Leurs graines contenues dans des petites capsules sautent assez loin et colonisent les espaces alentours ! Il vaut mieux s'en débarrasser dès leur apparition"
Mais que ce sont de délicieuses plantes, Portulaca oleacera appelé communément "pied de poulet" à cause de la forme de ses ramifications", et que l'on peut manger; alors j'en ai commandé... et c'est délicieux, merci Dominique H.. 

Pour ce qui est de Beckett, à l'occasion de la sortie de sa correspondance: "Lettres IV (1966-1989)" chez Gallimard, Florence Noiville, dans un article dans le Monde Littéraire "Samuel Beckett, pour finir encore" cite une lettre à Robert Pinget que je vous transmets:

"25.5.66 Ussy
Cher Robert,
(...). Tu as tort de débiner ton travail. On n'est pas des gensdelettres (sic). Si on se donne tout de mal fou, ce n'est pas pour le résultat, mais parce que c'est le seul moyen de tenir le coup sur cette foutue planète. Avec ce besoin-là, beaucoup de misère mais pas de problème. Tu l'as peut-être un peu perdu mais il reviendra et tu t'en refoutras de toutes ces questions de valeur. Je crois que ces histoires de prix et autres à-côtés ne t'ont rien valu et qu'elles peuvent très bien être pour quelque chose dans l'état où tu te sens. Laisse tomber tout ça, cesse de relire et remets-toi au travail. Nous ne saurons jamais ce que nous valons, ni les uns, ni les autres, et c'est la dernière question à se poser."

En écho, un article sur Emmanuel Hocquard par Amaury da Cunha "Emmanuel Hocquard joue collectif" (tiens, tiens,...) nous offre trois citations que je recopie:

"Avant de se mettre à écrire, il faut "chercher à se dégager des mots d'ordre et travailler sur soi-même.""

"Il faut parfois retirer une expression et la donner à nettoyer pour pouvoir ensuite la remettre en circulation."

Et dans la préface du livre "Le cours de PISE", il cite Emmanuel Hocquard: "Je te lis afin de l'apprendre moi-même."

Pour en finir avec les TVAs, un extrait du livre de la fille d'Antoine du Boucher, Paule du Bouchet sur son père: "Debout sur le ciel":




Et pour finir en chanson, comme il s'agit de "Petite fleur", je vous met la version de Sidney Bechet chantée par Mouloudji*




Puis par Daniellle Darrieux




Et deux versions de "Ces petits riens":

D'abord par Stacey Kent:




Et une version de Serge Gainsbourg avec Catherine Deneuve (juste pour l'image):




Mieux vaut n'penser à rien
Que n'pas penser du tout
Rien c'est déjà
Rien c'est déjà beaucoup
On se souvient de rien
Et puisqu'on oublie tout
Rien c'est bien mieux
Rien c'est bien mieux que tout

Mieux vaut n'penser à rien
Que de penser à vous
Ça ne me vaut rien
Ça ne me vaut rien du tout
Comme si de rien
N'était je pense à tous
Ces petits riens
Qui me venaient de vous

Si c'était trois fois rien
Trois fois rien entre nous
Evidemment
Cà ne fait pas beaucoup
Ce sont ces petits riens
Que j'ai mis bout à bout
Ces petits riens
Qui me venaient de vous

Mieux vaut pleurer de rien
Que de rire de tout
Pleurer pour un rien
C'est déjà beaucoup
Mais vous vous n'avez rien
Dans le cœur et j'avoue
Je vous envie
Je vous en veux beaucoup

Ce sont ces petits riens
Qui me venaient de vous
Les voulez-vous ?
Tenez ! Que voulez-vous ?
Moi je ne veux pour rien
Au monde plus rien de vous
Pour être à vous
Faut être à moitié fou.


Et pour finir, une chanson de Georges Brassens: "Je me suis fait tout petit" chanté par Saz, une première fois au Japon:




Et une deuxième, quand elle l'a chanté la première fois sur scène avec Didier Lockwood (vous pouvez l'écouter sans regarder l'image, un peu mal de mer...)
  



Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

* Je vous rappelle la publication d'autres versions de "Petite Fleur, le 4 septembre 2016, avec des "petites fleurs" de Thomes F.