dimanche 8 décembre 2024

Geneviève Charras performe avec Raynaud et expose son petit "Petit Musée de la Danse"

 Geneviève Charras ne tient en place. Un jour elle est à Auch pour dialoguer avec Jean Pierre Raynaud qui soutient l'Ukraine en offrant au pays son oeuvre "Sans titre - Ukraine" et la semaine d'après elle est au four et au moulin en présentant son livre "Panpan sur le Tutu" en l'accompagnant bien sûr d'une performance adéquate et dansée.


Guernica - Ukraine


Guernica/Ukraine - Performance: Aphorismes dansés - Geneviève Charras - Baudouin Jannink - Photo: Robert Becker

Dans le Gers, aux Archives Départementales à Auch, pour apporter un éclairage aux deux oeuvres de l'installation Guernica - Ukraine, donc le tableau de Raynaud cité plus haut qui fait face à la reproduction du tableau de Picasso, elle improvise chants, danses et réponses aux aphorismes de Jean Pierre Raynaud qui, en plus d'être un artiste mondialement connu, écrit des aphorismes sur l'art, la vie, la violence et la guerre. Baudouin Jannink, à l'initiative de ce généreux et exceptionnel projet - les deux toiles font chacune 7 mètres 70 de long et 3 mètres 50 de haut - accompagne le circuit d'expositions qui marque le soutien au pays en guerre en nous confrontant à ces impressionnantes toiles, et lit avec un calme imperturbable des phrases qui sont comme des coups de poing. Autant que la toile de Raynaud, sa pensée ne laisse pas indifférent, en particulier quand il dit "La violence n’est acceptable qu’en Art car la cible ce n’est pas les autres mais soi-même." Et l'on aimerait le croire quand, pour conclure, il dit "La guerre est finie..." (?).


Guernica/Ukraine - Performance: Aphorismes dansés - Geneviève Charras - Baudouin Jannink - Photo: Robert Becker

Cette installation a déjà voyagé à Paris (Université de la Sorbonne) en 2023 où elle a marqué le premier anniversaire de la guerre, Strasbourg (St-Art, le Conseil de l'Europe et l'Hôtel de Région), Châlons-en-Champagne (Hôtel de Région) et donc actuellement Auch avec le Département du Gers qui soutient ce projet (l'exposition est visible jusqu'au 9 janvier). D'autres villes l'accueilleront en 2025 et 2026... avant qu'elle n'aille en Ukraine quand ce sera possible.  Je vous informerai de la suite...


Panpan sur le Tutu

La suite très proche, c'est le livre "Panpan sur le Tutu", un livre à l'image de Geneviève Charras et de sa passion - pour le moment cachée - qu'elle offre et partage en partie avec nous en présentant une partie de son hénorme collection d'objets ayant trait à la danse et au mouvement. Ses critères sont stricts mais le résultat est à la fois surprenant et impressionnant dans la diversité des objets, poupées, peluches, gadgets, livres, oeuvres d'art et jouets, toujours en rapport avec la danse. C'est tout Geneviève si vous la connaissez. Et si vous ne la connaissez pas, sachez que quand elle était petite, elle croyait que les bébés naissaient dans des tutus. Et c'est pour cela qu’elle est venue s’installer en Alsace, à Strasbourg, près des champs de choux de Krautergersheim, ces choux qu’elle imaginait affublés d’un tutu. Elle croyait aussi que les cigognes portaient des tutus plateaux. 




Elle a déjà, toute petite, gardé les objets, cadeau Banania, poupées Barbies danseuses, livres et revues sur la danse et cette manie s'est aggravé avec l'âge. Ce qui fait que ses armoires sont pleines de sa collection. Vous en verrez une partie en vrai, accrochée aux murs de la Trézorerie ou présentée dans des vitrines. Et une autre partie est dans ce livre de plus de 200 pages édité par Chicmédias dans lequel elle sollicite aussi des amis et des professionnels pour réagir à des objets choisis de cette collection.


Panpan sur le Tutu - Collection Geneviève Charras - Photo: Robert Becker

Cerise sur le gâteau, comme elle est aussi performeuse (elle en a déjà faite plus de 100) elle va faire in situ une performance lors du vernissage de l'exposition le vendredi 13 décembre au 35 de la rue du Fossé-des-Treize à la bien nommée Trézorerie. Attention ce n'est pas à treize, mais à dix-huit heures (treize plus cinq). Et sachez qu'elle est ponctuelle!

Si vous voulez venir, merci, pour des raisons d'organisation, de confirmer votre venue - mail en haut de la page. L'exposition n'est visible que les deux samedis et dimanches avant Noël (sauf si vous arrivez à venir pour une visite privée - contact également par mail).



Calendrier 2025 de la Fleur du Dimanche

Pour finir, un rappel sur des informations récentes sur La Fleur du Dimanche qui vous on peut-être échappés: Le compte-rendu des spectacles (musique, théâtre, danse, opéra, etc.) est toujours bien fourni. 

Si vous ne voulez pas rater les publications vous pouvez vous abonner. 

Le billet sur le salon ST-ART est encore en cours de complétion et il y aura peut-être un billet sur la Biennale de Lyon.

Sinon, comme chaque année depuis 11 ans, un calendrier, et même deux versions différentes ont déjà été imprimées. Si vous en voulez un ou deux, vous pouvez le choisir et le réserver par mail (choix 1 ou choix 2) sur le billet du 24 novembre, là:

https://lafleurdudimanche.blogspot.com/2024/11/le-calendrier-de-la-fleur-du-dimanche.html


En attendant passez de belles fêtes de fin d'année.


La Fleur du Dimanche   

samedi 7 décembre 2024

Casse-Noisette à l'Opéra National du Rhin: Le plaisir dansé des fêtes

 C'est un menu de fêtes auquel nous invite Bruno Bouché, le directeur du Ballet de l'Opéra National du Rhin avec Casse-Noisette de Tchaïkovski dans une chorégraphie signée Rubén Julliard à l'Opéra National du Rhin et à la Filature de Mulhouse juste avant Noël. Cette pièce presqu'iconique pour les festivités de fin d'année où tout le monde, et surtout les enfants pensent à la magie de Noël - et aux cadeaux - est effectivement un très beau cadeau qui ne risque de décevoir ni les parents, ni les enfants.


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney

Dans sa volonté d'inscrire l'écriture chorégraphique dans le monde contemporain, Bruno Bouché a sollicité un chorégraphe danseur qui connait très bien l'oeuvre de Tchaïkovski puisqu'il l'a dansée à de nombreuses reprises - plus de 150 fois - dans sa carrière et qui connait très bien les danseurs du Ballet du Rhin dont il fait partie depuis 2019 et où il a déjà eu l'occasion de créer deux chorégraphies dans le programme d'ouverture du Ballet. Il a d'ailleurs signé d'autres chorégraphies auparavant dans d'autres compagnies. Pour cette création il a composé une chorégraphie très riche dans laquelle il a considéré les interprètes en adaptant les styles de danse aux différentes personnalités de la troupe du Ballet. Ballet qui il est vrai pratique autant le style classique que le contemporain. Et c'est un des points forts de cette création puisque l'on navigue entre des pointes, des tutus, de l'académique et des mouvements totalement contemporains, avec des brisures, des aspects plus mimodramatiques, mais pas trop, des magnifiques mouvements d'ensemble et aussi beaucoup d'humour et bien sûr l'émerveillement et le rêve que convoque le conte d'Hoffmann sur lequel se base cette histoire. 


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney

Et surtout la musique de Piotr Illich Tchaïkovski dont la plupart des tableaux ou extraits de danse sont devenus presque une série de tubes. En lever de rideau déjà la musique nous entraîne avec légèreté et énergie. La cheffe d'orchestre coréenne Sora Elisabeth Lee que nous avions déjà vu diriger les Oiseaux quand elle a intégré l'Opéra studio et la version de Giselle en 2023, revient ici avec l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Pendant que quelques airs nous mettent en appétit, les personnages du conte passent dans un défilé humoristique sur l'avant de la scène. Et quand le rideau s'ouvre, ils se retrouvent en ombres chinoises sur la verrière de fond d'une énorme pièce, sorte de loft post-industriel, que l'on découvre comme grand espace pour l'accueil des invités de la famille Drosselmeyer, avec à l'avant l'atelier de Monsieur. Le couple Drosselmeyer a une gestuelle très originale toute en brisure et en désaxements accentués par les longs bras flexibles des danseurs. Leurs mouvements tout en pliures se propagent au reste des convives dans de magnifiques tableaux animés très cinématographiques. 


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney

Quand Clara la petite fille, l'héroïne de ce conte les a rejoint et que Mme Drosselmeyer présente la collection de marionettes-pantins qui, via une armoire magique, vont se retrouver en grand dans des personnages - Arlequin et Colombine, une Alsacienne et son soldat et la sublime princesse Pirlipat dans une tutu éblouissant de beauté. Profitons-en pour saluer le travail de création de costumes de Thibaut Welchlin, quelques uns sauvés des réserves et l'intelligence et l'inventivité de la scénographie de Marjolaine Mansot, tous deux ayant fréquenté le Ballet quand ils étaient à l'école du TNS. Tout comme Marco Hollinger qui est le maître des lumières, du clair obscur et des ors scintillants qui font rêver. Et n'oublions pas Eline Malègue qui a, avec Rubén Julliard, donné une touche très contemporaine et vivante à cette intrigue avec cette jeune équipe inventive.


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney

Il y a bien sûr le Casse-Noisette, dernière création de M. Drosselmeyer, le cadeau pour Carla qu'elle cassera et qui, après avoir été réparé et être passé dans l'armoire magique, commencera sa vie pleine de rebondissements avec des mouvements très rigides et précis, comme il sied à un pantin pour devenir beaucoup plus rond et humain vers la fin. 


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney


Mais auparavant il devra se battre contre les souris qui envahissent la maison à minuit et ce sera l'occasion de multiples courses poursuites et combats au cours desquels il sera ligoté. Il y a bien sûr la majestueuse valse des flocons et au niveau musical quelques emprunts à des airs des chansons françaises et l'air du Grossvater (grand-père). 


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney


La deuxième partie du ballet est d'ailleurs l'occasion d'une série de voyages musicaux tout droit sortis de boites cadeaux qui ont rempli l'ensemble du décor: l'Espagne, l'Arabie, la Chine, la Russie, la danse du Slinky - drolatique costume très original et inventif - la danse des clowns aux ballons et des ballerines de boite à musique. Tchaïkovski a intégré dans sa musique des instruments nouveaux comme le celesta et des sonorités qui apportent une ambiance de conte et de fantastique, des airs entêtants - dont certains très courts d'ailleurs - qui deviennent des ritournelles comme des boites à musique qui tourneraient sans fin dans notre tête et apportent une note de fraîcheur juvénile à son récit. Comme par exemple la valse des fleurs qui nous emporte dans son tourbillon sans fin. 


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney

Et Rubén Julliard avec sa chorégraphie alerte, enchantée et ses interprètes virtuoses et quelquefois acrobatiques sur lesquels il s'est appuyé pour aller au plus loin de leur engagement nous présente ici un joli petit bijou de conte de fée (Dragée, ne pas oublier celle-là). D'ailleurs nous ne pouvons pas les oublier toutes et tous et les airs qui les accompagnent puisque pour finir et nous permettre de nous rejouer cette merveilleuse soirée, tout le monde repasse en forme de défilé résumé avant le tableau final qui présente le réveil de la jeune Clara qui en l'espace d'une soirée un peu extraordinaire a bien grandi. 


Casse-Noisette - Tchaïkovski - Ballet de l'ONR - Rubén Julliard - Photo: Agathe Poupeney

Et nous, public avons également passé une soirée plaisir même si nous avons rapetissé par rapport au décor car tout, musique, costumes, lumière, décors, danseurs, étaient là pour nous enchanter et nous faire rêver.


La Fleur du Dimanche


Casse-Noisette


A Strasbourg du 6 au 13 décembre à l'Opéra du Rhin

A Mulhouse du 20 au 23 décembre à la Filature


Distribution

Chorégraphie: Rubén Julliard

Musique: Piotr Ilitch Tchaïkovski

Direction musicale: Sora Elisabeth Lee

Dramaturgie: Rubén Julliard, Éline Malègue

Scénographie: Marjolaine Mansot

Costumes: Thibaut Welchlin

Lumières: Marco Hollinger


Les Artistes

Ballet de l'Opéra national du Rhin, Orchestre philharmonique de Strasbourg, Les Petits Chanteurs de Strasbourg - Maîtrise de l'Opéra national du Rhin

Clara: Marta Dias, Di He

Mr Drosselmeyer: Erwan Jeammot, Pierre-Émile Lemieux-Venne

Mme Drosselmeyer: Susie Buisson, Julia Weiss

Casse-Noisette: Cauê Frias, Miquel Lozano

Princesse Pirlipat: Alice Pernão, Julia Weiss

Roi des rats: Marc Comellas, Marin Delavaud

vendredi 6 décembre 2024

Grains de Simon Feltz à Pôle Sud ou comment germe et monte le désir

 Avec Grains présenté à Pôle Sud, Simon Feltz se confronte à problématique sensible: Comment montrer le désir sur scène? Et c'est à un vrai challenge auquel il doit faire front.

Montrer, cacher, dévoiler, faire sentir non seulement le désir, mais aussi arriver à le faire faire transparaître chez les interprètes qui, sur scène et pendant presqu'une heure vont incarner la montée du désir, montrer ce qui est en soi sans tomber dans le voyeurisme.


Simon Feltz - Grains - Photo: Martin Argyroglo


Dès le début, il réussit son pari en ne nous montrant rien ou presque, en laissant notre imagination, nos propres fantasmes remplir le peu de ce qui est dévoilé. Car chacun le sait, ce que l'érotisme apporte au mécanisme du désir et du plaisir est plus dans tout ce qui n'est pas montré, mais suggéré. Ainsi cette obscurité qui très très lentement s'éclaire et nous laisse deviner des corps assis sur la scène font beaucoup mieux travailler notre imagination, au point que ces six interprètes à peine discernés sur la scène nous apparaissent nus et offerts. Ce sentiment se confirme quand nous entendons quelques mots devinés dans ce texte qu'on commence par bribes et d'où l'on discerne "friction", "peau", "chaleur", "caresse" et pour couronner le tout un "encore" répété et un "arrête" que nous ne pouvons pas interpréter comme un appel à continuer en dépit du résultat d'"encore", sauf si un autre signal est donné.


Simon Feltz - Grains - Photo: Martin Argyroglo


La lumière qui monte très doucement fait apparaitre les six interprètes que nous découvrons habillés, et quand la lumière est plus puissante nous distinguons les couleurs bleues des hauts et le brun clair ou bleu jean des pantalons et short. Les trois danseuses et trois danseurs s'étant levés, ils vont au fur et à mesure se chercher, tourner l'un(e) autour de l'autre, se rapprocher, s'unir dans une masse formant un tout puis se reséparer. Les gestes d'abord caresses se font plus proches, des baisers puis des embrassades débouchent sur des gestes plus intimes, tout cela sur un rythme très lent, entrecoupés d'immobilités et quelquefois en gestes miroir dans une très belle disposition dans l'espace.


Simon Feltz - Grains - Photo: Martin Argyroglo

Le corps n’est pas seulement mouvement, il est langage. Les danseurs oscillent constamment entre contrainte et la liberté, comme si leurs gestes cherchaient à percer une frontière invisible. Ce jeu de tensions devient une quête, presque viscérale, du désir : désir de toucher, d’être touché, de comprendre l’autre et soi-même. Chaque mouvement, chaque pause, chaque souffle devient une pièce d’un puzzle où le spectateur est invité à projeter ses propres interrogations. Quels sont les gestes qui facilitent la relations? Quelles sont nos peurs, nos attentes, nos désirs inavoués ?


Simon Feltz - Grains - Photo: Martin Argyroglo

Les corps se rapprochent, les habits tombent, les peaux se frôlent, les poses se font plus suggestives, les corps s'unissent et les liens alternativement se défont, certains se font éjecter, sont à la fois unis et distants dans cette ronde du désir. La parole qui s'était faite plus audible et narrative se transforme en souffle, gémissements, râles et, curieusement en rires faussement libérateurs. De même les éclats de lumière rouge et la montée en puissance de l'éclairage installent une froideur et presqu'une culpabilité, en tout cas une distance dans ce qui devrait être un sommet du plaisir.

La recherche de Simon Feltz d'explorer l’intime dans un spectacle rare est réussie tant qu'il capte les nuances et les ombres des émotions en nous les transmettant dans une expérience sensorielle et introspective. Elle se heurte cependant à un écueil lorsque l'intime s'expose trop et devient spectaculaire, Mais peut-être est-ce l'effet de la dysphorie post-relationnelle.


La Fleur du Dimanche


dimanche 1 décembre 2024

ST-ART sur (ou dans) la tête: Parcours hazardeux et à l'envers

 En faisant le décompte, depuis le début du blog en 2011, il n'y a pas eu une année que je n'ai pas parlé de la foire d'art contemporain ST-ART. En 2020 il n'y en a pas eu d'exposition et l'année dernière c'était l'édition où nous avons eu le plaisir d'exposer dans le Hall d'entrée l'installation Guernica Ukraine avec le tableau de Jean Pierre Raynaud "Sans titre - Ukraine" qui dialoguait avec la reproduction du Guernica de Picasso, en soutien à l'Ukraine. Et l'on pouvait constater que la Foire avait repris un peu de poil de la bête. 

Nous étions curieux de voir si l'élan pris allait continuer sur sa lancée et la première impression, malheureusement un peu rapide pour des raisons extérieures, nous a renforcé dans ce sentiment. Effectivement un premier tour a permis un survol général dont j'aurais bien aimé creuser les impressions. Je vous livre quelques aspects et artistes que j'ai déjà pu repérer. Il n'y a pas de classement ni de conseils, prenez-le pour une mise en bouche pour vous donner envie d'aller voir par vous-même et pour cela je vais faire une présentation dans l'ordre alphabétique inverse du nom des galeries. Sachez aussi qu'une présence forte de Raymond Waydelich marque aussi cette foire, à la fois sur un espace rétrospectif qui lui est dédié, grâce à son frère Francis et vous aurez peut-être la chance de croiser sa fille Flore venue pour l'occasion à Strasbourg. C'est elle sur la photo, derrière le chien qu'elle avait réalisée avec son père.


St-Art 2024 - Raymond E. Waydelich - Photo: Robert Becker

Et vous y trouverez autant les "boites" qui lui avaient permis d'exposer au Musée s'Art Moderne de la Ville de Paris que ses hommages à Christophe Colomb, ses disques - ici un très original - ou un hommage à Degas.


St-Art 2024 - Raymond E. Waydelich - Photo: Robert Becker

St-Art 2024 - Raymond E. Waydelich - Photo: Robert Becker

St-Art 2024 - Raymond E. Waydelich - Photo: Robert Becker

St-Art 2024 - Raymond E. Waydelich - Photo: Robert Becker


Pour les Galeries, le Z de Zoo n'existant pas, place à l'ancienne galerie WithoutArt Galerie qui s'est retirée au pied des Vosges à Neuwiller les Saverne et qui présente comme à son habitude André Kneib, Anna-Eva Bergman, Claire Illouz, Hans Hartung, Michel Déjean et les photos de Nathalie Savey et Stéphane Spach  et nouvel arrivé Emmanuel Henninger avec ses superbes dessin d' "Urwald":

St-Art 2024 - WithoutArt Galerie - Photo: Robert Becker

St-Art 2024 - WithoutArt Galerie - Photo: Robert Becker



La suite chez Robet Dantec, qui a quitté Belfort pour Nantes mais est revenue à Strasbourg pour montrer ses travaux sur papier, en particuliers Ilhem Ellouze  et les photos de Leah Desmousseaux:


St-Art 2024 - Robet Dantec - Ilhem Ellouze - Photo: Robert Becker


St-Art 2024 - Robet Dantec - Leah Desmousseaux - Photo: Robert Becker


Suite à la Galerie Ritsch-Fisch chez Richard Solti qui nous présente bien sûr Hervé Bohnert, les dessins de Carlo Zinelli, les sculptures de François Burland et les photos de Maurice Renoma:


St-Art 2024 - Galerie Ritsch-Fisch - Maurice Renoma - Photo: Robert Becker

St-Art 2024 - Galerie Ritsch-Fisch - Maurice Renoma - Photo: Robert Becker


A Suivre...


Bonne visite


LMa Fleu du Dimanche


 

jeudi 28 novembre 2024

Rodolphe Burger à Bischheim: La vallée va à la ville avec Kraftwerk et Sarah Murcia en Lou Reed

 C'est pour une re-visite de grands noms ou plutôt de disques emblématiques que la version décentralisée ou plutôt recentralisée à la Salle du Cercle à Bischheim d'un concert de Rodolphe Burger et Sarah Murcia nous accueille dans cette salle au nord de Strasbourg, la salle du Cercle à Bischheim.


Sara Murcia - Fanny de Chaillé - Transformé - Photo: Robert Becker

C'est un événement rare et le concert affichait complet. Les fans de la première heure de Burger, peut-être même de l'époque Kat Onoma, se sont pressés pour ce concert debout, où l'on pouvait même balancer au rythme des synthés. En première partie, c'est une relecture originale de Transformer de Lou Reed, qui revient en "Tansformé" sous la langue virtuose de Fanny de Chaillé et personnifié pour une interview drolatique par une Sarah Murcia placide sinon hébétée en Lou Reed. L'on y découvre la poésie totalement surréaliste (ou domestique ?) de Lou Reed, icone de la pop qu'Andy Warholl avait soutenu à l'époque. Bien sûr Sarah Murcia à la contrebasse et au chant, mais aussi aux bruitages, percussions, cris, soupirs et boucles nous sert une version minimaliste des morceaux que contient le disque de Lou Reed. Et c'est un plaisir et un bonheur. Les morceaux sont là, reconnaissables ou un peu transformés, traités avec imagination ou nous rappelant les tubes, dont Vicious, Perfect Day, Walk on the wild side ou Satellite of love. 


Sara Murcia - Fanny de Chaillé - Transformé - Photo: Robert Becker

Quelques duos avec Fanny de Chaillé sont très drôles avec des ritournelles à tiroir et le sommet de l'humour placide est effectivement atteint dans une interview dans laquelle Sara en Lou est naturellement "barrée" comme Lou Reed qui avoue qu'il n'a pas besoin de drogue (qu'il "ne prend pas" d'ailleurs, même s'il "dépense tout son argent là-dedans") pour être "ailleurs". Et l'on s'en rend compte avec les textes que Fanny de Chaillé nous dit entre ou sur les chansons et dont on découvre là tout un mystère, appuyé par les mimiques ou les commentaires sur le texte en direct. Un moment mémorable.


Sara Murcia - Fanny de Chaillé - Transformé - Photo: Robert Becker

La musique est reine, Sarah nous la fait entendre dans toute sa simplicité et la prise de conscience du texte (et sa traduction) apporte une touche surréaliste à ce disque pré-punk, problématique à l'époque, le deuxième en solo de Lou Reed produit avec David Bowie, mais un succès, encore  augmenté après la mort du chanteur. La complicité entre Sara Murcia et Fanny de Chaillé qui avaient créé cet OVNI en 2021 à Bordeaux est plaisante dans un acoquinement de connivence qui déborde même dans la salle. Une très belle expérience autant dans la musique originale ainsi créé, que dans la lecture nouvelle proposée. Le public est conquis.


Sara Murcia - Fanny de Chaillé - Transformé - Photo: Robert Becker


Rodolphe Burger - Radio Activity


Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker

Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker

Et pour la deuxième partie, le maître de séance Rodolphe Burger continue de maintenir l'empathie du public en trônant cérémonieusement à sa table, entouré de son ordinateur et de quelques boîtes de bruitages et ceignant quelquefois sa guitare pour en tirer de magnifiques mélodie ou quelques rifs, saturations et distorsions. 


Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker

Son compère Julien Perraudeau, magistral et distingué, costume cravate et gilet debout de circonstance, devant son clavier blanc, nous rejoue la musique minimaliste du groupe emblématique, refaisant le duo Ralf et Florian des années 70 Ils nous distillent cette musique electro-pop minimaliste, ce KrautRock de l'époque. 


Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker


C'est à une re-visitation du deuxième album du groupe, Radio Activity que nous allons assister. Le disque d'origine de 1975, prémonitoire d'une certain manière, sera "augmenté" de quelques extraits sonores d'actualité de l'année 1986 au moment de la catastrophe de Tchernobyl (dont quelques réponses totalement extraordinaires que les autorités ont distillées à l'époque pour cacher la réalité du danger et tromper la population: "mangez des épinard" et "il y a toujours une radioactivité naturelle"). 


Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker

Mais l'esprit du groupe de Düsseldorf y est, avec leurs bruitages, les mélodies électroniques, le vocodeur que Rodolphe maîtrise superbement sur quelques titres. De même que les effets spéciaux vocaux et bien sûr la langue du groupe, l'allemand, ce qui n'est plus une surprise, connaissant Eisbär (avec Eicher) et bien sûr le tube Radio Activity qu'il avait déjà repris dans les années 2010, bien avant ce projet de réactivation du disque de Kraftwerk.


Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker


Nous avons donc droit à des versions plus ou moins modernisées de Radioland, Airwaves, Intermission, Radio Stars, Uranium, Transistor, entre autres et une version impressionnante de The Voice of Energy qui pourrait caractériser Rodolphe Burger. Sa voix qui peut être très grave et qui fait tout son charme et son charisme. En tout cas c'est ce qui touche son public et qui fait aussi son succès. 


Julien Perraudeau - Rodolphe Burger - Radio Activity - Photo: Robert Becker

Et l'on se laisse bercer pour une dernière danse par ce ce héros de la Dernière Bande (son Label). On en ressort heureux et content. On n'a pas assisté aux grands moyens du groupe Kraftwerk mais on était au plus intime dans le relation avec les deux musiciens qui nous ont emmenés dans un voyage sidéral et sidérant, entre danger et chaleur dans un petit cercle de convaincu et de curieux pour cette expérience unique et très sympathique, en toute simplicité et décontraction. Et l'on n'a pu que constater que Burger est toujours un grand bonhomme.


La Fleur du Dimanche

dimanche 24 novembre 2024

Le calendrier de la Fleur du Dimanche a dix ans: Stop ou encore ?

 Chaque année c'est la même question: Y aura-t-il un calendrier de la Fleur du Dimanche à Noël?

L'année dernière cela a failli louper, certains calendriers ne sont arrivés qu'en janvier. Heureusement que cette année je m'y suis pris un peu plus tôt, car, alors que je pensais ne pas avoir fait de photos de fleurs, avec toutes les photos de spectacles vus et des musées et expositions visités, celles-ci se retrouvaient noyées dans la masse. 

Mais pourtant il y avait presque matière à faire trois calendriers. Donc pour commencer, reprenant la philosophie de la publication dominicale des photos de fleurs de l'origine du blog, j'ai essayé de sélectionner les fleurs dans le mois ou le plus près du mois qu'elles illustrent. Ce que certain(e)s de mes "abonné(e)s" m'avaient réclamé. Et je vais faire une deuxième version avec les photos qui auront récolté le plus de suffrages sur les réseaux sociaux* ou en réponse au sondage à venir.

En tout cas pour commencer je vous présente la version 1 du calendrier:


Couverture:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Couverture

Janvier:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Janvier


Février:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Février

Mars:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Mars

Avril:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Avril

Mai:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Mai

Juin:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Juin

Juillet:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Juillet

Août:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Août

Septembre:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Septembre

Octobre:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Octobre

Novembre:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Novembre

Décembre:

Calendrier La Fleur du Dimanche 2025 - Décembre


Voilà. A vous de choisir et de voter pour le calendrier qui vous plaît.

Je vous fais une offre de souscription "Dixième Anniversaire" et vous propose jusqu'au 1er décembre le calendrier à 22 Euros au lieu de 25 - et si vous en prenez deux, ou plus, les suivants sont à 20 Euros. Les frais d'envois selon tarif postal économique.


Pour le deuxième calendrier, suite à vos votes (et en attendant le résultat final) voici un premier jet:


Couverture V2:

Calendrier 2025 - V2 - Couverture

Janvier V2 (chatons originaux - de circonstance):

Calendrier 2025 - V2 - Janvier

ou Janvier V3 - la gagnante des votes :

Calendrier 2025 - V3 - Janvier

Février V2 (en haut du podium - le cerisier sauvage):

Calendrier 2025 - V2 - Février

Mars V2 (image du printemps): 

Calendrier 2025 - V2 - Mars

Avril V2 - l'acacia gagnant: 

Calendrier 2025 - V2 - Avril

 Avril V3 (la poésie des sous-bois):

Calendrier 2025 - V3 - Avril

Mai V2 (les rhododendrons - j'aime...): 

Calendrier 2025 - V2 - Mai

Juin V2 - la Fleur trouée a gagné: 

Calendrier 2025 - V2 - Juin


Juin V3 (vipérine enroulée):

Calendrier 2025 - V3 - Juin

Juillet V2 (oeillet des chartreux) : 

Calendrier 2025 - V2 - Juillet

Août V2 (hémérocalles):

Calendrier 2025 - V2 - Août

Septembre V2 (clématite):

Calendrier 2025 - V2 - Septembre

Octobre V2 (chardon):

Calendrier 2025 - V2 - Octobre

Novembre V2 (rose):

Calendrier 2025 - V2 - Novembre

Décembre V2 ( pandanus):

Calendrier 2025 - V2 - Décembre 


La Fleur du Dimanche


*Pour voter et faire votre choix, pour que votre fleur préférée se retrouve sur la Version 2 (ou 3) à venir, vous pouvez déjà répondre sur Facebook aux différentes propositions mettez un commentaire cela compte pour 3 points, sinon un coeur, 2 point ou un "pouce" un point. Vous trouverez les propositions dans l'album "Calendrier 2025" ici:

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.8649677658446137&type=3

Sinon sur Instagram, c'est là :

https://www.instagram.com/lafleurdudimanche/