dimanche 29 décembre 2019

Identité épiphanie de la judéité, sérendipité et rois mages

Bon, les Rois Mages ne sont pas encore arrivés, même le réveillon ce n'est pas encore demain, mais dans cet entre-deux (ou entre trois?) entre Noël, le Nouvel An et l'Epiphanie, tout se bouscule....
Même ma soeur (pas la deuxième - voir mon billet de dimanche dernier -  mais la première) s'est bougée et m'a envoyé sa photo, non pas de fleur, mais de l'arbre magnifique dans toute sa splendeur d'automne... Le voilà:


Arbre d'automne - Photo: Isabelle W.

Bon, ce n'est pas une photo de fleurs, mais elle en avait déjà envoyée une que j'avais publiée le 20 octobre 2013 - et qui sont des fleurs de circonstances: Des fleurs en ciel étoilé avec comme une étoile du Berger pour les Rois Mages:


Ciel de Fleurs - Photo: Isabelle W.

Cela nous amène à notre TVA, l'Epiphanie...

J'ai trouvé sur internet sous la plume de Sophie Bozon une très intéressante explication de texte:
"Dans le vocabulaire religieux, l'Épiphanie est l’apparition de l'enfant Jésus aux rois mages et par extension la fête de l'Église qui commémore ce jour. Dans ce cas, le mot s'écrit avec une majuscule. 
C'est au grec ancien que l'on doit l'étymologie du mot épiphanie (ἐπιφάνεια, qui se lit : epiphaneia). À l'origine, ce mot signifie  "qui apparaît".
Par extension, il désigne la compréhension soudaine, la manifestation de ce qui était caché.
Les épiphanies sont souvent à l'origine de découvertes scientifiques.
L'une d'elles, fit crier à Archimède son fameux "Euréka !" (ηὕρηκα = j'ai trouvé).
 Les épiphanies peuvent parfois être assimilées à la sérendipité, qui est le fait de faire une découverte scientifique par hasard, alors que l'on cherchait autre chose."

Sautons du coq à l'âne et comme j'aime le mot sérendipité, laissons l'inventeur du terme, Horace Walpole l'expliquer lui-même dans une lettre qu'il écrit le 28 janvier 1754 à son ami Horace Mann, diplomate du roi George II à Florence. Il y fait référence à une énigme qu'il venait de résoudre sur des armoiries vénitiennes en feuilletant un vieux livre sur les armoiries. C'est au sujet d'un emblème des Médicis inséré dans le blason de la famille vénitienne des Capello, et qui est un indice de la reconnaissance d’une alliance entre les deux familles. Il remercie donc son ami de l'avoir aidé accidentellement en lui ayant fait cadeau d'un portrait de Bianca Cappello qui avait épousé François Ier de Médicis. Horace Walpole désigne ainsi des "découvertes inattendues, faites par accident et sagacité" ou par "sagacité accidentelle":
"Cette découverte est presque de l'espèce que j'appelle serendipity, un mot très expressif que je vais m'efforcer, faute d'avoir mieux à vous narrer, de vous expliquer: vous le comprendrez mieux par l'origine que par la définition. J'ai lu autrefois un conte de fées saugrenu, intitulé Les Trois Princes de Serendip: tandis que leurs altesses voyageaient, elles faisaient toute sorte de découvertes, par accident et sagacité, de choses qu'elles ne cherchaient pas du tout: par exemple, l'un des princes découvre qu'un chameau borgne de l'oeil droit vient de parcourir cette route, parce que l'herbe n'a été broutée que sur le côté gauche, où elle est moins belle qu'à droite — maintenant saisissez-vous le sens de serendipity? L'un des exemples les plus remarquables de cette sagacité accidentelle".

Vous suivez .... le chameau? Ou les trois Rois? Ou l'épiphanie?
Celle-là je l'ai retrouvée accidentellement dans le titre d'un article de Libération du 14 novembre: "Singulières épiphanies de l'identité juive" où il est question de deux livres ("Mauvais Juif" de Piotr Smolar et "Juif de personne" de Michel Persitz. Ce qui les réunit, c'est leur ignorance de leur "identité" (voir les derniers "billets" que ce sujet depuis le 8 décembre).
Pour Piotr Smolar, tout a commencé par une remarque de Anshel Pfeffer: "Tu es vraiment le juif le plus ignorant que je connaisse."
Ce qui lui fait écrire:
"Peut-on vraiment être juif, si l'on est si ignorant? Mais ignorant de quoi? Que doit recouvrir ce savoir? Est-il forcément de nature religieuse et/ou culturelle? Peut-on être juif malgré soi de façon passive? [...] Un jour,, mon père m'a dit cette phrase: "Tu n'es pas juif si tu ne te sens as juif." Je n'avais jamais pensé en ces termes. Peut-on sélectionner les affluents d'une identité même si n'on en s'y baigne pas?"

La problématique de Michel Persitz est différente (ses parents ont été arrêtés à Nice et déportés et sont revenus, survivants faméliques des camps à deux heures d'intervalle en 1945 à l'Hôtel Lutécia à Paris). Ce qui lui fait écrire:
"J'ai appris dans la vraie vie qu'un enfant de déporté, un écorché vif comme moi, ce n'est pas un juif ordinaire. Cela peut donner un mauvais juif. Un juif désagréable. Un juif qui la ramène à contretemps avec son vécu et ses histoire. Un juif qui n'est pas satisfait du judaïsme. Il se moque de Dieu, il ne respecte ni les rites ni les coutumes0 Il ne récite pas avec les autres. Il ne chante pas en choeur. Il ricane tout seul. Il dérange les orthodoxes. Il gonfle même les juifs libéraux!"

L'article d'Alexandra Schwartzbrod se termine ainsi:
"Sur la pierre tombale sont disposés des cailloux. Contrairement aux fleurs qui inéluctablement se fanent, ceux-ci représentent l'indestructibilité du lien."

Vous allez me dire que les Mages sont trois... Je vous ai trouvé le troisième larron, en l'occurrence le "peintre" Christian Boltanski.
Son père juif d'origine russe, s'est converti au catholicisme. Il disait:
"Mon père était juif [d’origine russe]. Pendant la guerre, ma mère [catholique] a eu peur. Un jour, elle a fait semblant de s’engueuler avec lui. Ensuite elle l’a caché sous le plancher et a demandé le divorce. Il est resté un an et demi dans cette cachette… Puis mes parents se sont remariés." Rappelons que Christian Bolanski est né en 1944!
Vous pouvez voir son travail actuellement au Centre Georges Pompidou à Paris: 


Exposition Christian Boltanski - Centre Georges Pompidou - Beaubourg - PAris - Photo: lfdd

Et pour les chansons, suivons avec sérendipité la course du chameau. 
Le voilà avec les Quatre Barbus:



Et toujours avec les Quatre Barbus, avec les chameaux, Les Rois Mages:




Sans quitter les Quatre Barbus, "De quoi qui y'a" (version: un cheveu) avec Lucienne Vernay 




Et sans les Quatre Barbus, mais toujours avec Lucienne Vernay
la version "une dent" de "De quoi qui y'a":




Ca vous rappelle quelque chose? Un autre version ?
Celle de Michel Polnareff et Pierre Delanoë (pas de la Noël!): 
"Y'a qu'un ch'veu"


Méga-tube en 1968 qui au départ n'était que la face "B" du disque avec en face "A" "Le Bal des Lazes" qui avait à l'époque été interdit de diffusion..




Si vous voulez en savoir davantage, allez écouter Rebecca Manzoni avec l'émission "Tubes & co" sur "Le Bal des Lazes"


Bonne fin d'année, bon réveillon, bonne nouvelle année et bonne épiphanie....
La Fleur du Dimanche

mercredi 25 décembre 2019

Joyeux Noël et pri(s)ons

C'est la neuvième fois que je vous souhaite un "Joyeux Noël" sur ce blog et cette année, je vous offre une photo de ma soeur en cadeau.

Vous souhaitiez mieux me connaître alors pour commencer, sachez que ma soeur aime aussi les fleurs (les deux d'ailleurs) et qu'elle m'avait proposé cette photo pour participer au calendrier 2020. J'ai beaucoup apprécié ce geste (La Fleur du Dimanche fait des émules et est à la quête de 1001 Fleurs et 1001 ami(e)s (voir fb).

Alors sans tarder voici la fleur de Noël:
Avec un ange - ou presque qui se penche sur la crèche:


Joyeux Noël - Photo: Lili

En 2013 je vous avais découvert un Père Noël dans une tableau flamand
Ne voit la lumière que celui qui est éclairé : Joyeux Noël

En 2015 je vous "offrais" déjà des #Bananes - en avance.

Pour Bon Noël, les bananiers fleurissent - en avance!

Et en 2017 je vous parlais de vos voisins:
Noël, nouvelles étoiles, nouvelles visions, nouveaux voisins


Aujourd'hui, je vous souhaite de passer de belles fêtes et de penser à ceux qui sont en prison et même ceux qui y écrivent. Il y en eut beaucoup et tout récemment deux livres sont "sortis" et qui ont été écrits en prison. Le premier "Témoignage d'une île-prison" dont je vous offre un "extrait" est de Behrouz Boochani, un réfugié n" kurde iranien qui, après s'être enfuit s'est retrouvé sur une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'île de Manus qui sert de prison (sous-traitée !) pour l'Australie. Il a envoyé à son amie, Omid Tofighian, des bouts de texte, des poèmes en persan et des bouts de récits par WhatsApp. Au bout d'un certain temps, ces petits bouts, assemblés ont constitué un livre. Son traducteur vers l'anglais Omid Tofighian en dit (dans le Monde du 20 décembre): 
"Le livre de Behrouz Boochani résiste à toute classification. Il relève autant de la littérature carcérale que de la fable philosophique, de la poésie kurdes, des écrits dissidents iraniens ou encore de la critique anticoloniale. Il décrit comment les politiques migratoires et la violence d'état ont fabriqué un univers carcéral pour toute une partie de l'humanité.":



Son livre a eu un succès planétaire (après l'Australie où il est paru) et il a pu quitter - provisoirement - son île-prison grâce à l'invitation d'un festival littéraire...

Un autre "auteur, c'est l'avocat et leader politique Selahattin Demirtas qui commence à écrire en prison et qui vient de sortir un recueil de nouvelles: "Et tourner la roue". Il écrit:
"La littérature permet de prendre position contre l'oppression, de manière directe ou indirecte. Elle doit inssufler courage et espoir, sans concession, en résistance, sinon ce n'est pas de la littérature."

Pour finir, un auteur célèbre qui a écrit ce poème en prison:

"Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme!
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit,
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

- Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?"

Paul Verlaine


Et terminons en chanson avec des poèmes de Verlaine, le dernier par Reynaldo Hahn:





Un autre par Léo Ferré: 





Cayenne vu par Parabellum:





Et par Jacques Higelin






Joyeuses Fêtes

La Fleur du Dimanche


dimanche 22 décembre 2019

Je, soi et l'autre: ipséité, altérité, sincérité

Depuis début décembre, avec les questions d'identité, je vous annonce l' "ipséité" et vous ne l'avez pas vue venir.... Alors frappons les quatre coups de l'Avent et clôturons le champ.
Donc pour commencer un "portrait" de La Fleur du Dimanche:


Portrait de La Fleur du Dimanche - Photo: lfdd

Et pour encore une question sur l'"Identité" posée par Achille Mbembe en ouverture du Forum philo du Monde en novembre 2019:
"Une chose est de pouvoir dire librement qui l’on est, d’épeler son nom propre, de dire soi-même d’où l’on vient et où l’on va. Une autre est de se voir affublé d’un masque qui fonctionne, dès lors, comme le double de ­celui que l’on est en vérité. Mais sait-on jamais qui l’on est véritablement? Cela ne relève-t-il pas du mystère que l’humain restera ­jusqu’au bout, et de la part d’opacité qui, toujours, fera de nous des fugitifs par définition?"

Et un début d'explication:
"Toujours est-il que, tout au long de la période moderne, la plupart des luttes identitaires chez les peuples assujettis auront eu pour but de se débarrasser du voile ontologique dont ils auront été couverts en conséquence du travail effectué par le racisme. Il s’agissait de luttes en vue de la reconnaissance et pour l’auto-affirmation, voire l’autodétermination. Parce qu’elles présentaient des caractères éminemment progressistes, ces luttes participaient du grand récit de l’émancipation humaine. Ce fut le cas des grands combats pour l’abolition de l’esclavage, la décolonisation, les droits civiques, ou ­encore le démantèlement de l’apartheid."

Avant de vous montrer le deuxième portrait de la Fleur du Dimanche, une expression de l'énigme de l'identité posée par Francis Wolff:
"Je suis toujours le même comme une chose et pourtant je suis, comme les événements, cause de certains événements, mes actes. Je change sans cesse et pourtant je suis toujours celui que j'ai toujours été. Mystère de l'identité: Qui suis-je?"


Portrait de La Fleur du Dimanche - Photo: lfdd

Je vous avais offert le 8 décembre le début du texte pour vous donner envie d'en connaître davantage sur le sujet.... Je vous offre en "Extrait" la totalité du texte que je vous invite à lire en entier...


Extrait - Clothilde Leguil  - Identite

Et pour continuer, élargir le débat ouvert avec Achille Mbembe, l'ouvrir au-delà de soi et les autres au Monde et même à l'Univers. Voici, en "Extrait" la fin de son texte:


Extrait - Achille Mbembe - Identité

Et comme je vous parlais de sincérité, c'est Nicolas Weil qui introduit cet aspect "moral" et néanmoins philosophique dans le débat pour "ouvrir" le débat et sortir de ce qu'il appelle "deux impasses":
"La première, un individualisme extrême, qui nous pousse à nous définir nous-mêmes par un simple contraste avec les conventions et la société, au risque de rompre nos liens à autrui.
La deuxième, que je qualifierai de volontariste, consiste à croire que nous devons "nous choisir nous-mêmes et exercer sur nos vies un contrôle total. Or à mon avis, on ne saurait être soi qu'en pleinement ajusté aux autres. Il ne s'agit pas non plus de se définir soi-même en toute autarcie, mais de penser l' "être soi-même" comme une forme parfaite d'intégration sociale. Le déplacement radical qu'opère le concept d'ipséité, préféré à celui de sujet ou de moi, c'est qu'il nous introduit dans l'histoire des manières d'être, des modes d'existence (en accord ou en désaccord avec soi et autrui), et du même coup toute la problématique métaphysique du "sujet" peut être court-circuitée."

En complément, un portrait de La Fleur du Dimanche et des "autres" - c'est le "bouquet" de Geneviève Charras:

Portrait des Autres - Photo: lfdd

Et il nous révèle que la figure qui mène sa réflexion sur l'identité et qui lui fait préférer l'authenticité (vérité de son existence) à la sincérité (vérité de sa parole) c'est Ulysse - voir l'"Extrait" ci-dessous:
Extrait - Claude Romano - Identité - Ulysse

Pour finir, un hommage à Alain Barrière avec "Emporte-moi":

Emporte-moi
Que le vent gonfle la voile
Et qu'à l'heure des étoiles
Nous soyons très loin de tout
Emporte-moi
Que le flot berce mes rêves
Et qu'à l'heure où tout s'achève
Il ne reste rien que nous
Emporte-moi
Vers le pays d'un autre monde
Où tout n'est qu'amour à la ronde
Tout n'est que bonheur et que joie
Emporte-moi
N'aie crainte que l'orage ne gronde
Dans ce pays…




Et puis comme il est parti: Tu t'en vas avec Noëlle Cordier (de circonstance:





Et comme c'est bientôt Noël, la chanson de Noël de Bertrand Belin et Barbara Carlotti:




Clanche, coup, couteau, bijoux
Bouteille, saoul, bibelot de Lourdes
Marée haute, arithmétique
Noël, Père Noël
Tabac, obus
Un passant qui pue
La nuit
Cette fois derrière le stade où tu as fait ta danse d'indien pour lui
Pour qu'il pleuve sur lui
Notre-Dame en feu qui rougeoie dans la nuit, la vache
Le poing d'un mec saoul écrasé sur une bouche
Carton, citron, étron, pinçon
Coton, dindon, houblon, gazon
Avion, majesté, vitesse du son
Cette fois derrière le stade où tu as fait ta danse d'indien pour lui
Pour qu'il pleuve sur lui
Tout s'efface lentement
Tout lentement
Tout finit comme un os
Blanc comme un os
Le temps est si doux
Grêle, toit, bruit, Barbara
La foutue manie qu'il a de traîner son passé dark
Que de filles campant dans les jardins de l'Elysée, moi…


Alors Bon Noël à vous 

La Fleur du Dimanche

dimanche 15 décembre 2019

Suite de Calendrier: Identité - Egalité - Féminité

Dimanche dernier (Liberté - Ipséïté - Calendrier), je vous avais dévoilé la moitié du Calendrier 2020 de La Fleur du Dimanche et parlé, non pas d'"Ipséïté" (ne vous inquiétez pas cela va venir) mais d' "Identité" et je ne vous avais mis que la moitié du texte de la tribune dans le Monde de la philosophe et psychanalyste  Clotilde Leguil qui interroge: « le narcissisme de masse est-il le visage du “je” au XXIe siècle ? ». je voulais vous mettre la suite mais vous l'aurez un tout petit peu plus tard en "Extrait"... En attendant je vous mets des paroles de chansons qui tournent autour de l' "Identité" et une surprise autour de la "féminité"...
Mais tout de suite, la suite du "Calendrier 2020"*.
 
Calendrier 2020 - Juillet - Photo: lfdd

Calendrier 2020 - Août - Photo: lfdd

Calendrier 2020 - Septembre - Photo: lfdd

Calendrier 2020 - Octobre - Photo: lfdd

Calendrier 2020 - Novembre - Photo: lfdd

Calendrier 2020 - Décembre - Photo: lfdd


Si vous n'avez pas le courage de lire jusqu'à la fin , je vous donne le "mode d'emploi" de la commande du calendrier - il suffit de me faire un mail avec le nombre d'exemplaires commandés, jusqu'au 18 décembre - après ce sera plus cher de 10€ nous passerons à 15 € par calendrier.

Identité 
   
Je vous avais promis texte et chansons concernant l'identité, pour commencer L'identité par Les Têtes Raides
Les clans des rues les clandestins
les cris des chiens hurlent à la ronde
j'suis pas inscrit sur la mappemonde
y a pas d'pays pour les vauriens
les poètes et les baladins
y a pas d'pays
si tu le veux
prends le mien
Que Paris est beau quand chantent les oiseaux
que Paris est laid quand il se croit français
Avec ses sans-papirs
qui vont bientôt r'partir
vers leur pays les chiens
on a tout pris chez eux y a plus rien

Voici la version des Têtes Raides:



Et ici la version avec Noir Désir - Live au Zénith de Paris le 17 octobre 2002




Et Identité par Camera Silens

C'est notre, c'est notre identité
Pas besoin de graver les mémoires
D'une image et faire semblant d'y croire
Pas besoin de vouloir s'en cacher
Ce langage tout le monde peut le parler
Parce qu'on est du même côté.

Si demain on ne trouve plus rien à  dire
Qu'à  la place on choisit de se mentir
Pas besoin d'aller se regarder
Dans la glace il n'y aura pas de reflet
Parce qu'on est du même côté.

Et dire qu'elle est comme ça depuis des années
Quoiqu'on en fasse il est trop tard pour en changer.



Curieusement, Caméra Silans, groupe "punk" bordelais - des années 80 remporte le tremplin Rockotone de 1982 dans le cadre de la première édition de Boulevard du Rock à la salle des fêtes du Grand Parc qui accueillit entre autres The Clash et The Pogues et Bérurier Noir). Ce soir-là, le prix leur est décerné ex-aequo avec un autre groupe émergent, Noirs Désirs (encore au pluriel à l'époque), dont les membres déclinent la récompense qui consiste en un enregistrement. Camera Silens en bénéficie finalement et enregistre une maquette au studio Deltour à Toulouse. 

Une deuxième chanson de Camera Silens: Espoirs Déçus




Bon, pour ne pas rester avec cette musique de zoulous, je vous mets une petite java avec le Docteur Merlin - LA JAVA DE L’IDENTITÉ:





R. C’est la java d’l’identité
D’ceux qui sont jamais consultés
En gros de ces cons de français / de souche
Y’a pas besoin de grand débat
Pour savoir ce qu’ils pensent tout bas
Ecoutez ce qui sortira / d’leurs bouches

1. Un bout d’saucisson au comptoir

Jambon purée pour les moutards
Son nom au monument aux morts
Une bouillabaisse sur le vieux port
Bébé Cadum dans le berceau
Et puis le beaujolais nouveau
Voir le soleil dans vos cheveux
Rien que pour le plaisir des yeux

2. Des huitres avec un Muscadet

Un Madiran un cassoulet
Papy mamy à la campagne
Et pour les fêtes un bon champagne
Vibrer pendant la Marseillaise
S’émouvoir à la Paimpolaise
S’amouracher d’la Madelon
Etre fier de Napoléon

3. Chevaucher près de la pucelle
Faire les chemins de Compostelle
Rêver devant les cathédrales
Et la recherche du St Graal
La crois d’guerre du grand père au mur
Un p’tit Bourgueil un p’tit Saumur
Des rillettes et du camembert
Des zigounettes qui restent entières 

4. Feux de joie quand revient l’été

Les petits mouchoirs de Cholet 
Aller voir mourir les toros
Une anisette à l’apéro
Noël on décore le sapin
A pâques les œufs dans le jardin
Les cloches reviennent un fois par an
Mais les grèves de trains c’est tout l’temps

5. Béret basque et baguette de pain

Quelques étoiles au guide Michelin
Fêter le jour du saint patron 
Lui préférer St Emilion
Et pour finir un bon repas
Un p’tit cognac un p’tit calva
Râler contre son percepteur
Bander quand même aux trois couleurs

R. Rien n’est vraiment obligatoire

Pour fleurer l’odeur du terroir
Mais au final ne rien avoir / c’est louche


A suivre, la Féminité!.... Mais comme il y a beaucoup à lire, je mettrai le chapitre à part...
C'est donc là la suite ! n'hésitez pas, cela vaut le coup...



Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

* Pour souscrire au calendrier "La Fleur du Dimanche 2020" vous avez jusqu'au 18 décembre par mail à lafleurdudimanche (at) gmail.com pour le commander - livré avant Noël. Prix de souscription: 10 Euros - plus cher après....

Suite de Suite de Calendrier: Identité - Egalité - Féminité

Pour vous permettre de faire une pause dans la lecture des TVA et l'écoute des chansons de mon billet dominical j'ai découpé le billet en deux parts "égales": Indentité égale Féminité !

Je vous mets en "prime" la couverture du calendrier 2020 de La Fleur du Dimanche:

Couverture du calendrier 2020 - Photo lfdd

Et concenrant le thème de la Féminité, je vous mets un extrait d'un mail dominical que je reçois de Flint le Robot (vous pouvez d'ailleurs l'adopter). En fait, le dimanche, c'est Benoît qui écrit - tiens, c'est bizzare il écrit le dimanche...). Benoit - Raphaël de son nom - est le patron de Flint, celui qui l'aide à devenir intelligent et le dimanche il essaie de sortir de la masse des informations de la semaine, ce qui peut émerger et valoir le coup de rester - le haut du panier en quelque sorte, ce qui vaut le coup de ne pas être oublié.... et qu'il envoie par mail à ses abonnés (vous aussi vous pouvez vous abonner - et vous désabonner quand vous le voulez...
Donc, alors que j'avais prévu de parler de "Féminité" ne voilà-t-il pas qu'au lieu de parler de retraite et de grève, ou de Brexit, il nous parle de .... Sanna Marin  qu'il appelle "La reine des neiges (la vraie)".
La connaissez-vous ? Non ? Eh bien, sachez que c'est "la plus jeune première ministre du monde ("34 ans). Ella va diriger une coalition entièrement représentée par des femmes. Cette semaine, Santa Marin a fait de la Finande un modèle de modernité politique."


Sanna Marin

Et Benoit Raphaël continue:
"Comme elle n’a pas pu répondre aux 500 demandes d’interviews envoyées par les grands médias du monde, ces derniers n’ont pas pu te dire grand chose sur elle, à part qu’elle était jeune. Alors je suis allé voir sur son blog, et j’ai regardé ce qu’elle avait à dire sur elle et surtout sur sa vision de ce qui était, pour elle, une société moderne. La société du futur.

Sanna Marin est aussi, en quelque sorte, notre reine des neiges à nous. Un visage rafraichissant et moderne de l’Europe. Puisque la Finande préside en ce moment la communauté européenne. 

Alors c’est quoi la modernité, selon Santa Martin? 

- Une société où les femmes peuvent prendre le pouvoir ET avoir des enfants.
- Une société arc-en-ciel, où la diversité est la clé du vivre ensemble. Fille unique d’un couple de lesbiennes peu fortuné, elle vit aujourd’hui dans un quartier où se mélangent les communautés et les générations. 

Pour elle, solidarité rime avec « communauté », c’est à dire l’entraide entre les générations, quelques soient les différences culturelles, d’éducation, ou de provenance géographique.
Mais elle rime surtout avec « environnement »: 
« La solidarité exige également la responsabilité de l’environnement afin que les générations futures aient la possibilité de vivre une vie bonne et digne. »
Elle représente une génération de "millenials" loin des clichés, engagée, déconnectée, qui refuse de s’isoler derrière ses écrans : 
« Mon temps libre est passé avec ma fille et ma famille, avec d'autres personnes proches de moi et à l'extérieur dans les excellentes attractions de la nature de Pirkanmaa.»
Pirkanmaa quoi? Eh bien c'est un endroit très joli, qui se trouve en Finlande, et qui ressemble à ça : 


Pirkanmaa
👉Voir le blog de Sanna Marin (bon juste pour voir, parce que c'est en finnois !) [1 an] [le temps qu'il te faut pour apprendre le finnois]
👉Lire la traduction intégrale de son billet (traduit avec Google et placés dans ce document partagé avec mes petits doigts) [12mn]

Voilà, mais ce n'est pas tout, il parle aussi de Michèle Bernard-Requin:  "Grande figure du monde judiciaire (elle a été l'héroïne de deux documentaires de Raymond Depardon, "La 10ème chambre" et "Délits flagrants"), tu l'as peut-être vue à la télévision (dans l'émission "C dans l'air") ou lue dans le Point où elle avait un chronique. Et c'est l'hebdomadaire qui publié, avec beaucoup d'émotion, son dernier message avant le grand départ.  Il est bouleversant.:  

« Voilà, je touche, en effet, aujourd'hui aux rivages, voilà le sable, voilà la mer.
Autour de nous, à Paris et ailleurs, c'est la tempête : la protestation, les colères, les grèves, les immobilisations, les feux de palettes.. 

« Il faut comprendre que le rapport à l’humain est tout ce qui nous reste, que notre pays, c’était sa richesse, hospitalière, c’était extraordinaire, un regard croisé, à l’heure où tout se déshumanise, à l’heure où la justice et ses juges ne parlent plus aux avocats qu’à travers des procédures dématérialisées, à l’heure où le médecin n’examine parfois son patient qu’à travers des analyses de laboratoire, il reste des soignants, encore une fois et à tous les échelons, exceptionnels. »

La magistrate prend alors la défense de cette petite unité de soins palliatifs où elle attend le grand départ. Cet espace hors du temps, où l'on prend soin de l'humain avant qu'il ne s'efface. A travers la défense de cette unité, menacée par les coupes budgétaires, c'est l'essence même de la construction du vivre ensemble que défend Michèle Bernard-Requin. Je n'ose pas couper son texte. Je te laisse ce dernier morceau tel quel, tu liras ce que tu pourras. Mais il mérite quelques minutes de ton dimanche d'hiver.


« Conservons cela, je ne sais pas comment le dire, il faut que ce qui est le privilège de quelques-uns, les soins palliatifs, devienne en réalité l’ordinaire de tous. »
« C’est cela, vers quoi nous devons tendre et non pas le contraire. »
« Donc, foin des économies, il faut impérativement maintenir ce qui reste de notre système de santé qui est exceptionnel et qui s’enlise dramatiquement.
« J’apprends que la structure de Sainte-Perrine, soins palliatifs, a été dans l’obligation il y a quelques semaines de fermer quelques lits faute de personnel adéquat, en nombre suffisant et que d’autres sont dans le même cas et encore une fois que les arrêts de travail du personnel soignant augmentent pour les mêmes raisons, en raison de surcharges.
« Maintenez, je vous en conjure, ce qui va bien, au lieu d’essayer de réduire à ce qui est devenu le lot commun et beaucoup moins satisfaisant.
Le pavillon de soins palliatifs de Sainte-Perrine, ici, il s’appelle le pavillon Rossini, cela va en faire sourire certains, ils ne devraient pas : une jeune femme est venue jouer dans ma chambre, il y a quelques jours, elle est restée quelques minutes, c’était un émerveillement. Vous vous rendez compte, quelques minutes, un violoncelle, un patient, et la fin de la vie, le passage, passé, palier, est plus doux, c’est extraordinaire.
« J’ai oublié l’essentiel, c’est l’amour, l’amour des proches, l’amour des autres, l’amour de ceux que l’on croyait beaucoup plus loin de vous, l’amour des soignants, l’amour des visiteurs et des sourires.
Faites que cette humanité persiste ! C’est notre humanité, la plus précieuse. Absolument.
La France et ses tumultes, nous en avons assez.
Nous savons tous parfaitement qu’il faut penser aux plus démunis. Les violences meurtrières de quelques excités contre les policiers ou sur les chantiers ou encore une façade de banque ne devront plus dénaturer l’essentiel du mouvement : l’amour. . »


Voilà. Moi ça m'a fait réfléchir. Et ça m'a fait pleurer un peu aussi. C'est souvent à l'approche de la fin que tout ce qui nous semblait compliqué se résume à l'essentiel. L'importance de l'amour. Absent de tous les programmes politiques, effacé de tous les business plan, pas vraiment enseigné à l'école. Et pourtant à l'origine de tous nos choix de vie, quand on y pense.  👉Lire l'intégralité de la lettre de Michèle Bernard-Requin et éprouver un salvateur sentiment de gratitude  [4mn]

Voilà, une petite réflexion avant Noël.....

Dans un tout autre domaine et pour passer à la "Chanson, je vous offre deux aspects de la féminité chantée par Angèle (vous connaissez?)

Avec "Balance ton quoi?":



Attention il y a de superbes comédiens dans le clip! 
Il est réalisé par Chalotte Abramov qui a également réalisé ce clip sur une chanson de Georges Brassens - Les Passantes:


Georges Brassens - Les Passantes de Charlotte Abramow.


A suivre

Bonne fin de dimanche et bonne semaine 


La Fleur du Dimanche