vendredi 31 août 2018

Voyage dans l'espace et le temps roman avec la voix dans tous ses états

Pour sa vingt-sixième édition, le Festival Voix & Route Romane nous propose un voyage dans le temps, en nous contant des histoires chantées et nous faisant découvrir de magnifiques églises, superbes écrins pour les voix multiples qui vont résonner en choeur.
Pour l'ouverture du Festival, l'église Saint-Etienne, une des plus anciennes églises d'Alsace en tout cas de Strasbourg - elle fête son Jubilée, 1300 ans cette année, accueille l'ensemble belge Huelgas Ensemble pour un parcours dans le temps, de l'alpha - au 9ème siècle - jusqu'à l'oméga - fin du 14ème siècle avec un programme qui propose un bel éventail d'écritures, dont beaucoup restent anonymes.
Cinq siècles de musique pour une belle heure d'enchantement qui commence sobrement avec un organum à 2 voix et l'ensemble des chanteurs* qui nous chantent la sortie d'Egypte: In exitu Israel


Festival Voix & Route Romane - Huelgas Ensemble - In exitus Israel - Photo: lfdd


Suit un Haec Dies (Maître Leonin - 1180) où le soliste fait des variations sur le texte tandis que les voix l'accompagnent dans une prière vigoureuse puis un Agnus Dei (Anonyme d'Espagne du 13ième siècle) à trois voix.
Une chanson mariale avec quelques accents folkloriques et populaires, motet à 4 voix Maria maris Stella précède un autre motet à 2 et 3 voix, plus complexe et où les voix se recouvrent Cum apretam sepulturam.


Festival Voix & Route Romane - Huelgas Ensemble - Haec Dies - Photo: lfdd


Une chace (chasse) à 3 voix du début du 14ème siècle, altière et enjouée relance l'énergie: Tres dous compains.

Changement d'atmosphère avec une chanson d'amour D'ardant desir / Se fus d'amor / Nigra est, où trois chanteurs chantent ce motet à trois voix avant une ballade à trois voix également, délicieuse suave et mielleuse Le Mont Aon (Anonyme, cour de Gaston Phébus, vers 1380) 

Un extrait Et in terra pax de la Messe de Nostre Dame de Guillaume de Machaut (ca. 1300-1370) qui avait été donnée à 1'Abbatiale Saint Pierre-et-Paul de Neuwiller-les-Saverne le 17 août avec le choeur Notre-Dame de Strasbourg sous la direction de Rémy Studer et l'ensemble Musica Nova de Lyon, nous donne un magnifique aperçu de cette première messe polyphonique qui représente bien l'Ars Nova. 


Festival Voix & Route Romane - Huelgas Ensemble - Maria Maris stella - Photo: lfdd


Un lamento à 2 et 3 voix avec deux chanteuses et deux chanteurs, Absalon, fili mi, Doleo super te, tout en douceur nous fait rêver et le Sanctus Mundi Salus, Agnus Dei de Mateo de Perusio 1402-1426), motet à 3 voix (deux femmes et un homme)nous ramène à notre place. 

Le concert s'achève par une petit bijou de Matteo de Sancte Johanne (fin du 14ème siècle), une ballade à quatre voix avec l'ensemble des chanteuses et des chanteurs: Science n'a nul ennemi. Une pièce fine et délicate qui va nous faire entendre des harmoniques surprenantes et qui clôt ce concert qui nous aura fait parcourir cinq siècles de musique polyphonique.
Le Huelgas Ensemble sous la direction (artistique et physique) de Paul VAN NEVEL avec Axelle BERNAGE - cantus, Sabine LUTZENBERGER - cantus, Olivier COIFFET - tenor, Adriaan DE KOSTER - tenor
Paul BENTLEY-ANGELL - tenor, Matthew VINE - tenor, Olivier HUNT - basus et Guillaume OLRY - bassus, nous ont prouvé tout le talent et la qualité de leur travail, renommé et récompensé de par le monde. Ceux qui ont raté ce concert pourront y assister samedi prochain à Pamplune en Navarre pour la 49ème semaine de Musique Ancienne d'Estrela.

Plus près de nous, le prochain concert de Voix et Route Romane c'est ce samedi dans l'originale église Saint-Pierre-et-Paul d'Ottmarsheim avec La Note Brève et dimanche ce sera le tour de Diabolus in Musica à l'église Saint Georges de Haguenau.
Ne ratez pas non plus dimanche le 9 septembre à 17h00 à l'église Saint Pierre-le-Jeune protestant, le Dante Troubadour - La Divine Comédie avec la Camera delle Lacrime et Denis Lavant en lecteur. Le voyage de Dante à travers les cercles de l'Enfer en texte et en musique, dont le Codex Buranus, version médiévale du Carmina Burana.

Le programme complet est sur le site du Festival:
https://www.voix-romane.com/le-festival-2018


Bons concerts 

La Fleur du Dimanche


samedi 25 août 2018

Au Festival de la Chaise-Dieu à Chamalières, la voix envoûte….

Le Festival de la Chaise-Dieu, chaque année se décentralise à Chamalières-sur-Loire dans la magnifique abbatiale Saint Gilles et ce choix est un choix judicieux et gagnant pour le Festival et ses fidèles spectateurs.

Il se trouve que cette église a une acoustique* particulière et l’ensemble vocal Sequenza 9.3** sous la direction de Catherine Simonpietri a su en tirer l’essentielle substance de sa nature pour magnifier les voix qui composent cet ensemble grâce à un programme méticuleusement choisi et intelligemment construit.

Sous l’intitulé "Voix sacrées en bord de Loire", les pièces sélectionnées offrent un cheminement dans la liturgie et une voie vers la rédemption, à tout le moins vers une élévation glorieuse et jubilatoire.


Festival de la Chaise-Dieu - Chamalières-sur-Loire - Photo: lfdd


Alors que l’année précédente (voir le billet du 25 août 2017) le choix programmatique fut un parcours de la source de la Loire à son embouchure, en suivant les compositeurs, cette année, Catherine Simonpietri a emmené les participants de ce concert à une découverte – quelquefois déconcertante – de la musique polyphonique de la Renaissance à des compositeurs plus contemporains, pour ne pas dire jeunes puisque nés dans les années 70, en tissant une trame de liturgie entrelacée mais très orthodoxe dans la succession des pièces, toutes a capella.

C’est Eric Tanguy (né en 1968) avec un Salve Regina grégorien revisité pour trois voix d’hommes, au centre du choeur  qui ouvre la cérémonie, sobre et calme, mais déjà avec quelques élévations. 
Il est suivi d’un Kyrie de la Missa Mille Regretz, messe-parodique sur la base de la chanson polyphonique de Josquin des Prés composé par Christobal de Morales (1500 – 1553). Le choeur de six voix mixtes interprète ces variations complexes enrichies de contrechants et leurs voix s’entremêlent et glissent les unes sur les autres.
Le pur poème Abendlied qui suit, a été composé par Josef Rheinberger (1839-1901) à 15 ans à la cour du roi Louis II de Bavière.

Bleib bei uns, denn es will Abend werden
Und der Tag hat sich geneiget.   Luc 27, 29
Reste avec nous, car le soir approche
Et déjà le jour baisse.   


Festival de la Chaise-Dieu - Chamalières-sur-Loire - Ensemble vocal Sequenza 9.3 - Photo: lfdd

Festival de la Chaise-Dieu - Chamalières-sur-Loire - Ensemble vocal Sequenza 9.3 - Photo: lfdd


Un autre Kyrie, celui de Ralph Vaughan Williams (1872 – 1958), de la Messe en sol mineur va voir les huit chanteurs quitter le choeur pour "encercler" d’une certaine manière les spectateurs, mais pour mieux les envoûter.
Le Plebs Angelica (1943) de Michael Tippett (1905 – 1998) également sous la forme d’un double chœur, cette fois séparé à droite et à l’avant, revisite l’hymne médiévale latine avec force et puissance.
Le norvégien Ola Gjeilo (1978) avec Northern Lights pour huit voix mixtes va nous proposer un poème du Cantique des Cantiques suave et doux, onctueux qui va révéler toute l’acoustique particulière du choeur de cette église Saint-Gilles. Et la magnifique interprétation de l’ensemble vocal Sequenaza 9.3 va nous faire entendre des sons qui durent et durent... alors que les chanteurs se sont tus.

Northern Lights
Tu es belle, mon amie, fille de Jérusalem douce et fraîche,
Redoutable comme des troupes déployées.
Détourne de moi tes yeux
Car ils m’ont déjà vaincu.


Festival de la Chaise-Dieu - Chamalières-sur-Loire - Ensemble vocal Sequenza 9.3 - Photo: lfdd


Le Laudate Pueri de Guillaume Connesson (1970 - ) pour six voix mixtes va également nous permettre d’entendre de magnifiques voix avec des accumulations, répétitions et une montée en tension merveilleuse.
Ces figures se continuent avec le retour de Christobal de Morales et le Sanctus de la Missa Mille Regretz, puis le Crucifixius (1718) pour huit voix mixtes du vénitien Antonio Lotti (1667 – 1740). La pièce est sombre et courte mais très belle : 
Crucifié pour nous / sous Ponce Pilate / Il fut mis au tombeau.

Le Grand Pater Noster (2012) de Chistopher Looten, compositeur Français né en 1958, l’oeuvre la plus récente du répertoire fut aussi une de celles qui a le plus impressionné le public. Après une attaque par les aigus avec les voix sopranes, les basses rejoignent la prière qui tourne et se répète, comme des voix qui seraient  reprises en choeur par des anges au sommet du cul-de-four de la coupole dans une élévation mystique. Le mystère – et la communion oeucuménique - de cette prière sont renforcés par les multiples langues dans lesquelles les interprètes chantent ces paroles: Le texte latin de la pièce est entrecoupé d’éléments, mots ou phrases en grec, swahili, japonais et maori.
Mais le sommet – ou summum - de ce cheminement est atteint avec Christus vincit de James McMillan (1959 -) pour huit voix mixtes où les paroles, reprises en décalage glissent de gauche à droite du choeur, des sopranos vers les basses, dans des chevauchements et des dissonances. C’est une pièce où l’on aura pu admirer la qualité et la puissance des voix des chanteurs et des chanteuses, avec une magnifique prestation de la soprano Claudine Margely.
Ces envolées vers les aigus et la tension qui s’installe, de même que quelques passages de basse ont donné des frissons à plus d’un spectateur. 
Cette pièce virtuose a réussi à donner le meilleur des interprètes en tirant profit de l’acoustique unique de cette église exceptionnelle pour un résultat comme on l’a rarement entendu ici.

Christus vincit
Christus vincit
Christus regnat
Christus imperat
Alleluia ! 


Festival de la Chaise-Dieu - Chamalières-sur-Loire - Ensemble vocal Sequenza 9.3 - Photo: lfdd

Les saluts, enthousiastes et chaleureux, ont démontré que cette belle énergie, celle du lieu et des huit interprètes, toutes et tous impeccables et magnifiquement dirigés par Catherine Simonpietri ont su faire vibrer le coeur et le corps du public qui a eu droit à un Crucifixius en bis. L’occasion d’en apprécier à la réécoute la profondeur et la densité.

Ce fut encore un très beau concert dans le cadre de ce Festival de la Chaise-Dieu 2018, cette année, très ouvert sur des oeuvres contmporaines et dont les points forts étaient de hommages à Debussy et Couperin et dédié à Jean-Claude Malgoire décédé le 14 avril dernier et qui fut pendant quarante ans un compagnon actif et fidèle.

La Fleur du Dimanche


L'ensemble Sequenza 9.3 sous la direction de Catherine Simonpietri est composé pour ce concert de:
lène Richer et Claudine Margely - sopranos, 
Sarah Breton et Marie-Georges Monet - altos, 
Steve Zheng et Pascale Bourgeois - ténors 
Cyrille Gautreau et Xavier Margueritat - basses.



* une trentaine d'échéas - vases en terre à fond cônique ou plat - fixés dans la coupole du choeur font effet de caisse de résonnance, ce qui donne à cette église son acoustique très particulière.

** L'ensemble Sequenza 9.3 présentera à Reims, en plein air le 31 août à Caen et le 17 octobre au Manège de Reims un spectacle mixte opéra-cirque-théatre "Kafka dans les villes" sur une musique de Philippe Hersant
Texte de Franz Kafka : Premier Chagrin et extraits du
Journal, Le Jeûneur, La Métamorphose, Derniers Cahiers
Traductions de Jean-François Peyret,
Robert Kahn, Claude David, Marthe Robert, Catherine Billman
Composition musicale : Philippe Hersant
Conception et mise en scène :
Elise Vigier et Frédérique Loliée
Mise en corps et en cirque : Gaëtan Levêque
Direction musicale : Catherine Simonpietri
Dramaturgie : Leslie Kaplan

mercredi 22 août 2018

Les expositions de l'été en plaine d'Alsace

Je vous ai fait un Nord-Sud des expositions le 15 août. Pour compléter (billet qui sera complété au fur et à mesure), un aperçu des expositions à l'Ouest du Rhin, dans la plaine d'Alsace.

A Obernai pour commencer, une exposition rétrospective du travail varié - aquarelle, gravure, sculpture, peinture, design, publicité,... -  de Freddy Ruhlmann jusqu'au 26 août à la Cour Athic. L'occasion de découvrir les multiples facette d'un artiste généreux et humaniste, baignant dans la musique et la poésie.


Freddy Ruhlmann - Espace-Temps - Obernai - Photo: lfdd


Freddy Ruhlmann - Escapade - Obernai - Photo: lfdd


A Erstein, chez au Musée Wurth, la rétrospective - anniversaire d'Hélène de Beauvoir ( jusqu'au 9 septembre) est complétée par des créations de robes de couture de Cléone. 
Rencontre clin d'oeil:


Musée Wurth Erstein - Hélène de Beauvoir - Cléone - Photo: lfdd

Musée Wurth Erstein - Hélène de Beauvoir - Cléone - Photo: lfdd

Musée Wurth Erstein - Hélène de Beauvoir - Cléone - Photo: lfdd

Musée Wurth Erstein - Hélène de Beauvoir - Cléone - Photo: lfdd



A Sélestat, au FRAC Alsace, l'exposition "IN-FORMATIONS" - regards sur la scène artistique rhénane présente des oeuvres de Lukas Fuchs - très intéressant travail en 3D immersif, Jean-Marie Krauth et ses "sculptures" d'une poésie minimaliste, Frédéric Pagace et tout un travail sur la nature, la matière et le son, son également travaillé par Zahra Poonawala dans deux propositions, l'une avec un haut-parleur qui nous parle (elle avait déjà présenté des travaux à Strasbourg, dont celle au Shadok, dont nous avons parlé fin 2016) et la deuxième dans la salle vidéo, un concert dé-concertant.Jusqu'au 26 août 2018


FRAC Alsace - Frédéric Pagace - Photo: lfdd

FRAC Alsace - Frédéric Pagace - Photo: lfdd


A Colmar, à l'Espace Malraux, Clément Bagot avec l'Elément courbe, nous propose des sculptures mais aussi oeuvres dessinées très intéressantes.


Espace Malraux -  Clément Bagot - L'élément courbe - Photo: lfdd

Mais à Colmar, l'exposition phare est celle du 80ème anniversaire de Georg Baselitz avec ses portraits monumentaux au Musée Unterlinden, et également des dessins et des sculptures: Corpus Baselitz, qui interroge la vieillesse, la maladie et la mort, avec quelques clins d'oeils à Marcel Duchamp.
Jusqu'au 29 octobre 2018


Unterlinden - Corpus Baselitz - Photo: lfdd

Unterlinden - Corpus Baselitz - Photo: lfdd

Unterlinden - Corpus Baselitz - Photo: lfdd

Unterlinden - Corpus Baselitz - Photo: lfdd

  
A Wattwiller, à la Fondation François Schneider, l'exposition "L'Atlas des Nuages" présente plus de vingt artistes internationaux sont présentés dans le projet, exposant photographies, cyanotypes, néons, installations d’ampoules, vidéos, sculptures de tissu, dessins, fresques…

Les drapeaux de nuages d’Anne Immelé interrogent les frontières, le nuage composé de 6000 ampoules créé par le collectif Caitlind Brown & Wayne Garrett invite les visiteurs à jouer avec cet arbre de lumière. Shilpa Gupta les emprisonne ou parle au ciel. 
Les artistes: Marion Baruch, Hicham Berrada, Olaf Brzeski, Caitlind Brown & Wayne Garrett, Rhona Byrne, Hoang Duong Cam, Julien Discrit, Arpaïs du Bois, Latifa Echakhch, Emilie Faïf, Marco Godinho, Julie Guillem, Shilpa Gupta, Anne Immelé, Hao Jingfang & Wang Lingjie, Feng Li, Jean-Gabriel Lopez, Johan Parent, Berndnaut Smilde, Christophe Urbain, Bruno v. Roels, Sophie Zénon.



Fondation François Schneider - Shilpa Gupta - Photo: lfdd

A Mulhouse, plusieurs expositions dans la ville et aux environs autour de la photographie, dans le cadre de la Biennale de la Photographie, avec, en particulier avec un parcours très complet et très intéressant au Musée des Beaux Arts, l’exposition L’étreinte du tourbillon qui traite du désir amoureux et croise différents regards sur l’être aimé. Partant de la chambre comme lieu de prédilection de l’attraction amoureuse, l’exposition aborde aussi une approche autobiographique propre aux années 1980 (Denis Roche, Alix Cléo Roubaud et Hervé Guibert), une approche plasticienne et narrative (Bernard Faucon) et met cet héritage en perspective avec les photographes contemporains Lucile Boiron, Thomas Boivin, Anne-Lise Broyer, Alan Eglinton et Julien Magre. 
Jusqu'au 2 septembre 2018


Biennale de la Photographie - Mulhouse - Musée des Beaux-Arts - Alan Eglinton - Photo: lfdd

A la Kunsthalle, Etienne Chambaud, avec Noeuds Négatif propos un voyage dans la mémoire et la matière de la  ville et l'on se retrouve à reconstruire dans le souvenir les installations du Zoo de Mulhouse qu'il a disséminé dans l'espace d'exposition:



Kunsthalle Mulhouse *- Etienne Chambaud - Photo: lfdd

Au CRAC d'Altkirch, Armando Andrade Tuleda interroge la création et le travail avec l'exposition "Travailler et alors ne pas travailler":


CRAC Altkirch - Armando Andrade Truleda  - Photo: lfdd


Et à Saint-Louis, à la Fondation Fernet Branca, trois expositions à ne pas rater, d'une part David Nash, ses dessins et sculptures de bois brûlé, L'impermanence, une présentation très bien agencée de cinq artistes - Léa Barbazanges, Céline Cléron, Marie Dennis, Stéphane Guirand et Philippe Lepeut, et une partie (mais quand même une belle quantité et diversité d'oeuvres de la collection de David H. Brollet - 40 ans de passion....

 Fondation Fernet Branca - David Nash - Photo: lfdd



A suivre.....

Bonnes expositions

La Fleur du Dimanche

dimanche 19 août 2018

La fleur tire la langue, et l'hibiscus au goût de guimauve aussi...

Je vous ai un peu fait patienter depuis le dernier billet de la Fleur du Dimanche - le 14 juillet - un air (chaud) de vacances a traversé la France.

Et la Fleur a souffert !
Vous en souvenez-vous, le premier avril je faisais de l'humour noir (peut-on se moquer des fleurs?), et suite au réchauffement climatique, cela ne s'est pas amélioré:


La Fleur du 18 août 2018 - Photo: lfdd


Vous pouvez en voir aussi l'état du 14 janvier, déjà avec humour..

Mais heureusement qu'il y a les îles paradisiaques avec les fleurs itou!  


Hibiscus des îles - Photo: lfdd


Bon, c'est vrai que je ne suis pas allé à Hawaï (île symbolique de cette fleur et vice versa) mais aux origines de la civilisation, en Crète, île adorée de Raymond-Emile Waydelich.
Et pour information, cet hibiscus - dont on vante les vertus pour la santé - vient de Grèce - de Crète plus précisément - qui a donné son nom à la fleur: hibiskos dont le mot signifie "guimauve" aujourd'hui. Ah la langue....

Et l'hibiscus tirant sa langue, je tire pour vous quelques extrait d'une lecture de vacances "La Langue" d'Olivier Rollin en guise de TVA poétique:


La Phrase:


La Langue - Olivier Rollin - Le Livre


Les Mots:


La Langue - Olivier Rollin - Les Mots


L'écrivain:


La Langue - Olivier Rollin - L'écrivain



Le Livre:


La Langue - Olivier Rollin - Le Livre


Et comme Aretha a tiré sa  révérence, je lui tire la mienne:

Aretha Franklin - A Rose Is Still A Rose




Think:




I dreamed a Dream:




Respect:



Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 

samedi 18 août 2018

Summerlied, la forêt alsacienne chante, danse et devient rock Gispy

Il était une fois dans la forêt de Haguenau, une des plus grande du Bas-Rhin, plus précisément à Ohlungen, un festival qui cherchait ses racines alsaciennes enfouies au pied des arbres. Le festival, comme les arbres, comme la forêt bouge et pour sa douzième édition, le festival qui maintenant a lieu tous les deux ans s'est payé une nouvelle parure...

Les racines et l'esprit d'origine sont toujours là, les bénévoles par centaines aussi, les stands associatifs et les animations également, Même le département du Bas-Rhin qui soutient l'Alsace, l'enracinement dans la culture alsacienne reste avec l'OLCA et les éditeurs de disques régionaux comme le Liederbrunne.

Des animations, poésie, parcours en forêt, jeux, tatouage, ateliers jeunesse et famille gratuites font de ce festival un point de rencontre des familles et les scènes ouvertes ainsi que les stands attirent un public nombreux.

Par ailleurs, le festival Summerliedpour faire honneur à son intitulé de festival, se targue également d'une programmation avec des concerts sur deux scènes allant jusqu'à 1.500 personnes qui attirent un public nombreux et varié. Sanseverino, Thomas Dutronc avec Angelo Debarre et le Gipsy Unity ou les Gipsy Kings reformés montrent une tendance, complétée par le Grupo Compay Segundo ou les Fatals Picards. Les têtes d'affiches régionales: Matskat, Lionel Grob, Gael Faure, Thomas Schoeffler, et un hommage à Higelin lorgnent du côté du rock, du swing et de la musique à danser.
Les artistes traditionnels alsaciens (Engel, Egles, Reff, Jacobi, Gussenmeyer, ....) de même que les Rhinwagges et un opéra pop symphonique avec des élèves des écoles de musique et de danse de Haguenau complètent le tableau. 

Les musiques à danser ne sont pas en reste et la chanson française ou le rock de très bonne qualité - entre autres Black Cat Crossing sur la scène de la forêt (gratuite) en face de l'espace restauration convivial qui ont succédé à Magalie Sarah Loeffler et Miguel Ruiz (Jazz manouche swing et chanson).
Ces derniers ont enchanté avec leurs rythmes tziganes et swing avec  entre autres une version de La Foule d'Edith Piaf "sifflée" et des chansons comme "Le gitan et sa guitare", ou "Le voleur de temps" et "Soleil Soleil" pleines de poésie et de rythme qu'ils viennent de sortir sur un disque EP. Ils étaient accompagnés par Katja Jacob à la guitare basse et Grégoire Galichet aux percussions.


Summerlied - Magalie Sarah Loeffler - Miguel Ruiz - Photo: lfdd

Ce samedi soir, après l'hommage à Higelin avec les artistes locaux, la Grande scène de la Forêt a accueilli le Grupo Compay Segundo, que le fils de Compay Segundo, Salvador Repilado Labrada a créée après la mort de son père dont le groupe, suite au film de Wim Wenders et de la tournée qui lui a succédé a connu une belle réputation. Ils ont enjoué les spectateurs de leurs rythmes endiablés et dansants et ont terminé avec les incontournables tubes qui en ont fait danser plus d'un.... 


Summerlied - Grupo Compay Secundo - Photo: lfdd

Summerlied - Grupo Compay Secundo - Photo: lfdd

Summerlied - Grupo Compay Secundo - Photo: lfdd
Summerlied - Grupo Compay Secundo - Photo: lfdd


La soirée du vendredi s'est achevée sur un florilège de rythmes tziganes avec le magnifique quintet d'Angelo Debarre magnifique virtuose de la guitare tzigane et Marius Apostol dont le violon n'a pas besoin d'être bavard pour faire passer des tonnes de sentiments et d'émotions quand il joue. Après une partie en solo d'Angelo puis en quintette, Thomas Dutronc, attendu par la foule arrive, d'abord pour chanter quelques chansons pour s'échauffer, mais très vite il se lance avec ses amis dans des joutes guitaristiques où le rythme tzigane enflamme la scène et la salle et où les spectateurs son invités à s'exprimer sur la scène également. Un rappel généreux fait encore monter de quelques degrés la température de la clairière, magnifique écrin pour cette musique qui parle à la fois au corps et au coeur.


Summerlied - Angelo Debarre - Marius Apostol - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Marius Apostol - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Summerlied - Angelo Debarre & Gipsy Unity - Thomas Dutronc - Photo: lfdd

Les plus courageux ont terminé la soirée, ou la nuit, tard, entrainés par le DJ Lord Cumbias et ses rythmes créoles et dansants.

Nous souhaitons au festival Summerlied de pouvoir encore rassembler ce public divers les prochaines années.

La Fleur du Dimanche