dimanche 29 octobre 2017

Les Vacances: Lut(h)er - Prostester - Avoir vingt ans et devenir Vieux - avec un bouquet offert par Thomas Fehr

Les vacances ne se terminent jamais. Mais c'est déjà l'heure d'hiver et il faut penser rentrée, commémoration aussi. 
Cependant, il me reste un bouquet à vous offrir, sans TVA et chanson, de la part de Thomas Fehr. 


Bouquet - Photo : Thomas Fehr

Cela tombe bien, Thomas me fait penser à Martin Luther et me fait rebondir sur les célébrations des 500 ans de la Réforme. Je ne m'engagerai pas dans une discussion théologique, sur la réforme, ni sur le protestantisme, mais en guise de TVA, je ne ferai que deux parallèles: une citation de Luther et une de Geluck:

"Si on ne peut pas rire au paradis, je ne tiens pas à y aller"
Martin Luther

"S'il y a une autre vie après la mort, à quoi cela sert de mourir?"
Le Chat - Philippe Geluck


Et pour faire un peu plus sérieux, une deuxième citation de Martin Luther et une phrase du journal de Charles Juliet:

"Vous n'êtes pas seulement responsable de ce que vous dites, mais aussi de ce que vous ne dites pas."
Martin Luther

"Quand j'étais jeune, j'étais vieux, rongé par le travail qui s'opérait en moi, et vivre m'était une épreuve. Devenu vieux et dans le même temps jeune, je connais le bonheur de vivre, l'énergie abonde.


En guise d'illustration musicale, deux morceaux, le premier, qui parle des 20 ans: Hier Encore de Charles Aznavour, chanté par Nara Noïan:

"Hier encore, j'avais vingt ans, je caressais le temps
J'ai joué de la vie
Comme on joue de l'amour et je vivais la nuit
Sans compter sur mes jours qui fuyaient dans le temps
J'ai fait tant de projets qui sont restés en l'air
J'ai fondé tant d'espoirs qui se sont envolés
Que je reste perdu, ne sachant où aller
Les yeux cherchant le ciel, mais le cœur mis en terre
Hier encore, j'avais vingt ans, je gaspillais le temps
En croyant l'arrêter
Et pour le retenir, même le devancer
Je n'ai fait que courir et me suis essoufflé
Ignorant le passé, conjuguant au futur
Je précédais de moi toute conversation
Et donnais mon avis que je voulais le bon
Pour critiquer le monde avec désinvolture
Hier encore, j'avais vingt ans mais j'ai perdu mon temps
À faire des folies
Qui me laissent au fond rien de vraiment précis
Que quelques rides au front et la peur de l'ennui
Car mes amours sont mortes avant que d'exister
Mes amis sont partis et ne reviendront pas
Par ma faute j'ai fait le vide autour de moi
Et j'ai gâché ma vie et mes jeunes années
Du meilleur et do pire en jetant le meilleur
J'ai figé mes sourires et j'ai glacé mes pleurs
Où sont-ils à présent?
À présent
Mes vingt ans" 





Puis, pour rendre un hommage à un inventeur du Rock'n'1roll, qui nous a quitté cette semaine: Fats Domino avec Jambalaya:





Il avait 89 ans et en y rajoutant dix nous arrivons à 99, le nombre de ballons - 99 Luftballons que nous chante Nena en protestation contre la guerre.



Bon Dimanche de Vacances

La Fleur du Dimanche

Rappel : La Fleur du Dimanche en vacances a eu comme invité(e)s les dimanches d'été:  
Dimanche 16 juillet 2017: Sylviane Lokay Joly.
Dimanche 23 juillet 2017: Dominique-Anne Offner
Dimanche 30 juillet 2017: Philippe Lutz
Dimanche  6 août 2017:    Jean Valéra
Dimanche 13 août 2017:    Dominique Haettel
Dimanche 20 août 2017:    Philippe Colignon
Dimanche 27 août 2017:    Anne-Sophie Tschiegg
Dimanche  3 septembre:    Yvonne Sprauel 
Dimanche 10 septembre:    Béatrice S.
Dimanche 17 septembre:    Monique Z.
Dimanche 24 septembre:    Cathy G.
Dimanche 1er octobre:     Mécheri Miloud
Dimanche 7 octobre :      Philippe Lepeut
Dimanche 15 octobre:      Raymond Piela
Dimanche 22 octobre:      Jean-Daniel Berclaz

dimanche 22 octobre 2017

Les Vacances de la Fleur: L'oisiveté, est l'avenir de l'Homme. C'est un Point de Vue dirait Jean-Daniel Berclaz

Les vacances ne devraient jamais se terminer. Certains m'ont reproché de prendre trop de vacances, mais je dis, ce n'est pas assez. 
J'aimerai encore vous offrir mes billets pour vos fleurs, vos textes, vos mots, vos poèmes, vos chansons...
Cependant de tous ceux - et celles - qui m'avaient promis de m'envoyer des fleurs, des poèmes et des chansons, il y en a aussi qui ont pris de longues vacances et ne m'ont envoyé qu'une partie de la liste des courses, alors, je rassemble tout cela dans mon panier et complète à ma sauce en espérant ne pas trop les trahir.  

Le premier de la liste est Jean-Daniel Berclaz, qui ne m'a envoyé qu'une photo. J'espère que le TVA et les chansons que je lui adjoins lui plairont, en tout cas l'intéresseront.

Voici sa photo:


Point de vue : Parterre de fleurs - Photo: Jean-Daniel Berclaz

Comme la thématique va tourner autour des vacances mais plutôt sous  l'angle de l'oisiveté, je vous propose une citation de La Bruyère: 

"La liberté n'est pas oisiveté; c'est un usage libre du temps, c'est le choix du travail et de l'exercice : être libre en un mot n'est pas ne rien faire, c'est être seul arbitre de ce qu'on fait ou de ce qu'on ne fait point; quel bien en ce sens que la liberté!."
La Bruyère

Et rebondis vers un livre de Tom Hodgkinson qui s'appelle "How to be Iddle" comment être oisif - et qui dans la vidéo suivant nous chante "Big Rock Candy Mountain"




One evening as the sun went down
And the jungle fires were burning,
Down the track came a hobo hiking,
And he said, "Boys, I'm not turning
I'm headed for a land that's far away
Besides the crystal fountains
So come with me, we'll go and see
The Big Rock Candy Mountains
In the Big Rock Candy Mountains,
There's a land that's fair and bright,
Where the handouts grow on bushes
And you sleep out every night.
Where the boxcars all are empty
And the sun shines every day
And the birds and the bees
And the cigarette trees
The lemonade springs
Where the bluebird sings
In the Big Rock Candy Mountains.
In the Big Rock Candy Mountains
All the cops have wooden legs
And the bulldogs all have rubber teeth
And the hens lay soft-boiled eggs
The farmers' trees are full of fruit
And the barns are full of hay
Oh I'm bound to go
Where there ain't no snow
Where the rain don't fall
The winds don't blow
In the Big Rock Candy Mountains.
In the Big Rock Candy Mountains
You never change your socks
And the little streams of alcohol
Come trickling down the rocks
The brakemen have to tip their hats
And the railway bulls are blind
There's a lake of stew
And of whiskey too
You can paddle all around it
In a big canoe
In the Big Rock Candy Mountains
In the Big Rock Candy Mountains,
The jails are made of tin.
And you can walk right out again,
As soon as you are in.
There ain't no short-handled shovels,
No axes, saws nor picks,
I'm bound to stay
Where you sleep all day,
Where they hung the jerk
That invented work
In the Big Rock Candy Mountains.
....
I'll see you all this coming fall
In the Big Rock Candy Mountains

Tom Hodgkinson qui a aussi créé une revue (il y a 50 ans) qui s'appelle "The Iddler" dit à propos de l'oisif dans Libération du 27 septembre dans une interview de Simon Blin: "Les Utopies naissent dans les livres, et puis un beau jour...":

"Un oisif est un paradoxe: c'est quelqu'un qui aime faire autre chose qu'un ambitieux. Quelqu'un qui déteste le travail mais qui loue la création: qui a des idées mais doit les transformer en chair. Les oisifs aiment lire, parler , s'asseoir dans les cafés, regarder le monde. Il y a un terme français qui décrit un oisif: "Flaneur". Un flâneur mais créateur aussi. Les oisifs sont à la fois au ralenti mais capable de travailler dans des délais très courts. Ils sont naturellement antiautoritaires."

Plus loin, il parle de la société médiévale:
"Contrairement à une idée très répandue, la société médiévale était socialement très progressiste. Le travail était organisé par le biais du système des guildes et était protégé contre la sous-cotation des prix. L'usure était presque interdite. L'esclavage a été aboli - il est revenu au XVIIème siècle. Des villes autonomes ont été créées. Ils ont ouvert des hôpitaux. Ils ont construit des cathédrales et ont fait de l'art splendide. .... A cette époque, les gens ne travaillaient pas beaucoup et disposaient de nombreux jours de congés pour les fêtes. C'est pourquoi je trouve le Moyen-Âge très intéressant. Il y a beaucoup de bonnes idées pour vivre


Et pour vous donner envie aussi vivre et de ne rien faire, voici un éventail de vidéos, extrait de film ou chansons qui devraient vous pousser à ne rien faire, juste regarder et écouter - à la rigueur, danser sur les morceaux de musique....

Pour commencer, la philosophie d'Alexandre le Bienheureux, vu par son chien:




Puis une chanson d'Anne Sylvestre, qui sonne comme du Brasens: Clémence en vacances:




Puis quelques variations sur l'oisiveté et le temps de vivre

Avec Hâl¢ir - L'Oisiveté:




BROUSSAÏ - Le Temps de Vivre:   




Et Pierre Barouh - Ça va, ça vient:




Bon Dimanche de Vacances

La Fleur du Dimanche

Rappel : La Fleur du Dimanche en vacances a eu comme invité(e)s les dimanches d'été:  
Dimanche 16 juillet 2017: Sylviane Lokay Joly.
Dimanche 23 juillet 2017: Dominique-Anne Offner
Dimanche 30 juillet 2017: Philippe Lutz
Dimanche  6 août 2017:    Jean Valéra
Dimanche 13 août 2017:    Dominique Haettel
Dimanche 20 août 2017:    Philippe Colignon
Dimanche 27 août 2017:    Anne-Sophie Tschiegg

Dimanche  3 septembre:    Yvonne Sprauel 
Dimanche 10 septembre:    Béatrice S.
Dimanche 17 septembre:    Monique Z.
Dimanche 24 septembre:    Cathy G.
Dimanche 1er octobre:     Mécheri Miloud
Dimanche 7 octobre :      Philippe Lepeut
Dimanche 15 octobre:      Raymond Piela

mardi 17 octobre 2017

Le Pays Lointain de Jean-Luc Lagarce: Où l'on convoque les fantômes

L'on a coutume de dire que quand on est sur le point de mourir, on revoit sa vie qui défile devant ses yeux en quelques secondes.
Pour la pièce Le Pays Lointain, de Jean-Luc Lagarce, Louis, qui sait qu'il va mourir, va faire défiler, non en quelques secondes ou quelques minutes, mais en plus de trois heures quelques figures de personnes proches, la famille et ses amis, qui ont marqué sa vie. Et le temps passe et l'on s'embarque dans ce dernier voyage immobile et l'on revoit sa vie, à l'occasion de sa dernière visite à sa famille.

Cela commence par un prologue où Louis - magistral Loïc Corbery de la Comédie Française - , "De longue date" l'ami qui lui est attaché - Vincent Dissez, artiste associé au TNS, et "L'Amant mort déjà",  juvénile Louis Berthélémy, peu à peu mettent en place la règle du jeu et les personnages qui arrivent sur scène et qui vont être présentés ou se présentent pour que nous ne perdions pas le fil: d'un côté les amis, ceux qu'on a déjà cité et Hélène, Clémence Boué, "Un garçon, tous les garçons", Françis Nambot qui va, dans une séance de "revue des photos souvenir" incarner les amours multiples de Louis, et "Le Guerrier, tous les guerriers", Daniel San Pedro.

Et puis, la famille, celle qu'il a fui et où il revient pour annoncer sa mort prochaine, mais qu'il n'arrivera pas à énoncer. La famille, donc, sa mère, élégante et délicate Nada Strancar, son père, mort lui aussi, mais jeune, Stanley Weber, sa soeur, Suzanne, Audrey Bonnet, autre familière et associée du TNS qui ici incarne à merveille cette soeur à fleur de peau, son frère, Antoine, Guillaume Ravoire et sa femme Catherine, Aymeline Alix.

Le Pays Lointain - Jean-Luc Lagarce - Clément Hervieu-Léger - Photo: Jean-Louis Fernandez


Le texte de Jean-Luc Lagarce, son vocabulaire tournoyant qui se cherche, se répète en se précisant fonctionne bien à l'image de (des) personnage(s) -  peut-être un peu moins avec la belle-soeur - parce que ces gens-là doutent.... Et n'osent pas dire ce qu'ils ont sur le coeur. Parce la pièce joue effectivement sur tout le non-dit et sur l'impossibilité de dire (concrètement on dit "tourner autour du pot"). Mais cela convient parfaitement au personnage de Léon qui vient pour ne pas dire, parce qu'il a peur? de quoi? parce qu'il n'ose pas? Parce qu'en fait, pour lui, il est impossible de "dire". 
Comme le souligne Clément Hervieux-Léger, le metteur en scène: "Pourquoi redire? Pour affirmer? Cacher? Etre sûr d'être compris ou, à l'inverse, s'éloigner du coeur du discours?"
...  "La question de l'engagement dans les mots, dans la vie, est au coeur de toutes les oeuvres que j'ai mises en scène."

Le Pays Lointain - Jean-Luc Lagarce - Clément Hervieu-Léger - Photo: Jean-Louis Fernandez


Mais la magie du théâtre, c'est que tout est dit quand même... Et de quelle belle manière. En fait la pièce va beaucoup plus loin que du théâtre. Alors que nous sommes dans un dispositif qui ressemble à une tragédie antique avec le choeur qui reprend en écho le cours de la vie contée par Louis, le dispositif du récit - et la scénographie et la lumière y participent - va plutôt dans un univers cinématographique avec des plans, des séquences, des coupes, des zooms, des changements de personnages que l'on conçoit plus facilement dans un film que sur un plateau de théâtre. La narration ou l'action passe d'un personnage à l'autre ou d'un groupe à un autre, ou même d'un temps, d'une époque à une autre dans une dynamique étorudissante et enroulante.  La mise en scène très intelligente et fluide nous fait passer d'un personnage et d'un récit à un autre dans une continuité toute en rupture, alors que tous les personnages sont constamment sur scène.... Et ce long fleuve de la vie qui grossit et qui va finalement gronder se dessine devant nos yeux dans un flot de paroles et un déferlement d'épisodes et de personnages qui nous submergent tout au long de la pièce.... Mieux que du cinéma !






La Fleur du Dimanche 

LE PAYS LOINTAIN

CRÉATION AU TNS le 26 septembre
jusqu'au 13 octobre 2017

Tournée
Scène Nationale d’Albi:  17-18 oct 2017
Théâtre de Cornouaille - Scène Nationale de Quimper: 20-21 nov 2017
Célestins - Théâtre de Lyon: 24-28 avril 2018
Théâtre de Caen: 15-16 mai 2018
L’Arsenal - Val de Reuil: 18 mai 2018
L’Entracte - Scène Conventionnée de Sablé sur Sarthe: 22 mai 2018

Châteauvallon - Scène Nationale: 25-26 mai 2018

COPRODUCTION

Texte Jean-Luc Lagarce
Mise en scène Clément Hervieu-Léger
Avec Aymeline Alix, Louis Berthélemy, Audrey Bonnet, Clémence Boué, Loïc Corbery de la Comédie-Française, Vincent Dissez, François Nambot, Guillaume Ravoire, Daniel San Pedro, Nada Strancar, Stanley Weber

Collaboration artistique Frédérique Plain
Musique Pascal Sangla
Scénographie Aurélie Maestre
Costumes Caroline de Vivaise
Lumière Bertrand Couderc
Son Jean-Luc Ristord

Production Compagnie des Petits Champs
Coproduction Théâtre National de Strasbourg, Théâtre de Caen, Châteauvallon - Scène nationale, Célestins - Théâtre de Lyon, Scène nationale d’Albi, L’Entracte - Scène conventionnée de Sablé sur Sarthe

Audrey Bonnet et Vincent Dissez sont artistes associés au TNS
Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS
Le texte est publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs

La Compagnie des Petits Champs est conventionnée par la DRAC Normandie, le ministère de la Culture et de la Communication et reçoit le soutien de la Région Normandie, du Département de l’Eure et de l’Odia-Normandie


Création le 26 septembre 2017 au Théâtre National de Strasbourg

dimanche 15 octobre 2017

Les vacances de la Fleur - Raymond et son cactus familial: le bonheur est dans le piquant

La Fleur du Dimanche est en vacances et cède son espace à l'invité du jour: Raymond P. qui nous offre ses piquants de bonheur familial et familier. 
Et quelques "découvertes chansonnistiques", deux qu'il propose - si vous les connaissiez, dites-le moi - et deux qui vont en écho des 20 ans chantés, plus une prime.... 


Cactus Mammillaria - Photo: Raymond P.

En TVA il nous propose une réflexion du peintre Camille Claus:

"Dans ma chambre penchée, sous le toit,
je peins.
Il y a une toile tendue et mes mains
pleines de couleurs. Je peins. Rien d’autre.
Pas de réflexions, de calculs, de prière.
Des amis disent : Tu es heureux dans ton atelier.
Heureux ? Ce mot n’a aucun sens. Je suis loin du bien et du mal.
Je peins.
Tout au plus pourrait-on appeler cela : vivre."

Camille Claus - Le Miroir (Ed. F.-X. Le Roux, 1952)



Sa première chanson: Donoré - Tout s'envolera 


La conclusion:
"La vie est une brindille
Qui siffle dans le vent"


Sa deuxième, J'ai un pays à visiter par Céline et Barbara Deschamps:






Pour célébrer nos vingt ans, une chanson de Alain Aurenche: Et après:



Et les amours de Claude Léveillée: Frédéric  





Et bien sûr il ne faut pas oublier de dire OUI avec François Béranger....




La Fleur du Dimanche


Rappel : La Fleur du Dimanche en vacances a comme invité(e)s les dimanches d'été:  
Dimanche 16 juillet 2017: Sylviane Lokay Joly.
Dimanche 23 juillet 2017: Dominique-Anne Offner
Dimanche 30 juillet 2017: Philippe Lutz
Dimanche  6 août 2017:    Jean Valéra
Dimanche 13 août 2017:    Dominique Haettel
Dimanche 20 août 2017:    Philippe Colignon
Dimanche 27 août 2017:    Anne-Sophie Tschiegg
Dimanche  3 septembre:    Yvonne Sprauel 
Dimanche 10 septembre:    Béatrice S.
Dimanche 17 septembre:    Monique Z.
Dimanche 24 septembre:    Cathy G.
Dimanche 1er octobre:     Mécheri Miloud
Dimanche 7 octobre :      Philippe Lepeut

jeudi 12 octobre 2017

Festival Voix Etouffées: Avec Accroche Note, la voix traverse les siècles

Le Festival Voix étouffées - Mémoire d'exil qui a débuté le 1er octobre par un concert au Mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck avec Kurt Weill et de chansons d’amour afghanes, puis à Ostwald le 8 octobre avec le Choeur Philharmonique de Strasbourg et l'Ensemble Voix Etouffées fait sa troisième étape ce 12 octobre 2017 à l'Église Saint-Guillaume à Strasbourg avec un programme de musiciens qui ont tous subi les interdictions par les nazis du fait de leur origine juive ou qui même, comme Josef Koffer a été assassiné.

Le programme coproduit par le Forum Voix étouffées avec Accroche Note est l'occasion de découvrir des oeuvres de Kurt Weil ou Hans Eisler que l'on ne connait pas forcément, de Josef Koffer, musicien polonais ou de Franz Schrecker, dont la carrière a été brisée par les nazis.

Frauentanz - Kurt Weill (1900-1950) pour soprano, clarinette, basson, cor et alto reprend sept chansons de troubadour, sept variation qui permettent à l'ensemble de montrer sa diversité et à Françoise Kubler de donner de la voix.
Je vous en propose le dernier:

Ich schlaf, ich wach

Ich schlaf, ich wach,
Ich geh, ich steh,
Ich kann dein nit vergessen.
Mich deucht, dass ich
Dich allzeit see,
Du hast mein Herz besessen.
Wie hübsch sein dein Gebärden.
Für dir hab ich nun gar kein Ruh
Auf dieser Welt und Erden.

Festival Voix Etouffées - Accroche Note - Photo: lfdd

Pour Vierzehn arten, den Regen zu beschreiben de Hanns Eisler, l'ensemble - flute, clarinette, violon, violoncelle, piano sous la direction Amaury du Closel, nous joue la partition d'un film muet expérimental de Joris Ivens  et avec les variations orchestrales de rythme et de mélodies, nous arrivons très bien à imaginer le film en noir et blanc et les multiples images de gouttes qui tombent.

Die Liebe de Jozef Koffler reprend, pour Soprano, clarinette, alto et violoncelle les paroles de l'épitre de Paul aux Corinthiens et que Brahms avait déjà mis en musique. Cette cantate est la seule oeuvre dodécaphonique du musicien qui l'a écrite dans une période très créative et il y a mis un but très idéaliste. Elle permet de montrer un autre aspect de l'ensemble Accroche Note et de la soprano.

La pièce suivante, Der Wind de Franz Schreker, pour violon, clarinette, cor, violoncelle et piano est au départ la musique d'un mimodrame, dont l'argument fut écrit par Grete Wiesenthal, mais qui ne fut malheureusement jamais dansé. L'interprétation de ce vent, d'abord brise légère dans laquelle on voit bien danser les jeunes gens, puis la tempête qui se lève et les emporte est impeccable.

Pour finir, et nous aurions aimé en avoir davantage, cinq poèmes de Christian Morgenstern mis en musique par Hans Eisler: Palmström pour récitante, flute/piccolo, clarinette, violon/alto et violoncelle.
En voici le cinquième,  TapetenblumeFleurs de tapisserie

"Tapetenblume bin ich fein,
kehr' wieder ohne Ende,
doch statt im Mai'n und Mondenschein,
auf jeder der vier Wände.

Du siehst mich nimmerdar genung,
so weit du blickst im Stübchen,
und folgst du mir per Rösselsprung -
wirst du verrückt, mein Liebchen."

Un très beau moment.

La Fleur du Dimanche


Programme
Jeudi 12 octobre:
Ensemble Accroche Note
Françoise Kubler, soprano
Anne-Cécile Cuniot, flute
Armand Angster, clarinette
Luca di Lazzaro, basson
Vincent Léonard, cor
Valentino Corvino, Violon et alto
Christophe Beau, violoncelle
Franco Venturine, piano
Amaury du Clauzel, direction 
production avec Accroche Note


Programme à venir:
  
Samedi 14 octobre 2017

Débat en partenariat avec la LICRA - 18h
Salle paroissiale Saint-Thomas

Concert - Église Saint-Thomas - 20h

Alexander von Zemlinsky (1871-1942) : Psaume 23
Alexandre Tansman (1897-1986) : Sinfonietta n°2
Jonas Jurkuna (né en 1978) : A Vogn Shikh (création française)
Erich Zeisl (1905-1959) : Requiem Ebraico sur le Psaume 92

Chœur de chambre Jauna Musika de Vilnius
Chef de chœur : Vaclovas Augustinas
Philharmonie morave d’Olomouc
République tchèque
Direction Pedro Amaral

Anne Derouard, soprano
Magali Paliès, mezzo-soprano
Adam Barro, baryton

Entrée libre avec plateau.


Dimanche 15 octobre 2017
Église Sainte-Croix - Kaysersberg - 17h

Alexander von Zemlinsky (1871-1942) : Psaume 23
Alexandre Tansman (1897-1986) : Sinfonietta n°2
Jonas Jurkuna (né en 1978) : A Vogn Shikh (création française)
Erich Zeisl (1905-1959) : Requiem Ebraico sur le Psaume 92

Chœur de chambre Jauna Musika de Vilnius
Chef de chœur : Vaclovas Augustinas
Philharmonie morave d’Olomouc
République tchèque
Direction : Amaury du Closel

Anne Derouard, soprano
Magali Paliès, mezzo-soprano
Adam Barro, baryton

Entrée libre avec plateau.


Jeudi 19 octobre 2017
Église Saint-Pierre-le-Jeune
Strasbourg – 20h
En partenariat avec le Consulat général d’Autriche
à Strasbourg

Gustav Mahler (1860-1911) / Erwin Stein (1885-1958) : Symphonie n°4, 3ème mouvement
Paul Hindemith ( 1895-1963) : Herodiade
Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) : Suite pour la pièce de Shakespeare Beaucoup de bruit pour rien
Ernst Toch (1887-1964) : Ouverture de l’opéra L’Eventail

Orchestre Symphonique Euro SFK
Jeunesses musicales de Klagenfurt - Autriche
Direction Ernest Hötzl

Entrée libre avec plateau.


Dimanche 29 octobre 2017
Centre européen du résistant déporté
Camp du Struthof - Natzwiller - 15h

Alexander Zemlinsky : Trois pièces. Humoreske, Lied, Tarentell
Alexandre Tansman : Cinq pièces. Toccata, Chanson et boîte à musique, Mouvement perpétuel, Aria, Basse ostinato
Erich Wolfgang Korngold : Trio op. 1

Beata Halska, violon
Laurence Disse, piano
Bertrand Malmasson, violoncelle

Entrée libre.


Dimanche 12 novembre 2017
Auditorium de Monceau Assurances  Vendôme - 17h

Kurt Weill (1900-1950) : Alabama Song
September Song - Mack The Knife - Speak Low
How Deep Is The Ocean

Chansons d’amour afghanes

Ensemble Voix Etouffées Orient / Occident
Abel Saint Bris, voix
Alexandre du Closel, piano/piano électrique
Constantin du Closel, batterie
Mujtaba Wardak, rubab
Jie Faizi, dotar
Mojtaba Ahmadi, percussions
Mustaid Awrangzeb, tablas
Milad Saremi, daf


Mardi 14 novembre 2017
Centre tchèque – Paris – 20h

Karl Amadeus Hartmann (1905-1963) Toccata
Stefan Wolpe (1902-1972)
2 Tänze : Blues & Tango (1926)
George Antheil (1900-1959) Jazz Sonata
Viktor Ullmann (1898-1944) Sonate n° 6

Moritz Ernst, piano

Billetterie en caisse du soir. Plein tarif 15 euros. Tarif réduit 10 euros pour étudiants, personnes âgées de + de 65 ans et demandeurs d’emploi, sur présentation d’un justificatif.

Renseignements : info@voixetouffees.org
www.voixetouffees.org

mercredi 11 octobre 2017

A Pôle Sud Kubilai Khan a vingt ans de prospectives: Bien sûr, les choses tournent mal

Kubilai Khan Investigation fête les vingt ans de la plateforme de cration artistique et d'échange à l'occasion de leur dernier spectacle présenté à Pôle Sud "Bien sûr, les choses tournent mal".

Même si le spectacle, s'inspire de l'essai coup de poing de Stephen Emmot "10 milliards" (le nombre d'humains sur terre en l'an 2050), le parcours de la troupe pilotée par Frank Micheletti peut se targuer d'un beau parcours et d'un beau succès, plus de 30 spectacles, représentés dans plus de 60 pays dans le monde et une troupe toujours dynamique et active.


Kubilai Khan - Bien sûr les choses tournent mal - Photo: lfdd

On y trouve quatre musiciens - Sheik Anorak, Benoît Bottex, Jean-Loup Faurat et Frank Micheletti himself qui a aussi fait la chorégraphie - qui ont composé et vont jouer la musique de spectacle en live, trois danseuses et un danseur - Gabriela Cecena, Sara Tan, Esse Vanderbruggen et Idio Chichava - venus de quatre pays (Mexique, Mozambique, Singapour et Belgique), au son Laurent Saussol, et à la lumière, depuis les débuts aussi, Ivan Mathis.

Kubilai Khan - Bien sûr les choses tournent mal - Photo: lfdd

Comme annoncé par le titre, le spectacle démarre par une séquence de cinq minutes où Sara Tan tente une mise en jeu de soi et de son corps par la parole, sa langue et son langage corporel, tandis qu'Esse Vanderbrugen fait une décompte prospectif où le futur s'accélère et les mots et les langues se mélangent dans une tour de Babel apocalyptique. La suite du spectacle va balancer entre des essais de retrouver son corps, de se retrouver soi, ainsi que les autres, les uns avec les autres, dans des danses qui vont être à la fois graciles et coulées, mais aussi avec un côté technoïde ou avec une violence sous-jacente et une certaine brutalité. Des dialogues vont tenter de s'instaurer, des duos, des trios ou des constructions d'ensemble s'ébaucher, mais remis en questions par l'un(e) ou l'autre partenaire. A un moment, un superbe duo va s'achever par une danse solo avec le fantôme puis continuer sur un dérèglement où un sentiment d'urgence pointe et l'on sent qu'il est important d'arriver à construire quelque chose (un monde) ensemble. 


Kubilai Khan - Bien sûr les choses tournent mal - Photo: lfdd

Autre petit moment de suspension, quand Esse Vanderbruggen sur un ton de confidence, nous fait voyager au travers de ce qui ressemble un poème en flamand, dans les villes de Hollande à la Belgique, l'émotion passe dans le public.
La rencontre entre la musique et les interprètes danseurs, tous magnifiques, et leur conjonction font de ce spectacle une expérience d'une très belle densité.



Bien sûr, les choses tournent mal - Trailer from Kubilai Khan investigations


Les vingt ans de Kubilai Khan Investigation, c'est aussi jeter un regard rétrospectif sur les spectacles passés, et quoi de mieux que le regard d'un photographe fidèle, Laurent Thurin-Nal, qui a suivi l'aventure..



les 20 ans de Kubilai Khan - Laurent Thurin-Nal - Frank Micheletti - Photo: lfdd


Les photographies et un film vidéo qui reviennent sur ce temps sont visibles à la Danse-Othèque de Pôle Sud jusqu'au 14 décembre. La Fleur du Dimanche