dimanche 24 janvier 2021

Le temps, encore, suspendu, pour le conjurer et sauver le moment où: Ils ont aimé !

 S'arrêter, faire une pause, laisser passer le temps pour mieux le sentir, sentir le présent, sentir la présence, être présent, là dans l'instant totalement. Le sentir, l'instant, intensément, au moment où il passe.

Je vous avais préparé des réflexions d'actualité mais finalement, je laisse filer, cela arrivera à temps, d'autant plus que la thématique du temps lancée le 3 janvier ici même n'est pas (dé)passée....

Je vais en TVA vous parler du spectacle vivant, sujet d'actualité, Art qui nous manque douloureusement et qu'un comédien, qui vient de sortir un livre, nous fait sentir au plus près.

Mais place à la photo - je ne dis pas fleur parce que cette fleur est devenue fruit et même symbole, un peu sapin de Noël, et elle va bien avec le titre, ce temps suspendu, cette attente.... 

Quand va-t-elle tomber, vont-elles tomber? Isaac?

Pommes ... du temps de Noël .. suspendues - Photo: lfdd


Donc, je disais, Nicolas Bouchaud, grand comédien que nous avons pu voir de nombreuses fois au TNS, puisqu'il y est "artiste associé", à l'occasion de la parution de son livre "Sauver le moment" parle de son métier dans une interview dans le Monde du 23 janvier 2021 intitulée "Jouer, c’est inventer du temps". Pour commencer, il explique l'origine du titre de son livre: c'est une expression de Serge Daney qui qualifie le cinéma de John Ford dans son livre "La Loi du Marcheur" où il dit:

"Ford filme si vite qu’il fait deux films à la fois: un film pour conjurer le temps (en étirant les récits par peur d’en finir) et un autre pour sauver le moment (celui du paysage, deux secondes avant l’action)."

Ce qui, chez John Ford, dans le film "sauve le moment", c'est pour Serge Daney ceci:

"On sort d’une cabane ou d’un plan et il y a là des nuages rouges au­-dessus d’un cimetière, un cheval abandonné dans le coin droit de l’image, le grouillement bleu de la cavalerie, le visage bouleversé de deux femmes: ce sont des choses qu’il faut voir tout au début du plan, car il n’y aura pas de deuxième fois."

Parce que pour regarder un film de John Ford il faut avoir "l'oeil vif":

"Impossible de regarder un film de Ford d’un oeil torve. L’oeil doit être vif parce que, dans n’importe quelle image d’un film de Ford, il risque d’y avoir quelques dixièmes de seconde de contemplation pure juste avant que l’action n’arrive."

Et donc, ce qui chez Nicolas Bouchaud "sauve le moment", ce peut être:

"Ces moments suspendus que l’on peut vivre au théâtre, quelques secondes avant l’action, c’est une des plus belles choses qui soient, je trouve. Je l’ai vécu, en compagnie de Norah Krief, quand nous jouions Le Roi Lear dans la cour d’honneur du palais des Papes, à Avignon, en 2007. Juste avant la scène de la tempête, nous ménagions un petit moment de silence. Cette pause, ce suspens donnent une extraordinaire sensation du temps à l’acteur comme au spectateur. C’est très concret, absolument pas théorique.

Cette faille dans le temps, ce temps que l’on éprouve sur scène et dans la salle, c’est ce que j’appelle un « reste », quelque chose qui nous appartient en propre: c’est le temps de l’expérience. Un temps d’ouverture, un temps de rien, sans action, où l’on sent, au sens propre, la vie qui passe." 

Et à propos du "jeu", Nicolas Bouchaud précise:

"Si ce que l’on cherche à atteindre sur un plateau ce sont des moments d’intensité de vie, on ne peut pas se mettre dans une position de sagesse, de sachant. Etre à l’endroit de la vie, c’est être à celui de la métamorphose, et donc se laisser traverser par des états et des émotions contradictoires. Cela rejoint Brecht, d’ailleurs, qui disait qu’un acteur peut jouer deux choses complètement opposées dans une même phrase."

Et il précise ce qu'est la "présence du comédien" pour lui, comment il y est arrivé:

"La première chose qui se manifeste chez un être humain qui monte sur un plateau, c’est la fragilité. La présence, c’est peut­ être d’accepter cette fragilité et d’en faire un élément de son travail. Il y a autant de façons de jouer que d’acteurs, et la présence, c’est sans doute accepter d’apparaître, soi."

Je vous laisse lire le reste de l'article en ligne et vous offre la conclusion avec la question de Fabienne Darge:

"Est-­ce là la grandeur et la misère du métier, pour vous? 

- C’est sa grandeur, sans la misère. Justement parce que ce temps éphémère que l’on crée et que l’on vit en tant qu’acteur est d’autant plus intense qu’il s’enfuit au moment où on l’éprouve."

Pommes ... du temps de Noël .. suspendues - Photo: lfdd


Mais dites-moi, le temps, suspendu, ça ne vous rappelle pas quelque chose, quelqu'un ?

Si, là: Le Lac, Lamartine, 

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.

" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
 


Et le reste n'est que silence...

Pommes ... du temps de Noël .. suspendues - Photo: lfdd


Allez, une petite chanson d'Alexis HK pour finir: Un beau jour




Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche





dimanche 3 janvier 2021

Le temps, et pourtant, la tendresse, l'existence... Exit vs existe

 Fin d'une année, début d'une autre, l'occasion de s'arrêter un peu, faire un bilan du temps passé depuis un an.


Le Temps


Le temps, au niveau météorologique, on peut dire qu'il a été favorable, il a fait souvent beau, au point que 2020 a été classé "année la plus chaude" depuis le début des relevés météo. Nous avons eu plein de soleil et de belles journées, "l'été indien" de septembre avec des températures de plus de 23°, et même deux épisodes de canicule en août. Il y a eu en contrepartie plein de tempêtes, et de gros dégâts... Pour ceux qui sont frileux c'est bien, mais le réchauffement climatique n'est pas près de faire marche arrière. Bien que le confinement a prouvé que le ralentissement de l'activité économique - et polluante - a permis rapidement de faire baisser la pollution et le dégagement de CO². Qui ont repris leur croissance dès la fin du confinement.

Le confinement, parlons-en, ou plutôt n'en parlons pas: tout le monde a son avis là-dessus, entre la "pire des choses qu'on ait pu connaître" et une 'période horrible" ... et dont on n'a pas fini d'en voir le bout.

Pour voir le bon côté de la chose, je dirai qu'elle nous a permis de nous rapprocher - ou nous faire prendre conscience - de la nature, et de pouvoir profiter à plein de l'observation de son évolution. Les quatre saisons vues sur grand écran "naturel": 


La rose du Nouvel An 2021 - Photo: lfdd


Un Temps


Juste pour un petit bilan "blogistique", cet épisode de repli contraint sur soi a fait foisonner des "journaux du confinement". J'en ai lu deux, celui d'Ambroise Perrin "Le chat du 28 prend le soleil", qui nous permet à la fois de se souvenir de l'état d'esprit où nous étions dans cette situation qui nous est tombée dessus comme une masse. Il observe avec acuité le phénomène et ses retombées en ville avec un regard critique, acide et drôle à la fois. Et puis celui  d'Albert Strickler "Un silence incandescent - Journal 17 mars - 10 mai 2020" qui nous conte plutôt un voyage intérieur - par la force des choses, étant doublement cloîtré en haut de sa montagne et par "l'urgence sanitaire". C'est plutôt un "hymne à la vie dans un monde miné par l’angoisse" où il prend il prend distance et forcément creuse son intériorité tout en jetant, lui aussi, un regard d'étranger sur la vie telle qu'elle se déroule dans ce contexte extra-ordinaire. Et ses réflexions, balançant entre poésie, citations littéraires, réflexions philosophiques sur les choses essentielles et traits d'humour, nous apportent plein d'espoir sur la vie.

On peut même y trouver une référence à un billet de ce blog "Le jour d'après: conservation ou conversation - Amour et Corona" où je citais le "Corona" de Paul Valéry. 

Et j'ai aussi l'honneur d'illustrer la couverture du livre avec la photo des 2 papillon au temps du corona (prise fin mai et parue le 30 août dans le billet "La mémoire et la mère... à minuit, lever le masque, serein" hommage discret à un être cher:

"Ne sais-tu pas que vient l'heure de minuit où chacun doit lever le masque; crois-tu que la vie entende toujours raillerie; crois-tu qu'on puisse s'éclipser un peu avant les douze coups pour éviter ce moment?"

Je vous propose l'autre fleur avec papillon que j'avais gardé en réserve cet été:

Marjolaine et Sylvaine - Photo: lfdd


Et pourtant...


A ce propos, 2020 fut, j'ai l'impression le temps du départ pour pas mal de personnes. Bien sûr il y a le corona, que l'on n'a pas vu venir (je me souviens encore de mon effarement de voir un ami, (le 22 mars!) comparer le virus à le grippe et ses 4 à 6.000 morts) et me dire "on arrive à et on devrait se rapprocher de la fin du cycle" alors que ce 31 décembre nous en sommes à 64.700, et malheureusement ce n'est pas fini. Ayons une pensée pour tous les proches.

Un pensée aussi pour les artistes et autres connaissances proches: Monique Maitte - Annie Greiner -Suzanna Jaczova - Gérard Puël - Daniel Sardet - Pia Jung - André Pomarat - Marie Frering - Pierre Dieppendaele - Gilles Chavanel - Xavier Boulanger - Ramon Ciuret - Jean-François Zurawick - et, juste à Noël, Daniel Boch, poète ... et j'en oublie...

Des amis, aussi: Alain, Jean-Marc, Christine,.... 

Je ne parle pas des acteurs, chanteurs, sportifs, réalisateurs, artistes qui nous ont quittés en 2020... Ca a l'air d'une hécatombe...


Le Bonheur


Pour s'en sortir, que nous reste-t-il? Pour trouver le bonheur.

Je vais vous conter une petite fable sur le bonheur:

Un enseignant a apporté des ballons dans sa classe et en a donné un à chaque élève.

Puis il leur a ordonné d'écrire leurs noms sur leur ballon, puis de les laisser au sol et de quitter la classe.

Une fois dehors, il leur dit: "Vous avez 5 minutes pour que chacun trouve le ballon qui porte son nom."

Les élèves entrent et fouillent, mais les 5 minutes se sont écoulées et personne n'avait pu trouver son ballon.

Le professeur leur dit alors : "Prenez n'importe quel ballon et donnez-le au propriétaire du nom qui est écrit."

En seulement quelques minutes, tous les élèves avaient déjà leur ballon en main.

Enfin, l'enseignant déclara: "Les enfants, les ballons sont comme le bonheur. Personne ne le trouvera en cherchant le sien. En revanche, si chacun se soucie des autres, il trouvera rapidement son bonheur tant désiré.

Marjolaine et Papillon - Photo: lfdd

La Tendresse


Ce bonheur pouvons aussi le trouver dans ce qu'Olga Tokarczuk nomme la "tendresse. Cette femme écrivain polonaise, née en 1962 et à qui l'on a décerné le Prix Nobel de Littérature 2018 parle du besoin de retrouver une narration collective. Et elle appelle son discours « Le tendre narrateur », parce qu’on a besoin de tendresse.

« La tendresse, écrit-elle, est la variante la plus humble de l’amour. Elle est de ces affects qui n’apparaissent ni dans les Écritures, ni dans les Évangiles. Personne ne prête serment sur elle, nul ne s’en réclame. Elle n’a ni emblème ni symbole particuliers, elle ne mène ni au crime ni à la jalousie.

« Elle apparait quand nous tournons un regard attentif et concentré vers l’existence de l’Autre, vers ce qui n’est pas « soi ».

« La tendresse est spontanée et désintéressée, elle va beaucoup plus loin que l’empathie compassionnelle. Il s’agit plutôt d’un partage conscient, quoique peut-être un peu mélancolique, du destin. La tendresse, c’est se sentir intensément concerné par l’existence d’un autre, par sa fragilité, son caractère unique, sa vulnérabilité face à la souffrance et à l’action du temps qui passe.

« La tendresse perçoit les liens entre nous, nos ressemblances et nos similitudes. Elle est le principe actif d’un regard grâce auquel le monde apparaît vivant, vibrant de ses liens internes, de ses échanges et de ses interdépendances. »

Marjolaine et Papillon - Photo: lfdd

L'Existence


Cette tendresse envers l'autre, ce partage, forcément revient, retombe sur celui ou celle qui (la) donne. Et une étude récente en prouve les bienfaits autant sur le donateur que sur le bénéficiaire. 

En résumé, donner fait du bien à tous, et même accroit l'espérance de vie. Ci-dessous un extrait de cette étude parue la revue  Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) sous le titre:  

Mortality Worldwide: Be Generous, Live Longer

Sharing is caring: the more resources people share within a society, the better for health and longevity. Fanny Kluge and Tobias Vogt analyzed data for 34 countries on all continents and found a strong association between the amount of money shared between generations and longevity.

Une étude de l'Institut Max Planck pour la recherche démographique de Rostock, en Allemagne, publiée dans la revue PNAS, établit une corrélation entre générosité, satisfaction émotionnelle et longévité.

Pour arriver à ce résultat comparatif de plus de 30 pays, les chercheurs ont étudiés les mouvements de transfert bancaires: la population la plus généreuse envers sa famille aurait la plus importante longévité.

Être généreux et soutenir votre famille pourrait vous aider à vivre plus longtemps, selon une nouvelle étude de l'Institut Max Planck pour la recherche démographique de Rostock, en Allemagne.

Des chercheurs ont conclu que la satisfaction émotionnelle de donner et de recevoir améliore le bien-être et augmente par conséquent l'espérance de vie d'une personne.

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont utilisé les données de plus de 30 pays du projet National Transfer Accounts et ont analysé tous les transferts d’argent privés reçus et donnés par chaque individu au cours de sa vie.

L'étude a révélé que dans certains pays d'Europe occidentale, les familles partageaient une plus grande part de leur revenu moyen avec leurs proches et que les taux de mortalité étaient faibles.

Et en France et au Japon, les deux pays où les taux de mortalité sont les plus faibles de tous les pays étudiés, une personne moyenne de plus de 65 ans a partagé entre 68 et 69 % de son revenu.

Ce chiffre est à comparer, selon les chercheurs, à ceux des pays comme la Chine ou la Turquie, où entre 44 et 48 % du revenu est redistribué, et où le taux de mortalité est presque deux fois plus élevé qu'en France et au Japon.

Les habitants des pays d'Amérique du Sud partagent également plus de 60% de leur revenu moyen avec d'autres personne, mais si le taux de mortalité est plus élevé qu'en Europe occidentale et au Japon, il est beaucoup plus faible qu'en Afrique subsaharienne.

Les pays de ce continent, comme le Sénégal, partagent le plus faible pourcentage de leur revenu et ont le taux de mortalité le plus élevé de tous les pays étudiés.

Fleur d'acanthe - Photo: lfdd



Exit vs Existe


Visiter les musées, aller voir une exposition, même juste une fois par an, contribuerait aussi à vous faire vivre plus vieux. Pour arriver à ce constat, Daisy Fancourt et Andrew Steptoe, deux chercheurs de University College de Londres ont suivi un panel de 6.710 britanniques âgés de plus de 50 ans, douze ans durant, depuis 2004.

Pas de différence entre hommes et femmes

Les personnes suivies dans le cadre de cette étude devaient dire si elles se rendaient dans un musée, une galerie d’art, si elles assistaient à une exposition, un concert, une pièce de théâtre, un opéra… Ceux qui se révélaient « réceptifs à l’art », avec un ou deux événements par an, voyaient leur risque de mourir se réduire de 14 %. Les habitués des arts, « pratiquant l’amour des arts au quotidien », c’est-à-dire se rendant à un événement artistique tous les mois voire plus, voient leur longévité croître de 31 %…

L’étude a également veillé à mettre en perspective le niveau d’impact socioéconomique, qui n’est pas sans influer sur l’aptitude à assister à des événements artistiques. Elle confirme la corrélation entre les statuts sociaux les plus élevés et la longévité, ce qui influe naturellement sur l’espérance de vie.

Mais au-delà, la pratique artistique, qu’il s’agisse de peindre, chanter, danser, est également bénéfique en termes d’espérance de vie comme de bien-être. Chez les plus de 50 ans, les chercheurs ont clairement constaté une influence positive sur la santé tant physique que mentale des personnes suivies.

Un constat qui rejoint d’ailleurs les analyses de l’OMS, Organisation Mondiale de la Santé, pour qui  « les activités artistiques peuvent servir de compléments aux protocoles thérapeutiques ou renforcer ces derniers ».


Pour illustrer l'incertitude de la vie, les aléas de l'existence, cette éphémère de Virginie:

Ephémère de Virginie - Photo: lfdd


L'existence

Curieusement, une chanteuse de variété qui vient de nous quitter a chanté une chanson qui s'appelle "L'existence". Je vous en met le début ici:

Et le compte à rebours
Commence au premier jour
Dès que l’on vient au monde
Aussitôt enfanté
Le temps nous est compté
De seconde en seconde
Voilà que déjà
On fait nos premiers pas
On entre dans la danse
Mais ce n’est que plus tard
Que nos années d’enfance
Ont beaucoup d’importances
[Refrain] :
L’existence, l’existence
Pour un sourire, combien de pleurs?
L’existence, l’existence
Pour quand sont-ils les jours meilleurs?

Cette chanteuse c'est Rika Zarai, je ne vous mets pas la chanson ne l'ayant pas trouvée sur internet sauf sur une page de blog (ici) où vous pouvez, si vous y tenez, l'écouter.

De son côté Jacques Dutronc a chanté "Madame l'existence":


Curieusement Rika Zarai elle a chanté également "Et pourtant" que je vous offre ici:


Et puis la version de l'auteur et chanteur Charles Aznavour dans le film "Cherchez l'idole" de Michel Boisrond:


Vous vous en doutiez, Rika Zarai a aussi chanté "Le Temps"


Et comme le temps se répète, pour la curiosité, une autre version, où Rika Zarai interprète "Le temps", avec les ballets Arthur Plaschaert:



Le temps se répète et, se répétant, il se complète avec des fleurs, le voici, "Le Temps des fleurs":

 


Bon, vous attendez "La tendresse" par Rika Zarai.... Eh bien, non elle ne l'a pas chantée, ce serait plutôt Marie Laforêt qui la chanterait, la voilà:



Et la version "originale" de Bourvil ici:



Et pour rester dans l'ambiance "confinement", je vous offre la version "confinement"  "La Tendresse" avec, à 3 minutes 20, l'Alsacienne de Rohrwiller Lucie Malet: 


Exit


Et comme il faut bien partir un jour, elle avait raison, Rika, et elle l'a chanté, Rika "Un beau jour je partirai"



Mais avant de partir, un dernier verre au bar... juste pour vous dire que des archéologues ont mis découvert à Pompéi un thermopolium, une sorte de restaurant de rue. Il y avait aussi des restes de nourriture (porc, chèvre, poisson, escargots) dans des pots en terre cuite, qui donnent une idée sur les goûts gastronomiques des habitants au moment de l’éruption du Vésuve en  l'an 79.

Plus d'infos (en Anglais) et d'images ici: Pompeii 

Bonne Année

La Fleur du Dimanche


vendredi 1 janvier 2021

Bonne Année 2021 - Tirez la langue

 Pour 2021 soyez impoli, impertinent, impudent mais pas imprudent.

Soyez irrévérencieux, irrespectueux, narquois, mais ne l'avalez pas!

Tirez la langue au mauvais sort, tirez la langue pour prouver votre bonne santé, tirez la langue pour faire un pied-de-nez, mais gardez votre protection pour le moment en situation à risque, pour ne pas avoir à tirer la langue parce que vous êtes à bout de souffle ou fatigué ou sans le sou...

Tirez la langue pour lutter contre le réchauffement climatique (Dans le yoga, cette technique appelée Shitali permet de faciliter la régulation de la température corporelle).

Tirez la langue pour faire ressortir votre âme d'enfant;

Tirez la langue comme Einstein*, sans masque**, mais si vous devez vous protéger, gardez-le, c'est plus prudent!




Tirez la langue pour prendre le pouvoir, le pouvoir de décider par vous-même de votre avenir.

Tirez la langue pour que 2021 soit une très belle année.

Albert Einstein tire la langue - Photo: Arthur Sasse

Bonne Année à vous.

La Fleur du Dimanche


*La photographie d'Albert Einstein tirant la langue

Du fait de l'importance de son sujet, prix Nobel de physique et de son caractère décalé, l'image d'Albert Einstein tirant la langue est l'une des photographies emblématiques du XXe siècle.

La photographie a été prise le 14 mars 1951, après la célébration du 72e anniversaire d'Einstein au Club de Princeton. Quittant la soirée, il traverse une foule de journalistes pour prendre place, avec ses amis, dans une voiture. Einstein, dans un geste d'impudence spontané, tire la langue aux journalistes qui retardent son départ. Le seul photographe à réussir le cliché du physicien, à cet instant précis, est Arthur Sasse.

La pertinence de la publication de ce cliché a été fortement débattue par les rédacteurs de Sasse avant qu'il ne soit publié dans le réseau de l'International News Service. L'image est devenue l'une des plus populaires jamais prises d'Einstein, celui-ci en ayant demandé neuf copies pour son usage personnel à Sasse.

L'un de ces tirages de la photographie, signé de la main d'Einstein, a atteint le prix record de 74324$ lors d'une vente aux enchères en 2009.

P.S. J'espère que l'Iris tirant la langue ne me demandera pas de droits de reproduction


** Cette photographie est une des 12 photographies retravaillées en peinture par Dominique Haettel et qui constituent les 12 illustrations du livre d'artiste "Fleurs Fabuleuses" avec 24 textes commentant ces images. Celle-ci s'est vue accompagnée d'un texte de Catherine Jordy et d'Albert Strickler - et il y est question de "masque" explicitement ou implicitement.