samedi 30 octobre 2021

Les Ailes du Désir, ballet de Bruno Bouché: Le silence des anges, les emballements du coeur

 Nous avons tous au fond de notre coeur une image de cet ange au-dessus de Berlin, célébré par Wim Wenders en 1989 dans son film "Der Himmel über Berlin" dont le titre français est "Les ailes du Désir". Une version lumineuse réinterprétée par Benjamin Kiffel est venu "habiter" la place d'Austerlitz lors de l'événement "L'Industrie Magnifique". Et pour Bruno Bouché, le désir de faire une chorégraphie autour de ce thème s'est ancré en lui dans sa jeunesse lors de la découverte de ce film bouleversant.


"Les Ailes du désir" de Wim Wenders Crédits : Tamasa


Nous connaissons tous au moins un peu cette histoire qui prend pour décor le Berlin d'avant la chute du mur et où l'on voit les anges mêlés aux habitants sans que ceux-ci ne les voient, de plus, ces anges lisent les pensées des humains. Et l'un d'eux, par amour pour une trapéziste aperçu dans un cirque et dont il tombe amoureux, décide de passer de l'autre côté.

Le ballet "Les ailes du Désirde Bruno Bouché qui aurait dû être présenté en janvier (il n'y a eu qu'une générale pour les professionnels compte-tenu du contexte de la pandémie) a été créé à Biaritz le 19 septembre et la première à Strasbourg a donc eu lieu ce 30 octobre à l'Opéra National du Rhin.


Les Ailes du désir - Bruno Bouché - Photo: Agathe Poupeney

L'adaptation de ce film se fait en deux parties, la première qui reprend quelques scènes emblématiques du film (la bibliothèque, la multitude dans la ville, le cirque et la mort du motard, le concert, le saut dans le vide, la traversée du miroir et la rencontre,...), tandis que la deuxième, d'une manière plus symbolique revient à la source du film. Rappelons qu'à l'origine Wim Wenders souhaitait faire un film sur le Berlin d'après-guerre et finalement improvise un film sur le film avec Peter Falk comme réalisateur et les anges comme vecteur d'un récit mélangeant des textes de Peter Handke et des improvisations écrites au jour le jour. Cela donne un résultat très intériorisé que la chorégraphie de Bruno Bouché et son ballet de trente-deux danseuses et danseurs (28 en fait des rôles tournants) arrivent à faire vivre avec sensibililité, empathie et entrain. Nous avons donc ces anges qui nous entourent dans le théâtre ou qui se retrouvent sur scène, en long manteaux dont les pans deviennent de grandes ailes lors des mouvements dansés. La musique du préambule est de Jamie Man qui a également fait la dramaturgie musicale.


Les Ailes du désir - Bruno Bouché - Photo: Agathe Poupeney

Après le prologue, un mouvement dansé plein de douceur et de lenteur nous emmène dans une ville symbolique faite de blocs compacts comme des bâtiments, surmontés d'un néon en W comme un éclair - coup de foudre pour Wim Wenders ou résumé de l'intrigue, histoire d'amour du ballet pour finir dans un ensemble tournoyant sur une musique d'Olivier Messiaen (La Croix). La scène suivante nous présente le flot des humains, très colorés mais pressés par des servitudes matérielles, sur une musique répétitive Steve Reich jouée à la guitare. Puis, dans un pauvre cirque, nous assistons à la naissance du sentiment de l'ange Damiel (Marwik Schmitt le 30/10, Ryo Shimizu le 31/10) pour la trapéziste Marion (Julia Weiss le 30/10, Dongting Xing le 31/10) qui porte élégamment deux ailes blanches sur son dos (est-ce pour cela que l'ange la remarque?). Marion qui, dans un cabaret noir, va assister à un étrange concert de Nick Cave où le "Silence est sexy", une chanson des Eintürtzende Neubauten, groupe de musique industrielle culte de Berlin Ouest qui s'est formé ans les années 80 autour de Blixa Bargeld qui chante ici de sa belle voix grave un texte minimaliste et désenchanté. Le voici:


Dans la scène suivante, Peter Falk qui revient comme repère dans les différentes scène et est le seul personnage qui arrive à sentir la présence des anges va aider Damiel à faire le saut et lui permettre, dans la traversée du miroir, de rencontrer Marion dans une belle scène d'amour sur un choral de Bach joué sur scène par Bruno Anguerra Garcia.


Les Ailes du désir - Bruno Bouché - Photo: Agathe Poupeney

La deuxième partie démarre par sept anges suspendus, et à nouveau une musique des Eintürtzende Neubauten, Beauty, qui se conclut ainsi: "so beauty remains in the impossibilities of the body." (ainsi la beauté demeure dans les impossibilités du corps).

Comme nous sommes dans les citations, je vous en offre deux supplémentaires, de Rainer Maria Rilke, proposées par Bruno Bouché et Christian Longchamp, le dramaturge du ballet, qui illustrent le synopsis, et pour la première, cette scène d'introduction du deuxième acte:

Vue des Anges, les cimes des arbres, peut-être sont des racines, buvant les cieux (...)

Pour eux, la terre, n'est-elle pas transparente en face d'un ciel, plein comme un corps?

La deuxième, qui complète le côté magique et irréel que la chorégraphie, surtout dans le deuxième acte met en oeuvre, interroge aussi cet art, la danse et les réponses qu'il peut proposer - et que Bruno Bouché, dans le programme essaie de préciser: "... la danse offre une énergie, une vibration particulière à toutes ces sensations, ce goût, cette force de vie, cet étonnement du quotidien que vit l'humain. Le souffle, la suspension, l'élan, la chute, la chair, le toucher, le saut, la terre..."  


Les Ailes du désir - Bruno Bouché - Photo: Agathe Poupeney

"Danser, est-ce combler un vide? Est-ce taire l'essence d'un cri?
C'est la vie de nos astres rapides prise au ralenti."
R. M. Rilke

Et ce sera l'ensemble de la troupe qui, comme des elfes filantes, avec leur chemise blanche volante qui donne comme des ailes à chaque danseur, qui va exprimer le désir et la joie de vivre dans des mouvements d'ensemble énergiques, des traversées de plateau, des portés et des duos multipliés et tournoyants, virevoltants et enivrants sur une musique de John Adams. Et en fond de scène, une magnifique vidéo d'Etienne Guiol qui nous fait survoler Berlin en nous montrant la vie vue par les anges, la nuit et le mur qui, encore là, trace sa frontière entre les deux zones, comme celle aussi, ténue, entre les hommes et les anges, car comme le dit Christian Longchamp:

"Les hommes ont inventé les dieux pour donner corps à l'inconnu. Ils ont inventé les anges pour exprimer leur propre mystère." 


Les Ailes du désir - Bruno Bouché - Photo: Agathe Poupeney

Ce mystère qui passe aussi par la danse, qui ne dit pas tout, qui est aussi silence, qui est aussi sexy, qui plait et interroge. En tout cas qui a vraiment plu au public enthousiaste qui a réservé une belle et longue ovation finale à l'équipe.


La Fleur du Dimanche


Les Ailes du Désir


Strasbourg, à l'Opéra du Rhin, les 30 et 31 octobre et les 2, 3, 4 novembre 2021

A Mulhouse, à la Filature, les 13, 14 et 15 novembre 2021

 

Distribution

Chorégraphie: Bruno Bouché
Dramaturgie musicale: Bruno Bouché, Jamie Man
Musique: Antony and the Johnsons, John Adams, Jean-Sébastien Bach, Jamie Man, Olivier Messiaen, Einstürzende Neubauten, Steve Reich, Jean Sibelius
Dramaturgie: Christian Longchamp
Scénographie: Aurélie Maestre
Assistante scénographie: Clara Cohen
Costumes: Thibaut Welchlin
Lumières: David Debrinay
Vidéo: Etienne Guiol
Accompagnement artistique suspensions: Fabrice Guillot
CCN • Ballet de l'Opéra national du Rhin

Les solistes

Céline Nunigé
Thomas Hinterberger
Rubén Julliard
Dongting Xing
Julia Weiss
Les danseurs
Marin Delavaud
Pierre Doncq
Cauê Frias
Jérémie Lafon
Pierre-Emile Lemieux-Venne
Jesse Lyon
Oliver Oguma
Avery Reiners
Jean-Philippe Rivière
Cedric Rupp
Marwik Schmitt
Ryo Shimizu
Alain Trividic
Hénoc Waysenson

Les danseuses

Monica Barbotte
Audrey Becker
Susie Buisson
Deia Cabalé
Christina Cecchini
Noemi Coin
Ana-Karina Enriquez-Gonzalez
Brett Fukuda
Di He
Chloé Lopes Gomes
Rio Minami
Leonora Nummi
Alice Pernão

Les maîtres de ballet

Claude Agrafeil
Adrien Boissonnet

mardi 19 octobre 2021

Aberration d'Emmanuel Eggermont à Pôle Sud, une page blanche telle un chantier d'Hercule

 La pièce Aberration d'Emmanuel Eggermont présentée à Pôle Sud interroge le blanc, après sa pièce Pólis, où il interrogeait le noir (voir mon billet du 8 février 2018).

Nous y retrouvons son penchant vers l'architecture. Nous vous conseillons d'ailleurs de faire le voyage dans son univers en 3d avec le casque immersif au sous-sol de Pôle Sud, une promenade très intéressante à travers une série de tableaux recréés à partir de son spectacle, intégrés dans un univers virtuel, où vous vous promenez librement. Vous y retrouverez des indices qui se retrouveront dans la pièce.

Le spectacle lui-même est également construit architecturalement sur un espace délimité par deux rideaux: l'un, assez long et à moitié ouvert, à droite de la scène et un autre de biais à gauche, fermé. 

Pôle Sud - Aberration - Emmanuel Eggermont - Photo: lfdd

Quand la lumière, blanche, commence à sculpter cet espace vide mais variable selon les éclairages, un air de musique monte doucement. Par un jeu de jalousie qui s'ouvre, on aperçoit un corps blanc semblant suspendu en l'air derrière le rideau de gauche. Aberration visuelle que l'on aurait aimé cultiver, comme dans la vidéo où l'on perd pied de temps en temps, mais non, sur scène, nous assistons au "décrochage", en fait la descente de son "totem" fait de haut-parleurs lors de la deuxième ouverture. Le danseur se retrouve prosaïquement en shorts blancs, chemisette et chaussettes blanches sur le plancher des vaches. Quelques traversées, ou plutôt déambulation plus tard, après avoir déplacé un tapis, glissé lentement vers le centre, le danseur, Emmanuel Eggermont, se confronte à l'espace architectural en se mesurant à une bande blanche qu'il soulève et en fait un triangle de son corps aux limites arrières du plateau. Clin d'oeil à Léonard de Vinci?

Pôle Sud - Aberration - Emmanuel Eggermont - Photo: lfdd


Quelques mesures plus tard, la musique prend son élan en bips qui se multiplient et deviennent mélodie tandis que le danseur se retrouve à genoux et - enfin - commence à danser: une danse délicate et désarticulée, minimale et surprenante où, après avoir pointé la main au sol, il exécute des pliagesoriginaux des articulations de ses bras. S'approchant de l'avant-scène où l'attend un autre pliage, un cône - entre un avion-concorde en papier et une cornette - qu'il récupère pour finalement s'en coiffer en majesté. Il va ensuite interroger le blanc poudreux en se baptisant d'une douche de plâtre du plus bel effet. Puis, à l'opposé des Rolling Stones, il fait son "Paint it White" avant de ranger le chantier laissé sur scène.


Pôle Sud - Aberration - Emmanuel Eggermont - Photo: lfdd

Il va récupérer les derniers accessoires posés en avant-scène à gauche - en fait le cou du "coup de lapin" et sa protection ventrale pour incarner un chevalier à la triste figure en clown blanc ou Don Quichote qui  commence à s'affoler et accélère ses mouvements sur une musique d'orgue électronique version baroque à la Bach et nous montre sa virtuosité gestuelle.

Pôle Sud - Aberration - Emmanuel Eggermont - Photo: lfdd

Devenu homme sandwich désarticulé, il ôte ses vêtements - même son short - et devient religieuse affectée en remettant sa cornette, puis bel éphèbe, Atlas sans son Globe, sa sphère céleste, statue antique et dans de derniers sursauts désarticulé fond dans le noir.


La Fleur du Dimanche


Aberration

Pôle Sud 

19 et 20 octobre 2021

Conception, chorégraphie et interprétation : Emmanuel Eggermont
Collaboration artistique et photographie : Jihyé Jung
Musique originale : Julien Lepreux
Création lumière : Alice Dussart
Consultante artistique : Élise Vandewalle
Production et diffusion : Sylvia Courty / BOOM’STRUCTUR
Administration de production : Violaine Kalouaz

Production : L’Anthracite – www.lanthracite.com
Coproduction : CCNT direction Thomas Lebrun / ADC Genève / Le Gymnase CDCN Roubaix Hauts-de-France / La Maison CDCN Uzès Gard Occitanie / Le Tandem Scène Nationale / POLE-SUD CDCN, Strasbourg / Le Théâtre de Nîmes, scène conventionnée d’intérêt national – Art et Création – danse contemporaine
Avec l’aide du Ministère de la Culture – DRAC Hauts-de-France et la Région Hauts-de-France
Avec le soutien de la Spedidam


* Abberration - Nom féminin:
XVIIe siècle, au sens 1. Emprunté du latin aberratio, dérivé de aberratum, supin de aberrare, « errer loin de, s'écarter de ; se tromper ». Le fait de s'écarter de ce qui est considéré comme normal.

☆1. Égarement du jugement ou de l'imagination. Un moment d'aberration. Sombrer dans l'aberration. Par méton. Comportement aberrant ; idée aberrante. C'est une véritable aberration. Ce livre est un tissu d'aberrations.

☆2. OPT. Défaut d'un système optique se traduisant par une déformation ou un manque de netteté des images. Aberration de sphéricité, de courbure de champ. Aberration chromatique, qui fait que les images des objets ont leurs bords irisés.

☆3. ASTRON. Déplacement apparent d'un astre, résultant de la combinaison du mouvement de la Terre avec la vitesse finie de propagation de la lumière.

☆4. BIOL. Anomalie d'un individu, qui le différencie du type de son espèce. Aberration chromosomique, anomalie dans le nombre ou la disposition des chromosomes.


vendredi 15 octobre 2021

En Vert et contre Tousse: La Choucrouterie reverdit et refleurit du ver... be

 Coupée court dans son élan de la 26ème Revue et "empêchée" de présenter sa 27ème à l'automne dernier, attendant en vain le Printemps pour reverdir, la Choucrouterie nous donne à nouveau rendez-vous dans ses deux salles - l'une dédiée à la version française de son spectacle, l'autre à la version alsacienne pour la revue bilingue "En Vert et contre tousse" - "Grien hinter de Ohre". Et c'est toujours à une course-poursuite entre les têtes blondes et les têtes grises que les dix comédiens vont se livrer pendant plus de deux heures - avec un quart d'heure de décalage pour le début entre Français et Alsacien.

La troupe se renouvelle, avec bien sûr le patriarche Roger Siffer - qui lui aussi se renouvelle, avec une très belle et originale chanson "Au secours Jeanne" où il voudrait "voir la mer" (ou la maire?) au cours de laquelle il fait un long voyage imaginaire - sur un diaporama où il se retrouve incrusté en dessin sur des sites qu'il aurait rêvé visiter - une sorte d'hommage à Brel et son "Vesoul"? Sa compagne, Suzanne Mayer, toujours verte apparait en mamie sourde qui perd la tête dans un très bon sketch où elle est soumise à une confrontation pleine de quiproquos dans un commissariat. Elle pousse aussi la chansonnette avec une nouvelle venue, Bénédicte Keck, ce qui oblige Sébastien Bizzotto (en clin d'oeil à la pollution ... sonore) à se mettre des bouchons de verdure dans ses oreilles pour se protéger de ces deux voix de sirènes du mercredi. Sébastien Bizzotto qui est toujours au piano et au moulin, plutôt au turbin, tout comme Arthur Gander, autre figure connue - même s'il porte barbe et masque - avec lesquels nous apprenons les dessous des chantiers et du monde du travail avec une belle métaphore avec l'échafaudage comme accession à la reconnaisance professionnelle. Parmi les "anciens", nous avons bien sûr toujours Jean-Pierre Schlagg, toujours en verve et triturant ses mots et sa grammaire, magnifique Dieu en majesté qui accueille un  autre "ancien" - dans la fiction et dans le rôle - Guy Riss,  l'irremplaçable "Chilibébert" Meyer, le maire, plutôt l'ancien maire de Colmar qui ne s'est pas (avec raison) représenté aux dernières élections. Mais la Choucrouterie ne pouvait refuser ce personnage que Belzébuth a interdit dans son enfer...

Choucrouterie - En Vert et contre Tousse - Photo: lfdd

Choucrouterie - En Vert et contre Tousse - Photo: lfdd

Il faut dire que du côté politique, les personnages manquent un peu pour nourrir la revue. Par exemple, Alain Fontanel "ayant tellement retourné sa veste qu'il peut ouvrir un magasin de vêtement" ne pourra plus apparaître dans un des rares sketches où la "relève", avec la jeune, "plus jeune sénatrice de France" Elsa Schalck (Magalie Ehlinger, une tête nouvelle avec une magnifique perruque blonde) assiste l'autre nouvel arrivant Jean-Philippe Vetter dans une chasse au rouge (caché sous la peau verte) digne d'un épisode de Stark Treck avec Laurel et Hardy et des dialogues qui fusent.

A propos de chasse et d'animaux, citons le reportage chez les chasseurs très bien mis en scène et la visite "empêchée" d'une cliente, la bien nommée Madame Metzger (Nathalie Muller bien dans son rôle) chez son boucher (encore magnifique JP Schlagg) et qui n'arrive pas, pour cause de la vague végétarienne à commander son Rosbif. 

Notons les chansons qui rythment le spectacle, en l'occurrence un superbe clin d'oeil au végétarien avec l'adaptation de "Je ne suis pas parisienne" interprété par Magalie Ehlinger sur un texte de Lauranne Sz (qui alterne le rôle avec elle). Idem pour la chanson à partir de Boby Lapointe (uniquement dans la version française) qui nous parle avec une virtuosité digne de Ta Katie t'a quitté de "Mon variant a varié". Il faut noter que le piano est tenu (hors exceptionnel) par Jean-René Mourot (puis aussi Thomas Valentin ou Sébastien Vallé). L'équilibre entre introductions, chansons et sketches est très bien distribué, la mise en scène de Céline D'Abouquir est impeccable et Charlotte Dambach qui a le regard chorégraphique - C'est vrai que c'est difficile de faire bouger les vieux de la troupe pour une chorégraphie digne d'une Rave Party pour le Final "Alors on Tousse" - a même eu droit à un tableau où elle se permet de ma-sacrer le printemps, l'été, l'automne et l'hiver dans une chorégraphie irrésistible où le Roi Soleil (Guy Riss) prend toute la lumière et irradie de talent.  

Et même si à la fin de la pièce on nous dit de partir, il ne faut pas manquer d'y aller et de revenir voir la deuxième version.


Choucrouterie - En Vert et contre Tousse - Photo: lfdd

Une bonne cuvée à découvrir, même si le vin est vert, on peut très bien le boire! 


La Fleur du Dimanche


En Vert et contre tousse

A la Choucrouterie jusqu'au 6 mai 2022

Du mercredi au samedi : 20h45

Le dimanche : 17H15

Le Fil d'Eau - La Wantzenau - Vendredi 13 mai - 20h00

Point d'Eau - Ostwald - Samedi 21 mai - 20h00


Grien hinter de Ohre

A la Choucrouterie jusqu'au 6 mai 2022

Les Tanzmatten - Sélestat - Dim. 24 avril - 17h00

Pôle culturel - Drusenheim - Ven. 29 avril - 20h00

La Saline - Soultz-sous-Forêts - Ven. 06 mai - 20h00

Point d'Eau - Ostwald - Dim 22 mai - 17h00


Textes : Équipe de la Chouc’ 

Mise en scène: Céline D’Aboukir

Chorégraphie: Charlotte Dambach

Piano: Jean-René Mourot ou Thomas Valentin ou Sébastien Vallé

Avec : Sébastien Bizzotto, Magalie Ehlinger, Arthur Gander, Bénédicte Keck, Susanne Mayer, Nathalie Muller, Guy Riss, Jean-Pierre Schlagg, Roger Siffer et Lauranne Sz

Lumières: Cyrille Siffer

Scénographie/costumes/accessoires : Carole Deltenre, Marie Storup et leur équipe

Production : APCA-Théâtre de la Choucrouterie

mercredi 13 octobre 2021

Lamenta au Maillon: le désespoir jusqu'à terre

 Le deuil est un long voyage... En Grèce, la tradition veut que l'on chante et l'on danse, surtout dans le Nord du pays, pour marquer cette séparation. C'est le Miroloi. On connait celui d'Irène Papas et Mikis Theodorakis. Rosalba Torres Guerrero et Koen Augustijnen se sont inspiré de cette tradition pour produire un spectacle avec une création musicale de Xanthoula Dakovanou et, pour les principaux musiciens, Magic Malik à la flûte et la voix et Nikos Filippidis à la clarinette. Car c'est la musique qui mène le bal, qui donne le rythme qui se transmet aux cinq danseuses et quatre danseurs, tous/toutes venu(e)s de différentes régions de Grèce et qui vont pendant plus d'une heure incarner cette douleur de la perte, du départ. 

Lamenta  - Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero - Photo: Heloise Faure

D'abord en un lent balancement, puis, ancrés en terre, les frappes du pied et les tapes des mains sur les différentes parties du corps qui sont à la fois l'autoflagellation et l'inscription dans le corps et dans l'espace de ce rituel de douleur exprimée... Des silhouettes noires, vêtues de manteaux longs, chaussées de bottes, quelques touches blanches - jupe plissée ou chemise ou maillot. 

Lamenta  - Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero - Photo: Heloise Faure

Pas de couleur si ce n'est celle des cheveux, libres et flottants, quelquefois tournoyants. Des costumes inspirés du folklore qui vont s'ôter au fur et à mesure du spectacle car l'énergie dépensée appelle l'allègement.

Lamenta  - Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero - Photo: Heloise Faure

Sur le rythme lent des percussion et des tambours, puis sous la plainte d'un violon ou des flûtes et des clarinettes, des mouvements d'ensemble, amples, danses folkloriques revisitées en contemporain, solos et duos énergiques et puissants, quelquefois désespérés, empreints de douleur, de souffrance, marquant la perte vont se succéder. 

Lamenta  - Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero - Photo: Heloise Faure

De même des mouvements d'ensemble, circonscrivant l'espace, l'enserrant dans des boucles ou des traversées, laissant quelquefois l'expression individuelle surgir et aller jusqu'au bout de l'énergie du désespoir, jusqu'à terre, exténué(e), s'abandonner dans le lancinant chant de la séparation. La danse est très chtonienne, le souffle est puissant, les gestes amples, les danseuses et danseurs déploient une belle énergie que ce soit dans la durée ou pour des moments d'intense et longs solos.

Lamenta  - Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero - Photo: Heloise Faure

On sent vraiment une communauté soudée prête à se soutenir dans les aléas de la vie. Le spectacle est une belle expérience cathartique partagée totalement avec le public.


La Fleur du Dimanche 


La pièce a été présentée avec Pôle Sud dans le cadre de Parcours Danse

LAMENTA

Avec : Lamprini Gkolia, Christiana Kosiari, Konstantinos Chairetis, Petrina Giannakou, Dafni Stathatou, Athina Kyrousi, Taxiarchis Vasilakos, Alexandros Stavropoulos, Spyridon Christakis

Concept et chorégraphie : Koen Augustijnen & Rosalba Torres Guerrero

Direction artistique musicale : Xanthoula Dakovanou

Musique : Magic Malik (flûte, voix), Nikos Filippidis (clarinette)

Avec : Kleon Andoniou (guitare électrique, chant), Solis Barkis (percussions), Dimitris Brendas (clarinette, kaval), Xanthoula Dakovanou (chant), Lefkothea Filippidi (chant), Kostas Filippidis (luth), Stefanos Filos (violon), Avgerini Gatsi (chant), Panagiotis Katsikiotis (percussions), Dimitris Katsoulis (violon), Ourania Lampropoulou (santouri), Antonis Maratos (basse électrique et contrebasse), Alexandros Rizopoulos (percussions, chant), Thanassis Tzinas (chant) Enrégistrements au Studio Syn ENA – Athènes par Giorgos Korres Mixing par Giorgos Dakovanos sauf –10 – mixé par Yannis Tavoularis Mastering par Yannis Christodoulatos, Sweetspot Studios, Athens

Production musicale : MOUSA, Athènes Enregistrements et mixage au DGP Studio – Ostende par Sam Serruys

Paysage sonore : Sam Serruys

Costumes : Peggy Housset

Lumière : Begoña Garcia Navas

Administrateur : Herwig Onghena

Production et gestion tournée : Nicole Petit

Distribution : ART HAPPENS – Sarah De Ganck

Production : GLOED vzw / Siamese Cie – Koen Augustijnen & Rosalba Torres Guerrero

Coproduction : Athens and Epidaurus Festival / Festival d’Avignon / La Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale / Les Théâtres de la Ville de Luxembourg / La Villette / Charleroi danse / Arsenal Cité musicale-Metz / Le Manège, Scène nationale de Maubeuge / Théâtre Paul Eluard – Bezons, Scène conventionnée / Maillon, Théâtre de Strasbourg – Scène européenne / POLE-SUD, Centre de Développement Chorégraphique National Strasbourg / Ruhrfestspiele Recklinghausen / MARS Mons Arts de la Scène / Duncan Dance Research Center Athènes Siamese Cie est soutenue par la Ville de Gand, Belgian Tax Shelter et la DRAC Auvergne Rhône-Alpes



Condor de Fédéric Vossier au TNS: Retrouvailles après les morts

 C'est l'histoire de la rencontre entre un homme et une femme... qui n'était pas annoncée. C'est l'histoire d'un frère et d'une soeur... qui ne se reconnaissent plus. C'est l'histoire d'une victime et d'un bourreau...  qui ne se sont pas rencontrés.

TNS - Condor - Frédéric Vossier - Anne Théron - Mireille Herbstmeyer - Frédéric Leidgens -  Photo: Jean-Louis Fernandez


C'est l'histoire d'une descente aux enfers des souvenirs. C'est l'histoire de la recherche de la famille. C'est l'histoire de l'essai d'une réconciliation... impossible. C'est l'histoire d'une catharsis pour se débarrasser des fantômes du passé. C'est l'histoire d'une lente remontée des événements vécus, cachés, oubliés, tus, inscrits dans la chair. C'est l'histoire de deux corps qui s'affrontent, qui se cherchent, qui se battent. C'est un conte, non de fées mais de malheurs vécus, une histoire inscrite dans la chair meurtrie mais tue, cachée, oblitérée, enterrée.

TNS - Condor - Frédéric Vossier - Anne Théron - Mireille Herbstmeyer - Frédéric Leidgens -  Photo: Jean-Louis Fernandez

Cette histoire, qui émerge de la Grande Histoire, de ce qui n'a été révélé que vingt ans après sous le triste nom de "Opération Condor", grâce aux "archives de la terreur" et qui s'est passé en Amérique du Sud en 1972. Cette opération coordonnée entre les services secrets des pays sous dictature à l'époque (Chili, Argentine, Brésil, Bolivie, Uruguay et Paraguay) et qui a vu, dans le plus grand secret la neutralisation des opposants à ces régimes: plus de 80.000 personnes assassinées et 400.000 autres emprisonnées. Et dont aujourd'hui, dans le balbutiement de l'Histoire, le retour semble à nouveau possible.

TNS - Condor - Frédéric Vossier - Anne Théron - Mireille Herbstmeyer - Frédéric Leidgens -  Photo: Jean-Louis Fernandez


Mais le texte de Frédéric Vossier, qui s'appuie sur cette Histoire va plus loin et plus fort dans cette prise de conscience en en faisant un épisode "vécu", vu à travers ces deux personnages emblématiques:  cette soeur, Anna (merveilleuse Mireille Herbstmeyer toute en intériorité), qui a souffert de ces exactions, et ce frère, Paul (élégant et énergique ancien bourreau tout en rebonds). La mise en scène d'Anne Théron nous offre ainsi un formidable tête à tête de deux êtres qui se cherchent, s'opposent, essaient de se retrouver. Le regard chorégraphique de Thierry Thieû Niang sur leur danse de séduction nous offre des surprises de dynamique qui soutient le texte ou qui souligne la mémoire du corps du bourreau dans ses attitudes d'aguet, de surveillance, en alerte, prêt à bondir ou de minuscules sursauts. Et aussi de celui de la soeur dans son désespoir qui l'agite ou de la souffrance qui la paralyse. Il y a aussi ces scènes qui rejouent la soumission de la victime humiliée, à quatre pattes, mimant des animaux. Ou encore ces rêves-cauchemars où la soeur revit la violence - et les armes - et essaie de s'en libérer ou de se venger.

TNS - Condor - Frédéric Vossier - Anne Théron - Mireille Herbstmeyer - Frédéric Leidgens -  Photo: Jean-Louis Fernandez


La force de ce texte est de nous emmener très lentement d'une terre inconnue, avec ces personnages que l'on découvre au fur et à mesure qu'eux aussi se découvrent dans leur rencontre, leurs histoires intimes et l'émergence de leurs souvenirs lointains, à travers ce parcours que chacun fait de son côté, non pas d'évolution, mais de découverte de soi, de son passé et des souvenirs enfouis qui se révèlent et se construisent pour arriver à l'image symbolique qui donne le titre à la pièce, ces oiseaux de proie à la tête nue, à la peau couleur rouge sang et qui se repaissent des corps abandonnés aux vagues de la mer. 

Le décor, cet antre souterrain, plongé dans une pénombre propice au surgissement d'images et de souvenirs, d'abord pièce meublée sommairement, puis avec un lit en fer semblable à celui d'une cellule de prison, dont la fenêtre est trop haute et qui ne donne que sur un arbre prisonnier ou un écran où sont projetés les peurs et les fantasmes, et ce parc, seul élément de la ville qui semble hors d'atteinte participe au sentiment de claustration qu'accentue l'éclairage rare (lumières de Benoit Théron) qui n'augmente que pour éblouir et aveugler.

Grâce à tout cela, Condor nous fait réellement vivre cette "expérience traumatique" au plus près dans notre chair et nos sensations. Une sacrée expérience...


La Fleur du Dimanche


Condor

Strasbourg du 13 au 23 octobre

Texte Frédéric Vossier
Mise en scène Anne Théron
Avec Mireille Herbstmeyer, Frédéric Leidgens
Scénographie et costumes Barbara Kraft
Lumière Benoît Théron
Son Sophie Berger
Chorégraphie Thierry Thieû-Niang
Assistanat à la mise en scène Claire Schmitt
Vidéo et régie générale Mickaël Varaniac-Quard
Régie plateau Marion Koechlin
Régie son Quentin Bonnard
Anne Théron est metteure en scène associée au Théâtre National de Strasbourg.
Le décor est réalisé par les ateliers du Théâtre du Nord – Lille.
Les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS.
Le texte est publié aux Solitaires Intempestifs.
Production Théâtre National de Strasbourg, Cie Les Productions Merlin
Coproduction Festival d'Avignon, MC93 − Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Théâtre Olympia − Centre dramatique national de Tours, Le Quai − CDN Angers Pays de Loire, Châteauvallon Scène nationale


samedi 9 octobre 2021

Musica à la Filature à Mulhouse: 3 Works for 12 - La danse Pulse sur une musique minimaliste

 Pour la soirée décentralisée du Festival Musica à La Filature de Mulhouse, c'est la danse avec toute son énergie qui est au programme: Alban Richard, à la direction du centre chorégraphique national de Caen nous propose 3 Works for 12, un programme en trois partie avec sa troupe de douze danseurs sur des musiques de minimalistes américains des années 70.

Pour commencer, de Louis Andriessen, Hoketus (1976) nous embarque sur une musique hoquetante, hachée, répétitive qui démarre doucement puis peu à peu se construit, tandis que les danseurs, d'abord sur une file et synchronisés se désynchronisent de plus en plus en gestes simples. Ils avancent et reculent puis se mettent à se déplacer tels des électrons de plus en plus libres. Une danse de derviche tourneurs très organique. Cet ensemble de douze danseurs, (huit femmes et quatre hommes) telle une horde en marche se croise et s'entrecroise en marchant et tournant tandis que la musique accélère de plus en plus sur un rythme continu et percutant sous une tour de lumière éblouissante.

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Hoketus - Photo: lfdd

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Hoketus - Photo: lfdd

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Hoketus - Photo: lfdd

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Hoketus - Photo: lfdd


La deuxième pièce, Fullness of the Wind (1975) de Brian Eno, une variation sur le canon en ré majeur de Johann Pachelbel en "ambiant music" semble une respiration qui montre toute la variété du registre sur lequel travaille le musicien américain. Alban Richard, par la scénographie, en faisant descendre des cintres une "boite à musique", un des haut-parleurs sur lesquels sera diffusée cette création nous rend attentif à la transposition. Les danseuses en quatuor nous en proposent une belle déconstruction en mouvement, avec des déplacements qui semblent bien désordonnés, un joli "bordel organisé" en intermède reposant.


Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Pulsers - Photo: lfdd
Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Pulsers - Photo: lfdd


Et l'on s'attaque à la troisième pièce, en l'occurrence Pulsers (1976) de David Tudor, une pièce électronique qui, comme son titre le laisse augurer pulse bien, entre battements et pulsations, rythmes, percussions, bruits et bruitages, galops et chevauchée fantastique. Tous cela transcrit dans une chorégraphie très énergique, physique, avec les danseuses et danseurs, tous courants, sautants, se mettant à genoux, qui semblent rejouer des gestes sportifs symboliques ou des attitudes de supporters, comme dans et autour d'un match de foot. Attitudes se désespoir, d'énervement et de joie débordante, une belle énergie qui fuse dans ces douze individualités qui surgissent sur ce vaste plateau de la Filature entièrement occupé par ces formidables danseuses et danseurs.


Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Pulsers - Photo: lfdd

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Pulsers - Photo: lfdd

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Pulsers - Photo: lfdd

Musica - La Filature - Alban Richard - 3 Works for 12 - Pulsers - Photo: lfdd

La Fleur du Dimanche


3 WORKS FOR 12 

Alban Richard

CCN de Caen en Normandie

Création à La Filature - Mulhouse 

VEN. 8 OCT. 20H

SAM. 9 OCT. 19H


Avec: Anthony Barreri, Constance Diard, Elsa Dumontel, Mélanie Giffard, Célia Gondol, Romual Kabore, Alice Lada, Zoé Lecorgne, Jérémy Martinez, Adrien Martins, Clémentine Maubon, Sakiko Oishi

Conception, chorégraphie, lumières : Alban Richard

Assistants chorégraphiques : Max Fossati, Daphné Mauger

Production déléguée : centre chorégraphique national de Caen en Normandie (ccncn.eu)

Coproduction : La Filature, Scène nationale de Mulhouse


vendredi 8 octobre 2021

Musica aux Dominicains: Suzanne Ciani met du (bruit) rose aux murs de la Nef

 Le voyage musical du Festival Musica en terres haut-rhinoises se continue dans la magnifique nef du cloître des Dominicains à Guebwiller où Suzanne Ciani nous propose un voyage dans le temps, avec une musique aux sonorités des années 80, du temps des synthétiseurs Moog et Buchla, avec leurs sons ronds et soyeux et les boucles qui s'enroulent langoureusement.

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

C'est donc à une longue traversées des nappes voluptueuses, démarrées par des grondement d'orage et des vagues sonores que nous assistons après une mise en bouche avec un mapping de chutes d'eaux et de remous projetés sur le fond de la nef.

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd


L'artiste américaine va, pendant une heure triturer les boutons de phase, de durée, de rythme, de hauteur et de boucles et nous envelopper dans des rythmes mélodiques et dansants. Sur ses trois sources IPhone, IPad et Tablette elle injecte des sons qu'elle retravaille et transforme en un musique fraîche et gaie, des accélérations et des moments plus hachés, des moments plus variés ou plus puissants.

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

Des chants d'oiseaux, des bruits de vagues, quelques sifflements ou des souffle, de respiration alternent avec des bruits de mer ou des vrombissement ou le souffle du vent qu'accompagne ou complète une course-poursuite autour de la nef. Une caméra projette en direct toutes ses manipulations  Elle jongle entre les sythétiseurs Moog (sur son ordi) et Buchla et son tableau de commande et de mixage et se prête très aimablement à la fain du concert à une visite guidée de ses intrument. Une grande dame, abordable du haut de ses soixante-quinze ans et son éternelle jeunesse et auréolée de ces cinq Grammy Award et nombreux autres prix sans compter sa vingtaine de disques, ses créations commerciales ou pour le cinéma. Une soirée mémorable.

Allez, je vous offre un petit bonus en images et en son:

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd

Festival Musica - Dominicains de Guebwiller - Suzanne Ciani - Photo: lfdd



Dans les Dominicains étaient aussi accessibles d'autres animations vidéo et du mapping, avec entre autres dans le dôme dans le jardin la vidéo à 306° Hyphosphere de l'artiste multimédia australienne Jemma Woolmore en collaboration avec Claire Willemann et Jérôme Tromson (vidéo) et Vladislav Isaev (sound design).

Hyphosphère - Jemma Woolmore


Et dans le choeur inférieur du Couvent, un mapping, très intéressante animation sous-marine, une création visuelle de Claire Willemann  et Bekir Aysan avec une composition musicale de Vladislav Isaev - Création du Centre AudioVisuel des Dominicains de Haute-Alsace:






La Fleur du Dimanche