lundi 30 mars 2015

La mémoire au cinéma: Crosswind et Still Alice

Jean-Luc Godard disait: "Le cinéma construit notre mémoire, la télé ne fabrique que de l'oubli."

Mais les films que je vous propose de voir aujourd'hui (ou demain si vous n'avez pas oublié), ce sont curieusement des films qui parlent de l'oubli - même s'ils devraient nous aider à ne pas oublier.

Tout d'abord, le film réalisé par Wash Westmoreland et Richard Glatzer, Still Alice, adaptation du roman de Lisa Genova et qui nous raconte la rapide descente dans l'oubli d'Alice Howland, professeur de linguistique à l'université et qui est magnifiquement interprétée par Julianne Moore - son interprétation a remporté plus de 12 récompenses dans de nombreux festivals - dont l'Oscar. Elle est entourée par deux autres acteurs magnifiques - entre autres: Kristen Stewart et Alec Baldwin.
Le film nous présente avec plein de justesse et d'humanité cette terrible maladie, ses symptômes et les difficultés auxquelles sont confrontés et le malade et son entourage. Un très fort témoignage raconté avec plein d'émotion.



De l'émotion, l'autre film du jour "Crosswind" en transporte également beaucoup.
Cependant il travaille cette sensibilité différemment et d'une manière très originale.
Tout d'abord, filmé par Martti Helde dans un magnifique noir et blanc, mais également avec une écriture complètement artistique et surprenante qui nous fait vivre la partie épistolaire comme des sculptures mouvantes.
On imagine le travail que cela a dû être sur le tournage en terme de mise en place des plans!
Je vous laisse le découvrir.
En ce qui concerne l'histoire, elle est très poignante et traite de la Grande Histoire oubliée ou tue, qui grâce à ce film arrive jusqu'à nous: Nous découvrons donc la déportation (et leur lente décimation) des familles estoniennes  chassées de leurs foyers, sur ordre de Staline de 14 juin 1941
Notre guide dans cette triste épisode sera Erna, une jeune mère de famille, est envoyée en Sibérie avec sa petite fille, loin de son mari. 
Le film conte les 15 ans de peur, de faim, de solitude, qu'elle confie à des lettre qu'elle écrit à son mari sans jamais perdre l’espoir de le retrouver.


CROSSWIND - BANDE ANNONCE VOSTF par ARPSELECTION

Bons films

La Fleur du Dimanche   

dimanche 29 mars 2015

Oh ce court jour, vivons le long : jour, cours, temps, cours, longtemps....

C’est l’heure d’été qui nous a grignoté une heure.
Si vous n’en connaissez plus la règle reportez-vous à la leçon du Chat de Geluck que je vous avais transmise le 28 octobre 2012 - règle qui ne fonctionne d’ailleurs pas cette année: ils ont « avancé » l’heure d’été: « Neige, Boule de Nerfs, c'est l'Heure d'Hiver... ».

Et comme le jour est court, je vais faire bref :

Trois fois rien de primevères (c’est déjà çà) et un TVA racourci - y aura-t-il une suite ?
A priori oui, vous la verrez en revenant un peu plus tard sur le site de La Fleur du Dimanche.

Voilà les 3 courtes primevères:

Primevères - Photo: lfdd

Primevères - Photo: lfdd

Primevères - Photo: lfdd

Et le TVA - air du temps :
« A l’eau de là, je préfère le vin d’ici. »  
Disait si bien Pierre Dac - vous êtes d’ac?

Vous avez vu, j’ai fait bref,

Bon dimanche


La Fleur du Dimanche

mercredi 25 mars 2015

Art Paris – Art Fair – L’art fait des affaires à Paris


L’Art à Paris a sa FIAC en automne, et le printemps voir l’art s’affairer à l’Art Fair, la foire d’art contemporain du début d’année – cette année du 26 au 29 mars au Grand Palais.

Le vernissage a eu lieu ce soir et je vous offre en avant-première les premières impressions, très partielles - mais un peu d’atmosphère - de cet événement pour vous donner envie d’y aller (si vous en avez la possibilité).

Art Paris – Art Fair: Art et chaussures - Photo: lfdd 

La première chose qui a émergé – si l’on peut dire, ce sont les chaussures…. Il y en avait des très originales, très hautes sur talon et en couleur, chic, également les toilettes de ces dames, très chic et mode et du côté des messieurs,  des tenues, elles aussi très originales – pas forcément des « costumes d’artistes » d’ailleurs.

Art Paris – Art Fair: Costumes d'artistes - Photo: lfdd 

Ensuite, c’est le nombre de personnes aux yeux bridés, l’explication simple étant que cette année, c’est Singapour et l’Asie du Sud-Est qui est à l’honneur  avec plus d’une dizaine de galeries…

Art Paris – Art Fair: Hôte d'honneur: Singapour - Photo: lfdd 

Art Paris – Art Fair: Hôte d'honneur: Singapour - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: Hôte d'honneur: Singapour - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: Hôte d'honneur: Singapour - Photo: lfdd

Vu la foule qui se pressait dans les allées, on peut dire que c’est un grand succès public. Les allées étaient pleines. Il faut vous dire que les pieds (et les chaussures) appartiennent à des asiatiques... 
Vous aurez aussi remarqués que les roses de la robe sont noires... 
Il y en avait aussi des rose et des rouges:

Art Paris – Art Fair: Roses roses - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: Roses rouges - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: Roses rouges - Photo: lfdd

Ces dernières roses rouges, les avez-vous reconnues? Non?
Ce sont des roses en marqueterie de Hervé Bonhert, la nouvelle orientation de son travail exposé sur le stand de la Gallerie Ritsch-Fisch présente à Art Fair:

Hervé Bohnert - Marc Antoine - Galerie Ritsch-Fisch - Photo: lfdd

Du côté des galeries, le succès populaire est pour Philippe Geluck à la galerie Huberty-Beyne – Petits Papiers où les visiteurs ont piétiné les œuvres d’art !


Art Paris – Art Fair: Geluck - Le Chat - Buren - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: Geluck - Le Chat piétiné - Photo: lfdd


Art Paris – Art Fair: Geluck piétiné - Photo: lfdd

Et vous savez de quelle oeuvre rêve le Chat ? D'un Titien ! 

Art Paris – Art Fair: Geluck - Le Chat - Titien - Photo: lfdd

Dans une autre galerie, une artiste très célèbre était également présente: Champ - contre-champ sur Orlan:
Art Paris – Art Fair: Orlan - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: Contrechamp Orlan - Photo: lfdd

Un autre champ-contrechamp, version sculpture et variation sur le net et le flou, c'est une oeuvre de Xooang Choi à la Galerie A. Benamou – V.Maxé de Paris:

Xooang Choi -Galerie Benamou - Maxé : Photo: lfddd

Xooang Choi -Galerie Benamou - Maxé : Photo: lfddd

Et en écho, nette et floue, une oeuvre d'Alim Al Karim: The Godess of Venice:

Alim Al Karim: The Godess of Venice - Photo: lfdd

Et pour finir, un ange et une tombe et, bien sûr l'argent, toujours l'argent:

Art Paris – Art Fair: Pistletto - Photo: lfdd

Art Paris – Art Fair: The Kid - Blessed is the lamb whose blood - Photo: lfdd


Art Paris – Art Fair: Karl Lagasse -A piece of heaven on earth -Michel Vidal - Photo: lfdd


Bonne visite 


La Fleur du Dimanche

dimanche 22 mars 2015

Le Gong n'éclipse pas le Printemps

"L'éléphant est irréfutable" disait Alexandre Vialatte - pas Alexandre le Grand, ni Hanibal. Et il avait raison ! 
Le Printemps aussi a raison, et ce n'est ni le Rayon Vert, ni l'Eclipse, ni la Grande Marée, encore moins les nuages de particules qui vont arrêter son inexorable avancée...

Car voici les premiers bourgeons:


Bourgeon de printemps - Photo: lfdd 

Et voici les premières primevères:


Primevères - Photo: lfdd 

Même si elles fanent et passent, comme la fleur du dimanche -  souvenez-vous, il y a quatre ans, vous aviez assisté à sa naissance, son évolution et vu l'avez vue se faner et disparaître...

Le temps se répète, la fleur fane:


Primevères fanées - Photo: lfdd 



Mais les arbres commencent aussi à fleurir, le printemps est là:


Premières fleurs de printemps - Photo: lfdd 


Mais revenons à Vialatte, qui, lui disait (et ce sera notre TVA du jour):

"Sauf erreur, je ne me trompe jamais."

"La mer sera agitée à très agitée, sauf dans le massif central."

"L'homme d'aujourd'hui ne descend plus du singe, mais de l'avion."

"Les vacances datent de la plus haute antiquité. Elles se composent régulièrement de pluies fines coupées d'orages plus importants."


Premières fleurs de printemps - Photo: lfdd 


Il a aussi écrit un texte sur le homard dont je vous offre le début:


Homard

"Le homard est un animal paisible qui devient d’un beau rouge à la cuisson. Il demande à être plongé vivant dans l’eau bouillante. Il l’exige même, d’après les livres de cuisine. La vérité est plus nuancée. Elle ressort parfaitement du charmant épisode qu’avait rimé l’un de nos confrères et qui montrait les démêlés d’un homard au soir de sa vie avec une Américaine hésitante :

Une Américaine
Était incertaine
Quant à la façon de cuire un homard.
- Si nous remettions la chose à plus tard ?…
Disait le homard
A l’Américaine."


A propos d'Américain, je voulais vous remettre en souvenir un musicien australien pour qui le Gong de fin a sonné (il nous a quitté le 13 mars).
Il s'agit de Daevid Allen, fondateur du groupe Soft Machine - et incidemment aussi du groupe Gong.

Je vous en offre quelques chansons pour fêter le printemps... et les champignons !

Le premier est "You can't kill me" - et il a bien raison "Vous ne pouvez pas me tuer", même avec Gong - Camembert électrique:




Nous n'allons pas le contredire avec le deuxième titre "How To Stay Alive" - "Comment rester vivant"


Les dessins de ce magnifique dessin animé sont de Daevid Allen himself!

Pour finir, un concert live (vivant) de Daevid Allen le 11 mars 2011 avec Gong - Magdalene




Bon dimanche

La Fleur du dimanche

samedi 21 mars 2015

Lombric, un spectacle vers l'uni(vers) souterrain (ou intérieur) de Joseph Kieffer et Marie-Pan Nappey

Nous connaissions Joseph Kieffer artiste-plasticien et plutôt organisateur de performances explosives ou d'installation non dépourvues d'humour, il a aussi un rapport ludique avec le corps et le mouvement et nous avions pu jouer avec ses boules de pétanque "volantes" dans son atelier à la Semencerie à Strasbourg.

Nous ne sommes donc pas surpris de voir ce "Lombric" aux mille vies se transformer d'un "mobile" ludique en un objet d'expérimentation interactif et en un spectacle - pas que pour petits - donné actuellement* au TJP - Centre Dramatique National (avec un chantier ce samedi de 13h00 à 16h00 autour du Lombric).

Le spectacle tout entier est une expérience, dès l'entrée dans la salle puisque l'on explore les entrailles nocturnes du "TJP grande scène" et que l'on passe à côté d'un boyau (une goulotte à gravats qui va accoucher du lombric lui-même) avant d'arriver à un espace (la scène du théâtre) où nous allons nous installer comme dans un cirque...


TJP - spectacle "LOMBRIC"  - Joseph Kieffer - Marie-Pan Nappey - Photo: Benoit Schupp

Et le spectacle commence, avec des bruits bizarres (l'arrivée sur scène de ce lombric, grande masse d'un mètre cinquante et de cent cinquante kilos) et une suspension en bonne et due forme de la "bête" à son dispositif magique.

Et là, nous, spectateurs allons faire l'expérience de la connaissance de cet animal que la danseuse-performeuse Marie-Pan Nappey va apprivoiser au fur et à mesure dans une approche-découverte de ce mobile ondulant rythmée par des instants noirs et des percussions.

Le spectacle sera cette lente approche et la relation qui va osciller entre séduction, amour et violence entre la danseuse et "l'animal ondulant" entre des danses ondulantes et de franches bagarres, intégrant également le spectateur dans cette amour "risqué"et lui faisant expérimenter la proximité risquée de ce "Lombric", animal préhistorique et objet transitionnel.
Les percussions de Pascal Benoît et Jean-Charles Mougel participant pleinement à cette montée en extase et en tension. Il ne faut pas oublier les lumières judicieuses de François Blondel et la régie de Fanny Bruchi qui participent à créer toute cette belle atmosphère.
Vous avez encore ce samedi de ce dimanche pour vous rendre (avec vos enfants ou petits-enfants à ce spectacle prenant.

Pour vous présenter le lombric, voici des images de l'animal (et de la danseuse):



Bon spectacle

La Fleur du Dimanche

vendredi 20 mars 2015

Quelle Chanson vous rend heureux ?

Un premier choix:

Ma Môme de Jean Ferrat, dans un extrait de film de Jean-Luc Godard "Vivre sa Vie"
Avec le regard à se noyer d'Anna Karina:






Et votre choix ?

Bonne journée de Bonheur et d'Eclipse

La Fleur du Dimanche

jeudi 19 mars 2015

Un gros bouquet de "Fleurs pour Algernon" et aussi pour Grégoire Gadebois

Nous avions déjà pu apprécier le talent de Grégoire Gadebois - encore dernièrement dans le film d'Alix Delaporte - A voir absolument ! cf. le billet de ce lundi: Deux films engagés: "Le Dernier coup de marteau" et "L'Ennemi de la Classe".

Et quand Grégoire Gadebois est porté par un magnifique texte de Daniel Keyes, le bonheur vous transporte du début à la fin du spectacle. En l’occurrence, ne ratez pas - si vous trouvez encore une place, la représentation de la pièce "Des Fleurs pour Algernon" qui passe encore au TNS à Strasbourg jusqu'au 21 mars.

La pièce, créée par Grégoire Gadebois au Théâtre des Champs Elysées en 2012 et reprise régulièrement, a obtenu le prix de la meilleure pièce privée au Palmarès Théâtre de 2013, et Grégoire Gadebois le prix du meilleur comédien la même année et le Molière du Meilleur Comédien dans un spectacle seul en scène en 2014.

Il faut dire que son jeu, mis en scène par Anne Kessler de la Comédie Française (dont Grégoire Gadebois était pensionnaire de 2006 à fin 2011), est magnifique du début à la fin, tout en finesse et en variation dans ce rôle de "simple" qui va devenir très intelligent. La transformation est carrément "bluffante" et nullement caricaturale.
Sa présence, seul en scène avec une souris imaginaire est telle que nous "voyons" les autres protagonistes avec qui il partage cette "expérience".

Il faut dire que le texte de Daniel Keyes, d'abord paru sous forme de nouvelle et qui a remporté le prix Hugo de la meilleure nouvelle courte en 1960 a été développée en roman en 1966 - qui remporte le prix Nebula du meilleur roman cette année-là. C'est ce texte riche qui est mis en scène et c'est une vraie performance pour ce magnifique comédien seul en scène.

L'origine du texte est le mariage de deux réflexions:
La première:
"Qu'arriverait-il si l'on pouvait améliorer artificiellement l'intelligence humaine?"
Celle-ci a croisé la demande d'un jeune élève un peu particulier qui un jour lui a dit: "Je veux devenir intelligent ".
Daniel Keyes note: "Ses paroles "Je veux devenir intelligent", me hantent depuis ce jour-là. Je n'avais jamais songé qu'une personne présentant un retard mental - à l'époque on disait un attardé - puisse être consciente de ses limites et veuille devenir plus intelligente.
J'ai commencé à écrire sur lui."

Et le résultat est simple et magnifique à la fois. Nous assistons à un glissement imperceptible du discours d'un "attardé" à des exposés scientifiques sur les mathématiques modernes (les courbes de Gauss - un moment-clé dans la pièce) ou des textes ressemblant à des pages de roman..
Mais la pièce, qui aurait pu être un exercice de style ou un roman d'anticipation, va plus loin et pose la question du devenir de l'homme, de la différence, du vieillissement, et dans ce jeu-là, Grégoire Gadebois nous surprend à notre insu.
Le dispositif scénique sobre soutient ce jeu qui ressemble à un film-portrait de cinéma avec des "cuts" qui font passer le personnage d'un état ou d'une attitude à une autre par un jeu simple de lumières et de position.
Un vrai bonheur.

A vous de l'expérimenter.    

Pour vous allécher, voici un extrait (qui ne donne pas toute la force de la présence physique du comédien):




Bon spectacle.

La Fleur du Dimanche

lundi 16 mars 2015

Deux films engagés: "Le Dernier coup de marteau" et "L'Ennemi de la Classe"

Il n'y a pas de "faucille" dans le Dernier coup de marteau, comme il n'y a pas de "communiste" dans l'Ennemi de la classe, mais ces deux films sont à la fois très "humains", très "sociaux" et très "sensibles". 

Pour ce qui est du film "L'Ennemi de la Classe", le film est surprenant, le personnage de l'instituteur remplaçant, magnifiquement interprété par Igor Samobor est un magnifique terrain d'étude - quelques esprits rapide pourraient le qualifier de nazi ou de fasciste - mais le sujet est bien plus subtil. La problématique de l'enseignant et de sa relation à la classe vaut bien un détour de 112 minutes dans cette drôle d'atmosphère qu'arrive à créer Rok Biček. Les parents, comme les enseignants (et même vous et moi qui nous posons des questions sur l'autorité, le respect, la relation à l'autre - aux autres dans un environnement social peuvent se sentir concernés par les multiples questions que pose ce film sans être "lénifiant".

Pour vous en donner un aperçu, quelques images:

L'ENNEMI DE LA CLASSE - Bande-annonce VO

Et pour prouver la qualité du film, quelques récompenses bien méritées: 
Nomination pour les Oscars pour la Slovenie 
Meilleur Film: Federation of Filmcritics of Europa and the Mediterranean
Prix Fedeora MEilleur Film Festival de la critique Mostra de Venise
Preis der Kinojury, Mannheim 2013
Festival Bratislava, Grand Prix for Best Film,
- Best Actor Award (Igor Samobor as Robert),
- Critics' Award (FIPRESCI) for Best Film.
Prix Lux du Parlement Européen, 
Prix du Public, festiaval Premier Plans à Angers 
Prix Cineuropa - Festival du cinéma Européen des Arcs
Sans compter les prix récoltés dans leur pays: 
16th Festival of Slovenian Film 2013 - 16. festival slovenskega filma, Portoroz, Slovenia
- VESNA for BEST FILM - Aiken Veronika Prosenc & Janez Lapajne, producers (Triglav film),
- VESNA for BEST ACTOR IN A LEADING ROLE - Igor Samobor as Robert,
- VESNA for BEST ACTRESS IN A SUPPORTING ROLE - Natasa Barbara Gracner as Zdenka,
- VESNA for BEST CINEMATOGRAPHY - Fabio Stoll,
- VESNA for BEST COSTUME DESIGN - Bistra Borak,
- AUDIENCE AWARD for BEST FILM - Aiken Veronika Prosenc & Janez Lapajne, producers (Triglav film),
- FIPRESCI - CRITICS' AWARD for BEST FILM - Rok Bicek, director,
- STOP MAGAZINE AWARD for BEST ACTOR - Igor Samobor as Robert. 


Avec "Le Dernier coup de marteau", d'Alix Delaporte, nous sommes dans un autre univers, plus "familial", en l’occurrence la relation d'un jeune garçon - magnifique Romain Paul tout en intériorité et en densité - en errance entre sa mère - Clothilde Hesme toute en fragilité et en violence rentrée - et son père - Grégory Gadebois qui fait le trajet de l'absence à la tendresse.
La réalisatrice, Alix Delaporte apporte au spectateur une intelligence dans son scénario et son montage et une histoire très sensible (qui continue sur la magnifique lancée du précédent "Angèle et Tony" qui nous avait déjà subjugé) tout en lui transmettant beaucoup de tendresse et d'émotion.

Vous ne serez pas surpris que les trois acteurs ont chacun eus une récompense pour leur interprétation,
Le prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune acteur pour Romain Paul et le Prix Laterna Magica au Festival de Venise 2014 
Le prix d’interprétation masculine pour Grégory Gadebois au Festival de Saint-Jean de Luz 2014, 
Le prix d’interprétation féminine pour Clotilde Hesme au Festival de Marrakech 2014.

Regardez:

Le Dernier Coup de Marteau (2014)


Bons films 
La Fleur du Dimanche


Anna Atkins, première femme photographe? de fleurs !

Anna Atkins, née le 16 mars 1899 à Tonbridge (UK) - ce serait donc aujourd'hui son anniversaire - s'est beaucoup intéressé à la botanique et a fait des herbiers, qu'elle a légué au Victoria and Albert Museum.
Elle serait aussi la première femme photographe: elle a publié ses cyanotypes de plantes (ci-dessous un photogramme de coquelicot):


Coquelicot - Cyanotype Anna Atkins, (C) Victoria and Albert Museum


La Fleur du Dimanche ne pouvait que lui rendre hommage.

Bon Lundi

La Fleur du Dimanche

P.S. La Bibliothèque publique de New-York a mis en ligne les photographies d'Anna Atkins libre de droits ici :

http://digitalcollections.nypl.org/collections/photographs-of-british-algae-cyanotype-impressions#/?tab=about&scroll=3

dimanche 15 mars 2015

Renoncule Pop, éclipse et Buttecup Bad Juice avec Iggy

Bientôt le printemps, mais le temps est encore à l'hiver et le soleil va avoir rendez-vous avec le rayon vert et la lune, alors, une renoncule pop et des chansons (pop) de fin d'automne pour fêter cela.

Pour commencer, annonce du printemps, la ou plutôt les renoncules sont en fleurs:

Renoncules - Photo: lfdd
En fait, il suffit d'appuyer sur le bouton de renoncule:

Bouton de renoncule - Photo: lfdd

Pour votre gouverne, sachez que la renoncule s'appelle Hahnenfuss en Allemand et buttercup en Anglais....
En voici une autre:


Renoncules - Photo: lfdd

Et comme je ne suis pas avare en information, je vous l’avais annoncé, les deux événements de cette semaine sont d'une part une éclipse du soleil, partielle en France, totale aux Iles Feroë, vendredi 20 mars autour de 10h30 - attention aux yeux, prenez des bons filtres!
Le deuxième, à Strasbourg, est le retour du rayon vert - en pleine commémoration du millénaire de la Cathédrale - le 20 (et le 21) à partir de 11h00 (le summum à 11h38). Pour avoir une idée de ce que c'est, allez voir la page  du 20 mars 2014:
Vert Soleil et Equinoxe de Printemps


Renoncule - Photo: lfdd

Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, je vous passe une dernière information - de sortie(s) celle-là...
Il s'agit de la sortie de disques du groupe "Bad Juice", qui pour l'occasion donne un concert au Cinéma Star (Apéro-Mix à 19h30, Conrcert à 20h30 suivi du film de de Johne Waters "Cry Baby" avec Johny Depp et Iggy Pop à 21h30.

Et voici en avant-goût, le clip de Bad Juice "Elle est Terrible" avec le bonus "Le Branleur" suivi d'un extrait du film avec Iggy Pop et de deux chansons interprétées par le même Iggy (dit l'Iguane) qui nous interprète Brel et Montand...
Il n'y a plus qu'à regarder et écouter...











Allez, une V2 de la même chanson (pas en direct!)


Et avant de se quittter, avec AYO, "Ne me qitte pas




Bon Dimanche, et bonne semaine..

La Fleur du Dimanche

dimanche 8 mars 2015

Pour la Journée de la femme, un bouquet de crocus et de Bourvil

Le soleil revient pour fêter dignement la journée de la femme - bien qu'il faudrait la fêter tous les jours, alors revenez-y et goûtez aux bouquets....

D'abord les crocus assis sur la pelouse:

Crocus sur la pelouse - Photo: lfdd

Allez, un peu plus près:

Crocus sur la pelouse - Photo: lfdd


Et pour illuminer la chanson de Bourvil, une dernière:

Crocus sur la pelouse - Photo: lfdd




Prends Mon Bouquet:

J’ador’ Marguerite avec candeur,
Je lui parle un langage de fleurs
Je l’appel’ Paqu’rett’ aux yeux pervench’,
J’suis son Narciss’ tous les dimanch’s
Mon amour se passe avec délic’, (des lys)
Un soleil qui n’a rien de factic’,
Pour ell’ je compos’ des p’tits bouquets
Dahlia, Jasmin ou Muguet

Prends mon bouquet, mon p’tit bouquet 
Mon petit bouquet de muguet,
Prends mon bouquet, 
Mon p’tit bouquet,
Il est si beau et si bien fait.
Ca l’émotionne et aussitôt
Ell’ rougit comme un coqu’licot
J’vois tout en rose, 
J’lui dis : trésor, 
Dormons comme un p’tit bouton d’or,
Fais ton lit là (lilas), 
Marguerit’,
Pour ouvrir ton cœur bien vit’,
Donne moi la clef ma p’tit’, (clématite)
Au lit là (lilas), ah ! non, Narciss’,
Mes cheveux, ça les irriss’nt (iris) quand je suis avec toi au lit.
Prends mon bouquet , mon p’tit bouquet,
Mais ell’ me dit d’un air mauvais :
Ah ! chang’ de thêm’, t’as pas d’autr’ thême,
Jh’lui réponds c’est la crise en thême (crysanthème).

Ell' ne m'aim' pas, malgré mes bouquets,
Ell' me trouv' trop gros et j'lui déplais. 
C'est p't'êtr' pour ça qu'ell' m’a dit : crocus, 
Me griffant avec un cactus. 
Je faisais des gest's par-ci, par-là, 
Comme un pauvre mime, un mimosa. 
D'émotion J'bé..bégayais comm' ça, 
J'avais l'air d'un vrai bégonia.

Plus de bouquets , de p'tits bouquets, 
Plus de bouquets, ah ! quel regret, 
Je sens un poids sur mon p'tit cœur, 
C'est pour moi un pois de senteur. 
J'ai des pensées plein's de soucis,
Le cœur piqué par des orties,
Les gens me dis'nt; mon pauvr' Narciss’,
Tu boud’s, tu lip's (tulipe) comme un jocriss'. 
Anémié comme anémon', 
J'erre à pied comme un pauvre homm',
J'erre ici et géranium, 
Je m'en vais parmi les plain's, 
Mais à pied, j'ai beaucoup d'pein'. 
J'vais ach'ter un cycle amèn’ (cyclamen) 

Et je cueill’rai des p'tits bouquets 
Et puis je me les offrirai, 
Car Marguerite, mauvaise enfant, 
Ne vaut pas un pétunia blanc. 
Myo... Myo...Myosotis!"


Bon Dimanche, belle fête à tous

La Fleur du Dimanche

dimanche 1 mars 2015

Quand la neige fond, où va le blanc ? Il disparaît dans le perce-neige...

C'est encore l'hiver, vous l'aurez remarqué. Certains sont impatients de voir le printemps ou au moins un soleil chaud. Rassurez-vous, il va arriver, le soleil... 
D'ailleurs, à certains endroits, déjà les perce-neige percent la terre et pointent leur nez blanc dans l'herbe.
A ce propos, sachez que le perce-neige peut aussi être féminin et qu'au pluriel ils ou elles peuvent percer les neiges.

Voici donc un ou une perce-neige:




Et aussi des (ou des) perce-neige (ou perce-neiges).



Et pour en revenir avec la disparition du blanc, sachez que l'expression est attribuée à Shakespeare :
"When the snow melts, where does the white go?"

Phrase dont s'est emparée Remy Zaugg, artiste suisse (1943-2005) dans son tableau:

"Quand fondra la neige où ira le blanc" - Remy Zaugg

La référence de ce texte serait à chercher du côté de Casimir Malévitch, qui déclare à propos de sa composition  Carré blanc sur fond blanc (1918): "J’ai atteint le monde blanc de l’absence d’objets." Il ne faut pas voir dans cette absence "le vide du néant, mais la plénitude d’une présence supra essentielle."

Une piste pour le 
sociologue strasbourgeois, David Le Breton dont le dernier livre "Disparaître de soi"  analyse le rôle - et le résultat de l'arrivée du numérique. 
Apparemment, c'est un grand danger pour notre jeunesse. 

Je vous en offre en guise de TVA, quelques extraits: 

"Le virtuel n'est pas un néant mais plutôt une absence au monde des relations sociales avoisinantes au profit de relations numériques, donc sans voix et sans visage [...].
Le monde imaginaire adolescent est peuplé d'avatars intérieurs : les personnages multiples et provisoires qu'il se construit ou qu'il fantasme autour de sa personne, et qui rencontrent pour le meilleur ou pour le pire la complaisance des avatars du monde virtuel qui le concrétisent ou lui donnent un semblant de réel puisqu'ils sont parfois vécus comme un double de soi
Le virtuel exerce un effet narcotique au regard du lien social fondé sur les contacts, il affranchit du corps et de toutes les responsabilités liées à son statut singulier de personne, il faut un monde à lui tout seul, avec ses propres règles. D'où cette transe, cette dissolution de soi dans un univers surinvesti qui gomme provisoirement l'environnement social. L'adepte s'étourdit d'autant plus dans le jeu qu'il oublie son personnage social, se détache de toute attention, de tout attachement à cet égard. Il se donne tout entier à son activité. Et si l'on est le maître d'un monde réduit à une extension de soi modelé par un support technique, revenir au statut subalterne qu'inflige le lien social n'est pas toujours gratifiant. D'où la difficulté de s'extraire de l'extase du jeu et la hâte d'y revenir."

L'analyse me semble pertinente, mais il faudrait pouvoir creuser, ne serait-ce que de pouvoir comparer la construction de l'imaginaire avant et après le numérique, ainsi que les aspects structurants de la projection et de la relation dans les aspects ludiques et relationnels avec ces outils, pour ne pas se retrouver comme ua XIXème siècle quand certains critiquaient l'arrivée de l'automobile ou le chemin de fer - je plaisante, mais si peu...

Pour rester très optimistes, je vous offre une chanson également en relation avec le titre du billet en double version très archéologique (le numérique n'avait pas encore frappé à cette époque !): Perce Neige de Jean-Louis Murat.

En voici la V1:



Et la là V2:


Jean-Louis Murat "Perce-neige"

et les paroles:

Perce Neige :

"Ce jour, mon coeur se mit à saigner
Comme le lapin de garenne,
Qu'il vous fallut un jour égorger
Pour sacrifier à la haine.

Court le renard, court la fiancée,
Non, nous ne vivions pas un rêve.
Même si les frimas épargnent les blés,
Jamais ne cessera ma peine.

Notre troupeau devait donner du lait au goût
De réglisse et d'airelles.
Quand ce souvenir vient m'attrister,
Je pense à vous perce-neige.

Alors de la Godivelle à Compains,
On me jure que c'est sortilège.
Que si Belzébuth habite mes reins,
Je peux dire adieu à perce-neige.

Peine perdue pour aimer mon prochain,
Je ne suis plus que congère.
Mon âme triste s'étire au loin
Comme s'étire au loin la jachère.

Rien n'est important, j'écris des chansons
Comme on purgerait des vipères.
Au diable mes rêves de paysan,
Je ne veux plus que cesse la neige.

Si un jour béni qu'à dieu ne plaise
Devait voir cesser nos misères,
Votre assomption mon adorée
Nous aura plongés en enfer."



Bon dimanche

Le Fleur du dimanche