dimanche 30 octobre 2016

Vikings, Pirates et Cap'tain Hiver

Dans le cocon ouaté de l'heure d'hiver, nous tentons de nous réveiller pour profiter de l'heure supplémentaire que le calendrier français nous offre. 
Le réveil est aquatique, les pirates qui se rêvaient arrivés au pays découvert par les vikings et dont j'ai parlé le 25 septembre grâce aux photos offertes par Claudine B. sont encore au large.

Mais ils montrent le bout de leur frimousse, comme l'amarante montre sa queue (de renard):


Amarante queue de renard - Photo: lfdd

Comme le disait Steve Jobs: 
"C'est plus marrant d'être Pirate que de s'engager dans la marine"

Et apparemment, son conseil de flibustier a été suivi, plus souvent d'ailleurs dans les pays germaniques ou nordiques.
Même si en France aussi, on a un "Coeur de Pirate", (rassurez-vous je ne vais pas vous l'offrir), les pirates de la chanson sont plutôt du côté de Boris Vian, Juliette Gréco, Moustaki ou Barbara et le rock des années 60.

Les voici, juste après la pensée philosophique en l'honneur de la Paix des Nations d'Emil Cioran:
"Les Anglais sont un peuple de pirates qui, après avoir pillé le monde, ont commencé à s'ennuyer."

Pour commencer Béatrice Moulin nous chante "Les Pirates" de Boris Vian:




Les Pirates

Y en a qui deviennent sergents
Ou marchands d'peinture
Y en a qui vendent des cure-dents
Ou des grosses voitures
Y en a qui restent tout l'temps (v.h.)
passent le vikende (v.f.)
Enfermés comme des patates
Mais moi quand je serai grand (e)
Je serai pirate

Refrain
Les pirates ont des tas d'frégates
Des sabres pointus et pas de cravate
Les pirates ont du poil aux pattes
Et un' tête de mort sur les omoplates
Les pirates ont des jamb' de bois
Et de gros saphirs luisent à leurs doigts
Les pirates ont des nez vermeils
Et des anneaux d'or pendus aux oreilles
Ils vont sur la mer par bon vent arrière
Et mont' à l'abordage avec des cris sauvages
Tuent les matelots, flanquent les corps à l'eau
Et prennent les gonzesses pour leur pincer les fesses
Les pirates ont des gros mousquets
Des tonneaux de poudre et des perroquets
Les pirates sont borgnes d'un oeil
Et leur pauvre mère est toujours en deuil

J'ai grandi, c'était forcé
Et j'vis à Pigalle
Je tiens un petit café
Réservé aux mâles
C'est des garçons bien gentils
I s'cassent pas les omoplates
Ils font bosser les souris
Les derniers pirates.....

Refrain
Les pirates ne paient pas d'impôts
Et s'font des tatouages sur les biscotos
Les pirates vivent au jour le jour
Ça n'les empêche pas de se faire du v'lours
Les pirates ont des foulards noirs
Et versent le fric à pleins arrosoirs
Les pirates n'aiment pas la bagarre
Et règlent leur compte sur le coin d'un bar
Ils vont à Paris dans les boîtes de nuit
Ramassent des pucelles pour rénover l'cheptel
Paient les argousins pour protéger l'turbin
Et prennent les gonzesses pour leur botter les fesses
Les pirates sont tous d'Ajaccio
Ils n'ont peur de rien sinon du boulot
Les pirates qu'ont tout ramassé
Font d'la politique et d'viennent députés

Parce qu'à notre époque
De productivité
Il faut des spécialistes à tous les postes clés......

Plante aquatique nez pointu - Photo: lfdd

Pour continuer, Juliette Gréco (avec son nez) nous chante "La fiancée du Pirate" - Chanson de "L'Opéra de quat'sous" de Berthold Brecht et Kurt Weil:






Nénuphar - Photo: lfdd

Et pour finir, la chanson du film de Nelly Kaplan  "La Fiancée du Pirate"  avec Bernadette Laffont. La chanson de Georges Moustaki est chantée par Barbara:





Plante grasse aquatique - Photo: lfdd

Et pour les nostalgiques du rock, Les pirates avec Dany Logan - Oublie Larry:

 


Et - Tu mets le Feu:




Je vous rajoute une superbe "chorégraphie" sur la chanson Dany:





Et pour finir, le ressurection des "Pirates" par Jean Veidly dans une reprise de leurs chansons, le 17 octobre 2013:





Bravo si vous avez tenu jusqu'ici!

Bon Long Dimanche 

La Fleur du Dimanche

mardi 25 octobre 2016

Photos souvenir de la FIAC - tous collectionneurs

La FIAC, la Grande Foire Internationale d'Art Contemporain s'est tenue à Paris pendant 4 jours - un cinquième pour les happy few collectionneurs. Et le succès semble assuré, le public est venu en masse, plus nombreux psesque que pour la Joconde au Louvre....  

Même Duane Hanson chez Gagosian - excusez du peu, c'est une des plus importante gallerie dans le monde - a dû fermer les accès avec des chaines pour protéger les oeuvres, et les gens se pressaient devant le couple qui.....



Qui....


Attend le public: 

  

Par contre, quelquefois, le public a le champ libre et ne se prive pas de photographier, de loin, debout :


FIAC - The Modern Institute - Cathy Wilkes - Photo: lfdd

De plus près, accroupi:


FIAC - The Modern Institute - Cathy Wilkes - Photo: lfdd

Ou penché:


FIAC - The Modern Institute - Cathy Wilkes - Photo: lfdd

Mais le sujet est peut-être ailleurs:

FIAC - The Modern Institute - Cathy Wilkes - Photo: lfdd

D'autres vont vers la valeur évidente:


FIAC - Andy Warhol - $ - Photo: lfdd

Ou celle plus cachée, des fleurs:


FIAC - Andrea Rosen - Tedsumi Kudo - Photo: lfdd

Visibles:


FIAC - Andrea Rosen - Tetsumi Kudo - Photo: lfdd

Ou cachées:


FIAC - Andrea Rosen - Tetsumi Kudo - Photo: lfdd

Quelquefois, on se demande ce qui est photographié:


FIAC - Massimo de Carlo - Massimo Bartolini - Photo: lfdd

Un gros plan de l'oeuvre - la bonne, celle qui est photographiée - est nécessaire:  

FIAC - Massimo de Carlo - Paola Pivi - Photo: lfdd

Quelquefois, et le sujet et l'appareil photo sont obturés:


FIAC - Obstruction à la photo - crâne tatoué - Photo: lfdd

Ou alors, l'appareil photo est aussi petit que le sujet:

FIAC - Ménage - Photo: lfdd

Alors un gros plan est nécessaire:


FIAC - Ménage - gros plan - Photo: lfdd


Et pour finir (provisoirement), une vue du stand de la galerie dont le nom est suffisamment poétique et correspond à l'espirt de la Fleur du Dimanche, un bouquet de Blum & Poe:


FIAC - Blum & Poe - Photo: lfdd


Section 2 : le public sans appareil photo:


Pour démarrer la section de la FIAC sans appareil, des images - autoportraits de la photographe Cindy Sherman, en chronologie inverse, dans une lente disparition du regardeur:

FIAC - Metro Pictures- Cindy Sherman - Photo: lfdd

FIAC - Skarsted - Cindy Sherman - Photo: lfdd

FIAC - Cindy Sherman - Photo: lfdd

Puis une variation sur le rond de Jacobo Castellano à John Baldessari:

FIAC - Mai 38 Zurich - Jacobo Castellano - Photo: lfdd

FIAC - John Baldessari - Photo: lfdd


Le bleu appelle les fleurs, et Delaunay, le gris Oehlen:

FIAC - fleurs bleues - Photo: lfdd

FIAC Rouge Bleu - Delaunay - Photo: lfdd

FIAC - Albert Oehlen  - gris - Delaunay - Photo: lfdd

Du gris encore avec Gerhard Richter et du noir avec Günther Umberg:

FIAC - Thomas Zander - Gerhard Richter - Guenther Umberg - Photo: lfdd

Et pour finir (provisoirement) un pied de nez de Baldessari:

FIAC - Skarsted - John Baldessari - Photo: lfdd

Et des "Fleurs de Tête d'Ange":

FIAC - Cohn Gallery - Bruce Corner - Angel Head Flower - Photo: lfdd


Bonne visite rétrospective....  

A suivre

La Fleur du Dimanche

dimanche 23 octobre 2016

Pas, un pas gagné, l'amour, pas l'amour, pour toujours

L'amour c'est quoi ? L'amour c'est qui ? L'amour c'est toi, C'est le mépris ?

L'amour toujours ou pour toujours ?

L'amour c'est cet horizon que l'on fixe pour l'éternité... Fixé ? L'amour c'est du cinéma, c'est Capri, C'est l'écran des fantasmes, c'est le ciel infiniment bleu, ou c'est rouge l'amour, comme l'automne et la vigne "vierge" de tout ce que l'on peut y projeter?


L'horizon bleu de l'amour rouge - photo: lfdd


L'amour, c'est Godard, Moravia, c'est le Mépris ? 




L'amour c'est comment ? C'est Comment ? C'est Camille, comme chez Godard ?

C'est mal parti comme dans la villa Malaparte, comme dans la chanson "Camille", extraite de l’album Rose Planète… de Nicolas Comment

Jamais je n’oublierais Camille
et comment faire « comme si » Camille ?
Le mot que tu m’as dit ici
en aparté dans l’escalier
de la Casa Malaparte ?

J’étais épris de toi Camille
et personne ne m’a jamais fait
autant d’effet que ça Camille
ni de mal à part toi Camille
dans la Casa Malaparte

Mon Dieu, qu’est-ce qui t’as pris Camille
pourquoi tant de mépris Camille ?
Tant d’âpreté et d’artifices
de cynisme et de cinéma
et tous ces caprices à Capri ?

Quel malappris je fus Camille
lorsque cette furie te prit
en te priant ainsi Camille
mal apprêtée sur le parvis
de la Casa Malaparte

Ta moue boudeuse ma mine défaite
dedans la Villa des Mystères
je pris conscience de ma défaite :
tu n’eus pas de mal à partir
de la Casa Malaparte

Mon Dieu, qu’est-ce qui t’as pris Camille
pourquoi tant de mépris Camille ?
Tant d’artifices et d’âpreté
de cynisme et de cinéma
et tous ces caprices à Capri ?

Furioso la mine défaite
dedans la villa de Curzio
je pris conscience de ma défaite
tu n’eus aucun mal à partir
de la Casa Malaparte

C’est toi qui en paya le prix
car c’est de Capri que j’appris
ta mort Camille accidentelle
dans l’escalier qui monte au ciel
de la Casa Malaparte"






Ou c'est comme chez Audi, la philosophe qui nous dit "L"amour, c'est pour toujours."

L'horizon bleu de l'amour rouge - photo: lfdd

Ou c'est comme chez Audi, la philosophe qui nous dit "L"amour, c'est pour toujours."

TVA Philosphique: "La pas gagné de l'amour" (Paul Audi - Ed. Galilée") extrait de son interview dans Libération du 22-23 octobre.

L’amour se présente comme ce qui permet à l’homme d’échapper aux pièges abrutissants de sa propre psychologie.. . C’est bien moins un sentiment qu’un événement, et au-delà d’un événement, c’est une mise en situation. De quoi ? Eh bien du désir lui-même. Non pas du désir sexuel en particulier, mais de celui qui fait notre essence en tant que nous sommes des corps parlants. En existant dans un monde, nous nous tenons toujours pour ainsi dire à distance les uns des autres, séparés des êtres et des choses qui nous entourent, tant et si bien que naît à la faveur de cette séparation une tendance à vouloir les rejoindre, ... Si le désir résulte de cette séparation, l’amour en est la conjuration éventuelle. 
...  L’amour naît de ce que le désiré devient, au regard du désir qui se porte sur lui, un être considérable.
....


L'horizon bleu de l'amour rouge - photo: lfdd


L’amour place le désir qui le fait naître devant un horizon d’éternité:


L’amour place le désir qui le fait naître devant un horizon d’éternité. Les amants comparaissent devant l’éternité. Mais c’est là une éternité très particulière qui n’a rien à voir avec la suspension du temps ou sa durée infinie. C’est, pour reprendre une expression d’Alfred Jarry, une éternité développée, donc une éternité de développement...
C’est ce qui permet de comprendre que l’amour ne trouve jamais sa mesure dans un «toujours» mais dans un «pour toujours».
... 

l’amour ne rencontre pas de «fin». Autrement dit, si l’on prend la mesure du désir amoureux dans un «toujours» ou un «sans cesse», il finira toujours par cesser. «Je t’aimerai toujours» est une phrase contradictoire. Si l’on aime, c’est toujours «pour toujours».


Bon Dimanche.... Pour toujours

La Fleur du Dimanche

dimanche 16 octobre 2016

Le Nobel ça vous chante ? Bob Dylan chante la fleur - ou la pierre - mais Dario ne chante plus la faux

Il était une fois un riche Suédois qui par testament, crée une fondation et des prix pour faire le bien.... Il avait mauvaise conscience parce que ce qu'il avait inventé - et qui l'a rendu riche - a aussi servi à faire le mal: la dynamite.

Cette année, l'attribution du Prix Nobel de Littérature (un de ces prix) n'a pas - encore - fait couler de sang, mais beaucoup d'encre. C'est n'est pas de la dynamite, mais son attribution à un chanteur - qui a appartenu à la mouvance du "Flower Power" -  a élargi ce sujet de discussion d'actualité à des sphères habituellement en dehors des cercles littéraires (citez-moi de mémoire les trois derniers prix Nobel de Littérature... Vous avez de la chance l'avant-dernier était Français - et il a aussi écrit des chansons - voir mon billet du 19 octobre 2014)). 
Un critique (Johan Faerber) a même titré: "La Mort de la Littérature ou Bob Dylan, prix Nobel". Si vous voulez en lire le texte, qui s'achève (après 2166 mots) ainsi: "le prix Nobel de Littérature est mort : vive la Littérature.", il est ici:
"La Mort de la Littérature ou Bob Dylan, prix Nobel"   




Il était une fois.... - Once upon a time...

Mais.... Il était une fois.... Once upon a time.... Robert Allen Zimmerman ou Shabtai Zisel ben Avraham ou Bob Dylan de son nom de scène, chante le folk - influencé par Woodie Guthrie, puis le blues et le rock, en tout cas des chansons souvent engagées socialement ou contre la guerre du Vietnam - voir le Flower Power de l'époque avec les photos de Bernie Boston et Marc Riboud:


George Harris plante des fleurs dans les canons en 1967-  Photo:  Bernie Boston


Jan Rose Kasmir Photo: Marc Riboud

Et même Bob Dylan peint des fleurs, mais bien plus tard, en 2009:


Rose on a hillside - Bob Dylan

Il a aussi chanté - ou plutôt joué - la chanson "Wildwood flower" avec Joan Baez:




Oh I'll twine with my mingles and waving black hair
With the roses so red and the lilies so fair
And the mirtles so bright with the emerald dew
The pale and the leader and eyes look like blue
I will dance I will sing and my laugh shall be gay
I will charm every heart in each crown I will sway
When I woke from my dreaming my idols were clay
All portions of love had all blown away
Oh he taught me to love him and promised to love
And to cherish me over all others above
How my heart is now wondering no misery can tell
He's left me no warning no words of farewell
Oh he taught me to love him and call me his flower
That was blooming to cheer him through life's dreary hour
Oh I long to see him and regret the dark hour
He's gone and neglected his pale wildwood flower

...Il est parti et a négligé sa pâle fleur des bois sauvages.



Je vous offre en prime la balade "Knockin' on Heaven's Door"





Il s'est aussi trouvé dans la mouvance artistique de la Beat Generation - voir l'exposition à Beaubourg où l'on voit le clip "Subterranean Homesick Blues":




Subterranean Homesick Blues

Johnny's in the basement

Mixing up the medicine
I'm on the pavement
Thinking about the government
The man in the trench coat
Badge out, laid off
Says he's got a bad cough
Wants to get it paid off
Look out kid
It's somethin' you did
God knows when
But you're doing it again
You better duck down the alleyway
Lookin' for a new friend
The man in the coonskin cap, in the big pen
Wants eleven dollar bills but you only got ten
Maggie comes fleet foot
Face full of black soot
Talkin' that the heat put
Plants in the bed but
The phone's tapped anyway
Maggie says that many say
They must bust in early May
Orders from the D.A. look out kid
Don't matter what you did
Walk on your tip toes
Don't try "No Doz"
Better stay away from those
That carry around a fire hose
Keep a…

Et puis est arrivé "Like A Rolling Stone", chanson rock engagée..

Like A Rolling Stone

 Once upon a time you dressed so fine
 You threw the bums a dime in your prime, didn’t you?
 People’d call, say, “Beware doll, you’re bound to fall”
 You thought they were all kiddin’ you
 You used to laugh about
 Everybody that was hangin’ out
 Now you don’t talk so loud
 Now you don’t seem so proud
 About having to be scrounging for your next meal

 How does it feel
 How does it feel
 To be without a home
 Like a complete unknown
 Like a rolling stone?

 You’ve gone to the finest school all right, Miss Lonely
 But you know you only used to get juiced in it
 And nobody has ever taught you how to live on the street
 And now you find out you’re gonna have to get used to it
 You said you’d never compromise
 With the mystery tramp, but now you realize
 He’s not selling any alibis
 As you stare into the vacuum of his eyes
 And ask him do you want to make a deal?

 How does it feel
 How does it feel
 To be on your own
 With no direction home
 Like a complete unknown
 Like a rolling stone?

 You never turned around to see the frowns on the jugglers and the clowns
 When they all come down and did tricks for you
 You never understood that it ain’t no good
 You shouldn’t let other people get your kicks for you
 You used to ride on the chrome horse with your diplomat
 Who carried on his shoulder a Siamese cat
 Ain’t it hard when you discover that
 He really wasn’t where it’s at
 After he took from you everything he could steal

 How does it feel
 How does it feel
 To be on your own
 With no direction home
 Like a complete unknown
 Like a rolling stone?

 Princess on the steeple and all the pretty people
 They’re drinkin’, thinkin’ that they got it made
 Exchanging all kinds of precious gifts and things
 But you’d better lift your diamond ring, you’d better pawn it babe
 You used to be so amused
 At Napoleon in rags and the language that he used
 Go to him now, he calls you, you can’t refuse
 When you got nothing, you got nothing to lose
 You’re invisible now, you got no secrets to conceal

 How does it feel
 How does it feel
 To be on your own
 With no direction home
 Like a complete unknown
 Like a rolling stone?



Vigne vierge -Photo: lfdd

Il y a eu un temps où tu portais des vêtements très chics
Tu jetais alors des petites pièces aux clochards,
n'est-ce-pas ?
Les gens appelaient, disaient, "Méfie-toi poupée, il est
sûr que tu vas tomber."
Tu pensais qu'ils se moquaient de toi
Avant tu riais de
Tout le monde qui glandait
Maintenant tu ne parles plus si fort ;
Maintenant tu ne sembles pas si fière
D'avoir à quémander ton prochain repas.

Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait
De ne pas avoir de maison,
Comme une parfaite inconnue,
Comme une pierre qui roule ?

Tu es allée à la plus prestigieuse école, mademoiselle
Toute Seule,
Mais tu sais tu t'en es seulement servie comme carburant.
Et personne ne t'a jamais enseigné comment vivre dans la rue;
Et maintenant tu découvres que tu vas avoir à l'apprendre.
Tu disais que tu ne pouvais jamais compromettre
Avec le mystérieux clochard, mais maintenant tu réalises
Qu'il ne vend aucune excuse
Quand tu le regardes dans le vide de ses yeux
Et lui demandes : "Est-ce que tu veux conclure un accord?".

Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait
D'être seule au monde,
Sans foyer où revenir,
Comme une parfaite inconnue,
Comme une pierre qui roule ?

Tu n'as jamais changé d'avis pour voir que tu critiquais
les jongleurs et les clowns.
Quand ils se rabaissent tous et font des tours pour toi;
Tu n'as jamais compris que ce n'était pas bien.
Tu ne devrais pas laisser les gens recevoir tes coups à ta place.
Avant tu montais le cheval de chrome avec ton diplomate
Qui transportait sur ses épaules un chat siamois
N'est-ce pas dur quand tu découvres qu'il n'était pas vraiment cool
Après qu'il prend de toi tout ce qu'il pouvait voler.

Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait
D'être seule au monde,
Sans foyer où revenir,
Comme une parfaite inconnue,
Comme une pierre qui roule ?

Princesse sur le clocher et tout le beau monde;
Ils boivent, pensent qu'ils ont bien réussi leur vie.
Ils échangent tous les genres de précieux cadeaux et de choses.
Mais tu ferais mieux de lever ta bague de diamant, tu ferais
mieux de la mettre au mont-de-piété bébé.
Avant tu étais si amusée
Du Napoléon en lambeaux et du langage qu'il utilisait;
Va vers lui, il t'appelle, tu ne peux pas refuser.
Quand on n'a rien, on n'a rien à perdre;
Tu es invisible maintenant, tu n'as aucun secret à cacher.

Qu'est-ce que ça fait ?
Qu'est-ce que ça fait
D'être seule au monde,
Sans foyer où revenir,
Comme une parfaite inconnue,
Comme une pierre qui roule ?


Je vous en offre deux versions, celle de Dylan et une avec les vrais "Rolling Stones" juste pour le fun:


Bob Dylan - Like a Rolling Stone Lyrics HD from Jolly Sincere on Vimeo.






Et si vous voulez une réponse "apaisée" aux polémiques, je laisse la parole au chanteur qui dit: "The answer is blownin' in the wind" - La réponse est dans le vent... écoutez:







Petites fleurs  rouges - Photo: lfdd


Laisser parler le poète... 


Laisser parler - ou chanter - le poète, et écoutez-le... Prendre le temps de l'écouter. C'est une leçon qu'un journaliste critique littéraire s'est pris dans la figure sur France Inter, un matin de cette semaine avec une poétesse chanteuse française connue des lecteurs de ce blog: Brigitte Fontaine... Elle a dû se lever tôt - c'est elle qui le dit et chaussée de son bonnet de nuit, elle s'insurge contre le "piège" qu'Augustin Trapenard lui a tendu dans son émission "Boomerang" en ne la laissant pas (assez) parler. C'est un moment de radio drôle et émouvant que vous pouvez entendre (encore un petit moment - cela risque de disparaître un jour) ici:
https://www.franceinter.fr/emissions/boomerang/boomerang-15-septembre-2016


Je vous offre en prime deux facettes de Brigitte:

L'une, son côté "Belle Abandonnée"

Belle Abandonnée :
Belle abandonnée au désert bouillant 
Tu m’as fait pleurer quand j’étais enfant
Vert pâle adoré, vieux rose béni
Ocre doux aimé, cramoisi chéri
C’est l’après-midi encore en été
Et l’on se relie, les yeux dilatés
Grand jardin sauvage rempli de frissons
Pour les anciens pages et les Robinsons
Ah comme on courait au milieu des buis
Ah comme on aimait les goûters de fruits
La chaleur se calme et la sueur sèche
Un souffle de palme rase l’ombre rêche 
Infante fardée pour quelque intermède
Duègne grisée dans son tutu raide
Cheval attelé lourd et fatigué
Dans les rues cendrées des étés passés
Et le sang sifflait dans les courses folles
Les enfants brillaient, amour sans parole"



Et l'autre pour vous montrer que Brigitte, ce n'est pas du "Nougat":

 





Petites fleurs  rouges - Photo: lfdd

Dario

Et le Dario du titre, me direz-vous, qui est-ce ?
Non ce n'est pas Dario Moreno, mais un autre prix Nobel qui vient de mourir, Dario Fo, grand auteur et metteur en scène de théâtre, Italien, mais dont les pièces, entre autre "Mistero Buffo" ont été jouées en France aussi, même à la Comédie Française. Son théâtre, qu'il fait avec sa femme Franca Rame est très engagé, et le prix Nobel qu'il reçoit en 1997 est une surprise et sujet à polémique - un peu comme celui de Bob Dylan...



Petites fleurs  rouges - Photo: lfdd


Bon dimanche

La Fleur Du Dimanche