vendredi 29 juin 2018

Les Diplômes de la HEAR à Strasbourg 2018

La moisson des diplômes de la HEAR - Haute Ecole des Arts du Rhin est arrivée...
Il vous reste le week-end pour les voir....
Et si vous les ratez, il y a une session de rattrapage avec certains qui ont pris possession du Syndicat Potentiel - nouvelle adresse, 109 avenue de Colmar jusqu'au 8 juillet, avec l'exposition "Là où les vents se croisent" - Et une autre partie de travaux d'étudiants au Parking Broglie à Strasbourg.

Comme chaque année, les diplômes concernent des étudiants en Art, Art-objet, Communication graphique, Design, Design textile, Didactique visuelle, Illustration, Scénographie et Musique et ce Week-End vous permet de les découvrir à la HEAR.


Vous y trouverez sûrement votre bonheur et pour vous en donner un avant-goût avec quelques images prises en repérage, en voici quelques points de vues.


Vous avez au rez-de chaussée, dans le bâtiment arrière, un dialogue autour de la baignoire, mais le deuxième, même si la performance n'est que sur la vidéo, vous pouvez vous imaginer la violence que subit Danaé - oh combien d'actualité* - qu'a réalisé Juliette Defrance.



HEAR- Chloé Jouve Corneloup - Céramique bain - Photo: lfdd


HEAR - Juliette Defrance - Danae - Photo: lfdd


HEAR - Juliette Defrance - Danae - Photo: lfdd


Ce qui donne à la "Chambre de l'écrivaine" de Jin Kim un petit air involontaire de Dickinson....


HEAR - Jin Kim - La chambre de l'écrivaine - Photo: lfdd


De la chambre à coucher, passons à la boite à bijoux de Canelle Pereira qui a la Bougeotte:


HEAR - Canelle Pereira - Bougeotte - bijoux - Photo: lfdd


Et le délicat et minimaliste travail plein de poésie de Jamila Wallentin:


HEAR - Jamila Wallentin - Incisions - Photo: lfdd


Les fils de Marine Chevanse:


HEAR - Marine Chevanse - Power play - Photo: lfdd


Et les broches de fleurs en métal de Claire Ponthier:


HEAR - Claire Ponthier - Broches - Photo: lfdd


Le Puzzle de zèbres en faience de Mathilde Cochepin:

HEAR - Mathilde Cochepin - Puzzle - Photo: lfdd

Lisez le beau texte de Léonie Risjeterre:


HEAR - Léonie Risjeterre - Trois Jours de Silence - Photo: lfdd


Et toute la section communication graphique:


HEAR  - Communication graphique - Photo: lfdd



Ne ratez pas le travail de création d'une police très originale de la coréenne So-Hyun Bae. Continuons par la didactique visuelle avec le Kit du voyageur d'Alice Noulin:


HEAR - Alice Noulin - Kit de Voyage - Photo: lfdd


HEAR - Alice Noulin - Kit de Voyage - Photo: lfdd


Admirez - et regardez de près le travail subtil de sérigraphie et d'impression sur étoffe en Design textile de Pélagie Gourhand:


HEAR - Pélagie Gourhand - Persienne - Photo: lfdd


HEAR - Joanna Hatelet - Tissus - Photo: lfdd 


HEAR - Joanna Hatelet - Tissus - Photo: lfdd 


Un petit tour de danse autour d'une boite avec Noémie Deslot - Chorégraphie pour une boite:

HEAR - Noémie Deslot - Chorégraphie pour une boite - Photo: lfdd


HEAR - Noémie Deslot - Chorégraphie pour une boite - Photo: lfdd

Un coup d'oeil par la fenêtre:


HEAR - A la fenêtre - Photo: lfdd


Demandez à Camille Guérin de vous parler de la terre qu'elle récolte près de Strasbourg, de ses émaux et de ses modes de cuisson:


HEAR - Camille Guérin - Emaux fragiles - Photo: lfdd


HEAR - Camille Guérin - Emaux fragiles - Photo: lfdd


HEAR - Camille Guérin - Emaux à cristalisation - Photo: lfdd


Une partie importante - c'est historique à strasbourg, est consacrée à l'illustration, à vous de vous y pencher, de feuilleter et de discuter avec les étudiants-artistes:

HEAR - Camille Deschien - Vancouver - Photo: lfdd

HEAR - Anna Griot - Appartement à louer - Photo: lfdd


Et il n'y a pas de hasard, il y a aussi de la photographie:

HEAR - Xaosi Wang - photo - Photo: lfdd

HEAR -Xaosi Wang - Hasard - Photo: lfdd


Et le soir du vernissage, vous pouvez profiter du coucher du sleil au troisème étage de la HEAR - attention à aller du côté Ouest! 

Coucher de soliel du 29 juin - 21h21 - 3ème étage de la HEAR - Photo: lfdd

Et après, il y a de l'ambiance...


 HEAR - soirée d'ouverture des diplômes - Photo: lfdd

HEAR - Maria Laurent - Clément Chanaud-Ferrenq -  Photo: lfdd


HEAR - soirée d'ouverture des diplômes - Photo: lfdd

Belle exposition..

A suivre....


La Fleur du Dimanche

* Voir sur ce sujet l'article "#Metoo ou les fracassées du oui" de Nancy Huston dans Libération du 29 juin 2018


mercredi 27 juin 2018

Rencontres de la musique de chambre entre Belle-Ile-en-Mer et Strasbourg

Comme chaque été, la fin du mois de juin donne à la musique un avant-goût de vacances et de fraîcheur dans l'église du Bouclier à la Petite France à Strasbourg.
Cette année encore, les Rencontres d'Eté de Musique de Chambre de l'Ensemble Acroche Note qui ont atteint leur majorité (18ans déjà) nous proposent un riche programme lors de trois soirées musicales - gratuites cette année et le public applaudit à l'initiative - en proposant un voyage à travers les siècles.

Armand Angster - Nathanaëlle Marie - Saskia Lethiec - Laurent Camatte - Christophe Beau - Alexandre Gasparov - (c): lfdd


La première soirée, véritable invitation au grand large avec les musiciens de "Plages musicales en Bangor" avant leur festival qui se déroulera sur Belle-Ile en juillet (du 16 au 27 juillet) est un Hommage à Olivier Greif à qui Philippe Hersant a dédié "Im fremden Land" pour clarinette, quatuor à cordes et piano. Basé sur un air populaire allemand, il permet à Armand Angster à la clarinette, accompagné de Nathanaëlle Marie et Saskia Lethiec aux violons, Laurent Camatte à l'alto, Christophe Beau (pilier de'Accroche Note et directeur artistique des Plages musicales de Bangor) au violoncelle et Alexandre Gasparov au piano de montrer toute la sensibilité de son jeu.

Rencontres d'Eté de Musique de Chambre - Françoise Kubler - Photo: lfdd


Dans un registre plus classique, les Trois Romances de Rachmaninov avec Françoise Kubler et Alexander Gasparov au piano, puis le célèbre Quintette en fa mineur opus 34 de Brahms sont de beaux moments de plaisir.

Nathanaëlle Marie - Saskia Lethiec - Laurent Camatte - Christophe Beau - Alexandre Gasparov - Photo: lfdd


La deuxième soirée est dédiée à la musique hongroise avec la voix de Françoise Kubler, toujours Armand Angster à la clarinette, Thomas Gautier au violon, Laurent Camatte à l'alto et Wilhem Latchoumia au piano. Ce dernier va être le fil conducteur du concert en jouant magnifiquement - un vrai plaisir d'entendre ses interprétations "habitées" quelques "Etudes" (Fem et Désordre, Touches bloquées et Cordes à vide, Arc-en-ciel et Automne à Varsovie)de Ligeti qui vont ponctuer la soirée. 

Rencontres d'Eté de Musique de Chambre - Wilhem Latchoumia - Photo: lfdd


Three old Inscriptions opus 25 pour soprano et piano de György Kurtag sont un hommage chanté en hongrois à une jeune fille. Une autre pièce de Kurtag, Hommage à R. Sch. (en clair à Robert Schumann) pour clarinette, alto et piano, très souvent jouée, mais magnifique est un vrai plaisir.
Auparavant, avec Contrastes pour clarinette, violon et piano de Béla Bartok, la clarinette d'Armand Angster prend des airs de Benny Goodmann et le trio des airs de virtuosité tzigane...


Rencontres d'Eté - Thomas Gautier - Wilhem Latchoumia (caché) - Françoise Kubler - Armand Angster - Photo: lfdd


Le concert s'achève par Natascha, un Trio pour soprano, clarinette, violon et piano de Peter Eötvö, justement bissé.

La dernière soirée, celle du 28 juin, sera un avant-goût d'un disque à venir à la rentrée: En écho
avec au programme :
Luigi Nono La Fabbrica Illuminata pour soprano et sons fixés (1964)
Luis Naon Ultimos Movimientos pour soprano, clarinette et électronique 2013)
Jean-François Charles Nattie’s Air pour soprano, clarinette basse et électronique (2018) – création
François Bousch Dualité Miroirs pour soprano, clarinette et sons fixés (2012)
Philippe Manoury Illud Etiam pour soprano, clarinette et électronique (2013)
et les interprètes seron Françoise Kubler, soprano,  Armand Angster, clarinette et pour la partie électronique Frédéric Apffel

Bons concerts

La Fleur du Dimanche

   

  

dimanche 17 juin 2018

Après la mort.... la vie...

Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous rappelais-je il y a quinze jours, mais les chemins que nous prenons sont pleins de surprises, même en lisant...


Lys du 16 juin - Photo: lfdd


Effectivement, lire le dernier supplément du Monde Littéraire de cette semaine, c'est aller de découverte en découverte, de surprise en surprise, de lien en liaison, de chose connue - et revue - en chose oubliée, ou ignorée, et qui ressurgissant, l'une après l'autre font sens...  

Je démarre par l'article sur Frédéric Berthet revient par Monica Sabolo qui cite une lettre qu'il écrivit à Roland Barthes en 1986, six ans après sa mort:
"D'une certaine façon, voyez-vous, je suis comme l'inconscient. Je n'arrive pas à croire à la mort. Ni à la vôtre, ni à la mienne (...). Nous reparlerons de tout cela de vive voix, lorsque je serai mort à mon tour. Merci pour tout. Ne m'oubliez pas."




Et puis, en parlant de la mort, parlons de la mort des livres, ou plutôt de manuscrits et surtout de leurs copistes, avec Alain Boureau, de qui les éditions Le Belles Lettes viennent de republier "Le feu des manuscrits", dont voici un extrait:
"Sous la cendre, les manuscrits attendent de nous embraser. Il suffit de ranimer leur flamme, de les lire et de les faire lire. Ce livre a présenté quelques obstacles à ces lectures:
...." 


Le feu des manuscrit - Alain Boureau - Le Monde 15/06/18

C’étaient la première et la dernière page du supplément, en l’ouvrant, la page 2 nous rappelle la disparition de Paul Otchakovsky, fondateur des éditions P.O.L avec l’interview de Frédéric Boyer, celui qui lui succède à la direction des éditions, comme il le lui avait proposé il y a quinze ans. 
Et comme il le dit, il était aussi édité chez P.O.L. – une des plus prolixes – il a publié une quarantaine de livre:
"C'est une étrange situation: J’étais auteur de cette maison, je me retrouve à sa tête et je suis le premier viré.... par moi-même.

Frédéric Boyer avec Raphaëlle Leyris et Nicole Vulser

Et quelle n'est pas ma surprise de découvrir en lisant le texte sur le livre à propos duquel a été menée l'interview, que ce livre  "Peut-être pas immortelle" est consacré au deuil de la compagne de Frédéric Boyer, Anne Dufourmantelle, dont la mort accidentelle par noyage en voulant sauver deux enfants de la noyade - juste avant, je m'étais intéressé à son livre "Eloge du risque" - a été l'occasion de quelques polémiques résosocioesques...

Frédéric Boyer - Peut-être pas immortelle - Raphaëlle Leyris - Le Monde 15/06/18

Et que je viens récemment de lire - et de vous faire partager un extrait de son livre "Puissance de la douceur" (un lapsus m'a fait écrire "douleur"...)   




Lys du 9 juin - Photo: lfdd



La suite de la lecture va réinviter Gérard Genette (voir le 3 juin), Italo Calvino (Ah, Le Baron Perché..), et à propod'un traducteur qui n'a écrit qu'un seul roman: Bernard Hopfner, "Portrait d'un traducteur en escroc", retour à Deszö Kostolàni superbe auteur avec entre autres : "Le traducteur cleptomane"....

Ah, j'allais oublier.... Bernard Hopfner dans son livre intitulé un long chapitre "La mer"... et meurt noyé. Et de Hopfner à Horner il n'y a que quelques lettres à changer.. pf > r

Donc, rendons hommage en chanson à deux disparus récents, d'une part Marc Ogeret (qui connait ?) et Yvette Horner (qui connait son duo avec Boy George ?)....

D'abord Marc Ogeret avec un poème de Jean Genet: Le condamné à mort 





Et puis Le temps des Cerises:

 
 

Et le poème d'Aragon: Les Poètes (avec Michel Piccoli à l'image):



Et pour rester dans l'ambiance : Qui de nous deux ...

 

Et donc Yvette Horner: 





Et une version "duck sauce ":

 



Et pour finir, Yvette herself en clip:

 


Pour en finir avec les rendez-vous et les hasards, quelques rencontres inatendues dans le train entre Paris et Strasbourg... D'abord Elee pas vue depuis quelques temps et la suivant, mais venant d'ailleurs, plus précisément du Château de Chamerolle, dans le Loiret, Marie Frering. Et ailleurs, mais vue mais pas réveillée, Catherine fatiguée par la capitale.

Marie Fering, elle, venait de recevoir le Prix Boccace 2018 de la nouvelle pour son dernier livre de nouvelles "L'Heure du Poltron".
Je vous conseille de vous précipiter également sur le livre précédent: "Les souliers rouges"  qui parle avec verve, truculence et invention - et tellement mieux que Jean Teulé - des danseurs fous de Strasbourg de 1518...


L'heure du Poltron - Marie Frering

Les hasards ne seraient jamais que des hasards si dans l'après-midi du samedi je n'avais vu l'exposition des Iris de Patrick Neu (qui a fait la couverture du livre de Marie Frering) à la galerie Thadeus Ropac... 

Bonne continuation
Le Fleur du Dimanche

dimanche 3 juin 2018

La Forme et le Fond: Figure, Love et des briques

Ce dimanche est encore une exception, une publication reportée depuis quelques temps où je vais commencer par remonter le fond, le TVA, Texte à Valeur Ajoutée qui me pousse à le publier:
"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous"

C'est la phrase d'Eluard citée par Albert Strickler dans son dernier livre "Ivre de Vertiges - Journal 2017" et que son amie Marie-Jeanne lui rappelle à l'occasion d'un "jeu de mots" où un petit groupe d'amis s'échangent des citations par courrier électronique.

La phrase, je l'ai vue passer récemment sur facebook, cet ogre de la mémoire qui empile et recouvre nos vies en publications diverses et séquencées, traitées par algorithme et digérées par les moteurs de l'Intelligence Artificielle pour nous faire consommer du temps de connexion et des pages "vues", "lues" et "aimées" et bien sûr, des "informations" - publicités tout en servant de cobayes aux marchands du temple moderne qui "affinent" nos "profils" pour nous servir que ce qui "devrait" nous "convenir".

Juste une remarque avec une autre citation (de mémoire) de son journal, notée un jour du début 2017:
"Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connait, tu risques de ne pas te perdre". 
Moi, j'aime à me perdre, à être surpris et à découvrir des choses - et je dois confesser que fb me permet aussi quelquefois ce genre découverte. Mais ce n'est pas son objectif totalitaire.

Mais avant d'aller plus loin, je vous offre un bouquet de fleur pour le "fond":


Bouquet du 20 mai - le fond - Phofto: lfdd

Pour en revenir au "rendez-vous", effectivement, j'avais presque rendez-vous avec Albert Strickler qui présentait hier, samedi 2 juin son dernier livre, son journal de l'année 2017 à la Librairie Kléber à Strasbourg, dans la salle Blanche, avec Martin Adamiec à la lecture (magnifique interprétation et choix d'extraits) et le poète Jean-Paul Klée à l'animation. Et j'avais rendez-vous avec moi-même, par surprise, parce qu'un des extraits choisis me citait avec le billet du 26 février 2017: "Les éranthes dorées luisent sous le grand arbre, Todorov s'éteint, et dépeint l'âme des poètes russes" et où Albert parle de Marina Tsetaeva, l'âme russe et la révolution et Maïkovski, dont la citation se termine par ".. nous avons perdu le sentiment du présent."

En lisant  d'Albert Strickler, je remarque qu'il cite plusieurs fois les billets dominicaux et qu'il parle également d'Alain, le troisième mousquetaire de notre enfance, Alain dont il dit qu'il lui a montré une lettre de Hawkins et qu'il voudrait bien rejoindre dans son équipe de recherche aux Etats-Unis. Alain qui fête son anniversaire ce jour (ce n'est pas un "hasard" dirait Albert) et avec qui je me souviens avoir regardé Neil Armstrong et Buzz Aldrin marcher sur la Lune. Alain qui aura peut-être appris cette semaine, le récent décès d'Alan Bean, l'homme qui a raté ses photos et "brûlé" sa caméra couleur sur la Lune.

Autre hasard, le billet cité ci-dessus parle la mort de Tzvetan Todorov. Celui qui "attendait" se voulait un hommage à Gérard Genette, avec qui ce dernier avait fondé la revue "Poétique" et dont il disait: "Nous étions bizarrement complémentaire, c'est moi qui trouvais les textes et Genette qui les refusait."







Gérard Genette a été quelqu'un qui a participé à une autre lecture de la littérature, et permis d'en voir le fond et la forme... 


Bouquet du 20 mai - le fond - Phofto: lfdd


Pour terminer et toujours en hommage, une pensée à un artiste de l'Ouest, Robert Indiana, avec qui l'on dit "Love" 




Et celui du Nord, le danois Per Kirkeby, ses magnifiques dessins et ses constructions aurchitecturales en briques 




Pour finir en chanson, la mélodie de Frantz List "Du bist wie eine Blume" dont Albert parle d'une interprétation que je n'ai pas trouvée, alors, à défaut, Heidrun Götz: 

Du bist wie eine Blume

Du bist wie eine Blume,
So hold und schön und rein;
Ich schau’ dich an, und Wehmuth
Schleicht mir in’s Herz hinein.

Mir ist, als ob ich die Hände
Auf’s Haupt dir legen sollt’,
Betend, daß Gott dich erhalte
So rein und schön und hold.





Un autre version de Benita Valente


,

Et pour finir, en clin d'oeil à Albert l'Alsacien et son liivre Ivre de Vertige, un autre vertige avec des cigognes:





Cloué au sol 
l'oiseau se cogne 
de-ci de-là 
colonies de cigognes 
partez sans lui 


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Ante-P.S. Si vous arrivez ici parce que vous vous intéressez au journal d'Albert Strickler, la version 2018 "Le coeur à tue-tête" est paru et Albert Strickler le présente le 4 mai 2019 à 15h00 à la Librairie Kléber à Strasbourg

  P.S. Pour le Livre d'Albert Strickler, "Ivre de Vertiges", c'est une somme de "petits riens"  magnifiques qui sont des pierres sur le chemin de la vie, des guides et des moments partagés dans une langue magnifique. 
Pour rappel, son journal qu'il tient tous les jours depuis 1994 et qu'il publie en continu depuis 2008 me précise-t-il avec "Au-dessus du brouillard", dont les premières pages évoquent précisément notre monde d'antan avec ses moustiques et ses brumes rhénanes!
Puis en 2009 avec "Le Bréviaire de l'écureuil", année de la mort de "petit père". 
Un journal "trimestriel" si ma mémoire est bonne avait vu le jour dans les années 95 - Dont "Il a plu sur les cerises - Journal Printemps 1995" .
Le journal fait plus de 5 kilos et 50 centimètres linéaires. 
Vous pouvez commencer par le dernier et remonter le temps ou faire des sauts, comme l'écureuil...


P.P.S. En ce qui concerne La Fleur du Dimanche, si vous ne voulez pas rater un épisode, que vous savez sporadique, n'hésitez pas à vous "abonner", soit par mail lafleurdudimanche(at)gmail.com), soit par google si ce n'est pas trop compliqué pour vous, soit sur fb si vous y êtes (avec toutes les publications complémentaires).

P.P.P.S. Comme La Fleur du Dimanche va avoir une autre vie, restez attentifs, une annonce, une surprise imminente sera bientôt révélée. Alors si vous ne voulez pas la rater, manifestez-vous !

vendredi 1 juin 2018

Treize à la cave pour le théâtre de Paresse: un festival d'énergies souterraines

Pour sa treizième édition, le Festival de Caves nous offre à Strasbourg et en Alsace (Andlau et Wangen puis Saint-Louis et Saint-Hippolyte) un pan de Paresse avec Maxime Kerzanet à la mise en scène et au jeu. 
Au double jeu pourrait-on dire, puisque non seulement il joue la paresse mais il se démène comme un beau diable pour nous offrir deux personnages, Maxime (c'est-à-dire un double de lui-même, comédien) et Paul, un double de Paul Lafargue.


Paresse - Maxime Kerzanet - Festival de Caves - Photo: lfdd

Et comme cela ne suffit pas, il dédouble son personnage - on peut dire qu'il fait double face, parce qu'en fait il préfère ne pas jouer de face, mais de profil. Et donc, le dispositif bi-frontal d'une cave - et la proximité immédiate et physique du public - lui sied bien.


Paresse - Maxime Kerzanet - Festival de Caves - Photo: lfdd

D'ailleurs, au lieu de commencer à jouer, il discute longuement avec le public en lui expliquant les tenants et les aboutissants du spectacle - et de sa mise en place, dont le placement des spectateurs ,pendant qu'il faisait semblant de paresser (dormir) couché sur une table, avant de se mettre dans un vrai lit - ou plutôt un matelas sommaire (ce n'est pas une pause publicitaire) et un lit défait, en défaisant le spectacle.

Car spectacle il y a, et d'une belle invention. A la fois par des improvisations (simulées) et des choix de textes qui habillent le noyau du spectacle - un discours politique de Lafargue sur le travail:
"Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite les misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion furibonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d’être chrétien, économe et moral, j’en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre-penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste.

Dans la société capitaliste, le travail est la cause de toute dégénérescence intellectuelle, de toute déformation organique." 


Paresse - Maxime Kerzanet - Festival de Caves - Photo: lfdd


Un tel discours est digne du gendre de Karl Marx. La femme de Paul Lafargue, Laura, était la fille de Karl Marx - et traductrice des livres de son père. Et l'on côtoiera d'autres textes, de Shakespeare, Büchner, Marx, Lessing, Schopenhauer, Maïakovski, Victor Hugo et autres poètes, écrivains, philosophes, cités ou critiqués, parce que parler de paresse n'est pas ne rien faire, mais bien se poser des questions de travail, de réalité, d'esclavage, d'anarchie ou de révolution, d'amour, de rêve, de papillons, de vie et de mort. Le tout sur le mode de l'ironie, du désenchantement ou de l'humour, mais aussi d'une grande sensibilité et une certaine tendresse. Et d'une belle proximité, écoute et dialogue avec le public. 
Et si, comme le disait Armand Gatti (qui a eu droit à un hommage particulier) "s’il n’y a de révolution que celle du soleil", tout a une fin, même la paresse, et pour Paul Lafargue - et quelques autres qui ont fait le même choix, celle de vivre se traduit par un coup de pistolet (Paul et Laura Lafarge sont morts dans la nuit du 25 au 26 novembre 2011 - Paul avait 69 ans.)


Paresse - Maxime Kerzanet - Festival de Caves - Photo: lfdd

Et comme c'est bien de finir en chanson - et que Maxime Kerzanet chante bien, tout finit par une chanson de Gérard Manset: 

Vies monotones

Nous avons des vies monotones 
Entourés d'hommes et de chiens 
Ceux qui mangent dans notre main 
Ce sont ceux-là qu'on abandonne 

Mais comme il faut quand même qu'on vive 
Ce soir avec le même convive 
C'est pas la fête qu'on croyait 
Où sont les lumières qui brillaient ? 
Y'a plus qu'à tirer la nappe à soi 
Continuer chacun pour soi  





La Fleur du Dimanche

La pièce se joue encore le 2 juin à Strasbourg, le 3 à Andlau, le 4 à Wangen, le 12 juin à Saint-Louis et à Saint-Hyppolite le 28 juin dans une cave à découvrir à chaque fois.
Les réservations, en Alsace, en Franche-Comté, dans toute la France et même en Suisse - le festival dure jusqu'au 30 juin - se font sur le site du Festival de Caves:
http://www.festivaldecaves.fr/