dimanche 29 janvier 2017

Retour aux sources (gelées), primevèves et adieu à Lou

Dimanche dernier je vous parlais d'algorithmes dans un article très dense - mais qui a intéressé plus d'un(e) lecteur/trice et qui devrait vous intéresser aussi, si vous voulez savoir quel est l'usage qui est fait de vos visites sur internet (et autres usages du téléphone et de toutes vos cartes, d'ailleurs).

Aujourd'hui je vais faire dans la sobriété.
D'abord je vous offre des fleurs de saison bien colorées (en bleu pour commencer):


Primevère bleue - Photo: lfdd


Mais comme les algorithmes me plaisent et que j'ai retrouvé via les réseaux sociaux une connaissance de longue date, cela m'a fait rechercher dans mes étagères un livre de poèmes (pour changer).
Parce qu'en plus cela m'a rappelé l'épisode assez drôle de ces bibliothécaires qui, pour éviter le pilon pour des livres dans une bibliothèque, ont créé des emprunteurs fantômes à qui ils faisaient emprunter des livres qui ne sortaient plus assez (calculé par un algorithme), se sont fait démasquer par le  même algorithme.
Et pour conclure cette digression, je reviens un an en arrière et vous remet un hommage à Gottfried Honegger via une photo prise hier - juste avant les primevères:


Pot pour Gottfried Honegger - Photo: lfdd


Bon, je vous mets la deuxième primevère (rouge) avant Guillaume Apollinaire (qui rime):


Primevère rouge- Photo: lfdd


Et donc, le TVA du jour va être carte blanche à la poésie. Pour commencer, un poème intitulé "un Poème" que je dédie à cet ami (Bernard) ressurgi:

Un poème

Il est entré
Il s'est assis
Il ne regarde pas le pyrogène à cheveux rouges
L'allumette flambe
Il est parti


Le deuxième, clin d'oeil à Bernard, était la chanson d'un générique d'émission de cinéma que je ne retrouve plus (il y a des versions mises en musique par Poulenc).

Avant le cinéma

Et puis ce soir on s'en ira 
Au cinéma 

Les Artistes que sont-ce donc
Ce ne sont plus ceux qui cultivent les Beaux-Arts
Ce ne sont pas ceux qui 'occupent de l'Art
Art poétique ou bien musique
Les Artistes ce sont les acteurs et les actrices

Si nous étions des Artistes
Nous ne dirions pas le cinéma
Nous dirions le ciné

Mais si nous étions de vieux professeurs de province
Nous ne dirions ni ciné ni cinéma
Nous dirions le cinématographe

Aussi mon Dieu faut-il avoir du goût  


Continuons en chansons, avec bien sûr le Pont Mirabeau que tout le monde connait, cette fois en version Léo Ferré et Michel Delpech - celles de Regianni et Daniel Lavoine sont trop tristes:






Je vous offre aussi la version originale enregistrée par Guillaume Apollinaire lui-même - il ne la chantait pas !




Et puis Marizibil toujours par le grand Léo:

 



Et pour finir, l'Adieu:





L'Adieu

J'ai cueilli ce brin de bruyère,
L'automne est morte souviens-t'en,
Nous ne nous verrons plus sur terre,
Odeur du temps, brin de bruyère

Et souviens-toi que je t'attends



Mais on ne va pas finir sur un adieu, je vous laisse découvrir - si vous avez les temps, la belle animation et le texte de "La Chanson du Mal Aimé" dit par LE MOCK:





Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 

vendredi 27 janvier 2017

Les Expositions à Strasbourg et autour - jusqu'à Paris

Quelques expositions à Strasbourg et autour à voir....

Cette page - en cours - sera mise à jour au fur et à mesure...

A savoir que Regionale 17 se termine. La plupart des expositions de la manifestation trinationale - se sont arrêtées le 8 janvier, certaines déjà avant, il ne reste plus que le CEAAC (jusqu’au 19/02) et Stimultania (jusqu’au 29/01) à Strasbourg.

Regionale17 - CEAAC - Anita Kuratle - Phot: lfdd

Regionale17 - CEAAC - Philipe Haenger - Phot: lfdd



A Strasbourg, c’est le Week-End du Rendez-Vous Image annuel, dont c’est la septième édition. Du 27 au 29 janvier, au Palais des Congrès, c’est le rendez-vous avec plus de 60 photographes d’Alsace, de France, d’Allemagne, de Suisse, et d’ailleurs (même du Japon) et des éditeurs de livre. Un programme d’ateliers photos est également prévu. Le programme complet est sur le site des rencontres: RDV-I.


RDV-I Strasbourg - Rendez-vous Image - Photo: lfdd

RDV-I Strasbourg - Rendez-vous Image - Photo: lfdd

RDV-I Strasbourg - Rendez-vous Image - Photo: lfdd

Quelques piste, à vous de faire votre choix: Christophe Burger et ses bâtiments abandonnés -  Michel Daumerge et sa "Tarlatane" - Dimo Dimov et sa population du métro, bien vue ! - Thibault Froehly, ses vues de Bâme travaillées - Michel Giesi, ses intérieurs "habités" - Farid Goual, - son Blackpoll coloré et vivant - Michel Lersy, ses gomme bichromatées en couleur - Alexandre Nachbauer, son Alsace secrrète: l'Oelenberg - Ymy Nigris, ses photos noires qui se révèlent dans notre regard - Vincent Peal et sa "Jungle de Calais impressionnate - Christine Preiss et ses étonnantes rencontres avec les gens du Haut-Atlas - Jacques Rolland et ses montagnes givrées -  Sadeg Souri, son impressionnant reportage en Iran dans les prisons de filles - Alain Tigoulet, ses plages immenses - Jean Valéra et les discrètes frontières-démarcations de sa région qu'il révèle - Elodie Vonnet et ses images de Mongolie... Et bien d'autres à découvrir... 

Je vous offre un siège VIP pour les rencontres:


Siège VIP pour le RFV-I - Photo:lfdd


Apollonia est entrée dans son sommeil d’hiver.



A la Galerie Art Course, il vous reste peu de temps pour voir l’exposition "Jeunes artistes 2017" avec les travaux de Nina Faramarzi, Christelle Fontenoy, Louise Lereuil, Héloïse Maillet & Inès Waris, Hugo Martin, Gabriel Nunige et Monika Plusa.
Finissage samedi 28 janvier à 17h00 avec une "Improvisation spontanée" de Nina Faramarzi, danseuse chorégraphe accompagnée de Saeid Sorayaee qui joue du Daf.
Jusqu’au 28 janvier 2017.
Après: « LE DÉSORDRE AMOUREUX » avec : MYRTILLE BEAL | XAVIER BLONDEAU | PATRICK HIRTZ | BERNARD MULLER | SOLENE ORTOLI |CAROLINE RIEGERT | ANNE CECILE SURGA | THIKENT
Vernissage ce mercredi 1er février à partir de 18h avec un petit moment de poésie dite par Bernard Muller et un concert d’Irakli Turmanauli.
Exposition du 01 au 25 février 2017 


A la Galerie Bamberger, l'exposition "Twmps + Eggs"  de sculptures, dessins et gravures de David NASH s’est achevée le 14 janvier 2017


A la Galerie Brûlée, l'exposition "Fable" avec Sylvie Moine (sculpture) - Stephane Dauthuille (peinture) - Denis Jully (peinture) était prévue jusqu'au 24 décembre 2016



Au CEAAC, une des expositions de "Regionale 17" l'exposition "EYE CATCH" réunit huit artistes dans une exposition qui explore leurs moyens inédits ou empruntés comme autant de stratégies visuelles pour créer l’image et saisir le regard. Avec Timo Alt, Anna Bläser, Alessia Conidi, Philipp Hänger, Yoshiya Hirayama, Anita Kuratle, Nino Maaskola, Bena Zemp.
Jusqu'au 17 février 2017
A l’Espace International, une nouvelle exposition d’artistes suite à des résidences : Axel Gouala à Prague, très intéressant travail de sculpture, gravure et tirage numérique au premier étage, et Jan Sipöcz et son intéressant regard sur Strasbourg avec ses photographies au deuxième étage.

Regionale17 - CEAAC - Helena Krohn - Phot: lfdd


A la Chambre, la nouvelle exposition présente les photographies de Françoise Saur. Un travail sur la mémoire de la famille, avec la mise en scène de fleurs de proximité dans des vases et ustensiles familiaux sur un « marbre », et leur dialogue avec des cartes postales anciennes ainsi qu’un mur de photos de famille.
Jusqu‘au 26 février.


Françoise Saur - La Chambre



Un nouvel espace à côté du MAMCS, la 
Galerie Philippe Decorde présente une nouvelle exposition « Les Animaux »
Jusqu’au 10 février 2017



La Galerie l'Estampe  nous propose une exposition d’Alexis Gorodine à partir du 28 janvier.
Jusqu'au 25 février 2017



Bertrand Gilligprésente une exposition sur le thème « Archi-Paysage » avec 6 artistes, dont trois jamais présentés par la galerie : Elisabeth Fréring (Dessin) - Jacques Thomann (Peinture) - Stéphanie Lucie-Mathern (Peinture) - Lauréate du prix Théophile Schuler 2016
Clément Montolio (Peinture) - Marie-Odile Biry-Fétique (Peinture, dessin) - Pit Molling (Sculpture)
A découvrir  jusqu’au 28 janvier 2017.



La Galerie Yves Iffrig montre le travail surpapier de Pierre Antonelli.
Jusqu'au 25 février 2017



A la 
Galerie Jean-François Kaiser la nouvelle exposition de Johana Tagada "Epistolaire imaginaire - Merci", à partir du 3 février
Vernissage le jeudi 2 février / 18h - 21h
Jusqu'au 4 mars 2017



Lieu d'Europe expose les photographies autour des journées en mémoire de la Shoah avec l’exposition: « Lieux de mémoire de la Shoah en Europe, un regard de photographe »
Vernissage le ven. 27 janvier



Le 
Petit Cabinet du Pont de Pierre, l'Association Envie de Quartier  propose une nouvelle installation de Silvi Simon. "Rotundum Lux Vestgio /2" A partir du 18 janvier 2017.



A la Popartisserie, la nouvelle exposition "Hug Life » de SekuOuane
Jusqu’au 8 février



Fredd Croizer à la Galerie 
Radial Art Contemporain nous présente une nouvelle exposition « Spaced Memory » de Bodo Corsi.
Exposition jusqu'au 26 février 2017.

 
Bodo Korsing - Hidden Mind - Radial



Chez 
Jean-Pierre Ritsch-Fisch, toujours des oeuvres d'Hervé Bohnert, mais aussi plein d'autres à découvrir...




Au Syndicat Potentiel un exposition du collectif Gatiste Gatténé pleine d’humour "Jardins public divers" – des interventions dans l’espace public et sur les murs
Jusqu’au 28 janvier 2017.



Chez Stimultania, l’exposition MANÈGE À IMAGES ET AUTRES ENSEMBLES #2  avec Eva Borner (CH) - Benoît de Carpentier (FR) - Delphine Gatinois (FR) - Camille Grosperrin (FR) - Max Leiß (DE/CH) - Stéphane Spach (FR), à ne pas rater. Et prenez le temps de regarder la vidéo de Camille Grosperrin




A la Galerie, Christophe Tailleur hivernage jusqu'en mars 2017.




Au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, le nouveau cycle des collectionneurs, dont je parlerai plus en détail bientôt "Passions Partagées, au coeur des collections », une manifestation plurielle dont le coup d’envoi a été donné à l’occasion de la Nuit européenne des musées, le 21 mai 2016, et qui se poursuit jusqu'au printemps 2017.



Au Musée Tomi Ungerer, pour fêter les 85 ans de notre artiste international une exposition "hommage" cent artistes lui rendent la monnaie de la pièce.
A partir du 19 novembre.
Jusqu'au 19 mars 2017
Vous pouvez voir les images sur le billet du 3 décembre "Les expositions de décembre".



Au nord de Strasbourg, à Drusenheim, au Pôle Culturel   et au Musée Paso, la saison continue avec une exposition de l’artiste Sumo, "The Begining is Near" tendance street Art.
Jusqu’au 11 février 2017



Un nouvel espace d'exposition à Strasbourg, la librairie-gallerie  "
Art et l'Être" au 17 bd de la Victoire à Strasbourg. Après la première exposition qui présentait les aquarelles de José Corréa, certaines encore visible,s les "Icônes miraculeuses" de Rolf Ball.



Et à Paris à Beaubourg, Centre Georges Pompidou, vous avez les expositions de Jean-Luc Moulène et les finalistes du prix Marcel Duchamp jusqu’au 20 février et l'exposition Magritte s'est terminée le 23 janvier 2017 quelques images en décembre.
Une nouvelle Exposition : Cy Twombli dont on reparler.



De l'autre côté de la frontière, à Baden-Baden -  derniers jours - ne ratez pas l'exposition "die Kerze" autour du tableau de Gerhard Richter au Musée Frieder Burda.
Jusqu'au 29 janvier 2017, les images en décembre.




Et à Colmar, vous avez la nouvelle exposition avec Nicole Wendel "Présence" à l’Espace Malraux.
Jusqu’au 19 mars 2017



l'Espace Lézard, Axel Gouala que l’on peut voir également au CEAAC, « Derrière les fagots » à partir du
Jusqu'au 22 février 2017



Bonnes expositions

La Fleur du Dimanche


jeudi 26 janvier 2017

Cold Blood au Maillon: Triple magie de l'image

Cold Blood de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael est un spectacle de magie, triplement - sinon plus....
Il nous emmène dans un monde de rêves en nous faisant dormir éveillé et nous contant des  histoires invraisemblables qu'il nous fait prendre pour des histoires vraies, des réminiscences de l'instant où l'on va mourir. Mais ce n'est pas vrai... et pourtant nous y croyons !

Et nous prenons plaisir à y croire parce que mourir, c'est aussi retomber en enfance, c'est retrouver des souvenirs agréables, c'est se perdre dans les sensations et, dans un cocon, vivre d'autres vies, plein d'autres, sept en tout. 
Les sept vies que l'on n'aurait pas vécues sans les talents de conteur de Jaco Van Dormael, que l'on connaissait déjà par le cinéma, et par celui de chorégraphe de "petits riens" de Michèle Anne De Mey, et bien sûr le talent de toute son équipe de danseurs, cadreur/euse, constructeurs de décors et de costumes, de créateurs lumière et d'effets spéciaux, bref, de toutes ces petites mains qui s'agitent devant et derrière la caméra, sur l'écran et sur la scène, dans le champ et hors champs. Et qui nous transportent dans des mondes de magie.


Cold Blood - Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael - ©Julien Lambert


Magie de l'image "fabriquée" qui nous happe et nous absorbe jusqu'à cet au-delà qui n'est pas la mort, mais un merveilleux voyage. Image qui d'ailleurs se reflète en écho ou en miroir à l'intérieur d'elle-même, Magie de la fabrication de cette image, sur le plateau où le mystère s'épaissit, comme les brouillards qui enveloppent quelquefois les personnages et les objets et les rendent irréels. On n'en croit pas ses yeux que ce que l'on voit se "trafiquer" sur scène, c'est ce résultat-là qui se retrouve "visée" par l'objectif de la caméra et projeté sur grand écran. 


Cold Blood - Michèle Anne De Mey et Jac o Van Dormael -  Intérieur - ©Julien Lambert

Magie de la danse, qui nous fait perdre les repère et les proportions, qui nous fait prendre deux doigt pour des danseurs de claquette aussi virtuose que Fred Astaire, ou trois mains plus sensuelles qu'Emma Watson, reine du pole dance dans The Bling Ring, qui nous happe dans un Boléro - hommage à Maurice Béjart - en nous projetant, nous spectateurs, litéralement sur la scène de ce film mouchoir de poche.


Cold Blood - Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael -  Guerre - ©Julien Lambert

Magie des décors, magnifiques petits bijoux, où nous perdons les repères et les dimensions, l'horizontale et la verticale, le dedans et le dehors, l'infiniment petit et l'espace infini.

Magie des musiques, savamment choisies et dosées pour nous balader pendant une heure et quart sans temps morts dans ce monde entre humour et amour, sentiments et sensations, sensualité et tendresse, intimité et spectaculaire, légèreté et gravité, regrets et bonheur.


Cold Blood - Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael - Kaleidoscope - ©Julien Lambert

Et offre à nos yeux redevenus des yeux d'enfant un kaléidoscope de virtuosité revigorante qui va nous redonner de l'énergie pour repartir plein d'entrain. 





La Fleur du Dimanche


DISTRIBUTION

Création collective avec : Grégory Grosjean, Thomas Gunzig, Julien Lambert, Sylvie Olivé, Nicolas Olivier
Participation : Thomas Beni, Gladys Brookfield-Hampson, Boris Cekevda, Gabriella Iacono, Aurélie Leporcq, Bruno Olivier, Stefano Serra
Mise en scène : Jaco Van Dormael, Michèle Anne De Mey
Textes : Thomas Gunzig
Scénario : Thomas Gunzig, Jaco Van Dormael, Michèle Anne De Mey
Cinématographie : Jaco Van Dormael, Julien Lambert
Chorégraphie : Michèle Anne De Mey, Grégory Grosjean
Danseurs : Michèle Anne De Mey, Grégory Grosjean, Gabriella Iacono
Image : Julien Lambert
Assisté de : Aurélie Leporcq
Décors : Sylvie Olivé
Assistée de : François Roux, Juliette Fassin, Théodore Brisset, Brigitte Baudet,
Daniella Zorrozua
Constructeurs : Jean-François Pierlot, Walter Gonzales
Costumes : Béa Pendesini, Sarah Duvert
Lumière : Nicolas Olivier
Assisté de : Bruno Olivier
Son et mixage en direct : Boris Cekveda
Interprètes et manipulations en scène en alternance : Michèle Anne De Mey, Grégory Grosjean, Gabriella Iacono, Ivan Fox, Bruno olivier, Stefano Serra, Jaco Van Dormael, Harry Cleven, Julien Lambert, Aurélie Leporcq, Pierre de Wurstemberger
Photos : Julien Lambert
Régisseur général et régie lumière : Thomas Dobruszkès
Déléguée de Production : Gladys Brookfield-Hampson, Hélène Dubois / Astragale asbl
Responsable de tournée : Meryl Moens / MoDul cie
Diffusion : Bérengère Deroux / le manège.mons
Production déléguée : Le manège.mons
Production exécutive : Astragale asbl
Producteur associé : Théâtre de Namur
Coproduction : Charleroi Danses / Fondation Mons 2015, KVS / Théâtres de la Ville de Luxembourg / Printemps des comédiens / Torino Danza / Canadian Stage / Théâtre de Carouge / Théâtre des Célestins
Soutiens : Fédération Wallonie-Bruxelles, Fédération Wallonie-Bruxelles International

mercredi 25 janvier 2017

La Danse des Ombres à Pôle Sud: un trio "relevé"

Vous allez sûrement partager cette affirmation que semble vouloir nous dire le trio de danseurs de Naïf Production dans le spectacle de danse "La Mécanique des ombres" donné à Pôle Sud : "C'est dur de se lever".

Effectivement ce trio arrive à se lever.... Et à danser !
Mais quel trajet, quel parcours, quelles difficultés faut-il surmonter pour arriver à se retrouver à trois, à l'unisson et plein d'entrain sur une folle farandole qui monte au ciel, juste après un air folklorique traditionnel qui les aide à se retrouver, ensemble, unis, à communier dans une danse sociale et collective, dans un rythme qui les unit sur scène et les lie aux spectateur empathiques.




C'est une aventure collective, d'apprentissage du corps, des membres, du mouvement, de la position debout à la chute et au "se relever" après la chute, ainsi que de se juger, se jauger, se coordonner, s'apprivoiser et dialoguer sans se démarquer, mais avec l'écoute et l'écho qui convient, qu'ils nous montrent.
Et ce qu'ils nous apprennent, c'est que cet apprentissage se fait dans l'écoute de l'autre, collective, dans l'aller-retour et l'entraide.
Et cela après s'être découvert soi-même, d'avoir découvert ses membres, leur articulation, leurs positions, leurs interactions, leurs possibilités et leur indépendance. Mais également qu'en s'en servant intelligemment, on arrive à des bien belles choses.
Et ces choses magnifiques, entre le hip-hop, le cirque, le cinéma, le mime, la danse, le trio composé de Mathieu Desseigne, Lucien Reynès et Mathieu Gary (en alternance avec Sylvain Bouillet), nous les offre tout simplement, mais en toute beauté, dans une dramaturgie sans faille. 




D'un début avec des corps allongés et désarticulés dont les membres autonomes essaient de trouver leur personnalité et d'être moteurs d'élévation, en passant par l'étape assise où le corps de l'autre - des autres va être référent, miroir ou moteur et où nous allons assister à d'intéressants duos changeants ou trios naissants, les danseurs arrivent à une position verticale.




Mais cet état n'est pas gagné, stable, acquis. Son statut de passage va nous donnner de magnifiques "tableaux de chasse" de chutes immobiles, comme des instantannés de Muybridge, des vignettes de bandes dessinées ou des statues iconoclaste parce que représentant des hommes à terre et non "en majesté".
Et tout s'eccélère jusqu'au mouvement final où sous une lumière chaude come un soleil, à l'unisson, il sont debout, ensemble et se perdent dans une ronde endiablée. 
Pour notre plaisir.  


Sylvain Bouillet, Mathieu Desseigne, Lucien Reynès / Naïf Production - La Mécanique des Ombres


La Fleur du Dimanche


Naïf Production
Sylvain Bouillet, Mathieu Desseigne, Lucien Reynès
La Mécanique des ombres
Chorégraphie & mise en scène : Sylvain Bouillet, Mathieu Desseigne & Lucien Reynès
Interprétation : Mathieu Desseigne, Lucien Reynès et Matthieu Gary
Conseil artistique : Sara Vanderieck
Création sonore : Thomas Barlatier
Création lumière : Pauline Guyonnet
Costumes : Natacha Costechareire

Coproduction : Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, MC93 de Bobigny, Espace Périphérique, mairie de Paris – Parc de la Villette
Avec le soutien de l’Agora, cité internationale de la danse de Montpellier et du Centre de développement chorégraphique les Hivernales à Avignon
La création bénéficie du soutien de la DRAC PACA et du Conseil départemental du Val de Marne.
Présentation
Biographies
Distribution
Dates & Heures



dimanche 22 janvier 2017

Hou, hou, méfions-nous du faux-houx: mahonia, algorithme, big data et Big Mama

Dimanche dernier, je vous ai fait prendre du mahonia pour un houx, heureusement que je ne vous ai pas fait prendre un loup pour un mouton....
Cette semaine, pour tenir compagnie à un vrai mahonia en fleur, jusqu'à preuve du contraire, ce sera une viorne:


Viorne bassin non gelé - Photo: lfdd


Et cette erreur d'identification rejoint la réflexion de notre TVA du jour axé autour de trois points: la vérité, la liberté et les algorithmes*...
Ces trois points sont une conséquence des évolutions technologiques actuelles, entre autres du Big Data et des algorithmes qui analysent et organisent cette masse de données qui en découlent.
Avec pour conséquence par exemple de subir un traitement favorable ou défavorable à différents niveaux (emploi, sécurité, banque, justice,...) selon votre passé inscrit dans les données stockées dans des bases dont vous n'êtes pas forcément au courant.
Deux autres aspects qui je vais creuser et illustrer sont d'une part la question de la "bonne information" la véridique, la vérifiée (nous en avions déjà eu des aperçus précédemment), et la mise en oeuvre et l'analyse de ces milliers de données personnelles que vous offrez pour le moment, sans vraiment savoir quand et comment aux industries - parce que ce sont les nouvelles industries du service et du commerce dans votre vie quotidienne, via internet et toutes les applications que vous utilisez.

Servir - servitude

Une petite question, pour les utilisateurs de facebook au sujet d'une nouvelle chaine qui vient d'apparaître et où l'on vous demande de choisir un mot (un seul) qui commence par l'initiale de votre prénom et qui vous caractérise.... Et bien sûr de demander cela à tous vos amis.... 
Est-ce un dialogue avec vous amis ou à quoi cela peut-il bien servir.

C'est bizarre d'ailleurs ce terme servir, parce que cela fait écho au titre du livre de Phillipe Vion-Dury, journaliste et spécialiste des questions de société, des nouveaux modèles économiques et des technologies. Il vient de sortir aux éditions Fyp son premier essai intitulé "La nouvelle servitude volontaire". Il y analyse la nouvelle société numérique qui est en train d’être érigée par les startups de la Silicon Valley, en Californie. Il est passé ce jeudi 19 janvier à Strasbourg pour parler avec Yann Bonnet, secrétaire général du Conseil national du numérique (CNNum), du rôle des algorithmes dans notre société connectée, lors d'une rencontre co-organisée par Le Shadok et Rue89 Strasbourg.

Un entretien est sur leur site et je vous en propose quelques extraits:
Philippe Vion-DuryPour moi, il est donc clair que les algorithmes sont des processus hérités d’un système, ils participent à une domination, on cherche à nous exploiter, à nous influencer. D’où le mot « servitude » dans le titre. Et « volontaire » parce que nous donnons notre consentement, sans qu’on n’ait forcément le choix. On nous dit qu’on peut refuser mais ce n’est pas totalement vrai, si on refuse d’utiliser certains services, on se coupe d’une partie du monde.
Rue89 Strasbourg: mais au fond, quel est le problème avec les algorithmes ?
Philippe Vion-Dury: Le problème, c’est justement leur apparente innocuité. Qui peut être contre un programme qui va vous proposer chaque semaine une liste de 20 morceaux de musique qui devraient vous plaire, comme la playlist Discover de Spotify par exemple ? Sauf qu’il faut se poser ces questions : quels sont les autres buts de cet algorithme ? Est-ce que les morceaux qui composent cette liste ont tous des chances égales d’y figurer ou bien des accords passés entre Spotify et des labels peuvent la modifier ? 
Qui garantit la neutralité des algorithmes ?
Et si la musique proposée vous plait vraiment, qu’est-ce que ça produit comme conséquences ? D’une part, vous utilisez plus la plate-forme de musique et d’autre part, la plate-forme en tire des conclusions sur votre profil, vos goûts, vos habitudes, qui complètent son modèle économique.
L’autre problème est que les algorithmes agissent cachés. Bien souvent, les gens ignorent qu’une bonne partie de l’information qu’ils reçoivent, par Facebook par exemple, est due à un algorithme et que certains contenus sont volontairement retenus. Ces processus ne sont jamais expliqués, leurs règles de calculs ne sont jamais dévoilées. Il a fallu toute la mobilisation des syndicats de lycéens pour que le Gouvernement rende public le code de l’algorithme APB, qui décidait des inscriptions à l’université. Et il s’agissait d’un programme public français pour des données publiques ! Imaginez s’il fallait exiger la même chose de Facebook ou Google…

Un autre article sur rue 89 complète cet extrait.

Rue89: « Algorithme », on utilise souvent ce mot sans comprendre à quoi cela correspond. Pouvez-vous nous citer des services du quotidien qui utilisent des algorithmes ?
Chaque semaine, Spotify sort sa playlist "Découvertes de la semaine" composée par un algorithme qui a calculé nos goûts musicaux en fonction de nos écoutes précédentes.
Sur Netflix, 75% des vidéos regardées par les utilisateurs le sont suite à la proposition de leur algorithme de recommandation.
Dans le "monde social", il y a bien évidemment Facebook. Chaque jour, notre fil d’actualités devrait afficher plusieurs dizaines de milliers de contenus provenant de nos amis. Pour nous "éviter" de passer des heures à tout regarder, leurs équipes ont élaboré un algorithme capable de calculer nos goûts, de repérer les amis qui compte à nos yeux... Le résultat de ce tri s’affiche sur notre fil d’actualités.
Il est inquiétant de se rendre compte, qu’aux Etats-Unis, deux tiers des Américains n’ont pas conscience que Facebook trie ce qu’il voit.
En novembre 2015, Facebook a lancé des nouveaux émoticônes : « en colère », « surpris », « cœur » etc. Les internautes l’ont vu comme un moyen de diversifier leurs réactions. Pour le géant américain, l’habituel « like », le pouce bleu en l’air, n’était pas assez subtil pour comprendre l’intention des gens. Avec ces nouveaux « smileys », Facebook peut affiner la compréhension de vos goûts et vos intérêts en analysant les données générées quand vous réagissez sous un post.
Il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’une entreprise commerciale dont le but est de nous garder le plus possible sur sa plateforme afin de nous proposer de la publicité ciblée. Ils doivent donc nous connaître, le mieux possible. Pareil pour Youtube, Spotify etc.
C’est pour cette raison qu’ils nous enferment, en quelque sorte, dans ce qu’on aime déjà ?
Oui, une personne aux goûts prévisibles est plus rentable qu’une personne aux goûts imprévisibles. Les recommandations des algorithmes qu’ils utilisent vont vous maintenir dans un « endroit clos ».
Cela a déjà été théorisé : ça s’appelle la « bulle filtrante ». Autour de vous, un cocon se constitue, filtrant tout ce qui n’est pas censé vous correspondre. Vous ne serez plus amené à découvrir de nouvelles musiques, de nouveaux courants culturels, de personnes loin de votre milieu social etc.
Est-ce un horizon souhaitable pour le développement d’un individu que d’être maintenu dans une bulle de confort, où tout ce qu’il voit et tout ce qu’il sait viennent confirmer ses opinions et ses goûts ?
Les algorithmes tuent la sérendipité ?
La sérendipité vient d’un conte persan : "Les Trois Princes de Serendip". Ils sont envoyés par leur père en voyage. Au cours de leurs aventures, ils se rendent compte que la vraie richesse, le vrai enseignement, proviennent du hasard des rencontres et des évènements imprévisibles.

Hasard des rencontres, des bourgeons de Nouvel An dans le ciel bleu, que sont-ils devenus?


Bourgeons  ciel bleu - Photo: lfdd

Et pour amener un autre éclairage, un  professeur titulaire au Centre de recherche en droit public de la Faculté de droit de l’Université de Montréal, Pierre Trudel, dans une chronique dans le journal québéquois Le Devoir, "La concurrence des vérités" nous parle de la vérité, et de débat démocratique - biaisé par les usages -et le fonctionnement -  d'internet:

"Notre monde connecté correspond à cette époque que l’on nomme "post-factuelle". ... nous sommes désormais dans une ère où les "faits", les informations vérifiées n’ont pas plus de poids que les croyances. Cette "concurrence des vérités" mine radicalement la capacité de nos sociétés à délibérer, à discuter sur des bases qui seraient mutuellement tenues pour légitimes.
Les normes en vertu desquelles se détermine la vérité se trouvent plus que jamais en concurrence. Le phénomène semble inhérent à Internet, qui domine l’espace public dans notre monde hyperconnecté.
D’abord, il faut rappeler qu’une affirmation est tenue pour véridique dans la mesure où elle résulte d’un processus de validation auquel on adhère, que l’on trouve légitime. Par exemple, les médias traditionnels se sentent généralement tenus de mener des vérifications rigoureuses avant de diffuser une information dans le public. Dans le domaine scientifique sera tenue pour vraie une affirmation validée selon les exigences de méthodes reconnues dans la discipline concernée. Une affirmation découlant d’une croyance religieuse sera considérée comme vraie par ceux qui adhèrent aux dogmes qui y sont associés.
C’est que la vérité est tributaire de la conformité aux exigences du système de validation dans lequel s’inscrit une affirmation. Ces exigences n’ont de sens que dans le système de connaissance dont se réclame une personne qui affirme quelque chose. En dehors de ce système, l’affirmation paraîtra fausse, mensongère, trompeuse voire frauduleuse.
L’univers en réseau permet la coexistence et la proximité de vérités provenant de toutes sortes de milieux adhérant à différents processus de validation. Plusieurs « vérités » y sont proposées et se diffusent au gré des prédilections des internautes révélées par les choix qu’ils font de seconde en seconde.
Dans un tel espace public en réseau ouvert, des normes de nature diverses se trouvent en concurrence. Chacun est en situation de devoir évaluer la valeur du système normatif en vertu duquel une affirmation est mise en avant. Les acteurs disposent d’une capacité sans précédent de capter l’attention des internautes en diffusant des informations de toute nature.
Face à ce flot d’informations de toute provenance, l’individu se retrouve pratiquement seul.
Lorsqu’il n’est pas adéquatement outillé afin de jauger les valeurs du système normatif duquel émane telle ou telle affirmation, il est vulnérable à toutes les manipulations.
Dans un tel environnement, les grandes plateformes comme Facebook ou Google constituent les portiers du réseau, les « gatekeepers ». Dans un tel univers de concurrence des vérités et des normativités, les modes de fonctionnement des plateformes, les régulations technologiques qui y prévalent constituent un chaînon crucial des processus désormais inhérents à la vie démocratique.
Les processus par lesquels ces portiers déterminent la circulation de l’information dans les environnements connectés sont un enjeu majeur.
Pour se donner les moyens de comprendre et d’agir à l’égard des mécanismes présidant à la dissémination des informations, il faut exiger plus de transparence et de responsabilisation de la part des plateformes qui désormais, pour le meilleur ou pour le pire, déterminent les conditions de la circulation de l’information."

A vous d'en tirer les conséquences et d'en apprendre le mode d'emploi.... Pour arriver à différencier un houx d'un mahonia (plus facile quand il fleurit:


Mahonia en fleur - et pas houx ! - Photo: lfdd

Pour vous récompenser d'être arrivé jusqu'au bout de ces élucubrations, je vous offre des chansons que l'algorithme ne vous aura pas forcément proposé...

Et poir résoudre les "Problèmes" un peu de joie et d'humour, avec Antoine et Gérard:




Comme dans tout match il y a un adversaire, voici Johnny qui se bat contre les idées courtes. A vous de les avoir longues, pour les cheveux, c'est à vous de voir!

 


Ayant éliminé Antoine, on va aussi cogner sur la Musique Contemporaine (sans Antoine, mais avec les Problèmes):



Mais n'oublions pas l'Alsace et l'humour d'Odile et de Ricet Barrier (quel est l'algorithme qui amène celui-là? - la choucroute? - perruque? - si vous avez une réponse, je suis preneur : lafleurdudimance(at)gmail.com): 

Ricet Barrier - Odile par chansonfrancaisetv


Et pour finir en Rome antique, une dernière couche d'Antoine, pour oublier tout cela (pour faire travailler la mémoire de la toile qui n'existait pas à l'époque):




Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche


* Algorithme ne vient pas du grec (et donc ne prend pas de "i" grec) mais  du nom du mathématicien arabe Al-Khawarizmi - ils ont fort en calcul les arabes, en plus d'inventer le zéro ! - qui signifie "Suite finie et non ambiguë d’opérations ou d'instructions permettant de résoudre un problème ou d'obtenir un résultat".
Bon l'algorithme ne va pas forcément résoudre tous vos problèmes - et d'ailleurs si vous lisez bien le billet du jour, il va plutôt vous en créer de nouveaux.