dimanche 31 mai 2015

L'accident du chercheur: de l'inopiné naît la création

Philippe Manoury le disait en introduction de sa carte blanche par les Percussions de Strasbourg, lors du concert* de ce jeudi à Hautepierre à la question d'Hervé Lévy de se définir comme compositeur, chercheur et enseignant: 
"Etre chercheur, c'est arriver à trouver l'accident qui va nous faire voir autre chose, ouvrir de nouvelles voies.

Mais nous y reviendrons...
D'abord des photos accidentelles de fleurs:


Rose accident - Photo: lfdd



L'accident peut être heureux, comme il peut avoir de néfastes conséquences. Mais nous n'allons pas philosopher mais traiter de l'accident avec 5 approches:


1. La poésie avec un clin d'oeil accidentel à Eluard:

"L'unité et la moralité sont des considérations secondaires, appartenant à la philosophie et non à la poésie, à l'exception et non à la règle, à l'accident et non à la substance..."
P. Éluard, Donner à voir,1939


2. L'actualité d'un prix Nobel:

L'actualité nous donne la triste occasion de joindre le fait divers et la recherche:
Le mathématicien américain John Nash, prix Nobel d'économie et qui venait de recevoir le 19 mai à Oslo le prix Abel (équivalent du prix Nobel pour les mathématiques) est mort dans un accident de voiture -le taxi qui le ramenait chez lui. 
Son histoire a été contée par Ron Howard (interprété par Russel Crowe)dans le film américain de 2001 A beautiful Mind (Un homme d'exception). Le film montrait sa plongée dans la paranoïa et sa résurrection. 
Il avait révolutionné la théorie des jeux en proposant un nouveau type de jeu (à somme non nulle) ou dilemme du prisonnier:
Par exemple quand l'on demande à deux malfrats de dénoncer leur complice en échange d'une peine plus clémente, sans pouvoir communiquer entre eux. 
S'ils restent muets tous les deux, les voleurs sont condamnés à cinq ans de prison. Celui qui dénonce l'autre n'aura qu'un an à purger, Mais s'il est dénoncé, il écopera de dix ans.... 
L'optimum individuel est différent de l'optimum collectif, puisqu'il peut réduire sa détention en dénonçant son complice, choix rationnel, le prisonnier s'expose à la même peine si son complice le dénonce aussi. 
Ce travail aboutit au paradoxe de l'action collective où des solutions qui seraient bénéfiques au plus grand nombre ne voient jamais le jour parce que la rationalité individuelle fait barrage.
La frontière entre normalité et folie pour lui étaient très floues puisqu'il a dit, parlant de sa période dépressive:
"Mes idées sur ces êtres surnaturels me sont venues de la même manière que mes idées de mathématique, je les ai donc prises au sérieux."

Bouquet Bleu-Blanc-Vert mais pas rouge - Photo: lfdd

3. Le fait divers

L'accident c'est aussi, malheureusement les faits divers, où les accidents touchent des inconnus (quelquefois des proches), à côté de nous ou plus loin et dont la presse fait l'écho, ici, un tué sur l'autoroute à cause d'un poids lourd qui lui rentre dedans par l'arrière, là un jeune dont la voiture s'enroule autour d'un arbre, là encore, un conducteur qui a trop bu qui tue un livreur la matin tôt... 
Le téléphone, l'alcool, la vitesse, inattention, les tristes ingrédients qui augmentent le pourcentage de tués (+ 4,3% en avril) sur les routes en France...
Un rappel à la vigilance.


Bouquet Bleu-Blanc-Vert mais pas rouge - Photo: lfdd

4. L'accident heureux qui fait des trous dans le gruyère:

L'accident c'est aussi la surprise et des découvertes drôles comme celle faite - enfin allais-je dire par des chercheurs suisses qui ont percé le mystère des trous dans le fromage (Gruyère et Appenzell, entre autres).
C'est à cause de particules de foin (foin de l'hygiène pourrait-on dire) qu'il y a des trous dans le fromage.

"Pour étudier le développement de l’ouverture (nombre, taille et répartition) au cours de l’affinage d’une durée de 130 jours, les chercheurs-euses d’Agroscope et de l’Empa ont mis au point une nouvelle méthode pour étudier la formation des trous au moyen de la tomographie assistée par ordinateur. Les résultats des séries d’essai se sont révélés étonnants. Même les chercheurs-euses en sont restés stupéfaits! En résumé, selon le dosage des particules de foin, il est possible de quasiment piloter l’ouverture du fromage à sa guise."    
Si vous voulez "creuser" les trous dans le gruyère, c'est ici:
http://www.agroscope.admin.ch/aktuell/00198/05299/05494/index.html?lang=fr&msg-id=57378



Bouquet Bleu-Blanc-Vert mais pas rouge - Photo: lfdd


5. L'accident dans la chanson.


Je me souviens d'avoir parlé de l'accident chanté par Higelin le 19 avril 2015, "Remember". Pour finir en chanson, "by accendent", deux versions de "Who by fire" (est-ce un accident?) de Léonard Cohen, l'un en direct à Londres




Et la deuxième également en direct, mais avec Sony Rollins,






Je ne voudrais pas vous rendre triste et en ce jour de fête des mères, je vous offre donc quelque beaux bouquets pris par accident  - si l'on peut dire, puisque j'ai photographié les fleurs au lieu des photographies exposées. 
Ils viennent de l'exposition "Sayonara**" de l'association In Extremis et Madeleine Millot-Durrenberger (une mère pour la photographie et les photographes, mais pas que...) au "Coeur m'en dit" rue Sainte Madeleine à Strasbourg (visible aujourd'hui encore avec une visite guidée à 18h30).

Bon Dimanche, Bonne Fête à toutes les mères et à toutes les femmes...

Et attention, pas d'accident !

La Fleur du Dimanche


* Le concert du jeudi 21 mai 2015 de Philippe Manoury et Julia Blondeau avec les Percussions de Strasbourg, l'Ensemble This/Ensemble That (Basel, CH), les étudiants Julian Macedo et Corentin Marillier (classe de percussion d'Eve Payeur, CRR de Rueil Malmaison), avec une introduction par Hervé Levy.
Philippe Manoury: Le Livre des claviers
Julia Blondeau: Théâtre d'Ombres (Création Mondiale)
Philippe Manoury: Métal

** Saronaya signifie "Au revoir" en japonais et permet de voir ou revoir 6 photographes japonais de la collection de Madeleine Millot-Durrenberger: Hiroto Fujimoto - Yuki Onodera - Rasi - Jun Shiraoka - Keichi Tahara - Masao Yamamoto 

En voici le texte de présentation :
SAYONARA
« Noir, c'est noir ». Tel était le titre de la deuxième exposition
présentée rue Sainte Madeleine en novembre 1986 dans le
cadre des 15 "Moi" de la photographie de Strasbourg.
À cette époque, il n'y avait aucune structure montrant de la
photographie dans la capitale européenne, et les tirages
sombres de RASI (Laos) et Jun SHIRAOKA (Japon), 2 artistes
vivant alors à Paris, ont été perçus par les photographes
régionaux comme exotiques, voire hermétiques ; par contre,
les amateurs d'art contemporain furent fascinés par ces tirages
magiques.
10 ans passent et, en 1996, c'est l'exposition à Strasbourg du
travail de Keiichi TAHARA qui, à cette occasion propose une de
ses images pour une étiquette pour les bouteilles de vin de la
maison MITTNACHT FRÈRES.
Encore 30 ans de plus et surtout 130 expositions plus tard,
quel plaisir, aujourd'hui, de pouvoir présenter conjointement le
travail de ces précurseurs et de leurs plus jeunes collègues
Yuki ONODERA et Masao YAMAMOTO !
Toujours beaucoup de noirs infiniment denses, habilement
renforcés par des gris intenses et quelques contrepoints
lumineux. Fidélité d'autant plus émouvante que RASI, retourné
au Laos après avoir donné toutes ses images à la Bibliothèque
Nationale de France nous a quittés récemment.
Partager, toujours et encore et boucler la boucle en disant
Sayonara..."

Madeleine Millot Durrenberger

dimanche 24 mai 2015

Douliton, Doux écriton: Lire et dé-lire

Les deux photographies des fleurs du jour sont une métaphore du TVA que je vous propose aujourd'hui.

Douliton et Douécriton sont les images de ce blog et des réflexions de la Fleur du Dimanche.


Douliton - Photo: lfdd

A la fois des fleurs, mais changeantes - et qui vous apparaissent comme je ne les ai pas vues - et surtout comme elles ne sont pas vraiment dans la réalité.
En plus, elles traduisent une part de moi, mais la connaissez-vous vraiment?


Douécriton - Photo: lfdd

Bon, je ne vais pas vous parler de moi, mais de mes lectures - enfin pas de toutes, mais d'un livre en particulier qui m'a beaucoup passionné et que je vous conseille - je l'ai lu presque sans m'arrêter...
C'est le livre d'Agnès Desarthe "Comment j'ai appris à lire" paru chez Stock. C'est une histoire passionnante qu'Agnès Desarthe introduit ainsi:
" Apprendre à lire a été pour moi l'une des choses les plus faciles et les plus difficiles"
Et cette histoire est passionnante... On y apprend entre autres comment une "Béatrice" (en anglais) du livre de Cynthia Ozick "Foreign Bodies" (Coprs étrangers) devient "Dominique" puis "Doris" avec la bénédiction de l'auteur - et que "To be or not to be" devient "Do, do, l'enfant, do" en toute clarté!
On y apprend surtout comment une petite fille qui ne voulait pas apprendre à lire (parce qu'elle le savait déjà ?) y arrive à vingt ans et devient traductrice puis auteur.
Et en conclusion du livre - mais je vous laisse découvrir l'histoire en espérant que cela vous aura donné envie de lire le livre, dans le dernier chapitre "Conclusion en forme d'accident" Agnès Desarthe nous dit:
"On m'a raconté un jour l'histoire (était-elle vraie, était-elle inventée) d'un garçon qui, bien qu'apparemment normal, ne parlait pas. il comprenait ce qu'on lui disait, il savait lire, il pouvait écrire, mais il ne disait rien. Voilà qu'un jour - avait-il cinq ans, neuf ans, treize ans? - il finit par énoncer une phrase. Sa voix étai posée, sa grammaire impeccable, son articulation maîtrisée. Pourquoi, lui demanda-t-on, n'avait-il rien dit avant cela, puisqu'il se montrait tout à fait capable de s'exprimer? Il aurait alors répondu (mémoire, ô ma mémoire, ma plus traîtresse alliée!): "Jusqu'ici, tout est parfait, je n'avais aucune réclamation à faire." " 

Si vous lisez ce livre, vous verrez que la question "D'où lit-on" est la réponse à la question de Mikhaïl Baktine: "D'où écrit-on?"  

Vous voyez ?

Et vous voyez la métaphore (ou faut-il que je refasse une photo?) 

Doux écriton - Photo: lfdd


Et vous voyez la métaphore (ou faut-il que je refasse une photo?) 
 

Bon Dimanche 
 

Douliton et Douécriton....

P.S. Douliton n'est pas Douécriton quoiqu'on en dise... même si on est soi-même (ou un autre ?) ... 

La Fleur du Dimanche

dimanche 17 mai 2015

Silence Zéro, l'infini luit et fuit...

Patrice me l'a fait remarquer en réponse à mon billet de ce jeudi j'ose vous montrer une "mal-aimée".

"Le silence est d'or" vous disais-je en vous proposant une ortie jaune. 
Je continue sur ma lancée.... et vais vous offrir dans la même veine, mais en blanc immaculé, sa soeur des fourrés... comme vous le n'avez jamais - peut-être - osé la regarder:


Ortie blanche - Photo: lfdd


Et pour meubler le silence, un poème du Sully Prudhomme intitulé: 

"Cri perdu".

"Quelqu’un m’est apparu très loin dans le passé :
C’était un ouvrier des hautes Pyramides,
Adolescent perdu dans ces foules timides
Qu’écrasait le granit pour Khéops entassé.

Or ses genoux tremblaient; il pliait, harassé
Sous la pierre, surcroît au poids des cieux torrides;
L’effort gonflait son front et le creusait de rides;
Il cria tout à coup comme un arbre cassé.

Ce cri fit frémir l’air, ébranla l’éther sombre,
Monta, puis atteignit les étoiles sans nombre
Où l’astrologue lit les jeux tristes du sort;

Il monte, il va, cherchant les dieux et la justice,
Et depuis trois mille ans sous l’énorme bâtisse,
Dans sa gloire, Khéops inaltérable dort."

Comme quoi, dans le silence des espaces infini, un cri peut encore réveiller un monarque et notre conscience...


Ortie blanche - Photo: lfdd


En écho, deux poèmes d'un prix Nobel de littérature qui s'est tu le 27 mars dernier, Tomas Tranströmer. 

"L'éveil est un saut en parachute hors du rêve
Libéré du tourbillon qui l'étouffe, le voyageur
Tombe dans les zones vertes du matin"

"Il arrive au milieu de la vie que la mort vienne
Prendre nos mesures. Cette visite
S'oublie et la vie continue. Mais le costume
Se coud à notre insu."


Ortie blanche - Photo: lfdd


Et pour la chute, pour détendre l'atmosphère et rire un peu quand même, je vous propose une blague entendue à Beaubourg... dans une film qui était diffusé dans l'exposition dans le cadre du nouveau festival "Air de jeu" :

"- Que dit le zéro au huit ?
-...... ! 
- Quelle belle ceinture..."  :-)

Si n'avez pas compris la blague, je vous fais un dessin:

" - Que dit le 0 au 8 ?
-...... ! 
- Quelle belle ceinture !"


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche

jeudi 14 mai 2015

Jaune, l'or de l'ortie colle à l'orée du bois.


Silence... 

L'ortie jaune dort. 

Ortie jaune- Photo: lfdd


Le silence est d'or..

Ortie jaune- Photo: lfdd


La Fleur du dimanche se tait.

dimanche 10 mai 2015

Les Jardins Partagés, c'est juste Jules-Auguste

Les hirondelles annoncent le printemps - je vous les ai annoncées avant-hier -  et qui dit printemps, dit jardinage.
Et qui dit jardinage, en ville, dit jardin ouvrier ou jardin partagé. Mais le saviez-vous, que l'origine de ces jardins date de 1896 par fondation de la Ligue française du Coin de Terre et du Foyer, qui a donné la Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs.
Et que c'est Jules-Auguste qui l'a créée...

Lilas en fleurs - Photo: lfdd

Vous le connaissez peut-être mieux sous l'intitulé Abbé Lemire, puisque cet homme du Nord (né le 23 avril 1853 à Vieux-Berquin et mort le 7 mars 1928 à Hazebrouck) devint prêtre puis député, également maire d'Hazebrouck. Il a milité contre la peine de mort, a réussi à imposer les 11 heures de travail quotidien (on travaillait plus !) et limiter le travail des femmes et des enfants.
Les jardins ouvriers, il les a fondés en partie pour « montrer le rôle essentiel et bienfaiteur que les jardins ont sur l’homme, tant sur le plan économique, hygiéniste et moral, en le détournant des fléaux sociaux et tout particulièrement de l’alcoolisme ».


Pommier en fleurs - Photo: lfdd

Pour les cent ans des Jardins Ouvriers, en 1996 une rose "Abbé Lemire" fut créée (au sujet du lilas*, voir en fin de billet une notule botanique).


Rose "Abbé Lemire"

Pour continuer à rendre hommage à Charles Juliet (voir avant-hier), en guise de TVA, je vous offre son poème: "il y a une marge"



il y a une marge 
entre ce que je suis 
et ce que je voudrais être

il y a une marge 
entre ce que j'écris 
et ce que je voudrais écrire

j'ai travaillé et je travaille 
avec ténacité à réduire 
ces marges qui n'en font qu'une

Et au lieu d'un poème ou d'une vidéo sur les Jardins ouvriers, je vous offre le texte d'une chanson (à vous d'en trouver l'auteur - et l'interprète)...

"Les jardins ouvriers
S'échangeaient branche à branche
Des oiseaux le dimanche,
Les maisons se parlaient.
Ça sentait le bébé,
Les dragées, les baptêmes,
L'amour, les chrysanthèmes,
Le propre et les abbés.
Des illusions, ils en avaient
Plein leurs armoires, plein leurs greniers
Qu'ils transmettaient par testament
À leurs enfants.
Ça s'envolait comme un ballon,
C'était sucré comme un bonbon,
C'était pas vrai, mais c'était bon,
Les illusions.

Les jardins ouvriers
C'était de la verdure,
Un zeste de nature
Où le soleil brillait.
Elle qui reprisait,
Lui, qui fumait sa pipe,
Ça faisait des équipes
Le coeur qui se taisait
Mais, les illusions,
Ils les dansaient sous les lampions,
Sur les pavés, dans la mitraille
Des trilles des accordéons,
Les émois, les premiers frissons,
Les fleurs mortes et les papillons,
Ficelés dans les boîtes en carton
Vos illusions.

Les jardins ouvriers
S'échangeaient branche à branche,
Des oiseaux le dimanche,
Mais... les maisons parlaient
Quand tu aimais les jeux
De Rimbaud, de Verlaine,
Par derrière les persiennes,
On te montrait des yeux.
Les illusions, c'était au fond
Un parfum qui sentait pas bon
Comme ces fleurs qui poussent
Au milieu des chardons.
Les rumeurs battaient aux balcons
Comme le vent et les chansons,
Ça rend heureux, mais ça rend con:
Les illusions."


Pour finir en chanson dans les jardins, trois chanteurs qui chantent les jardins.

Moustaki qui chante qu' "Il y avait un jardin"




Dutronc avec "Le petit jardin


et Henri Salvador avec le "Jardin d'hiver"




Et si vous intéressez à l'Abbé Lemire, un film des archives de l'INA vous le montre avec Raymond Poincaré ici:
http://www.ina.fr/video/CPB7805383508

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

* en ce qui concerne le lilas - que j'ai largement décrit en photo et en chansons le 24 avril, sachez que c'est une fleur arrivée de la cour du sultan de Constantinople, Soliman le Magnifique, en France à la cour de François 1er, via la cour d'Autriche, que son nom signifie mauve (sa couleur d'origine) en perse et qu'il est de la famille des Oleaceae et dont les fleurs sont tétramères - c'est-à-dire qu'elles ont toutes 4 sépales (soudées) et en général 4 pétales. Leurs fruits par contre sont très variés puisque dans la famille, vous l'aurez deviné il y a les oliviers, mais aussi les frênes, les jasmins, les forsythias et les troènes... 
n langage des fleurs il symbolise l'amour naissant alors qu'en Angleterre il est plutôt lié au deuil...
Et ne ratez pas le bouquet de chansons: suivre les liens sur la page du 24 avril 2011 : Le lilas poinçonné pour Eulalie.

vendredi 8 mai 2015

Oui mais.. Ouillez le vin, mouillez le lait et oyez les hirondelles

C'est laid de mouiller, et le vin, ouiller ce dernier se fait, par contre, en ce huit mai, ouïr les hirondelles est un plaisir. 

En 2013, elles étaient arrivées le 15 avril déjà, en 2011, le 8 mai, cette année, cela fait quelques jours qu'elles tournent dans la cour .

Alors, en pensant aux amandes je vous propose quelques photos de chatons du début avril...


Chatons - Photo: lfdd


Et un poème de Charles Juliet dans "Moissons"





"être un jour cet amandier
ne plus avoir 
à s'inventer un chemin"

Chatons - Photo: lfdd 

Oui, mais, le huit mai me fait revenir aux dernières discussion ouvertes ici sur les "commémorations", le souvenir que je vous avais lancées. Elles ont rebondi dans la vraie vie autour de la question du "oui, mais", à savoir "Pourquoi fait-on des films sur la passé?" , en l’occurrence des reportages sur les luttes sociales par exemple (le récente programmation de Vidéo les beaux jours avec les films de Ken Loach sur "Les Dockers de Liverpool" ou de Jean-Claude Poirson sur "La Bataille de Florange" produit par "Human Doors Films" avec Lorraine Robinson.
Pourquoi parler des luttes passées et ne pas arriver à construire un futur plus équitable, comment y arriver?
Ou encore, concernant le travail de "Rodéo d'Ame" et de leur reportage "Bulli Tour Europa"* de Claire Audhui et Baptiste Cogitore sur les minorités d’Europe, sur la mémoires des opprimés et les résistances , la question insidieuse posée par un ami : "Pourquoi faire des films sur l'histoire et pas sur la géographie?".


Chatons - Photo: lfdd

A propos d'histoire, je vous invite à aller voir le film sur l'Allemagne qui découvre SON Histoire dans le film "Le Labyrinthe du Silence" un film de Giulio Ricciarelli sur la préparation du procès allemand de l'horreur nazie.



LE LABYRINTHE DU SILENCE - Bande-annonce VO par CoteCine

Et comme il faut bien finir en chanson, je vous l'offre, le "Oui mais, non" de Mylène Farmer

Mylene farmer oui mais ... non

Si vous n'aimez pas les mais, je vous propose un ballade avec Henri sur le Lait ou plutôt les amandes - Mais il n'y en a plus ...




Et pour faire rugir les "ouimais" une petite explication du titre par Gérard Jugnot dans un film avec Emilie Dequesne





Bon huit mai

La Fleur du Dimanche

* Le film Bulli Tour Europa a été projeté au cinéma Star et passe sur la chaîne Alsace 20 ce 9 mai puis à l'Université de Strasbourg le 19 mai à 19h30 et le 28 mai à Bruxelles, le 31 mai à Mulhouse et le 30 janvier 2016 à Colmar (notez-le sur vos agendas.. le programme ici:
http://www.rodeodame.fr/bulli-tour-europa-le-film-de-52-minutes/

dimanche 3 mai 2015

Dessine-moi un soleil, et le ciel bleu

Le soleil ne voulant pas revenir, je vous l'offre en forme de Taraxacum - une des fleurs fétiches de La Fleur du Dimanche - l'avez-vous bien noté en haut à droite de cet écran?

Elle va accompagner les citations tirées du livre "Une Année Dessinée" où de libraires vous donnent envie de sortir pour pousser leur porte et prendre un livre au hasard ou en suivant leurs conseils.


Taraxacum - Photo: lfdd

J'ai trouvé une citation sur une fleur:

"Le papillon, ce billet doux plié en deux qui cherche l'adresse d'une fleur"
Jules Romain, Histoites Naturelles
"Le lecteur et son libraire, ou la foi du papillon?
Librairie Majolire, Bourgoin-Jailleu pour le 24 novembre


Taraxacum et abeille - Photo: lfdd


"Avez-vous des résumés de livres?
Non, j'ai des livres entiers."
Gérad Lambert-Ullmann, Dernier Chapitre, Edition Joca Seria
8 octobre

Pissenlit et abeille - Photo: lfdd


"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux
Jules Renard, Journal, 1902 cité par la Librairie Croisy à Bastogne, la Librairie du Marais à Mayene, la Librairie Voyelles, Les Sables d'Ollones
28 décembre


Pissenlit et abeille - Photo: lfdd

"Un livre n'est pas fait pour être lu, il est fait pour être là"
Jean Cocteau, 
cité par la Librairie Lorguaise Lorgues

En chanson, le Bleu du Ciel de Patachou pour hommage.




Bon Dimanche de lectures

La Fleur du Dimanche

vendredi 1 mai 2015

Premier mai: Et si on lisait... filait, défilait ?

Filer la métaphore ou se défiler en s'oubliant dans un livre?

Tiens, entre deux pages, j'ai trouvé un papier d'Arménie, ou plutôt un papier sur le papier d'Arménie.
Et c'est mon libraire qui m'a offert ce livre d'images où les paroles rencontrent les images par hasard (pas le même Hazard qu'hier) pour la Saint Jordi - vous en souvenez-vous, c'est la fête des libraires, commencée en Espagne où l'on offrait une rose et un livre le jour de la Saint Jordi - Georges (voir mon billet du 27 avril 2013 et le résultat le 4 mai 2013).

Cette année, le livre est une magnifique édition des Cahiers Dessinés pilotée par Frédérik Pajak "Une Année Dessinée" où des citations de libraires ou d'auteurs rencontrent par un hasard fortuit dans leur correspondance de magnifiques dessins de Bosc, Chaval, Gébé, Muzo, Pajak, Steinberg, Topor, Tetsu et bien d'autres.



Voici donc le mot que me renvoie à mon billet de dimanche dernier:

"Allumer une allumette le matin pour faire brûler le papier d'Arménie. C'est la seule odeur qui convient à ma librairie Rue de Verneuil; Henri Vereuil est Arménien."
Vous l'avez deviné, il est offert par le libraire de la rue de Verneuil à Annecy, à la date du 13 juillet.

Et avant de vous offrir le muguet fleuri, je vous cite la pensée à la page du 1er mai:
"Travailler moins pour lire plus"
Alain Serres, Editions rue du Monde - Librairie Entre les lignes, Creil


Muguet du 1er mai fleuri - Photo: lfdd

Et comme le premier mai il y a aussi des chansons, je vous en mets tout plein, rapport au "défilé-pélerinage" de Jean-Claude Meunier (interprété par Gérard Darmon) pour rencontrer Charles Aznavour dans le film "Emmenez-moi" de Gérard Bensimon dont je vous ai parlé dimanche dernier:  



EMMENEZ-MOI - Bande-annonce

Et pour finir, une actualité drôle: "Aujourd'hui les défilés du premier mais seront très courts:
Les organisateurs ayant prévu de défiler en ordre dispersé, la manifestation se terminera dès le début dans la dispersion.


Bon défilé

La Fleur du Dimanche