"Etre chercheur, c'est arriver à trouver l'accident qui va nous faire voir autre chose, ouvrir de nouvelles voies."
Mais nous y reviendrons...
D'abord des photos accidentelles de fleurs:
Rose accident - Photo: lfdd |
L'accident peut être heureux, comme il peut avoir de néfastes conséquences. Mais nous n'allons pas philosopher mais traiter de l'accident avec 5 approches:
1. La poésie avec un clin d'oeil accidentel à Eluard:
"L'unité et la moralité sont des considérations secondaires, appartenant à la philosophie et non à la poésie, à l'exception et non à la règle, à l'accident et non à la substance..."
P. Éluard, Donner à voir,1939
2. L'actualité d'un prix Nobel:
L'actualité nous donne la triste occasion de joindre le fait divers et la recherche:
Le mathématicien américain John Nash, prix Nobel d'économie et qui venait de recevoir le 19 mai à Oslo le prix Abel (équivalent du prix Nobel pour les mathématiques) est mort dans un accident de voiture -le taxi qui le ramenait chez lui.
Son histoire a été contée par Ron Howard (interprété par Russel Crowe)dans le film américain de 2001 A beautiful Mind (Un homme d'exception). Le film montrait sa plongée dans la paranoïa et sa résurrection.
Il avait révolutionné la théorie des jeux en proposant un nouveau type de jeu (à somme non nulle) ou dilemme du prisonnier:
Par exemple quand l'on demande à deux malfrats de dénoncer leur complice en échange d'une peine plus clémente, sans pouvoir communiquer entre eux.
S'ils restent muets tous les deux, les voleurs sont condamnés à cinq ans de prison. Celui qui dénonce l'autre n'aura qu'un an à purger, Mais s'il est dénoncé, il écopera de dix ans....
L'optimum individuel est différent de l'optimum collectif, puisqu'il peut réduire sa détention en dénonçant son complice, choix rationnel, le prisonnier s'expose à la même peine si son complice le dénonce aussi.
Ce travail aboutit au paradoxe de l'action collective où des solutions qui seraient bénéfiques au plus grand nombre ne voient jamais le jour parce que la rationalité individuelle fait barrage.
La frontière entre normalité et folie pour lui étaient très floues puisqu'il a dit, parlant de sa période dépressive:
"Mes idées sur ces êtres surnaturels me sont venues de la même manière que mes idées de mathématique, je les ai donc prises au sérieux."
Bouquet Bleu-Blanc-Vert mais pas rouge - Photo: lfdd |
3. Le fait divers
L'accident c'est aussi, malheureusement les faits divers, où les accidents touchent des inconnus (quelquefois des proches), à côté de nous ou plus loin et dont la presse fait l'écho, ici, un tué sur l'autoroute à cause d'un poids lourd qui lui rentre dedans par l'arrière, là un jeune dont la voiture s'enroule autour d'un arbre, là encore, un conducteur qui a trop bu qui tue un livreur la matin tôt...
Le téléphone, l'alcool, la vitesse, inattention, les tristes ingrédients qui augmentent le pourcentage de tués (+ 4,3% en avril) sur les routes en France...
Un rappel à la vigilance.
Bouquet Bleu-Blanc-Vert mais pas rouge - Photo: lfdd |
4. L'accident heureux qui fait des trous dans le gruyère:
L'accident c'est aussi la surprise et des découvertes drôles comme celle faite - enfin allais-je dire par des chercheurs suisses qui ont percé le mystère des trous dans le fromage (Gruyère et Appenzell, entre autres).
C'est à cause de particules de foin (foin de l'hygiène pourrait-on dire) qu'il y a des trous dans le fromage.
"Pour étudier le développement de l’ouverture (nombre, taille et répartition) au cours de l’affinage d’une durée de 130 jours, les chercheurs-euses d’Agroscope et de l’Empa ont mis au point une nouvelle méthode pour étudier la formation des trous au moyen de la tomographie assistée par ordinateur. Les résultats des séries d’essai se sont révélés étonnants. Même les chercheurs-euses en sont restés stupéfaits! En résumé, selon le dosage des particules de foin, il est possible de quasiment piloter l’ouverture du fromage à sa guise."
Si vous voulez "creuser" les trous dans le gruyère, c'est ici:
http://www.agroscope.admin.ch/aktuell/00198/05299/05494/index.html?lang=fr&msg-id=57378
Bouquet Bleu-Blanc-Vert mais pas rouge - Photo: lfdd |
5. L'accident dans la chanson.
Je me souviens d'avoir parlé de l'accident chanté par Higelin le 19 avril 2015, "Remember". Pour finir en chanson, "by accendent", deux versions de "Who by fire" (est-ce un accident?) de Léonard Cohen, l'un en direct à Londres
Et la deuxième également en direct, mais avec Sony Rollins,
Je ne voudrais pas vous rendre triste et en ce jour de fête des mères, je vous offre donc quelque beaux bouquets pris par accident - si l'on peut dire, puisque j'ai photographié les fleurs au lieu des photographies exposées.
Ils viennent de l'exposition "Sayonara**" de l'association In Extremis et Madeleine Millot-Durrenberger (une mère pour la photographie et les photographes, mais pas que...) au "Coeur m'en dit" rue Sainte Madeleine à Strasbourg (visible aujourd'hui encore avec une visite guidée à 18h30).
Bon Dimanche, Bonne Fête à toutes les mères et à toutes les femmes...
Et attention, pas d'accident !
La Fleur du Dimanche
* Le concert du jeudi 21 mai 2015 de Philippe Manoury et Julia Blondeau avec les Percussions de Strasbourg, l'Ensemble This/Ensemble That (Basel, CH), les étudiants Julian Macedo et Corentin Marillier (classe de percussion d'Eve Payeur, CRR de Rueil Malmaison), avec une introduction par Hervé Levy.
Philippe Manoury: Le Livre des claviers
Julia Blondeau: Théâtre d'Ombres (Création Mondiale)
Philippe Manoury: Métal
** Saronaya signifie "Au revoir" en japonais et permet de voir ou revoir 6 photographes japonais de la collection de Madeleine Millot-Durrenberger: Hiroto Fujimoto - Yuki Onodera - Rasi - Jun Shiraoka - Keichi Tahara - Masao Yamamoto
En voici le texte de présentation :
SAYONARA
« Noir, c'est noir ». Tel était le titre de la deuxième exposition
présentée rue Sainte Madeleine en novembre 1986 dans le
cadre des 15 "Moi" de la photographie de Strasbourg.
À cette époque, il n'y avait aucune structure montrant de la
photographie dans la capitale européenne, et les tirages
sombres de RASI (Laos) et Jun SHIRAOKA (Japon), 2 artistes
vivant alors à Paris, ont été perçus par les photographes
régionaux comme exotiques, voire hermétiques ; par contre,
les amateurs d'art contemporain furent fascinés par ces tirages
magiques.
10 ans passent et, en 1996, c'est l'exposition à Strasbourg du
travail de Keiichi TAHARA qui, à cette occasion propose une de
ses images pour une étiquette pour les bouteilles de vin de la
maison MITTNACHT FRÈRES.
Encore 30 ans de plus et surtout 130 expositions plus tard,
quel plaisir, aujourd'hui, de pouvoir présenter conjointement le
travail de ces précurseurs et de leurs plus jeunes collègues
Yuki ONODERA et Masao YAMAMOTO !
Toujours beaucoup de noirs infiniment denses, habilement
renforcés par des gris intenses et quelques contrepoints
lumineux. Fidélité d'autant plus émouvante que RASI, retourné
au Laos après avoir donné toutes ses images à la Bibliothèque
Nationale de France nous a quittés récemment.
Partager, toujours et encore et boucler la boucle en disant
Sayonara..."
Madeleine Millot Durrenberger
On connais toujours quelqu'un..... J'apprends que la victime dont je parlais de manière anonyme dans mon billet était le directeur de la LISAA ("Frédéric Rouschmeyer, directeur de l’Institut supérieur des arts appliqués de Strasbourg (Lisaa), est décédé suite à un accident de voiture cette semaine. Il était âgé de 42 ans.") - Mes meilleures pensées à ses proches...
RépondreSupprimer