dimanche 29 avril 2018

C'est le printemps, on est pas des Bourges, et on a oublié la Fraîcheur de l'herbe

C'est le Printemps.... de Bourges, le Festival de la Chanson qui ouvre la saison et, pour l'occasion un tiercé que je vous invite à découvrir.
Côté TVA, le tiercé de la semaine, comme les Mousquetaire se retrouve à 4 (avec un adopté !).
Et pour la photo du jour, j'hésite entre la fleur (de sel et de Parme) à points rouges:


Fleur de sel - points rouges - Photo: lfdd


Et la verte euphorbe en boule:


Euphorbe - Photo: lfdd


TVA


Pour les TVA  - Textes à Valeur Ajoutée - je vous offre des "Extraits d'extraits", une sorte de "Moelle" sans en avoir l'air..

Tout d'abord un blague juive (devinette) qui est extraite du livre de Nathalie Heinich "Une Histoire de France":
Quelle est la différence entre un tailleur et un psychanalyste?


Nathalie Heinich - Une Histoire de France

Le deuxième extrait, du livre "Ni partir ni rester" de Julien Fuks  parle du frère adopté:


Ni partir ni rester" de Julien Fuks 


Le troisième, d'Alain Corbin, historien nous parle de souvenirs oubliés dans "La Fraîcheur de l'herbe"....


Alain Corbin - La Fraîcheur de l'herbe



Vous souvenez-vous de ce que vous avez fait, dans l'herbe, il y a très longtemps?
Et vous souvenez-vous de quand vous avez échangé votre regard avec une vache? Et pendant combien de temps?


Et pour finir, le texte de Clément Rosset, dans "L'endroit du Paradis" (où il s'en est allé) à propos du "Réel"


Clément Rosset, L'endroit du Paradis



Musique

Pour la musique, les premières chansons sont de Clara Luciani 
La première - Les fleurs




Les fleurs 
par Clara Luciani
Quand tout fout le camp 
Quand tout est décevant 
Quand rien n'est à sa place 
Pas même moi 

Quand tout me lasse 
Quand tout est dégueulasse   
Quand rien ne vaut la peine 
Pas même moi 

Je pense aux fleurs 
Qui sont parfaites 
Qui n'ont pas d'autre rôle que de l'être 

Je pense aux fleurs 
Et c'est bête 
Mais j'envie leur beauté muette 

Quand les faits divers 
Me donnent des insomnies
Quand rien ne me guéris 
Pas même toi 

Quand je cherche un sens 
À ma longue errance 
Que rien ne me soulage 
Rien ne me séduit 

Je pense aux fleurs 
qui sont parfaites 
Qui n'ont pas d'autre rôle que de l'être 
Je pense aux fleurs 
Et c'est bête 
Mais j'envie leur beauté muette 
Mais j'envie leur beauté muette 

Que mon coeur implose 
Qu'on me morde mes pensées 
M'enivre comme une vague 
Prête à m'avaler 

Quand je suis coincée 
Dans un corps trop étroit 
Que je sens l'univers 
Se refermer sur moi 

Je pense aux fleurs 
qui sont parfaites 
Qui n'ont pas d'autre rôle que de l'être 
Je pense aux fleurs 
Et c'est bête 
Mais j'envie leur beauté muette

Clara Luciani - La grenade



Et Monstre d'amour: 






En deuxième, Malik Djoudi avec Cinema:






Et pour finir,

Albin de la Simone avec Le Grand Amour :





Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 

dimanche 22 avril 2018

Lis là, le lilas, Pessoa et Louka, je ne suis personne

C'est le temps du lilas, là:

Lilas - Photo: lfdd


Et de lire Pessoa là:



Et d'écouter Louka ici:

Je ne suis personne et je ne suis rien..:




Je ne suis personne, je n' suis rien
Donne-moi la main
Je ne connais pas le chemin

Je viens d'un pays, d'un village
Aride et sauvage
J'avais le soleil et mon chien
Maintenant je vis malhabile
Dans ta grande ville
Sans ami, sans frère et sans chien


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

vendredi 20 avril 2018

Plus loin l'Europe: Israël: La danse de la terre vers l'imaginaire.... un beau voyage

L'opéra, la danse font voyager... Mais à Strasbourg, carrefour des routes, avec l'Opéra National du Rhin et la nouvelle directrice Eva Kleinitz, ce n'est pas juste du voyage, c'est de l'ouverture au monde et à la culture de l'autre.
Le Festival Arsmondo cette année, voir mes billets du 23 mars et surtout celui du 28 mars où déjà le Ballet nous proposait une découverte du Japon, mais encore l'année prochaine, avec une manifestation dédiée à l'Argentine, marque la volonté de faire connaître et se rencontrer des cultures autres.
Pour le Ballet de l'Opéra National du Rhin, avec Bruno Bouché, cette soirée "Plus loin l'Europe: Israël" avec l'invitation d'un pays hors d'Europe, pays de rencontre, de confrontation de cultures et d'espoir à construire montre aussi l'engagement fort, le lien d'ouverture et de fraternité qui transparait dans l'engagement de son travail et sa pensée.



The Heart of my Heart - Gil Carlos Harush - Photo: Agathe Poupeney


Il nous offre donc, par la carte blanche qu'il a donnée à deux chorégraphes de ce pays très vivace en création, en culture et tradition, mais aussi en confrontations et métissages, à la fois de l'Europe mais aussi des Etats-Unis - lire à ce sujet le très documenté et très intéressant article de Sonia Schoenjans "La Danse israélienne" publié dans le programme du spectacle - l'occasion de voir le travail du déjà très célèbre Ohad Naharin - directeur de l'historique Batsheva Dance Company - et la création du plus jeune Gil Carlos Harush. 


The Heart of my Heart - Gil Carlos Harush - Photo: Agathe Poupeney


C'est la pièce de ce dernier "The heart of my heart" qui débute la soirée. 
Le décor est d'emblée planté: une balançoire noire occupe la scène. Tout va tourner autour d'elle et les 14 danseurs vont aussi la faire tourner, après une entrée éblouissante du fond de scène où un mur de lumière - une création de Tom Klekstad qui nous transporte dans un univers entre l'onirique, la mémoire (la caverne) et le conte de fée. La musique de Chemi Ben David, au départ pleine de sérénité et de mélancolie mais qui, pour la suite de la pièce amène un rythme plus soutenu et emporte les danseurs dans de beaux mouvements d'ensemble ou des tableaux semblables à des peintures classiques. Les danseuses et les danseurs sont magnifiques, pleins d'énergie et vont nous conter des histoires d'enfance, de mariage, de schémas dans nos têtes et de relations à la fois idéales ou difficile. Nous passons du bonheur et de la sérénité à des moments plus durs et quelquefois carrément angoissants avec un passage dansé hypnotique et épileptique. La question posée par le titre - le coeur de mon coeur - inspiré par une phrase dans un discours de Michelle Obama nous interroge sur ce qui est au fond de nous, de notre coeur, de nos mémoires, de notre vie, et la réponse n'est pas simple.


George & Zalman - Ohad Naharin - Photo: Agathe Poupeney


Pour la deuxième partie du spectacle, Ohad Naharin nous propose deux éclairages sur son langage, d'abord une version féminine, "George & Zalman" où sur la magnifique pièce au piano d'Arvo Part "Für Alina" toute en épure et en suspension, les cinq danseuses Monica Barbotte, Susie Buisson, Misako Kato, Céline Nunigé et Francesca Masutti, tout en noir vont "construire" comme lorsque l'on monte les murs d'une maison, le texte de Charles Bukowski en le liant à leurs mouvements. Cette pièce de quinze minutes nous maintient en lévitation, suspendus aux différents solos et à la répétition "augmentée" de l'ensemble qui commence par "Ignore" et continue non sans humour...



Black Milk - Ohad Naharin - Photo: Agathe Poupeney

Pour la version "masculine", un autre quintette, avec Thomas Hinterberger, Mikkael Kinley Safronoff, Pierre-Emile Lemieux Vienne, Riku Ota et Jean-Philippe Rivière, habillés de pantalons blancs d'inspiration traditionnelle créés par Rakefet Levy vont nous emporter dans une danse tribale pleine d'énergie. Elle illustre totalement la philosophie et les fondements de la danse Gaga, entre la terre et le corps, le plaisir et l'effort. Et l'énergie déployé va au-delà de la scène et irrigue les spectateurs à en constater la durée des applaudissements.


La Fleur du Dimanche

Plus loin l'Europe: Israël


MULHOUSE La Filature
mercredi 14 mars 20h00
jeudi 15 mars 20 h00
vendredi 16 mars 20 h00

STRASBOURG Opéra
jeudi 19 avril 20 h00
vendredi 20 avril 20 h00
samedi 21 avril 20 h00
dimanche 22 avril 15 h00
lundi 23 avril 20 h00

COLMAR Théâtre
samedi 28 avril 20h00
dimanche 29 avril 15h00

samedi 14 avril 2018

Reprendre le (F)-Lambeau...

Non, ce n'est pas dimanche, mais aujourd'hui je partage deux images, une fleur et un TVA avec vous.


Narcisse du samedi - Photo: lfdd

C'est bien sûr plein de sens, à vous de trouver le vôtre...
Pour ma part, une des pistes étant Narcisse qui contemple son visage, mais aussi l'auteur du texte qui suit:




Et qui plus loin dans son livre dit:
"Le dernier mot que j'ai noté ce soir là, dans le noir et de travers, est de Shakespeare: "Rien de ce qui est n'est."
...
Rien de ce qu'on vous dit n'est, quand vous entrez dans le monde où ce qui est ne peut plus vraiment être dit."

Narcisse du dimanche - Photo: lfdd


 Allez, on finit en chanson avec Jacques:

 

Bon Week-End à vous..

La Fleur du Dimanche

P.S. Comme Fantisek Zvardon a publié une photo (la mille et unième alors qu'il avait égalemtn dit qu'il arrêtait, je me permet de mettre mon petit grai de fleur... en ce 14 avril - vu qu'on a survécu au vendredi 13  ;-)
P.P.S. Le texte est de Philippe Lançon, le livre "Le Lambeau"

vendredi 13 avril 2018

Déplacement de Mithkal Alzghair: de la Terre à la terre

Dans le cadre du Festival Extradanse qui court du 5 au 19 avril, Pôle Sud présente avec le Maillon le spectacle Déplacement de Mithkal Alzghair, danseur et chorégraphe né en Syrie qui interroge sa culture et son identité dans le contexte de l'exil.


Déplacement  - Mithkal Alzghair - Photo: Laura Giesdorf

En deux parties, le spectacle commence par un solo, ou plutôt un plateau nu (presque nu puisqu'une  paire de rangers noires est rangées du côté gauche - à Jardin dans le langage théâtral). Un chant de muezzin arrivant des coulisses est suivi de l'arrivée de Mithkal Alzghair qui porte un drap de soie blanc plié qu'il pose à l'opposé des godillots.
La scène et la salle sont éclairées uniformément, le spectateur est impliqué dans l'action. Il est d'ailleurs tout au long de cette partie sollicité par le regard noir et perçant du danseur. Celui-ci immobile va laisser monter le rythme, doucement debout sans bouger puis se mouvoir - ou essayer de se mouvoir, enraciné, et de battre ce rythme en marchant sur place, d'abord sans les bottes puis chaussé de ces rangers qui vont frapper la terre.
Tout au long, un balancement, une alternance entre le mouvement, la danse et l'entrave se superposent, il bouge ou essaie de bouger, danse ou se retrouve immobilisé, bloqué, prisonnier d'on ne sait quoi. A un moment, le danseur enlève sa chemise qu'il pose au sol, la foule, l'écrase dans une violence symbolique. Il va également se retrouver en balance entre des saluts amicaux les bras levés et des gestes désespérés de prisonnier dans une fragile incertitude. Jusqu'à se retrouver écartelé entre la joie et le bonheur des bras largement ouverts et le brutal et définitif geste du crucifié. Et tout cela sans lâcher les spectateurs du regard, prisonniers eux de leur statut et tanguants dans l'incertitude de leur devenir et de celui du danseur qui s'éclipse après avoir chuté à plusieurs reprises.


Déplacement  - Mithkal Alzghair - Photo: Dajana Lothert


Pour la deuxième partie, un trio composé également de Mithkal Alzghair que rejoignent Rami Farah et Shamil Taskin, tous trois chaussés de basquets vont nous emmener sur un rythme et une atmosphère un peu plus "légère" mais pas moins incertaine et ambivalente. Débutant par des rythmes de danses folkloriques frappés du pied et claqués des mains, ils vont pareillement nous promener entre la remémoration de traditions dansées anciennes, le défilé de prisonniers et des scènes ressemblant à des extraits de films comiques. La valse-hésitation serait le mot directeur de ce récit qui nous joue, grâce au drap de soie blanche déployé par les danseurs, le film du corps et de son double qui se cherche et se perd, pour aboutir à des tableaux de danse qui se terminent par des instantanés éphémères de portraits avec mort ou de gisant et qui font ressurgir les tableaux de Goya, Delacroix ou Otto Dix.
Et pour finir, ils errent, exténués, cherchant leur place et devenant leur propre ombre par un effet d'éclairage qui bascule. Dans cette deuxième partie, justement, l'éclairage s'est porté sur le plateau pour cerner au plus près les danseurs et faire plonger notre regard dans le trajet de ce groupe et nous impliquer dans son vécu.

Déplacement  - Mithkal Alzghair- Photo: Dajana Lothert


Le spectacle arrive à nous faire toucher au plus près la perte et l'errance, les tentatives de mémoire et d'enracinement malheureusement vouées au néant dans cette histoire tragique vécue par toute une communauté. Et nous le vivons à fleur de peau, sans artifice, sur ce plateau nu et presque sans musique, qui nous happe et nous immerge dans le mouvement des danseurs tout en oscillation et en infimes et délicates variations.


La Fleur du Dimanche

Déplacement de Mithkal Alzghair
A Pôle Sud - CNDC - Strasbourg le 12, 13 et 14 avril 2018 à 21h00


mercredi 11 avril 2018

Au TNS: Alan... au pays des Merveilles


Comme un air de "déjà vu" (ou entendu).

Quand, au début du spectacle de Mohamed Rouabhi, sur la scène vide, on entend le début du texte de l'histoire d'Alan, qui se lève, comme tous les matins, prend son bus, comme tous les matins et va au bureau, comme tous les matins, une impression étrange de déjà entendu me saisit. Je suis persuadé que j'ai entendu ce texte précédemment et fouille dans ma mémoire. Quand cette même histoire se répète, avec quelques variations, j'en suis persuadé et je trouve le procédé très futé, quand cela continue ainsi plusieurs fois avec des variations, et que le personnage d'Alan, interprété tout en silences parlants et en mouvements adaptés par Hervé Sika, alors que sur le fond de scène se projettent les images d'un dessin animé artisanal simples et superbes de Stéphanie Sergeant, nous sentons que nous allons vers un univers de rêve....


Alan - Mohamed Rouabhi - TNS - Photo: Pascal Gely


Et rond et rond petit Lapereau...

Effectivement, le texte que nous susurre à l'oreille le narrateur - qui n'est autre que l'auteur et metteur en scène Mohamed Rouabhi - de sa voix rassurante ressemble à tous égards à un conte ou une histoire d'Alice de Lewis Caroll.... Il ne suffit que d'un lapin, et Hop! le voilà: c'est "l'étranger", avec un masque de lapin de garenne sur la tête, et avec le magnifique bougé de danseuse de Lauren Pineau-Orcier que l'on devine sous le costume qui fait trois petits tours en trottinette, revient en mini-moto et sème la graine de discorde dans cet univers cahotant mais régulé.

Alan - Mohamed Rouabhi - TNS - Photo: Pascal Gely


Tout tourne mal 

Parce qu'effectivement ce monde régulé, dans des bureaux paysagés, n'est pas fait pour se faire rencontrer les gens, même Alan, qui laisse la porte de son bureau ouverte et Mademoiselle Jones qui distribue des dossiers, mais qui ne manque pas d'atouts (extraordinaire Marie Sergeant). Ces deux individus solitaires, coincés dans leurs manies et leur rythme, ordonné et quotidien, de leur bureau, des transports, anonymes, et même des vacances où chacun tout aussi anonyme s'entasse sur la plage - séquence magnifiquement rendue dans le dessin animé plein de couleurs acides et le regard plein d'humour - mais qu'ils abbhorent et fuient tous les deux aurait pu les réunir. Mais non, et même les immeubles de la ville où chacun n'est qu'une petite lumière aussi inaccessible qu'une étoile dans le ciel, sont un obstacle


Alan - Mohamed Rouabhi - TNS - Photo: Pascal Gely



Mademoiselle Jones et Docteur Pils 

Parce que Mademoiselle Jones fait un effort. Elle pour qui la ville est un carcan et un ennemi, qui a la nostalgie de la campagne, des étoiles et des arbres que la ville et ses immeubles ont mangé, Mademoiselle Jones va quand même essayer de mixer leurs univers et faire un pas vers Alan en lui faisant découvrir la nature en lui donnant un livre sur les arbres. Mais le grain de sable dans la tête d'Alan est trop fort et le manège de l'étranger trop perturbant pour ce solitaire irréductible. Même les prescriptions et les pilules de Miss Pils ne vont pas arranger les affaires puisqu'ellles semblent plutôt l'enfoncer dans l'enfermement. Le monde ne tourne plus rond.


Alan - Mohamed Rouabhi - TNS - Photo: Pascal Gely


Vers (les dix endroits stupéfiants et extraordinaires) le Bonheur et l'Amour

Mais ne désespérez pas, rappelez-vous, ceci est un conte, il ne peut donc que bien se terminer, et ce sera "l’étranger", qui a capacité de transformation (je vous en laisse la surprise), qui sera la clé du bonheur. Comme le dit Mohamed Rouabhi dans le programme du spectacle:
"Il y a un proverbe qui dit : «L’étranger, c’est un ami qu’on n’a pas encore rencontré.» C’est un processus courant : quand une personne nouvelle arrive dans notre vie, le premier réflexe, c’est la peur, ou la méfiance. C’est normal: au fond, nous sommes «sortis de nos grottes» depuis peu, nos réactions sont faites d’instinct, de la peur de l’inconnu. Puis, quand on commence à côtoyer la personne, vient la curiosité, sans plus de peur. Au final, elle peut vraiment faire partie de notre vie, et peut-être même devenir centrale. Ce sont ces étapes que j’ai voulu raconter".


Alan - Mohamed Rouabhi - TNS - Photo: Pascal Gely


La Magie du théâtre et de la scénographie

Effectivement, le théâtre et sa magie sont là pour nous raconter de belles histoires. Mohamed Rouabhi dans son choix de mise en scène, de musique, des lumières imaginées par Laurence Bruley, de la scénographie et des costumes crées par Laurence Bruley et, il faut le rappeler, l'animation et les dessins de Stéphanie Sergeant, nous emmène pendant une bonne heure dans un beau voyage non pas autour du monde, mais dans une belle histoire qui nous réconcilie avec notre prochain et notre voisin, et surtout notre voisine (si on se sent un peu Alan*). Et nous fait rencontrer l'amour du texte et des gens et comme il dit: "Ce n'est pas un message, c'est un mantra"!".


La Fleur du Dimanche

P.S. Concernant le "déjà vu", on ne peut que féliciter Mohamed Rouabhi de nous avoir mis dans cet état. Alors j'ai cru l'avoir entendu à une lecture d'Actuelles au TAPS, il y a un ou deux ans, l'auteur en a confirmé cette impossibilité, le texte ayant été publié en novembre 2017 par Acte-Sud à l'occasion de la création de la pièce "Jamais Seul" - le deuxième texte du livre - en novembre 2017 à la MC93-Bobigny.

* P.P.S. Alan peut s'entendre (en poussant un peu) "Allein" qui signifie "Seul" en Allemand ou Alone en Anglais.....  ;-)


Alan

Du 10 au 21 avril 2018 au TNS Strasbourg

COPRODUCTION

Texte et mise en scène Mohamed Rouabhi
Avec Lauren Pineau-Orcier, Marie Sergeant, Hervé Sika
Et la voix de Mohamed Rouabhi 

Animation et dessins Stéphanie Sergeant
Scénographie et costumes Laurence Bruley
Prothéses et Masques Estelle Chrétien
Création images vidéo Fabien Luszezyszyn


Assistanat à la mise en scène Élodie Chamauret
Création lumière Nathalie Lerat
Vidéos et régie vidéo Ludovic Lang
Régie générale Fouad Meskinia
Peinture du décor Marien de Guétonny
Administratration de production Cécile Espérou-Kenig

Production Compagnie Les acharnés - Mohamed Rouabhi
Coproduction Théâtre National de Strasbourg, Théâtre des îlets - Centre Dramatique National de Montluçon

La coproduction remercie les Tréteaux de France et Canal 93.
La Compagnie les acharnés – Mohamed Rouabhi est subventionnée par la DRAC Île de-France – Ministère de la Culture.
Le texte est publié aux éditions ACTES SUD-PAPIERS (octobre 2017).
Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS.
Peinture du décor Marien de Guétonny.
Création le 6 février 2018 au Théâtre des îlets - Centre dramatique National de Montluçon.

dimanche 1 avril 2018

Au secours, la fleur est revenue...

Au secours, la Fleur du dimanche revient !

Hier, c'était cela:

Au secours, la fleur est revenue - Avant - Photo: lfdd


Et ce matin que vois-je ? Cela:

Au secours, la fleur est revenue - Après - Photo: lfdd

Eh oui ! Vous vous en doutiez un peu, c'était prévu d'avance, la Fleur du Dimanche va à nouveau hanter vos dimanches matins et vous pourrir la vie avec ses photos romantiques et fleuries, ses textes illisibles et ses chansons débiles.

D'ailleurs, celà commence aujourd'hui avec la Très Longue Dictée, le début est là. C'est un extrait du feuilleton de Claro dans Le Monde des Livres du 8 mars consacré au livre "Caractériel" de Denis Tilinac :

Le feuilleton. La croix et l’artichaut
Claro use sa plume sergent-major sur le ­nouveau livre de Denis Tillinac

"De tous les genres ­littéraires imaginables, il en est un qui sidère – on n’est même pas sûr qu’il s’agisse d’un genre littéraire. Difficile d’en définir la forme, d’en fixer les canons. Il remonte à une époque révolue mais séduit encore quelques assis éclairés à la bougie. Peu d’écrivains l’osent, tant il est risqué. Situé à égale distance du suranné et du ridicule, il récompense ceux qui s’y collent par une ankylose stylistique sans doute incurable. Il sait pourtant se dilater telle une vessie dès qu’on l’agite devant un auditoire égrotant, seul capable de discerner, sous l’enduit de l’ennui, le papier peint de la sincérité (pardon).

Ce genre littéraire, pourtant, il faut bien ici le nommer. Appelons-le, faute d’un terme plus technique, la « TLD » – la très longue dictée. Contrairement à la « DO » – la dictée ordinaire –, qui s’épanche laborieusement en salle de classe tel un ru de mots croisés mais ne dure jamais plus d’une vingtaine de lignes, la TLD, elle, n’hésite pas à occuper l’espace entier d’un livre. Hypnotique au point de courir le risque du soporifique, elle sidère par sa foi dans un récit entièrement constitué de carton-pâte, dans le choix de mots bibelots nimbés de poussière, extraits d’un lexique qui a tout d’une vitrine et, comme elle, ne réfléchit que la bouche qui l’embue.

Oyez. Denis Tillinac vient de porter la TLD à son paroxysme. Après lui, gageons-le, plus personne n’osera relever le gant. A peine a-t-on entrouvert Caractériel qu’on entend déjà crisser la plume sur le papier réglé. Il faut dire que Tillinac a l’ouïe fine et la sergent-major affûtée. Bien, prenez une feuille, notez votre nom et votre prénom en haut à gauche, inscrivez le titre au milieu puis écrivez, gaffe aux liaisons, c’est parti : « Le silence grésillait [virgule] modulé plutôt que rompu par les chants des grillons [virgule] le hululement de la chouette [virgule] l'aboiement d'un chien [virgule] le tintement des clochettes [z'] accrochées au cou des vaches [point].»"

Le texte sur la Très Longue Dictée de Tillinac se termine par une dernière citation "«Pour l'heure mes nostalgies sont les seules [seuleu z']oasis dans ce désert de l'amour où mon coeur d'artichaut traîne sa croix.»

Et vous avez accès en l'ensemble de ce texte [magnifique (au deuxième degré)]  ici:
http://www.lemonde.fr/livres/article/2018/03/08/le-feuilleton-la-croix-et-l-artichaut_5267426_3260.html


Allez, je vous offre un artichaut pour votre persévérance. Il est de Catherine Gangloff:

Artichaut - Catherine Gangloff - Photo: lfdd

Et pour compléter, nous corrigons la dictée avec Serge Gainsbourg :
En relisant ta lettre:




Et pour finir en beauté, "Il est revenu le soleil" de François Valéry:




Bon, vous allez me dire
que vous prérérez que ce soit le Petit Prince qui revienne:
Le Petit Prince est revenu:


Le Petit Prince est revenu

O toi, de Saint-Exupéry,
Dans tes royaumes inconnus,
Où que tu sois, je te le dis:
Le Petit Prince est revenu.

Alors je vous réserve une surprise pour très bientôt. Un indice avec la fleur qui se balade et change de chaussures:


Chaussures à fleurs - Photo: lfdd

A Suivre...

Allons bon, je ne vous fais pas languir plus longtemps, ni espérer, ni vous désespérer..... Non, la Fleur du Dimanche ne revient pas - à part Pâques et pour de grandes occasions. Elle ne reprend pas un abonnement hebdomadaire.  
Sa résurection était un poisson d'avril...




Bon dimanche de Pâques

La Fleur du Dimanche