lundi 28 décembre 2015

Votre cadeau de Noël, un film en 3D chez vous..

Noël est passé... Faisons le compte des cadeaux..
Qu'avez-vous eu comme cadeau, vous?

La Fleur du Dimanche, c'est cette belle fleur en super cadeau:


La Fleur de Noël de la Fleur du Dimanche - Photo: lfdd

Pour ceux qui croiraient que c'est un Jeff Koons, il faut préciser que la petite "Rose" est l'oeuvre de Hiroshi Yoshii, créée à l'occasion des 150 ans du Printemps - Grands Magasins du Printemps qui fêtent leur 150 printemps cette année...


Et à vous, je vous offre un "Special Delivery" - un envoi spécial de Noël - le premier film d'animation en 3D - excusez du peu - du studio Aardman (ceux qui ont, entre autres créé "Shaun le Mouton"):





Je vous conseille de le regarder sur votre téléphone et d'expérimenter l'exploration de la cour et des histoires adjacentes. La bande annonce est ici:




Le "Making off" qui montre tout le boulot derrière est visible ici - même si vous ne comprenez pas l'anglais vous allez voir...




Bonne semaine et Bonne fin d'Année.

La Fleur du Dimanche

dimanche 27 décembre 2015

Dissiper l'opacité du monde

Dissiper l'opacité du monde, tout un programme.... 
Un peu comme Goethe qui au lieu de dire "Mehr Licht" commanderait son "Botschanper" à son domestique.... Mais il parait que c'est cette version la bonne (si vous êtes bilingues, vous comprendrez plus facilement...).

Mais rassurez-vous, les jours rallongent et en plus le ciel est bleu et les viornes de Carl sont en pleine floraison, la preuve:


Viorne obier - Photo: lfdd

L'opacité des jours va se dissiper.

A propos de l'opacité dissipée, il se trouve que c'est une chanson de Travis Bürki, mais que je n'ai pas trouvée - j'en ai juste trouvé le texte que voici:

"N’oublie pas que c’est la connaissance qui te sauvera de tout
N’oublie pas que c’est ton silence qui absorbe les vacarmes
C’est ta compréhension simple qui met le mal à genoux
C’est ta respiration qui apaise et ton renoncement qui charme
Quand tu souffres d’un lien avec l’un ou l’autre de ceux que tu aimes
Quand tu sens un gouffre en toi amplifier sa profondeur
souviens-toi que le lien d’amour ne contient aucun problème
C’est seulement la méconnaissance qui s’ajoute à la peur
Tout cela s’agglomère et tend à faire disparaître l’essentiel
Pourtant ton lien, ta place, ton bonheur est intact, tout est là
Mais tu sens bien le froid et l’inquiétude investir ton réel
Tu souffres et te complains ainsi que le perdant de quelque tombola
Loin sont ceux dont tu voudrais la chaleur et la tendresse t’approcher
Envahissants sont certains comme le bruit de la ville qui te submerge
L’envie de voir pour toi aussi un idéal devenir une éclatante réalité
La peur de devoir à jamais admirer le bleu du large sans quitter ta berge
Mais tu te ressaisis tu vois et la tempête n’a pas été vaine
Tu rappelles à ton souvenir l’infini mouvement qui ne se qualifie ni ne se quantifie
Peu à peu la clarté vient dissiper l’opacité, ceux sont les joies qui reviennent
L’harmonie règne en maîtresse en ton cœur dont la plénitude à elle-même se suffit
N’oublie pas que toutes ces choses ne sont rien, elle s’envolent au moindre vent
L’esprit, si fécond, si apte à sublimer, n’en est pas moins dévoreur de vide
Il pense et nourrie mille pensées qui elles mêmes génèrent des flots de tourments
Laisse s’écouler ces fleuves et revient doucement à toi car c’est toi qui décide.
à présent tu sais. Ce n’est pas ni un rêve ni une peur qui va bouleverser ta paix
Tu vois les choses telles qu’elles sont ton amour est pur, la bonté circule en toi
Tu regardes avec un oeil compréhensif autour de toi ce qui se fait
Peut-être vas-tu inciter les autres à faire à leur tour le choix
de vivre sans comprendre autre chose que la seule vérité
celle qui brise tout blocage et fait tomber les plus hauts murs
Le choix qui intègre l’univers entier, l’opacité dissipée
par l’évidente découverte que rien ne dure."

En dédommagement, je vous offre encore une Viorne (Kalinka) et le clip de Ü - Travis Bürki intitulé "Le mont Saint-Michel" - rien à voir avec les fleurs..


Viorne obier - Photo: lfdd

"Elle a fouillé dans mon ordinateur
Elle a fouillé dans mon ordinateur
À défaut d'avoir intercepté mon coeur
Elle a fouillé dans mon ordinateur
Elle a trouvé les emails que j'échange
Elle a trouvé les emails que j'échange
Avec ma petite copine des USA
Elle a trouvé les emails que j'échange
Elle m'a dit tu prends tes clics et tes clacs
Elle m'a dit tu prends tes clics et tes clacs
Mais garde la clef de l'appart au cas où
Elle m'a dit tu prends tes clics et tes clacs
On est allé dîner au restaurant
On est allé dîner au restaurant
Elle va me demander ce que je choisis
au moment où vibre mon Blackberry
Je comprends ton agacement et ta lassitude
on a connu des moments moins absurdes
Alors je vais faire un tour
au sommet du mont Saint-Michel
de là-haut j'aurais peut-être les idées plus claires
et la Manche ravive l'amitié pour l'Angleterre
à défaut de ta bouche j'irai embrasser l'air
qui s'envole et qui fait tout le tour de la terre
garde-la cette fois, c'est la dernière
car demain n'a jamais existé."






Bon, pour ne pas vous déprimer, je vais quand même vous parler de fleurs...


Viorne obier - Photo: lfdd


"La folie des grandeurs
Des filles d'aujourd'hui
C'est un oiseau chanteur
Gardé par des spahis
C'est un tapis de fleurs
Dans le mois de marie
C'est une affaire d'honneur
Sur un dessus de lit
C'est un vieux dictateur
Incendié par la foule
C'est une histoire de coeur
Dans une bouteille saoule
La folie des grandeurs
Des filles d'aujourd'hui
C'est une étoile en pleurs
Filant en plein midi"


Vous avez trouvé, c'est une chanson de Brigitte Fontaine, "Les Filles d'aujourd'hui" que voici




Je ne vais pas vous abandonner en si bon chemin et partager avec vous deux versions d'une de ses premières chansons : "Je suis décadente (la concierge gamberge)" de 1964:








Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, je vous offre m^me sa toute première chanson sortie en disque en 1966: "Dévaste moi"






Pour finir, vous allez me demander quel est le rapport entre Goethe, Ü, Travis Bürki et Brigitte Fontaine....

Je vous renvoie la question et attends votre réponse.

Bon Dimanche 

La Fleur du Dimanche

vendredi 25 décembre 2015

Pour Noël, je vous livre un secret: Offrez le bonheur de lire...

Si vous voulez, en même temps qu'avoir le bonheur d'offrir un cadeau, faire le bonheur de celui qui le reçoit, une seule solution: offrez un livre..

Moi, en restant fidèle à ma fleur fétiche, je vous offre la boule étoilée de Noël:


Boule de Noël : "Je vous aime à tous vents" - Photo: lfdd

Et vous vous enjoint de vous aimez à tout vent..... Akène !

En ce qui concerne le livre et son action bénéfique, si ce n'est thérapeutique, des équipes de scientifiques en Italie et aux Etats-Unis ont constaté, analyse des connexions des neurones dans le cerveau lecteurs cobayes, que la lecture avait un effet "durable" - jusqu'à 5 jours - sur les réseaux neuronaux. 
Je cite le Pr Gregory Berns: " Nous savions que les bonnes histoires pouvaient vous transporter dans la peau de quelqu'un d'autre au sens figuré. Maintenant, il semble que quelque chose se passe aussi en terme biologique" : Lire augmente la "connectivité" des neurones dans le cerveau.
Dans l'article "Ce que lire fait au cerveau" de Florence Noivile, parue dans le Monde des Livres du 18 décembre, elle rapporte que "Les chercheurs et sociologues romains ... ont également constaté le lien entre l'activité de l'encéphale et ses traductions émotives et cognitives - en l’occurrence nos manières d'être et d'(inter)agir en société. Ils semblent montrer , chiffres à l'appui, que le groupe de lecteurs est "plus optimiste, moins agressif et plus prédisposé à la positivité" que son pendant de non-lecteurs... De même, les "émotions positives" seraient "plus fréquentes" chez les lecteurs..."

Voilà.... Vous savez ce qu'il vous reste à faire: Trouver une libraire ouverte! 

Et si vous ne trouvez pas - ou si vous n'aimez vraiment pas lire et qu'on vous a offert un bouquin, il ne vous reste à offrir qu'un "sac de boules".


Sac de Boules de Noël "Vous me f.... les boules avec vos cadeaux" - Photo: lfdd

Et en dernier cadeau dyslexique, une chanson de Akane Milari (et non Akène mon amie) qui chante Kilari (et non Kilira), mais il y a des fleurs ! 



Kilari - Musique en Français de Akane Minami... par moisesjade



Bon Noël et joyeuses Fêtes à tous

La Fleur du Dimanche

jeudi 24 décembre 2015

Pour Bon Noël, les bananiers fleurissent - en avance!

Bon on va arrêter de souhaiter le bananier à tous le monde, surtout que le mimosa est an avance sur la Côte d'Azur assurément. Mais Belles fêtes de Noël à tous, même à ceux qui ne fêtent pas !

Donc, pour commencer, la fleur du jour (qui a connu au moins 18° à Strasbourg - encore 15 au 17 heures!


Fleurs du soir de Noël - Photo: lfdd


Pour continuer et rester un peu dans l'ambiance, une étoile au soleil couchant:


Coucher de soleil de Noël - Photo: lfdd


Et un chemin de lumière vers la crèche:


Chemin de lumière de Noël - Photo: lfdd


Et pour finir en beauté, une chanson de Noël qui vient des Beach Boys,  “Alone on Christmas Day”, chanson de 1979, jamais éditée, ressortie par Phoenix avec Bill Murray. Elle est disponible en ligne dans le disque édité par Sofia Coppola "A Very Murray Christmas" et dont les bénéfices vont à l'UNICEF:



Et pour ceux qui ne supportent pas Noël, une chanson de circonstance pour eux:





Et pour les bilingues, et un clin d'oeil à l'amie Michèle R., un chanteur alsacien Alain Bashung qui chante en allemand "Douce Nuit - Stille Nacht" avec une chorale:





Belle soirée à tous !

La Fleur du Dimanche  

dimanche 20 décembre 2015

Le bilingue rêve éveillé - il est dans le passé et le futur

Les pièces d'un puzzle s'assemblent par un hasard dont nous ne comprenons pas le jeu... Mais à peine avais-je cité Edgard Poe dimanche dernier - "Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis." - que je tombe (littéralement) sur un article dans la revue de la BPI - Centre Pompidou qui fait écho à la réflexion...

Mais auparavant, les étoiles de Noël dans la campagne alsacienne....


Etoiles de Noël - Photo: lfdd

Cet écho s'est encore amplifié dans la pièce de Pirandello, "Les Géants de la Montagne" mise en scène par Stéphane Braunschweig que vous auriez pu voir, ou que vous avez vue au TNS (dernière hier soir) et qui met en scène ce phénomène de rêve éveillé.

Alors moi j'ai rêvé d'un sapin de noël sous le chaud soleil de décembre....


Mon beau sapin sous le soleil de décembre - Photo: lfdd

Mais revenons à notre bilingue et à nos rêves...

L'entretien avec Nurith Aviv, publié dans le N° 18 de la revue de la BPI en ligne/en ligne - avec Claire Bretecher en couverture - à l'occasion de son dernier film "Poétique du Cerveau" est intitulé "Un picotement sur la langue

Elle y explique son travail autour de la langue (qui en Français comme en Hébreux nomme à la fois l'organe et la parole) avec des scientifiques en se basant sur son expérience, sa vie...  
Elle nous dit: "Les chercheurs sont en train de découvrir ce que j’appelle un fonctionnement poétique du cerveau."

Elle parle du passé et du futur:
"J’ai apporté à Yadin Dudai la citation d’un poème en hébreu. Ce passage, qui cite une loi grammaticale du Moyen Âge, dit qu’il n’y a pas de présent, mais un entre-deux, entre avenir et passé. Yadin y voit une illustration de ce qu’il découvre: la mémoire est un processus créatif tourné non pas uniquement vers le passé mais qui peut aussi anticiper, car il relève essentiellement d’une capacité à imaginer, à représenter, sans doute la faculté la plus importante de l’être humain."

Il semble que le présent soit un instant problématique et la lecture difficile, mais faites un peu d'exercice, lisez ce TVA

"Laurent Cohen, neurologue spécialiste de la lecture, fait le lien avec les films précédents en énumérant les nombreuses langues que parlait son grand-père, ce dont il se vantait devant ses copains. Et il dit que le cerveau, préparé génétiquement pour la parole, pour la vision, ne l’est pas pour la lecture. Pourtant, n’importe quel être humain qui apprend à lire, où qu’il se trouve, quelle que soit sa langue, et quel que soit son âge, réorganise la même région de son cerveau. Il s’agit d’un recyclage d’une partie de la zone visuelle, permettant la reconnaissance des visages et des paysages, qui sera désormais affectée à la reconnaissance des formes visuelles des mots
"Une autre propriété que je trouve également extraordinaire est ce que Vittorio Gallese nomme les neurones miroirs. Que l’on soit acteur ou spectateur d’une action, le même circuit s’active. Et pas simplement quand on voit, mais quand on entend les mots décrivant l’action, ou quand on lit ces mots ou même seulement quand on imagine la scène! Yadin Dudai développe une idée analogue à propos de la mémoire. Les circuits utilisés pour se souvenir sont les mêmes que ceux qui vont vers l’avenir, c’est-à-dire ceux de l’imagination!"

A propos du bilinguisme, voici quelques éléments:
"J’explore dans ce film comment s’incarne le langage. Le bilinguisme est très intéressant de ce point de vue. Sharon Peperkamp dit qu’un enfant qui apprend, dès le départ, à faire le tri entre deux langues et qui sait dans quelle langue s’adresser à tel ou tel de ses interlocuteurs, utilise la plasticité du cerveau de façon plus intensive qu’un enfant qui n’acquiert qu’une seule langue. On pense que cet enfant bilingue sait mieux s’adapter à des situations nouvelles. Et François Ansermet, pédopsychiatre et psychanalyste, qui explique la différence entre l’inconscient défini par les neurosciences et l’inconscient psychanalytique, me prépare le terrain pour terminer avec la manifestation la plus visible de cet inconscient qui intéresse la psychanalyse: le rêve."

Je vous invite à regarder - et surtout dresser les oreilles - pour écouter la rencontre avec Jean-Claude Ameisen  qui a suivi la projection du film de Nurith Aviv à Beaubourg le 2 décembre:
https://www.youtube.com/watch?v=blWie2eO08A

Et celle avec François Ansermet ici:

Il y a aussi une autre rencontre lors de laquelle Barbara Cassin dit - en rejoignant Pirandello: "Moins c'est plus"
https://www.youtube.com/watch?v=HKDEpYKNEQQ

Et pour finir comme c'est quand même Noël bientôt, voici quelques chansons de circonstance pour tester et entraîner votre bilinguisme.

Un version très classique de Mon Beau Sapin





Un version moins classique:






Et pour les familiers de la langue du Hans Trapp, un conte de Noël d'un humoriste allemand avec un drôle de nom d'oiseau: Loriot





Et Bonne Fêtes

La Fleur du Dimanche

vendredi 18 décembre 2015

Créer la magie: sur scène au TNS - Les Géants de la montagne de Pirandello/Braunschweig

Je commence à croire que le hasard n'existe pas: Dimanche dernier je vous parlais de "rêver éveillé" et de quoi parle le dernier spectacle du TNS? de rêves, éveillés, prémonitoires, libérateurs ou angoissants et partagés...

Les Géants de la Montagne © CARRECCHIO Elisabeth


La mise en scène "magique" de Stéphane Braunschweig, revenu en ses terres au TNS avec la pièce (inachevée) de Pirandello, "Les Géants de la Montagne" nous enchante. C'est la troisième pièce de l'auteur que l'actuel directeur du Théâtre de la Colline, appelé à diriger l'Odéon met en scène, preuve en est que les questions que posent ces textes, en particulier celui-là, à savoir le lien entre la réalité et la représentation, la place de l'art dans le monde, le nécessaire et la place du superflu, le rien et le tout, le pouvoir et la rêverie, l'engagement et la dictature, la "brutalité du monde moderne" comme le dit Pirandello, le questionne.

Et nous questionne par là même. Mais ne vous inquiétez pas, il ne s'agit pas d'un discours politique, mais d'une fable magique, un mythe en quelque sorte, en tout cas un spectacle entraînant qui use des la magie que les dernières technologies (projection et travail sonore) apportent pour nous offrir un spectacle "augmenté".

Les Géants de la Montagne © CARRECCHIO Elisabeth

Et entre le comique et le tragique, la virtuosité du jeu - une troupe merveilleuse dont il faudrait citer tout le monde, mais au moins Claude Duparfait en Cotrone et Dominique Reymond en Ilse (la comtesse) - et un texte foisonnant et poétique, en mise en scène et une scénographie plaisante vous promettent une soirée ébouriffante.

Encore jusqu'au 19 décembre au TNS

Bon Spectacle

La Fleur du Dimanche





   

dimanche 13 décembre 2015

Réveillez-vous... et rêvez votre futur

En ce troisième dimanche de l'avent et ce deuxième jour-tour d'élection, je vote d'abord pour le TVA:

"Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis." Edgar Allan Poe   

Et je vous offre ma "rose de Noël":


Rose de Noël - Photo: lfdd


Cette rose qui sort de la nuit me semble une belle métaphore d'une agitation soudaine qui semble émerger d'une apathie qui s'est installée dans notre pays, secouée de temps en temps de tremblement et de sursauts. Mais ne lâchons pas la proie pour l'ombre et laissons le jour éclairer doucement une beauté fragile:


Rose de Noël - Photo: lfdd

Je ne voudrais pas être donneur de leçon, mais, souhaiterais quand même vous rendre attentifs au fait que ce qui nous arrive et ce qui nous attend demain, nous y participons et que, quelque soit le domaine (je pense en particulier à la politique et également à l'avenir de la planète) chacun de nous a un rôle à jouer dans ses actions quotidiennes, ses réflexions et ses relations aux autres. 
Et que, dans le domaine en particulier des élections, le poème "Je n'ai rien dit... que le Pasteur Martin Niemoller (1892-1984), a écrit à Dachau qui est réapparu sur le net devrait également vois alerter et vous faire parler:

Je n'ai rien dit...

Quand ils sont venus chercher les communistes, 
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, 
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.

Quand ils sont venus chercher les juifs, 
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.

Quand ils sont venus chercher les catholiques, 
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.

Puis ils sont venus me chercher. 
Et il ne restait personne pour protester..."


Et en complément, juste pour creuser la réflexion menée depuis un mois (déjà) je vous cite une conclusion de Michel Maffesoli vue dans un article dans Libération du 6 décembre 2105:
"C’est en déniant les rêves qu’ils s’inversent en cauchemars." 

Ce billet, intitulé "Du fanatisme athée au fanatisme dévot" et que je vous invite à lire pose la question de la tolérance et des dérives à la limite de l'intolérance. 
Michel Maffesoli nous dit: "Supposée tolérante et non cléricale, la laïcité tend à se transformer en un autre dogmatisme: celui du «politiquement correct» et du rationalisme arrogant." 

Et il constate, entre autre que: "Nombreux sont les observateurs qui, tel Max Weber, ont bien montré que le cycle moderne débute par le fameux «désenchantement du monde». Sécularisation privilégiant un rationalisme unilatéral. Tout est soumis à raison, tout doit donner ses raisons! Ce qui tend à éradiquer, fondamentalement, tous les autres aspects: passion, émotion, affect constituant, aussi, la vie individuelle et collective."

Je vous invite à creuser l'article qui vous reconnectera, en écho à la citation de Poe, et qui se termine donc ainsi:
"En fait, ce n’est plus «d’esprit du temps» qu’il faut parler, mais bien du temps de l’esprit. Celui où le besoin religieux retrouve une indéniable force et vigueur. C’est un tel «sacral», diffus, contaminant la sphère politique, sociale, économique qu’il faut savoir accompagner. Ne l’oublions pas : c’est en déniant les rêves qu’ils s’inversent en cauchemars."

Et j'espère que cela vous amènera à une autre "position", un autre "point de vue" que je vous offre également sur cette "rose de Noël"

Rose de Noël - Photo: lfdd

Et pour continuer de rêver, un poème de Rainer-Maria Rilke:

De ton rêve trop plein

De ton rêve trop plein, 
fleur en dedans nombreuse, 
mouillée comme une pleureuse, 
tu te penches sur le matin.

Tes douces forces qui dorment, 
dans un désir incertain, 
développent ces tendres formes 
entre joues et seins.



Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

dimanche 6 décembre 2015

Bleu, Blanc, Rouge, c'est chou !

Le Bleu-Blanc-Rouge, en ce jour d'élection, est la couleur de prédilection de nombre de ceux qui se présentent. Nous avons même vu à Strasbourg le mariage de la Cité avec l'Eglise sur une affiche Bleu-Blanc-Rouge où la Cathédrale rose-noire est d'une blancheur immaculée...

Et pour la fleur du jour, nous ne pouvions faire l'impasse sur le bouquet de la Regionale 16 - où il ne s'agit pas de voter, mais de découvrir l'art de notre région transnationale. 


Bleu Blanc Rouge, c'est chou - Photo: lfdd


Vous aurez reconnu le mur le l'Aubette conçu par le Hollandais Theo van Doesburg.

En voici une relecture contemporaine:


Bleu Blanc Rouge, s'écharpe - Photo: lfdd


En guise de TVA je vais faire bref, je vous propose un poème de Rilke, extrait de Vergers:

Je te vois, rose, livre entrebâillé,
qui contient tant de pages
de bonheur détaillé
qu'on ne lira jamais. Livre-mage,

qui s'ouvre au vent et qui peut être lu
les yeux fermés...,
dont les papillons sortent confus
d'avoir eu les mêmes idées.


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche 

mercredi 2 décembre 2015

King Size: Un opéra (de sac) de voyage de Marthaler avec un grand lit en porte-feuilles de notes

Dans la pièce  de Christoph Marthaler "King Size", la vieille dame dit à un moment face à son pupitre portable sur lequel elle s'est échinée auparavant: "Ein Notenständer der noch keine Noten gesehen hat" - Un pupitre qui n'a pas encore vu une note de musique.



Cette phrase donne le ton de la pièce, jouée actuellement au TNS à Strasbourg.

C'est une pièce sans paroles, mais en même temps, on se prend à écouter les paroles des chansons dont elle est composée et on se surprend, et on est surpris de l'inquiétante étrangeté de ces textes, quelquefois complètement décalés. Parce que le choix des chansons, à priori totalement hétéroclite arrive à créer une ambiance, une atmosphère de rêve éveillé.
Il semble que les personnages se rêvent les uns les autres, comme dit le metteur en scène. Les personnages passent la nuit ensemble dans cette chambre, mais ne font-il que se côtoyer ou chacun s'invente-t-il l'autre dans son rêve. Le personnage de la vieille dame est exemplaire à cet égard, passant et repassant comme un fantôme.

Marthaler fils de Beckett, de Dada et des Surréalistes.

On en revient à la pièce "En attendant Godot" présentée il y a peu dans la même salle dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent qui disait "Il y a un avant et un après Godot. C'est une sorte de lessivage radical de tout ce qui a été avant. Cette pièce est une provocation. C'est une sorte de provocation destructrice de toute la littérature qui vient avant.
Il est curieux de lire dans le livret-programme de la pièce de Christoph Marthaler l'entendre dire: "L'attente est quelque chose qui m'intéresse", et aussi "Il ne faut plus jouer sur scène, il faut parler", et il continue "mon théâtre est très altmodisch: c'est un mot extraordinaire en allemand qui veut dire "démodé", mais sans connotation négative - hors du temps peut-être. Tout mon théâtre porte la marque de mes origines suisses, mais aussi de mon séjour en Allemagne de l'Est...." ... "En bon Suisse, j'ai besoin de régler les choses. Il faut également mentir: moi, je mens toujours...".
  

Je vous invite donc à aller voir ces mensonges chantés et rêvés, à redécouvrir ces chansons plus ou moins connues - de Schumann à Mahler en passant par Berg, Satie et Wagner, des Jackson Five aux Kinks, de Polnareff aux chansons folkloriques allemandes et au grand Prix Eurovision 1991 de Carola avec "Fångad av en stormvind" dont je vous offre l'original:



Pas d'inquiétude, la version du spectacle "King Size" est bien mieux, vous en avez un extrait au début de la vidéo ci-dessous.

A propos du titre, deux remarques, l'une de Marthaler qui précise que le King Size, cette taille XXL se rapporte bien sûr au lit, mais aussi à la vie rêvée de chacun de ses personnages qui se rêvent dans une "plus belle la vie". 
L'autre concerne la taille du spectacle.
D'une part le décor: géant - au point d'écraser les hommes ridiculisés par la femme parce qu'ils n'arrivent pas à accéder au bar haut perché et qu'ils dépendent dont de la supériorité de la femme - et plein de traquenards et de surprises - une armoire est une porte ouverte vers le dehors.
D'autre part la distribution: le deux chanteurs - Nicola Weisse, Michael von de Heide - et la chanteuse - Tora Augestad - sans oublier la vieille dame - Bendix Dethleffsen - font de ce spectacle un opéra "portatif", donc un spectacle de Marthaler plus facile à tourner (la pièce a déjà été jouée dans plus de soixante lieux, de nombreux festivals et pays), et l'on ne peut que remercier l'initiative de nous offrir, bien sûr pas une "Grande" mise en scène, mais un petit bijou dont il faut découvrir le secret au fond de son sac...  





Au TNS à Strasbourg, jusqu'au 3 décembre

Bon spectacle

La Fleur du Dimanche