dimanche 29 novembre 2015

Bleu, Blanc, Rouge, et des Frites...

Les sujets, se creusent, se répondent , s'amplifient, et font des vagues. 
Hier - ou plutôt le 4 octobre, avec "Tourner la page.." - je vous ai parlé de "disparition", ce qui nous a amené par des chemins variés vers l'amour et le "coup de foudre", une page qui a eu un grand succès..
Le 11 novembre, avec la "Chanson pour la paix" , un cycle en noir et blanc s'est ouvert, suivant les jours de deuil et dimanche dernier, la question du drapeau a été soulevée, sujet qui a pris son envol et s'est amplifiée tout au long de la semaine. J'en parlerai plus loin.
Une autre question, le représentation des "victimes", m'amène à la photo du jour, un lys qui se fane:


Lys fané - Photo: lfdd


Le sujet est intéressant, il s'agit de la représentation des victimes dans l'art et l'actualité, en écho aux événements récents. une interview d'André Gunthert dans Libération du 26 novembre "Les représentations préservent pour l’éternité l’image vivante du défunt" en montre différents aspects, à partir de l'histoire de l'art, par exemple la question du "Tabou" de la repésentation desmorts: 
"Disons plutôt que l’image est un outil pour gérer la mort. Ce qui définit l’espèce humaine est d’avoir créé du symbolique pour dépasser le traumatisme de la disparition. L’image joue un rôle fondamental de substitut du défunt. En 1435, dans le De Pictura, le théoricien Leon Battista Alberti définit la force de la peinture comme un pouvoir de résurrection: «Plutarque rapporte que Cassandre, l’un des généraux d’Alexandre, se mit à trembler de tout son corps en regardant une image dans laquelle il reconnaissait Alexandre qui était déjà mort et voyait en elle la majesté du roi.» L’image est ce qui montre le mort vivant. Nous venons de faire la même chose avec ces galeries de portraits, créées par de nombreux journaux au lendemain des attentats de Paris. La réaction élémentaire pour rendre hommage aux victimes est de les montrer comme des jeunes gens souriants, photographiés dans leur vie quotidienne, en réutilisant des images qui ont d’abord circulé sous la forme d’avis de recherche sur les réseaux sociaux. Ces galeries de portraits proposent une version moderne, instantanée, des monuments aux morts qui rappellent à tous le nom des disparus."
Ceux qui veulent creuser le sujet peuvent aller directement sur le site d'imagesociale.fr où ils trouveront la version longue de l’entretien publié par Libération des propos recueillis par Léa Iribarnegaray.


J'avais aussi gardé pour le 1er novembre une photo que je n'ai pas publiée et qui fut l'occasion parallèle avec une lectrice d'un échange sur les "fleurs de deuil", en l’occurrence un hortensia en fin de floraison que je vous offre également:

Hotensia fané - Photo: lfdd


Concernant la question des couleurs de la France qui est devenue de forte actualité, je vous en avais parlé dimanche dernier et avais annoncé – sans citer mes sources, honte à moi – que le bleu-blanc-rouge sur les réseaux sociaux – facebook entre autres – n’était pas simplement apparu pour des raisons « humanitaires », mais également pour des motivations commerciales – il faut bien payer les infrastructures, le réseau,  le développement...  Ayant fait des recherches complémentaires, j’ai en fait découvert deux piste, l’une étant le site Rue89 et en face, Causeur, qui se moque gentiment de cette première source sans trop étayer sa position.

Je vous en livre quelques extraits tel quels en vous invitant à les lire si vous en avez envie:

Avec Rue89, le sens de ce changement de « profil »
"En outre, alors que la mise en ligne spontanée d’un drapeau de la France peut revêtir une multitude de significations (élan nationaliste, expression de solidarité, symbole de résistance, etc.), l’injonction de Facebook contribue en quelque sorte à fixer cette signification  : il s’agit de «  montrer votre soutien à la France et aux Parisiens  ».
Bien qu’une majorité d’internautes adhère sans doute à cette interprétation, on ne peut ignorer qu’une fraction de la population attribue à ce même symbole une connotation guerrière ou un message politique particulier.
Sans spéculer sur les intentions de Facebook et sur l’utilisation effective de ces données, on peut néanmoins indiquer le potentiel que recèlent les données obtenues via cette fonctionnalité nouvelle.
Tout d’abord, et contrairement à ce qui est rendu possible par l’analyse automatisée d’images, Facebook récolte ici une donnée binaire extrêmement fiable.
21% de mes contacts l’ont fait
Un clic sur le bouton «  Essayer  » se traduit immédiatement par l’apparition d’un 1 dans une colonne quelconque de leur base de données. Etant dénuée de toute ambiguïté, cette information constitue donc un pivot utile pour l’exploration et l’analyse de l’énorme masse d’informations que Facebook recueille chaque jour à notre sujet (conversations, publications, contenus partagés, etc.).
Notons également qu’étant appliquée aux photos de profil – qui sont publiques – la même information peut simultanément être analysée par des tiers, gouvernementaux, commerciaux ou autres.
De plus, il faut tenir compte du fait que nos données ne sont pas seulement traitées à l’échelle individuelle. Certes, chaque utilisateur suit ou non la recommandation de Facebook en son for intérieur, et pour des raisons et des motivations qui lui sont propres. Mais les analyses effectuées ne se restreignent pas à l’individu lui-même  : le plus souvent, c’est en réalité le réseau social des individus qui est analysé.
Ainsi, quel que soit notre choix, Facebook peut calculer très facilement la proportion de contacts ayant souscrit à cette option, et il y a tout autant d’informations – si ce n’est plus – dans cette proportion que dans nos c
Ainsi, quel que soit notre choix, Facebook peut calculer très facilement la proportion de contacts ayant souscrit à cette option, et il y a tout autant d’informations – si ce n’est plus – dans cette proportion que dans nos choix individuels. Par exemple, si j’ai choisi de ne pas souscrire à cette option, 21% de mes contacts l’ont fait. Cela signifie probablement que je ne suis pas farouchement anti-France et encore moins pro-djihad.
Qui vous influence ?
Ce chiffre est une signature de mon milieu socioculturel  ; une proportion de 70% suggèrerait un milieu social plus enclin au sentiment national voire au nationalisme politique, tandis qu’une proportion de 0% pourrait refléter l’appartenance à un milieu radicalisé… Une information finalement précieuse pour les dispositifs de surveillance automatisés récemment mis en place dans le cadre de la loi relative au renseignement.
Enfin, on relèvera que la souscription à cette option s’opère par le biais d’un clic au bas de la photo de profil d’un individu spécifique de notre liste de contacts. Par conséquent, en optant pour cette fonctionnalité, vous permettez à Facebook de savoir qui vous influence.
Avez-vous pris votre décision en constatant le choix de votre oncle, de votre meilleur ami, ou d’une connaissance du sexe opposé dont vous allez fréquemment consulter le profil  ? Qui a le plus d’influence sur le réseau  ?

A n’en pas douter, la décision de certaines personnes pèse plus que d’autres. Certains auront amené 30 personnes à se «  convertir  » au bleu-blanc-rouge, là où d’autres n’en auront amené que une ou deux. Ici encore, l’information recueillie est extrêmement fiable. Dans le futur, verrez-vous plus souvent les publications de la personne la plus apte à «  convertir  » les membres de son cercle social?"

Et pour Causeur:
"...Sur le réseau social, un brave militant d’extrême gauche annonce à ses contacts son intention d’« effacer tous ses amis Facebook qui mettront le drapeau », parce que « désolé, il existe d’autres symboles ». Ah bon, mais d’autre symboles de quoi ? Parce que le symbole le plus universellement connu de la France comme de la plupart des autres pays, jusqu'à preuve du contraire, c’est son drapeau. Oui mais bon, quand même, fait remarquer une féministe intégriste, tout ce bleu-blanc-rouge, ça « donne une allure FN à Facebook ».

Ce que vient faire le Front national dans cette affaire ? Selon un neuroscientifique déniché par Rue89 pour l’occasion, « on ne peut ignorer qu’une fraction de la population attribue à ce même symbole une connotation guerrière ». Diantre ! Et l’omniprésence de photos de profil bleu-blanc-rouge parmi vos contacts virtuels indiquerait que vous êtes « enclin au sentiment national voire au nationalisme politique ». Cyberfacho, va...."

Il est vrai que Rue89 pourrait citer les références au lieu de mélanger les réflexions de chacun dans un seul texte sans en attribuer la responsabilité aux auteurs des propos, en l'occurence de Romain Ligneul, euroscientifique avec les conseils de Clio Coste et Guillaume Dezecache, également docteurs en sciences cognitives. Mais bon,....

Arrivons à la deuxième partie du TVA, en l'occurence, à ce qui devrait nous donner la frite.
Non, je ne vous jouerai pas les "Frites" de Marcel Amont, mais plutôt la chansons qu'il avait commise avant "Bleu, blanc, blond..."



Et pour faire le tour du drapeau, je vous en offre les trois couleurs en commençant par le Bleu des mots de Christophe:




Pour continuer, le Blanc laisse la parole à un rappeur belge MC l'Hexaler qui chante le "Drapeau blanc"

 


Et pour le drapeau rouge, ce sera la version "historique du front populaire;




Si vous voulez les réunir (au moins Rouge et Blanc, allez voir l'extrait en noir et blanc du film éponyme de Miklos Jancso le 14 juillet 2011 et les autres 14 juillet passés en particulier 2012 et 2013.


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

Vous avez raté le départ de St-Art, n'en ratez pas la fin...

St-Art est bien lancé, je vous en avais donné quelques indications - sur la nouvelle orientation photo il y a une semaine et un premier aperçu pour le vernissage.

Il vous reste deux jours pour vous y rendre et constater que la manifestation a pris une nouvelle ampleur de par la volonté des organisateurs - dont la nouvelle direction de Strasbourg Evénement, en particulier le président du Directoire Jean-Eudes Rabut (de GL Events), secondé par Patricia Houg en conseillère culturelle, et Philippe Meder, le nouveau directeur.
Vous verrez déjà que l'espace d'exposition, et les stands, ont pris leurs aises dans le Hall du Wacken.

Vous y retrouverez bien sûr quelques galeries alsaciennes ou strasbourgeoises dont (liste et illustrations en construction):

AIDA (Strasbourg)- B13 
AUDET (Colmar) - D15
La Galerie Brulée (Strasbourg) - A05
Les Editions Rémy Bucciali (Colmar) - B18
BW Collection (Strasbourg) - C36 et D01
Espace R (nouvelle galerie à Strasbourg) - A13
L'Estampe (Strasbourg) - C20
Le Point Fort (Mittelhausbergen) - B11
Galerie Pascale Froessel (Strasbourg) - A11
Galerie Bertrand Gillig (Strasbourg) - B14
Galerie Yves Iffrig (Strasbourg) - B06
Galerie Kahn (ancien de Strasbourg) - B12
Galerie No Smoking (Strasbourg) - D08
Radial Art Contemporain (Strasbourg) - D02/D05
Rendez-Vous (Strasbourg) - B10
Y.I. Art Contemporain (Strasbourg) - D16 - Jacques Bauer et Louis Danicher

Voici quelques images des oeuvres exposées:

BW Collection - Solmaz Cornet

St-Art - BW - Solmaz Cornet

Calderone - une phot (détail) de Malo - Face cachée:

St-Art - Calderone - Malo - Face cachée

Docks Sud avec des photos de Li Wai


St-Art - Docks Sud - Li Wai - Photo: lfdd

Galerie Pascale Froessel avec une variation sur le "Déjeuner sur l'herbe" par Jean Remlinger:

St-Art - Pascale Froessel - Jean Remlinger - Déjeuner sur l'Herbe 

St-Art - Pascale Froessel - Jean Remlinger - Déjeuner sur l'Herbe  
St-Art - Pascale Froessel - Jean Remlinger - Déjeuner sur l'or


Galerie Gillig au premier plan François Génot - prix de la SAAMS - Société des Amis des Arts et Musées de Strasbourg 2015:


St-Art- Galerie Gilllig -  François Génot - Photo:lfdd

Macadam Galerie - Emeric Chantier avec un Colt de mousse et de fleurs:


St- Art - Macadam Galerie - Emeric Chantier - Photo: lfdd


Galerie Oeil du Prince, un dessin sur les cimaises de Thomas Bossard:

St-Art Oeil du Prince -  Thomas Bossard


Galerie Rendez-Vous - Christophe Meyer:


St-Art - Rendez-Vous - Christophe Meyer - Tigre - Photo: lfdd

Galerie Yves Iffrig avec Patrick Bally-Maître-Grand et Lionel Petithory:


St-Art - Yves Iffrig - Patrick Bailly-Maitre-Grand

St- Art - Yves Iffrig - Lionel Petithory


Y.I. Art Contemporain - Louis Danicher - variation sur les saisons:


Louis Danicher - Eté - St-Art - Photo: lfdd

Louis Danicher - Printemps triptyque - St-Art - Photo: lfdd

Louis Danicher - Printemps détail - St-Art - Photo: lfdd

Louis Danicher - Printemps détail - St-Art - Photo: lfdd



Et un aperçu de la plus grande oeuvre de ST-ART mise en place par la galerie Radial, les "jumeaux" Zwilinge de Pius Morger, sculpture sonore et vibrante qui fait la joie des enfants: "Papa tu nous l'achètes pour Noël?"


St-Art - Radial -Pius Morger - Photo: lfdd

Vous avez encore les espaces du CCFA - Centre Culturel Franco-Allemand au fond à droite et de de l'Art au-delà du Regard au fond à gauche, ainsi que celui de la Ville de Strasbourg dont j'ai déjà parlé et de la CTS.
N'étant pas dans le catalogue, mais bien présent sur la Foire, le galeriste Christophe Fleurov est situé en face des restaurants...

Pour compléter, je vous propose encore une "vidéo" d'une photographie lenticulaire de Henri Clément sur l'Automne, "Les Feuilles" qui est une expérience de vision:






Et pour clore, le détail de la photographie sur du grès de la "Synagogue" de Naohiro Ninomiya 

St- Art - Naohiri Ninomiya - la Synagogue (détail) - photo: lfdd


Bonne Visite

La Fleur du Dimanche

J'ai raté la première St-Off, passez-moi le refrain

Pour sa deuxième année, la manifestation d'Art Contemporain St-Off, en parallèle de St-Art s'est donné des moyens: une sélection avec un jury de professionnels, un Hall d'exposition juste à côté de la grande foire d'Art "officielle", et nous leur souhaitons de progresser encore pour le troisième couplet.

L'ambition dont les organisateurs ont fait preuve, espérons qu'elle leur permettra de proposer une sélection encore plus dense et d'un niveau qui leur permettra de se développer.
A priori, des exposants de l'année dernière sont revenus - certains d'ailleurs étant passé du côte du Hall voisin). Les "régionaux" ont répondu présent - 24 sur 45 exposants, dont Barbara Leboeuf, Wondebabette et Jean-marc de Balthasar qui cette année propose ses portraits "Têtes de .." Fleurs, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Thibault Lafleuriel, souffleur de verre revient de sa résidence du Limousin - il est d'ailleurs aussi présent sur le Marché de Noël avec ses boules de Noël dans l'esprit de Meisenthal.

Str-Off - Nicolas Knepper - Photo:lfdd


Parmi les peintres, citons Anne Brenner, née à Strasbourg et installée à Paris qui nous montre des univers où nos sens se perdent dans un mélange d'architecture, de nature et d'imaginaire et Isabelle Braenner (qui habite rue F. Buisson à Lyon !), nous propose des sous-bois colorés invitant à la contemplation.  

Deux autres directions, d'une part le travail avec un regard "engagé" de la plasticienne 1011 sur la représentation et la condition de la femme et dans un autre registre, l'écriture de lumière du belge Chris Vanden Broeke qui "écrit la lumière sur ses photographies dans son studio-jardin.

Pour vous donner un aperçu de la palette de l'exposition, le "teaser" de l'exposition.   



Bonne Visite

La Fleur du Dimanche

jeudi 26 novembre 2015

ST-ART J-1 - Pour les vernis, c'est Monica Bellucci qui vous accueille

Ça y est, c'est le début de ST-ART, en tout cas pour les vernis qui ont une invitation pour l'avant -première.

Bientôt vous en saurez plus sur ce qu'il y a à voir, ce qu'il ne faut pas rater.

En attendant, un focus sur la nouvelle orientation de ST-ART avec la photographie, dont je vous avais fait un premier programme le 12 novembre.
C'est donc Monica Bellucci qui va vous accueillir à ST-ART, en face de la nouvelle entrée!


ST-ART- MEP - Bettina Rheims- Photo: lfdd

 Le premier stand que vous verrez face à l'entrée est celui de la MEP - Maison Européenne de la Photographie, qui a fait les choses en grand. En l'occurence, un One Woman Show de Bettina Rheims en avant-première de l'exposition qui lui sera consacrée à Paris début 2016.
Cette programmation marque l'une des nouvelles orientations de la Foire d'Art Contemporain de Strasbourg, en l'occurence, la Photographie (et un espace vidéo sur le stand de la MEP.
sur le stand même, un clin d'oeil à la Fleur du Dimanche, le portrait par Bettina Rheims, de Karen Elsonue nue ! 


Vous y voyez en reflet les fleurs de Thomas Rusch sur le stand de Bettina Von Arnim, lui aussi consacré à la photographie (dont je vous ai parlé le 12 novembre).


Karen Elsonue nue- Bettina Rheims  - ST-ART - Photo: lfdd


Thomas Rush - Bettina Von Arnim - ST-ART - Photo: lfdd

La photographie est aussi à l'honneur sur le stand de la ville de Strasbourg consacré au Millénaire de la cathédrale avec une carte blanche à donnée à six photographes, dont Mathieu Gafsou, Valérie Graftieaux, et Florian Tiedje proposés par La Chambre et Eric Antoine, Maïmouna Guereesi et Naohiro Ninomiya par Stimultania:

Valérie Graftieaux  - Millénaire - ST-ART

Naohiro Ninomiya  - Millénaire  - ST-ART
  

Un deuxième axe de la nouvelle orientation thématique de ST-ART est le Street Art avec de grand noms, dont le très conne MR Chat, artiste suisse, de son vrai nom Thoma Vuille. Il est sur quelques galeries de la foire, entre autres la Galerie Bertheas Les Tournesols qui accueille Jonone, C215, Mis.Tic, Speedy Graphito et un artiste iranien qui va faire du Street Art d'intérieur en peignant une moquette.


Mr Chat - Bertheas les Tournesols - ST-ART -Photo: lfdd




Street art sur moquette - Bertheas les Tournesols - ST-ART - Photo: lfdd


Street art sur moquette - Bertheas les Tournesols - ST-ART - Photo: lfdd






Pour vous donner envie de venir à ST-ART, voici la Super star que vous pourrez peut-être vous offrir (je vais essayer de vous trouver le prix de l'oeuvre, c'est Jeff Koons (je vous laisse trouver sur le stand....  Bonne visite (bientôt plus d'info...)


Jeff Koons - ST-ART - Photo: lfdd


A bientôt

La Fleur du Dimanche  

mercredi 25 novembre 2015

Forbidden di Sporgersi: la sculpture du théâtre

Pierre Meunier et sa Belle Meunière est un habitué des scènes strasbourgeoises (le TNS et le TJP depuis de nombreuses années - nous en avions parlé en 2012: La Fleur du dimanche mue), mais cela n'empêche qu'il nous surprend quand même à chacun de ses spectacles.
Avec la proposition d'explorer le monde intérieur de Babouillec, en se basant sur "Algorithmes éponimes", le livre cette auteure autiste, notre curiosité était titillée et Pierre Meunier et sa troupe foutraque nous a gaiement introduit dans cet univers en chantier et décalé.


D'abord un monde faussement transparent et rayé qui est aussi un miroir et que Pierre Meunier entouré  de ses trois compères, Satchie Noro, Frédéric Kunze et Jean-François Pauvros essaient de faire tenir debout ou de reconstruire prouve que le monde est mouvant mais encore en chantier.

Forbidden di sporgersi - ©Jean-Pierre Estournet


Trouver sa place, sentir son corps, le relier à la tête, savoir se servir de ses mains ou se battre contre le Molloch de la technique et de l'énergie intérieure ou de l'espace est un long travail de construction qui amène à la parole, au son, un chemin perturbé par de violents parasites.


Forbidden di soprgersi par culturebox


L'univers est hostile, mais il faut se coltiner la matière, mais Pierre Meunier, artisan bricoleur et performeur de matière nous happe dans cet univers à la frange de l'espace dans un voyage intérieur de la tête décollée du corps, pour essayer de recoller les morceaux, faire le lien, faire passer les fluides. 

Forbidden di sporgersi - © Jean-Pierre-Estournet

Entre chaos et instants magiques, le vie essaie de trouver un équilibre, une mélodie de bonheur - il faut saluer la performance à la guitare de Jean-François Pauvros et le ballet aérien de Satchie Nauro qui essaie de redresser ce monde instable et de calmer la nature.   
Pour finir par "RIEZ" et retourner vers le "RIEN" après le grand chambardement.


Forbidden di Sporgersi
du 25 au 27 novembre à 20h20 au TJP Grande Scène

Bon spectacle

La Fleur du Dimanche


dimanche 22 novembre 2015

La fleur, le fusil, le drapeau, et la plume.... et le devoir de comprendre

La semaine qui s'achève a été riche en événements, informations, actions, réactions et commentaires.
Agir, réagir, commenter ou comprendre.... Tout un programme !
Mais au préalable, une fleur, toujours présente ou plutôt renaissante en ces journées d'automne (juste avant l'offensive du "général hiver"):


Fleur renaissante - Photo: lfdd

La fleur vit, en ces jours de fin d'automne et dit son plaisir - et son risque - de vivre. Les bougeons qui ont percé ces jours derniers ont dû sentir un pincement très fort les dernières nuits... Et les feuilles rouge éclatant aussi:


Feuilles rouges - Photo: lfdd

Ce rouge nous renvoie à l'actualité et au TVA qui est fourni aujourd'hui.

Tout d'abord, en regard de l'actualité sanglante, quelques réflexions pour essayer de comprendre et d'agir dans la mesure de nos moyens.
"Comprendre", parce que le mot a fait polémique cette semaine, à différents moments - je vous renvoie à l'écoute de l'émission sur France Inter qui en analyse l'origine d'une de ces politiques ici avec Patrick Cohen et Marine Le Pen (si vous ne voulez pas écouter l'intégralité de l'émission, vous pouvez aller directement à la partie commençant par la question "Votre évolution, notamment sur les libertés individuelles, est-ce que vous maintenez votre opposition à la surveillance d’internet?"

Mais comme le dit Jérôme Ferrari dans un texte paru dans le Monde des Livres du vendredi 20 novembre "Déplorer, maudire, ne pas comprendre" qui commence par "Peut-être sommes-nous entrés en guerre, peut-être sommes-nous entrés en résistance, je ne sais pas." et où il dit "Il est donc nécessaire que l'émotion s'exprime, même maladroitement, mais on ne peut admettre qu'elle le fasse sous la forme coercitive d'une injonction. Car une telle injonction revient à condamner d'avance comme complice ou criminel tout effort d'exercice du jugement. On assiste, comme c'était le cas déjà en janvier, à un renversement aberrant de la maxime spinoziste: il nous serait permis de rire, déplorer et maudire, mais en aucun cas de comprendre. Car "comprendre", bien sûr, c'est "excuser" - et on a honte, dans un pays qui a une si haute opinion de sa stature intellectuelle, de devoir écrire que cette équivalence est d'une insondable stupidité."  

Le Monde, dans ce supplément nous aide à comprendre en partageant des textes qu'ils ont demandés à des écrivains qui réagissent et commentent suite aux derniers événements.
Je vous renvoie aussi au texte de Christine Angot "La Belle Equipe" où elle nous raconte l'histoire suivante:
"En 1822, à Baltimore, on donne au théâtre une représentation d’Othello, la pièce de Shakespeare. On demande à un soldat de se mettre en faction dans la salle, il doit veiller au bon déroulement des choses, comme le ferait un vigile. C’est une histoire vraie. Elle nous a été racontée par Stendhal. Les faits sont réels. Donc, en 1822, la représentation d’Othello commence. Le soldat a un fusil à ses pieds, il surveille la salle. Il est là pour ça, c’est son travail. En même temps, il regarde la pièce. Et, quand Othello, fou de jalousie, se jette sur Desdémone, le soldat prend son fusil et tire. Un Noir se jette sur une jeune femme blanche, le soldat a son fusil, c’est immédiat, il saisit son arme, il tire sur l’acteur de la pièce, l’acteur est touché, c’était un tir à balles réelles. L’acteur ne meurt pas, mais il est blessé.
La même chose a eu lieu chez nous, amplifiée, et préméditée. Au Bataclan, on donnait, vendredi 13 novembre, un concert d’un groupe californien, The Eagles of Death Metal. Ils étaient en train de jouer quand les soldats de Daech ont tiré. Comme si la musique métal risquait de leur transpercer les yeux, et qu’au Bataclan la scène n’était pas musicale et fictive, mais réelle. De la même façon que les dessinateurs de « Charlie » étaient en train de dessiner quand les frères Kouachi ont tiré."

Cet épisode trouve son écho dans les pièces chorégraphiques vues cette semaine à Pôle Sud et dont j'ai parlé vendredi: "Le pouvoir du corps, le corps du pouvoir" mais aussi dans le texte de Richard Ford,toujours dans Le Monde des Livres, en première page dans l'article "Une nouvelle urgence langagière" qui cite Salman Rushdie qui cite Richard Wright: "Jadis, en Amérique, les Noirs et les Blans seseont livrés à une guerre sur la nature de la réalité. leurs représentations étaient incompatibles... il a fallu trouver de nouveaux termes pour rendre compte du monde avant de le changer."  


Pour revenir sur le texte du spectacle "My Majesties", en l’occurrence celle du premier président noir des Etats-Unis, à qui l'on donne le Prix, je vous invite aussi à y réfléchir en vous soumettant un extrait "Nous devons tout d’abord admettre une dure vérité : nous n’allons pas éradiquer les conflits violents de notre vivant." 
Je vous invite à en lire le texte ici, sur le site de Voltaire (dont je ne partage pas forcément les opinions)... et à vous demander comment il justifie la guerre...

Pour ne finir avec tous ces textes, un chiffre: 93% et la réponse après la photo:

Feuille d'érable rouges sur bleu - Photo: lfdd

Cette photo, des feuilles d'érable rouges sur fond bleu renvoient à un objet ici doublement symbolisé, le drapeau, d'une part le drapeau du Canada, cette feuille d'érable rouge, et du côté français, le bleu et le rouge du drapeau (dont le blanc - symbole de la paix est absent), et nous ramène au chiffre et à l'actualité - et à son questionnement: 93% des français interrogés dans un sondage publié aujourd'hui affirment être attachés au drapeau bleu-blanc-rouge.
La société qui commercialise ces drapeaux a d'ailleurs vu ses ventes exploser - arrivant au niveau historique des ventes qu'elle a connue lors de la Mort du Général De Gaule ! 

Nous pouvons également nous interroger sur le "fleurissement" - ou plutôt la "coloration" des photos de profils Facebook avec ces nouveau gadget tricolore dont la finalité économique est, à notre insu d'analyser le degré de relation et de persuasion de chacun de nous vis-à-vis de son réseau d'amis. Sachez cependant que des négociations sont en cours pour protéger votre vie privée (espérons que cela soit suivi de résultats) en interdisant l'exportation vers les Etats-Unis de vos données privées (normalement protégées par la loi "Informatique et Liberté" française) - voir ici: "La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a suivi à la lettre les recommandations de son avocat général dans l'affaire Schrems, et décidé d'invalider le régime du Safe Harbor qui permettait aux entreprises américaines d'importer aux USA des données personnelles de citoyens européens."

Pour finir sur le drapeau français en littérature et en histoire, sur le site de la présidence de la République Française, nous pouvons lire:
"A plusieurs reprises, le drapeau tricolore fut menacé. Le 25 février 1848, lors de la proclamation de la République, les insurgés veulent un drapeau totalement rouge. C'est Lamartine qui, en homme politique harangua la foule et en poète sut trouver les mots pour sauver le drapeau national
"...le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie. [...] Si vous m'enlevez le drapeau tricolore, sachez-le bien, vous enlevez la moitié de la force extérieure de la France, car l'Europe ne connaît que le drapeau de ses défaites et de nos victoires dans le drapeau de la République et de l'Empire. En voyant le drapeau rouge, elle ne croira voir que le drapeau d'un parti ; c'est le drapeau de la France, c'est le drapeau de nos armées victorieuses, c'est le drapeau de nos triomphes qu'il faut relever devant l'Europe. La France et le drapeau tricolore, c'est une même pensée, un même prestige, une même terreur au besoin pour nos ennemis."
Alphonse de Lamartine

Et pour ne pas finir sans chanson, je vous offre le dernier clip de David Bowie (qui fait penser au spectacle de Lisbeth Gruvez cité plus haut:




Et pour ceux qui sont nostalgique (ou ne supportent pas de regarder un clip de plus de 9 minutes, le tube "Heroes" où nous pouvons croire que nous serons des héros, ne serait-ce qu'un seul jour et gagner !




"I, I will be king
And you, you will be queen
Though nothing will drive them away
We can beat them, just for one day
We can be Heroes, just for one day

And you, you can be mean
And I, I'll drink all the time
'Cause we're lovers, and that is a fact
Yes we're lovers, and that is that

Though nothing, will keep us together
We could steal time,
just for one day
We can be Heroes, for ever and ever
What d'you say?

I, I wish you could swim
Like the dolphins, like dolphins can swim
Though nothing,
nothing will keep us together
We can beat them, for ever and ever
Oh we can be Heroes,
just for one day".


Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

vendredi 20 novembre 2015

Le pouvoir du corps, le corps du pouvoir

Le Maillon de Strasbourg et Pôle Sud nous proposent ces derniers jours deux spectacles fortement d'actualité.

D'une part le travail de Lizbeth Gruwez, dont on se rappelle la magnifique chorégraphie co-créée avec Jan Fabre "Quando l'uomo principale è una donna". Depuis, elle a pris son envol et crée sa compagnie Voetvolk avec le musicien et compositeur Maarten Van Cauwenberghe.
C'est sur la création sonore de ce dernier qu'elle danse dans "It's going to get worse and worse and worse, my friend" ses trois solos, autant d'interprétation de discours... Discours s'adressant à la foule, discours politiques ou d'embrigadement...


It's going to get worse and worse and worse, my friend - Lisbeth Gruwertz


Et la force de la chorégraphie, et la performance de l'interprète Lizbeth Gruwez sera de nous montrer à partir de ce matériau sonore inédit comment le corps se positionne dans une relation de pouvoir.
Trois chemins nous font voir trois manières de construire la force du corps et sa prise de pouvoir ou sa soumission au discours.
La première est plutôt le discours menant le corps et le guidant, à partir d'une partition progressive - sonore et chorégraphique - qui amène la parole et les gestes à s’enchaîner et à s'emballer. 
Je vous invite à en voir le premier ici:
http://www.numeridanse.tv/fr/video/735_its-going-to-get-worse-and-worse-and-worse-my-friend

Le deuxième solo met le son, la parole à la merci de la danse et du geste (si ce n'est l'inverse), construisant un sens à partir d'un assemblage de mots qui naissent comme dans un apprentissage du langage.   

Le dernier sera plus totalitaire et cathartique, emportant le corps dans une force que le discours, même brouillé, balaye et fait souffrir comme dans une tempête.


Your Majesties - Alex Deutinger

Le deuxième spectacle, "Your Majesties" est d'un autre ordre par rapport à ce que le discours exprime. La proposition est plus complexe et nécessite une attention - si l'on veut suivre qu'un seul homme (ou qu'une seule femme) ne pourra assurer. 
En l'occurrence, les deux artistes Marta Navridas et Alex Deutinger s'appuient sur une double compétence de traducteurs et d'interprètes, si l'on exclut l'aspect chorégraphique du dispositif qu'ils mettent en oeuvre. 
Il s'agit du discours de réception de Barack Obama recevant le prix Nobel de la Paix en 2009 et qui commence par ces mots:

"Vos Majestés, 
vos Altesses royales, 
Membres distingués du Comité Nobel de Norvège, 
citoyens des États-Unis et citoyens du monde:
Je reçois cet honneur avec une profonde gratitude et une grande humilité. C’est un prix qui fait appel à nos plus hautes aspirations: malgré la cruauté et la dureté de notre monde, nous ne sommes pas de simples prisonniers du destin. Nos actes comptent, et nous pouvons infléchir le cours de l’histoire vers davantage de justice.
Et pourtant, j’aurais tort d’ignorer la controverse considérable que votre décision généreuse a soulevée : d’une part, parce que je suis au début, non à la fin, de mes efforts sur la scène mondiale. En comparaison de certains des géants qui ont reçu ce prix - Schweitzer et King ; Marshall et Mandela - mes réalisations sont faibles. D’autre part, il y a les hommes et les femmes de par le monde qui ont subi la prison et essuyé des coups dans leur quête de justice ; il y a ceux qui œuvrent au sein des organisations humanitaires à apaiser les souffrances, les millions d’inconnus dont les discrets actes de courage et de compassion inspirent jusqu’aux cyniques les plus endurcis. Je ne saurais en vouloir à ceux qui trouvent ces hommes et ces femmes - certains bien connus, d’autres obscurs pour tous, hormis ceux qu’ils aident - bien plus dignes que moi de mériter cet honneur."

Le texte, en Anglais, est traduit en Français en simultané par Célia Colonna et Alex Deutinger va au fur et à mesure prendre de la distance par rapport à lui.
Ce dispositif est très intéressant, du fait de cette distance et de la relation entre les deux langues, également entre le texte et l'attitude du danseur et, si l'on s'en rend compte, de la relation entre Alex Deutinger et sa partenaire qui, dans le public agit et guide, si ce n'est dirige presque comme une marionnette son partenaire. 
Ce dernier est cependant totalement libre de son corps et instaure un dialogue fort avec le public - qu'il va d'ailleurs également perturber et déranger dans son attitude de spectateur, comme nous pouvons être mis mal à l'aise devant la dérision que l'interprète porte à la solennité du discours.

Effectivement, en cette actualité où l'on est confronté à la violence de discours aveugles, ce spectacle amène un humour grinçant et perturbateur - pour information, La troupe n'a pas eu l'autorisation officielle de donner une "représentation" de la pièce aux Etats-Unis pour raison de "texte non artistique".  
Je vous propose ici un extrait de la pièce: 


Your Majesties (trailer) from navaridas&deutinger on Vimeo.


"It's going to get worse and worse and worse, my friend" à Pôle Sud - Strasbourg, les 18, 19 et 20 novembre
"Your Majesties", à Pôle Sud - Strasbourg, les 20, 21 et 22 novembre

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La Fleur du Dimanche