Orchestre Philharmonique de Strasbourg - Stravinski - Photo: lfdd |
Un programme en trois points de vues qui cernent le tournant du 19ème au 20ème siècle et, pour commencer la version orchestrale de l'archi-connu "Lac des Cygnes" de Tchaïkovski, la "suite opus 20a".
Déconnectés de l'image et de la danse, nous nous retrouvons à la réinventer, en même temps que nous nous imaginons les cygnes, petits et grands dans leur environnement, ou le prince et la princesse filer le parfait amour passionné. La Scène I (acte 2, n° 10) nous plonge avec son air lancinant dans la magie du conte et la Valse (acte 1, n°2) nous entraine dans le mouvement, tandis que la Danse des petits cygnes (acte 2, n° 13/5) frétillante à souhait nous fait sourire. Changement d'ambiance avec l'Introduction et la danse de la reine des cygnes (acte 2, n° 13/5) qu'introduisent le dialogue à la harpe (Pierre-Michel Vigneau) et le violon (la super soliste Charlotte Julliard) dans une tristesse infinie. Heureusement la Danse Hongroise (Czardas, acte 3, n° 20), à la fois puissante et légère et la Scène finale (acte 4, n° 29) célèbrent la passion amoureuse.
La direction limpide de Marco Letonja de cette superbe suite et l'interprétation claire et limpide de l'orchestre nous ont fait découvrir les finesses de l'orchestration et le talent des musiciens.
Orchestre Philharmonique deStrasbourg - Prokofiev - Photo: lfdd |
Pour la deuxième pièce, le virtuose Concerto pour piano n° 2 en sol mineur opus 16 de Serge Prokofiev, le prodige Nikolaï Luhgansky nous a transportés de ses doigts qui volent sur le piano. Son toucher à la fois clair et velouté nous a emmenés, secondé par l'orchestre, dans un tourbillon éblouissant. Cette pièce créée par Prokofiev à l'âge de 22 ans (mais remaniée en 1923) est variée et ses quatre mouvements ( I. Andantino- Allegretto - II. Scherzo (Vivace) - III. Intemezzo (Allegro moderato) - IV. Finale (Allegro tempestoso)) installent une atmosphère populaire et dansante tout en gardant une coloration grave et sombre.
Le bis au piano de Nikolaï Luhgansky, après les nombreux rappels -mérités - du public libéra un peu de cette tension grâce à un toucher plus clair et lumineux.
Orchestre Philharmonique deStrasbourg - Moussorgski - Photo: lfdd |
La dernière partie de la soirée fut consacrée à la version orchestrée par Maurice Ravel des Tableaux d'une exposition de Modeste Moussorgski, une série de photographies sonores de paysages ou de scénettes, lièes par une Promenade qui permit à l'orchestre de présenter différentes variations d'un thème par les instruments (trompette, vents, bassons, cordes,...) pour une douzaine de "situations imagées": un gnome qui marche, un château et son troubadour (saxophone), un chariot tiré par des boeufs, des petits poussins, un dialogue entre deux juifs (une trompette bouchée), des commères sur un marché à Limoges, des catacombes et un souterrain, une sorcière.. pour finir par La Grande Porte de Kiev, pièce grandiose pour laquelle est sonnée une énorme cloche (qui a été offerte à l'Orchestre par l'association Euterpe) et qui clôt ce magnifique concert.
Si vous l'avez raté, vous pouvez le voir bientôt (en octobre) sur Arte.
Sinon il vous reste la possibilité si vous êtes étudiants d'aller voir gratuitement l'Orchestre Philhamonique de Strasbourg en concert le 18 septembre à l'Université (Piazzola, Beethoven)
Ou si vous êtes du côté de Hochfelden, Gambsheim ou Orschwiller vous pouvez assister à l'un des concerts décentralisés avec Bartok, Piazzola, Beethoven, le 19, 20 ou 21 septembre.
Sinon, le reste de la saison promet encore de belles heures de musique...
La Fleur du Dimanche
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