jeudi 25 mai 2023

Harmonies Sonores avec l'OPS: Les vibrations de l'orchestre traversent les siècles

 Pour cette dernière soirée de l'OPS - Orchestre Philharmonique de Strasbourg au PMC - Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg avant l'ultime concert de saison (gratuit) au Jardin des Deux Rives pour la Symphonie des Arts, le programme Harmonies Sonores est alléchant.

Cela commence par la création française de la version pour grand effectif de la pièce Eléments, pour grand orchestre de Nina Senk. La version "restreinte", composée en 2013 ayant été jouée par l'Orchestre symphonique de la Radio-Télévision de Slovénie le 9 octobre 2014. Elle s'inscrit dans une commande à cinq compositeurs de différents pays dans le cadre du projet ONE - Orchestra Network Europe et les réunit autour du thème du Mont-Blanc. Cette montagne, la plus haute d'Euripe que nous gravisson (en pensée) au long de cette (courte) pièce de moins de sept minutes. 


OPS - Harmonies Sonores - Aziz Shokhakimov - Photo: Nicolas Rosès


Les sons divers, cordes et cuivres s'assemblent pour monter en puissance. Les percussions se frayent un passage en petits sons mystérieux, chutes de cailloux au autres. Les éléments se calment à nouveau. Un bruissement, quelques respirations de cordes, un roulement de grosse caisse. Une vague tenue par les cordes, reprises par les vents, un dialogue entre les deux familles, d'une part la nature, les métaux, les vents, et d'autre part l'humanité en mouvement permanent, les cordes. Ca tire vers les aigus et le violon solo donne le dernier souffle (magnifique Philippe Lindecker). Comme le dit Nina Senk: " "l'équilibre parfait que tente d'obtenir l'individu au coeur de la nature".


OPS - Harmonies Sonores - Nina Senk - Photo: lfdd



Le programme continue avec le Concerto pour violon et violoncelle en la mineur, opus 102, dit Double Concerto de Johannes Brahms. Celui-ci offrit la composition au célèbre violoniste Joseph Joachim en signe de réconciliation - il s'était brouillé avec lui en prenant parti pour son épouse lors de la séparation du couple. La pièce est très virtuose et après une courte introduction des cordes, Jean-Guihen Queyras au violoncelle solo entame la présentation de la mélodie, la mélodie est reprise par Isabelle Faust sur un Stradivarius de 1704 surnommé "La Belle au Bois dormant" - le violoncelle de Jean-Guihen Queyras est un violoncelle de Goffredo Cappa de 1696. S'ensuit un duo virtuose puis une reprise par l'orchestre. 


OPS - Harmonies Sonores - Isabelle Faust - Jean-Guihen Queyras - Photo: Nicolas Rosès


Très souvent, les deux interprètes vont ainsi alterner leurs duos chantants, soit en décalage, alternant leur mode de jour, soit dans un unisson joyeux. L'Allegro  rapide se terminant par une fin altière, l'Andante qui suit sera plus calme et lent, plus en rondeurs avec des duos doux et tendres puis le Vivace non troppo se fera dansant, alternant des moments plus calmes avec de belles envolées. On sent une belle complicité entre les deux solistes qui ont l'habitude de jouer ensemble mais aussi avec l'Orchestre philharmonique de Strasbourg et le chef Aziz Shokhakimov qui mène la phalange avec énergie et doigté, et enthousiasme comme à son habitude. La prestation a convaincu le public chaleureux qui a droit à un bis des solistes. 


OPS - Harmonies Sonores - Johannes Brahms - Photo: lfdd


Ce sera une Gavotte de Jean-Sébastien Bach où nous pouvons apprécier un tout autre jeu, différencié et complémentaire, des deux instrumentistes mais tout aussi dansant.


OPS - Harmonies Sonores - Jean-Guihen Queyras - Isabelle Faust - Photo: lfdd


Après l'entracte, au tour de la Symphonie no 3 en ut mineur op. 78, dite "Symphonie avec orgue", une des œuvres symphoniques les plus célèbres de Camille Saint-Saëns dédiée à Frantz List. Une oeuvre majestueuse en quatre parties - mais jouée plutôt en deux parties, dans laquelle on entend, outre l'orchestre en grande formation, un piano joué à quatre mains (pour les deux dernières parties) et bien sûr l'orgue (pour la deuxième et la dernière partie). Ces deux instruments n'ont pas de partie solistes à proprement parler, et sont intégrés dans l'ensemble de l'orchestre. L'oeuvre qui démarre doucement avec l'Adagio, tout en gravité, monte en puissance et fait preuve d'une belle nervosité, de mouvements très rapides et hachés, quelques pizzis et une belle emphase. Dans le Poco Adagio, l'orgue amène délicatement sa touche grave. Pour l'Allegro moderato les mouvements se font plus rapides et plus dansants et nerveux, avec des changements de rythme fréquents .

OPS - Harmonies Sonores - Orgue et piano - Photo: Nicolas Rosès


Et pour le dernier mouvement, Presto, Maestoso – Allegro, avec le retour de l'orgue et du piano à quatre mains, ont monte en emphase et en puissance dans de belles envolées lyrique galopantes. Une oeuvre épique et puissante où toutes les familles de l'orchestre trouvent voix au chapitre. Un beau challenge bien assumé par tous les interprètes sous la baguette avisée et précise d'Aziz Shokhakimov. Une très belle soirée.


OPS - Harmonies Sonores - Camille Saint-Saëns - Photo: lfdd


La Fleur du Dimanche

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