samedi 6 mai 2023

Arsmondo Slave avec Lovemusic: Rencontres dans une galaxie sonore à l'est

 Dans le cadre du Festival Arsmondo, le collectif lovemusic explore la galaxie musicale entre les pays slaves et la France, entre les chansons traditionnelles en allant vers l'est et la musique moderne et contemporaine en relation avec ces pays.


lovemusic - Adam Starkie


Pour commencer, un "inédit" d'Anna Sowa, qui le restera peut-être, une pièce composée pour son concours de fin d'étude à l'Académie de Lodz, une variation sur le thème de la mazurka from Tymbark, un  air de son village natal en Pologne, joué au violoncelle par Céline Papion. Alors qu'elle s'intéresse plus particulièrement à la musique qui intègre souvent l'électronique, la pièce, après avoir présenté cet air sombre elle joue sur les variations de hauteur, de pizzicati, de style de jeu, coups d'archets et légers frottements aigus en explorant le souvenir tout en le réactualisant en le fragmentant.


lovemusic - Emilio Gavito


Une série de chansons traditionnelles interprétées avec force et puissance, mais également avec plein de sensibilité et d'émotion par Léa Trommenschlager accompagnée par l'ensemble, à savoir Emiliano Gavito à la flûte, Adam Starkie à la clarinette, Nina Maghsoodloo au piano et Céline Papion au violoncelle ponctue le concert, tout d'abord Ah ljubav, ljubac, (Oh amour, amour), un air bien rythmé de Bosnie qui chante l'amour qui finit pour un nouveau: "Oh amour, amour, c'était toi. (...) Tout cela s'en va pour toujours et loin avec un autre amour".


lovemusic - Céline Papion


Suit Wash me blue (2019) de Jug Markovic, une pièce pour clarinette et violoncelle où des sons ténus se répondent, avec quelques réminiscence d'airs slaves. Jug Markovic est né à Belgrade en 1987 et vit à Stuttgart. Il était présent dans la salle et a pu saluer les interprètes et remercier le public pour l'accueil à sa pièce.

La deuxième chanson populaire - toutes ont été arrangées par Arthur Lavandier - nous vient de Bulgarie, c'est Rumyana sortit chercher de l'eau, toujours une histoire d'amour: "Alors maintenant Rumyana laisse moi t' embrasser. Car un baiser ne s'achète pas avec de l'argent. Un baiser est un baume pour le coeur.  ... "

Retour en France avec Francis Poulenc qui nous emmène directement en Pologne avec trois chansons extraites de ses Chansons Polonaises: D'abord, Le dernier mazour, Ostatni mazur, non pas la dernière valse mais la dernière mazurka pour l'officeir qui raprtà la guerre : "La trompette appelle et sonne, c'est mon dernier mazour." suivi de  l'Adieu /  Pozegnanie toujours une très belle mélodie triste et pour finir, Le Lac / Jezioro ce beau lac sur les rives duquel s'attriste la jeune fille qui a perdu toutes les fleurs du romarin de sa couronne.


lovemusic - Nina Maghsoogloo


Le concert continue avec Sugarcoating #2 de la Croate née Zagreb Sara Glojnaric qui réside aussi à Stuttgart. La pièce, pour clarinette et violoncelle et piano joue sur les effets de "sampling"  reconstitués ou joués en direct à la clarinette. La pièce est énergique et l'on apprécie la talent des musicien, dont Nina Maghsoodloo au piano qui tire des sons incongrus de son instrument.

Nous retrouvons Marusya, le "tube" qui sera repris en bis à la fin du concert et qui ne nous quittera plus après. Une chanson traditionnelle d'Ukraine, très dansante et enlevée où il est question d'une jeune fille qui refuse de donner à boire à un soldat, qui lui, se voit refuser l'anneau qu'il offre à la jeune fille.

Le concert se clôt avec les quatre extraits de Tanzer Lieder, très touchantes chansons, toujours magnifiquement interprétés par Léa Trommenschlager  qui chante, en plus des langues slaves précédemment, en français, allemand et anglais, ces poème de Francisco Tanzer qui ne sont pas des chansons à danser comme les mélodies traditionnelles, mais de petits bijoux de composition et de poésie. La  compositrice Ana Sokolović, serbe, réside depuis 30 ans à Montréal. Sur une étoile "Nous nous sommes rencontrés sur une étoile" donne le titre à ce concert. Suit Stimmen où il est question de voix et de "d'accorder sa vie" - "zustimmen".  Pour Last Song, la dernière chanson, c'est la flûte qui introduit la pièce et les différentes langues se suivent pour, à la fin, se finir dans un soupir:


lovemusic - Léa Trommenschlager

Et tu chantes tes chansons
Chante-les encore et encore
pour ne pas remarquer combien nous sommes différents
Tu es au début 
Je suis à la fin. 

La prestation du collective lovemusic nous réjouit comme à son accoutumée et nous a fait voyager en musique à travers l'Europe et les siècles avec plaisir. On en redemande, ce qu'ils ne se laissent pas prier de faire.


La Fleur du Dimanche 

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