dimanche 9 octobre 2022

La Fleur Mensuelle ? La Musique tue-t-elle? Le souvenir ?

 Après un mois de folie musicale, l'envie de partager quelques réflexions - et quelques fleurs - me fait honorer ce rendez-vous dominical. Des fleur de mai ou plutôt leur souvenir - ou leur devenir - capté en septembre attendaient de se voir offertes dans ce billet:


Fleurs de mai en septembre - souvenirs - Phot: lfdd


Ce billet volontairement court - on me reproche souvent sa longueur, alors, pour vous rendre lectrice et lecteur active-actif, je ne vais que vous poser le "problème":

Il surgit dans les pages du livre de Pascal Quignard "La haine de la Musique" une (somme) réflexion sur la musique et le silence -  un chapitre s'appelle "Il se trouve que les oreilles n'ont pas de paupières" - réflexion qui a soutenu, sous-tendu un concert de Musica (publication à venir).

C'est page 34 que Quignard dit:

"A l'origine de toutes les langues, toutes les langues se sont accrues de sons servant à retrancher - servant à soustraire ce qui vient d'être dit et qu'il est nécessaire de mettre en avant pour le retrancher"

La même réflexion peut être tenue pour la musique: Le silence est ce qui construit la musique...

"C'est ainsi que la Lingua est une Roche Tarpeienne et le flux des mots la masse d'une foule poussant un homme qui tombe ans le vide vertical qui le sépare de la mer. Dans la langue des anciens Grecs; le mot de problèma signifie ce même escarpement s'avançant au-dessus des vagues plus basses, au haut de quoi la ville sacrifie en poussant une victime qui plonge. Il est curieux - il est presque fescennin - que promontoire, langue, problème, mort soient le même.

*

Promontoire, lingua, problème.

Des "sons servant à retrancher" définissent la musique."  


Voilà, à vous de creuser, il n'y a pas de problème, Nessun problema, voici la liste: 

Promontoire, problème, langue (aussi langue de terre...), mer, mort,...


Et c'est étonnant qu'une soixantaine de pages plus loin (page 103), Quignard parle de Rilke et du "souvenir" (c'est lui qui m'a donné envie de partager la citation que je resitue....:

"Rainer Maria Rilke a écrit que les souvenirs ne deviennent réellement des souvenirs que quand ils quittent l'espace de la tête et s'éloignent des images qui les ont métamorphosés comme de l'aspect des mots qui s'attachent à les maintenir à distance. Que le commencement d'un souvenir coïncidait avec l'effort fait pour l'oublier, par l'effort de l'enfouir."


A vos souvenirs !

Vous souvenez-vous des fleurs de mai ?


Fleurs de mai en septembre - souvenirs - Phot: lfdd


Pour finir en musique, et pas si innocemment que cela, voici une chanson des "Problèmes", le groupe du chanteur Antoine qui font leurs "Contre-élucubrations problématiques", déjà en 1966:




Aujourd'hui ce problème est encore d'actualité et cet été, avant la vague venue d'Iran, l'artiste afghane Sarah Nabil dans une exposition qui s'est tenue jusqu'au 28 août 2022 à la Kunsthalle de Manheim et où l'artiste pour protester contre la soumission des femme s'est, lors d'une performance,  coupé les cheveux, en voici deux images:


Sara Nabil - Kusthalle Manheim - Photo: lfdd

Sara Nabil - Kusthalle Manheim - Photo: lfdd


Retrancher pour avancer?


Bon dimanche

La Fleur du Dimanche


 

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