Mary Poppins a sûrement bercé, et émerveillé votre jeunesse. Que ce soit le livre de Pamela L. Travers dans la Bibliothèque Rose (avec le bandeau rouge!) - l'original est sorti en 1934 à Londres) ou le film des Studios Walt Disney, réalisé en 1964 par Robert Stevenson avec la belle Julie Andrew et le dansant et bondissant Dyck van Dike. Alors pourquoi ne pas prendre un bain de jouvence et revoir cette petite merveille à l'occasion du ciné-concert Mary Poppins proposé par l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg sous la direction de Dirk Brossé. C'est l'occasion d'y emmener vos enfants, petits-enfants ou neveux et nièces pour leur faire faire un voyage immersif et enchanteur. L'idée des "ciné-concerts" de l'OPS qui s'est répandue depuis quelques années - rappelez-vous le "Matrix" pour les 10 ans du Zénith ou le "Chaplin" en 2021- ) a cela de bon qu'elle permet de profiter à la fois du film et de l'expérience de l'orchestre "en vrai". Et de sensibiliser ce jeune public à la musique, qu'elle soit classique ou la musique de films. Il faut rappeler que ce travail de sensibilisation auprès du public "jeune" se déroule toute l'année avec des concerts dans le programme comme L'Apprenti Sorcier de Paul Dukas, Casse-Noisette de Tchaïkovski ou "Le Voleur de Mélodie" avec Claire Trouilloud (dont les 3 concerts de mai sont déjà complets).
Marry Poppins - Ciné-Concert - Orchestre Philharmonique de Strasbourg - Dirk Brossé - Photo: lfdd |
Ces expériences sont intéressantes et enrichissantes parce qu'elle permettent, tout en appréciant la musique, de se rendre compte que dans un film par exemple, la musique que l'on entend est jouée, interprétée par de vrais musiciennes et musiciens en chair et en os et qu'elle l'est sur des instruments divers et variés. C'est d'ailleurs un des intérêts de ce genre de spectacle, à savoir essayer, si l'on arrive à détourner le regard de l'écran, de voir au moment où l'on entend un son, de trouver l'interprète ou les interprètes qui participent à la concrétisation de ce(s) sons et de voir à quoi ressemble l'instrument qu'ils utilisent. Cela peut être, dès le début, l'accordéon de Marie-Andrée Jeorger ou, pour le manège, la harpe et le glockenspiel, ou la contrebasse et son rythme dansant, la caisse claire qui marque les pas, les cordes (violon, alto, violoncelle et contrebasses qui nous emportent dans des vagues mélodiques, la flûte ou la clarinette, entre autres pour le chant ou l'orchestre à l'unisson pour faire monter la tension ou l'émotion. Parce que la musique, surtout si elle est interprétée en direct apporte un complément appréciable à l'émotion qui nous submerge dans le recit qui se déroule devant nous sur l'écran.
Marry Poppins - Robert Stevenson |
Et l'histoire est passionnante et en même drôle et instructive. Les multiples péripéties qui surviennent et emportent les deux enfants Banks, Jane et Michael, grâce à cette nouvelle nurse arrivée par les airs, Mary Poppins, et Bert, le poète des rues, nous transportent entre rire et joie, surprise et tristesse, nostalgie et réconfort. Le film, à la fois moralisateur et un brin iconoclaste, presque anarchisant, est une leçon de vie et d'amour filial doublé d'une belle humanité. Et c'est du grand spectacle. Un spectacle total avec les magnifiques scènes de danse - entre autres le ballet des ramoneurs sur les toits de Londres - des scènes d'anthologie - le rangement de la salle de jeu ou les passages traités en dessin animé pleins de poésie et de rêverie, et même de suspense et d'humour. Le film n'a pas volé ses cinq Oscars récoltée en 1965: celui de la meilleure actrice pour Julie Andrews; les meilleurs effets visuels (Peter Ellenshaw, Hamilton Luske, Eustace Lycett) avec toute l'inventivité et la poésie visuelle du film, le meilleur montage , la meilleure musique originale par Richard M. Sherman et Robert B. Sherman et la meilleure chanson originale Chim Chim Cher-ee, chanson qu'il est donné aux enfants et aux grandes personnes de chanter en choeur à la fin du film ave l'orchestre sous la direction du chef de chœur de l’OPS, Jean-Philippe Billman ainsi que Un morceau de sucre et Supercalifragilisticexpialidocious.
Parry Poppins - Robert Stevenson |
Pour ne pas fourcher dans la chanson il y avait quelques répétitions préalables. Parce que tout cela est de haute volée, les chansons et la musique. C'est qu'a fait remarquer le chef Dirk Brossé, en pointant le fait que l'orchestre avait la difficile tâche de rester "calé" sur le déroulé du film puisque les paroles sont enregistrées et ce sont ces paroles qui donnent le tempo! Il n'est pas question d'en dévier. Dirk Brossé lui-même, coiffé de son casque et aidé d'un écran de contrôle pour la projection et le déroulé de la bande son du film est en quelque sorte un "spécialiste" de l'exercice. Musicien et compositeur de musique classique et variée ainsi que de comédies musicales et de musiques de films (il a été eu un Emmy Award), il a enregistré plus de 100 disques et a créé en 2001 le Festival de Musique de Films à Gand et a mené la tournée "Star Wars en concert" à partir de 2009. Et nous avons pu apprécier pour ce concert sa précision et son engagement qui a porté le film au-delà de l'écran. Une superbe expérience.
La Fleur du Dimanche
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