mercredi 22 mars 2023

The Passion of Andrea 2 - Simone Mousset à Pôle Sud: Le plaisir du jeu est contagieux.

 Quand nous entrons dans la salle de spectacle de Pôle Sud et que nous apercevons sur le plateau des gros sacs multicolores, genre punching balls, accrochés en l'air ou posés sur le plateau, avec les trois interprètes qui tournent autour dans une démarche entravée, empêchée voire handicapée, nous nous attendons à une pièce sur l'obstacle, la perte de repères, l'incertitude. Mais la surprise sera de nous mener ailleurs tout en cultivant cette idée de non fini, de recommencement et de variation perpétuelle, d'amélioration, de progrès. Et cela dans une démarche totalement inclusive où le spectateur, devenant acteur, protagoniste et décideur (à priori, même si c'est illusoire) de la suite, sera partie prenante du spectacle et donc forcément satisfait de ce qu'il voit.


The Passion of Andrea 2 - Simone Mousset - Photo: Lydia Sonderreger


Mais tout d'abord nous suivons ces trois énergumènes titubant et tremblant, vêtus de shorts, coiffés d'une tignasse hirsute, et affublés d'une moustache, faisant des mimiques expressives et forcées mais efficcaces, explorer cet univers et se découvrant également les uns les autres. Un grondement soutenu de drone dans les basses occupe l'espace sonore et les trois danseurs psalmodient de temps en temps en choeur.

Vient le temps des présentations les uns aux autres, et auprès du public - ils s'appellent tous Andrea -  présentation réitérée en de multiples variations qui en deviennent comiques. Puis l'annonce de la re-présentation - ou recréation mise au goût du jour d'une pièce chorégraphique qui se nomme The Passion of Andrea - donc la version 1 puisque nous assistons à la version 2.


The Passion of Andrea 2 - Simone Mousset - Photo: Sven Becker


Non sans avoir au préalable informé - et impliqué le public pour une mission de protection de ces trois Andréa en scindant le public en trois groupes. Le troisième groupe ne consistant, de manière totalement illogique qu'en deux spectateur(trices)s. Ces groupes sont chargés de protéger leurs "André" d'une mort potentielle en les criant leur nom. Chaque danseur voit croître en lui une envie de meurtre au fur et à mesure de l'avancée de la pièce. Tout cela nous donne droit à de magnifiques mouvements dansés, qui se terminent par des trios flamboyants. Et, comme tout ne se passe pas comme prévu, nous avont donc droit et de multiples variations plus ou moins complètes de cette chorégraphie. Et également de magnifiques chutes toutes en virevoltes et en rebondissements lors de la mise à mort de chaque Andréa, surtout A de la Fe qui non seulement tombe magnifiquement mais qui y prend un goût certain. 


The Passion of Andrea 2 - Simone Mousset - Photo: Sven Becker


Le public est ravi et participe pleinement à faire monter l'ambiance et l'empathie. Ce jeu d'apprentis assassins se transforme en jeu de petites tapes où la distance avec l'autre est brouillée - celui qui frappe souffre lui-même du choc - et où des discussions surréalistes, déclinaisons de scènes de clowns de cirque se déroulent en boucle sans fin. En parallèle, et intercalée, les psalmodies du début se font de plus en plus présentes, deviennent de vrais tours de chant, des airs baroques à trois voix - des voix magnifiques que l'on n'attendait pas de la part de ces danseurs. Après un épisode de "sacs tueurs" et d'un inconnu venu d'un autre monde qui tente de remplacer bain mal les Andréa du début, ceux-ci ressucitent et dans un élan final nous gratifient d'un dernier air émouvant. 


La Fleur du Dimanche


The Passion of Andrea 2 


Conception & direction artistique : Simone Mousset
Interprètes : Lewys Holt, A de la Fe, Bryn Thomas, avec Alberto Ruiz Soler
Distribution originale : Luke Divall, Lewys Holt, Mathis Kleinschnittger, avec Alberto Ruiz Soler
Interprètes impliqué·e·s dans la création : Amelia Emma Forrest, Nangaline Gomis, Raisa Kröger, Michele Meloni, Andrea Rama, Raoul Riva, Elisabeth Schilling, Davide Sportelli
Son : Alberto Ruiz Soler
Scénographie & costumes : Lydia Sonderegger
Lumière : Alberto Ruiz Soler, Seth Rook Williams
Dramaturgie : Thomas Schaupp, Nikki Tomlinson
Regards extérieurs : Francesco Mormino (théâtre), Barbara Pierlot (chant)
Régie du plateau : Bryony Byrne
Direction de production : Vasanthi Argouin
Gestion de la compagnie : Cathy Modert
Attachée de presse : Murielle Richard
Communication : Lisa Tsumakova
Développement (France) : Les Indépendances
Remerciements : Koen Augustijnen, Amy Bell, Renelde Pierlot

Production : Simone Mousset Projects
Coproductions : KLAP Maison pour la danse (FR), Les Théâtres de la Ville de Luxembourg (LU), CAPE – Centre des Arts Pluriels Ettelbruck (LU), Escher Theater (pour Avignon – LU)
Avec le soutien de : Partenaires financiers : TROIS C-L – Centre de Création Chorégraphique Luxembourgeois (LU), Choreodrome – The Place (GB), Fondation Indépendance – Banque Internationale (LU), Fondation ETE (LU), Monodrama Festival (LU). Avec le soutien de Kultur | lx – Arts Council Luxembourg (LU)
Résidences à : Maison du Portugal – André de Gouveia (FR), Dance City (GB).
Simone Mousset Projects est conventionnée avec le ministère de la Culture du Grand-Duché de Luxembourg et est artiste associée à The Place et au Escher Theater. Elle est accompagnée par la Fondation Cléo Thiberge Edrom.

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