Le concert Horizons Nouveaux de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg est dédié au violon, avec deux oeuvres de Mozart et le triple concerto de Beethoven et, à tout seigneur, tout honneur, Renaud Capuçon est à la fois violoniste et chef d'orchestre.
Pour débuter la soirée, avec le Rondo en Do majeur pour violon et orchestre K.373 (1781) de Mozart, il va être dans ses deux rôles, dirigeant la formation réduite aux cordes à laquelle se rajoutent deux hautbois et deux cors et il endosse les parties solos sur son violon historique Guarneri qui avait appartenu à Issac Stern. Le mouvement, court, Allegro grazioso est alerte et divertissant. La touche du maître est fine et précise, les hautbois amènent une certaine fraîcheur et le dialogue entre les cordes et le violon sont dynamiques.
Suit une oeuvre plus ancienne de Mozart, de 1779, la Symphonie concertante pour violon et alto K. 364/320d, qui va voir se répondre les deux solistes, Renaud Capuçon et Paul Zientara, jeune Révélation Classique de l'Adami en 2021 (il n'a que 23 ans) dans cette même formation avec cordes. Les cordes introduisent l'Adagio un peu magistralement, en tout cas sérieusement, les hautbois et puis les cors arrivent et ce n'est qu'au bout de cette longue exposition qu'e vient le violon mélancolique, rejoint par l'alto qui vont se répondre allègrement, soutenus par l'orchestre. Pour le deuxième mouvement, Andante, la mélodie se fait presque tragique, en tout cas mélancolique et les deux solistes jouent tout en délicatesse et en suspension, reprenant l'un et l'autre une mélodie chantante dans un très beau dialogue. L'orchestre les soutenant également tout en douceur pour finir dans un souffle. Le troisème mouvement, Finale, beaucoup plus nerveux voit les hautbois saisir un air et les cors le souligner pendant que les cordes partent dans une belle fraîcheur, fraîcheur qui est reprise par les solistes avec des gestes vifs et nerveux sur une mélodie joyeuses et sautillante.
Après l'entracte, changement de décor, la formation s'étoffe et flûte, clarinettes, trompettes et timbales se rajoutent à l'orchestre tandis qu'un piano et un violoncelle rejoignent le violon solo pour le Triple concerto en do Majeur (1803-1804) de Beethoven. Renaud Capuçon passe du violon à la direction seule et invite trois jeunes interprètes: Raphaëlle Moreau au violon, Stéphanie Huang au violoncelle et Nathalia Milstein au piano pour cette superbe oeuvre qui date du début de la célébrité du Maître Ludwig. L'Allegro commence par une longue exposition sur un ton assez grave et laisse les trois solistes prendre possession du thème, d'abord le violoncelle, dont Stéphanie Huang tire de belles sonorités. C'est d'ailleurs souvent le violoncelle qui va introduire les mélodies, reprises ensuite par le violon, avec Raphaëlle Moreau, qui, quelquefois se tend comme un arc, puis Nathalia Milstein dont les doigts courent sur les piano avec une formidable dextérité. La musique coulant de l'une à l'autre dans une très belle harmonie. Pour le deuxième mouvement, le Largo, c'est encore le violoncelle qui entame une chanson nostalgique sur ce mouvement plus lent où le rejoint le violon,.
Et pour finir, dans le Rondo à la Polacca, les deux solistes entament une danse endiablée reprise par le piano puis, puissamment par l'orchestre dans une variation dansante qui passe entre les trois solistes puis l'orchestre dans un tournoiement virtuose et entraînant. Un dernier instant de répit pour repartir de plus belle pour une dernière montée en apothéose et les coups finaux.
Une soirée magifique que le public ravi a copieusement applaudi et l'orchestre avec son chef, bissé.
Horizons Nouveaux - OPS - Renaud Capuçon - Photo: lfdd |
Horizons Nouveaux - OPS - Renaud Capuçon - Photo: lfdd |
La Fleur du Dimanche
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