mardi 31 mars 2020

Court-19 : Episode 13 - Des nouvelles d'Allemagne: Porter un nom avec courage - Ne m'oubliez pas.

En ces temps de chamboulement, une photo de fleurs, une vidéo, un TVA et des chansons...
La photo du jour, le myosotis, aussi appelé "oreilles de souris", qui est d'ailleurs la traduction de son nom grec (mys, myós, « rat, souris » et οὖς, ωτός / oûs, ōtós, « oreille », en référence aux feuilles arrondies et velues):


Myosotis - Vergissmeinnicht - Photo: lfdd

En allemand elle est aussi appelée Vergissmeinnicht, car selon une légende, un chevalier et sa dame se promenaient le long d'une rivière. Quand il se pencha pour lui cueillir une fleur, il perdit l'équilibre et tomba à l'eau. Il allait se noyer et lança la fleur vers sa dame en criant "Vergiss mein nicht" (Ne m'oubliez pas).

Pour le TVA, l'histoire est celle de Ferdinand von Schirach, né en 1964. Son grand-père, Baldur était le chef des "Jeunesses hitlériennes" à Vienne et responsable de la déportation de 185.000 juifs des environs de Vienne - C'est aussi à lui, entre autres, que l'on attribue (à tort la citation "Quand j'entends le mot «culture», je sors mon revolver". Ferdinand von Schirach, d'abord juriste (même s'il entreprend ces études tardivement - ile devient avocat en droit criminel en 1994), écrit mais ne publie son premier recueil de nouvelles "Crimes" qu'en 2009. Il le signe de son nom, alors que son cousin Benedict von Schirach choisit un pseudonyme de Wells poue ses livres. Il l'explique ainsi dans l'article de Nicolas Weil "L'éclat du droit" de Nicolas Well dans le Mode des Livres du 6 mars 2020:
"Je ne suis pas coupable des crimes commis par mon grand-père, mais je porte une responsabilité associée à ce nom, qui consiste à faire en sorte que ces crimes ne se reproduisent plus. Prendre cette responsabilité représente une grande partie de ma vie. Tout ce que j'écris en participe un peu.
Il ajoute aussi:
"Je veux monter que nous passons notre vie à pardonner à tous, à notre partenaire, à nos enfants... mais pas à nous-mêmes. Nous nous jugeons impardonnables."
A propose de la justice, il dit:
"Au Moyen-Age régnait en Europe la "pénalité automatique", qui jugeait le fait et non le pourquoi du crime. On tranchait la main d'un voleur de pommes sans se préoccuper de ses motivations. Depuis les Lumières, la perspective a changé. La sanction correspond au degré de culpabilité de l'accusé et non au fait lui-même, et 'est ce qu'on évalue dans un procès aujourd'hui. Qu'un meurtrie tue avec un revolver ou un couteau n'a plus pour moi aucun intérêt."
Ce juriste précis et tranchant n'écrit que des nouvelles:
"Dans un procès pénal, on passe un homme en revue en cinq, six, ou même huit jours, depuis son enfance jusqu'au meurtre de sa femme. La nouvelle force aussi à la limpidité et la sobriété. Jamais je n'écrirai un roman de 800 pages. Au contraire, mon ambition est de parvenir à une forme encore plus brève."
Il avoue d'ailleurs sur son écriture:
"J'écris très lentement. Une page par jour est beaucoup pour moi, et je réécris chaque passage une vingtaine de fois."
Et conclut:
"Dans chacun de mes livres, je ne puis trouver que deux ou trois phrases qui me donnent entière satisfaction."
Pour vous laisser juge, voici un "extrait" de son dernier livre "Sanction":





La vidéo du jour, ce seront ces cygnes qui nous font penser à un roi allemand:





Pour les chansons, tout d'abord, je vous demanderai de ne pas oublier une grande chanteuse française qui est devenue célèbre en Allemagne, la demoiselle Mireille, d'Avignon et qui ici chante en Allemand "Un dimanche à Avignon - Vergissmeinnicht":





Et du côté Autrichien, les Myosotis existent aussi, grâce à Solarkreis:




Et puis Johnny qui chante "Ne m'oublie pas":



Et puis se souvenir de Christophe, qui chante les "Mots Bleus", bleus comme les myosotis:





Portez-vous bien

La Fleur du Dimanche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire