Dans le cadre de "Jeunes talents, jeunes interprètes", l'ensemble de musique contemporaine de l'Académie supérieure de musique de Strasbourg - HEAR sous la direction musicale de Jean-Philippe Wurtz propose à l'auditorium de France3 Alsace un programme en clin d'oeil à Zappa.
"Jeunes talents, jeunes interprètes"
Tout d'abord, du musicien qui a initié la motivation de Franck Zappa à faire de la musique, Edgar Varèse, la pièce Déserts qu'il a composée pendant quatre ans, de 1950 à 1954 et dont la première représentation le 2 décembre 1954 à Paris - et en direct à la radio en stéréo a succité un scadale équivalent au Sacre du Printemps d'Igor Stravinski. Même si la pièce est innovante - surtout pour l'époque, une alternance entre l'orchestre et la musique entregistrée (son et éléctronique) elle est aujourd'hui entrée dans le répertoire et nous y reconnaissaons bien la touche Varère. Les vents un piano et des percussions alternennt avec la bande pour une composition "post-industrielle" de ville et d'espace déserts.
Musica 2018 - Jeunes Talents - Jean-Philippe Wurtz - Académie supérieure de Musique de Strasbourg -HEAR - Photo: lfdd |
Suit une composition de Franck Zappa himself Dupree's Paradise (1950-1954 révisée en 1960-61). La pièce décrivant une ambiance da bar au petit matin fait plutôt penser à une campagne fleurie et à des images sympathiques de dessins animés avec animaux de Walt Disney sur des airs enjoués et fleuris.
Musica 2018 - Jeunes Talents - Jean-Philippe Wurtz - Académie supérieure de Musique de Strasbourg -HEAR - Photo: lfdd |
En terme de dessin animé, de cartoon, c'est le déclic qui a conduit John Adams a trouver la clé pour écrire sa Chamber Symphony en regard de Symphonie de Chambre d'Arnold Schoenberg: "La tradition de la bande musicale des dessins animés américains m'a suggéré par ailleurs un modèle de musique à la fois flamboyante, virtuose et polyphonique". Et le résultat en est effectivement un feu d'artifice et un réel plaisr que l'orchestre des jeunes dirigés par Jean-Philippe Wurtz avec de très belles performance des jeunes musiciens dont Na Rae Kim au synthétiseur, Salomé Rauel au violon, les percusions de Tim Hanquet, les vents, avec Agathe Goichot à la flute, Kaveh Vaziri au hautbois, Léa Castello aux clarinettes, Daisy Dugardin à la clarientte et la clarinette basse, Jules Postel au basson, Gerald Porretti au Basson et Contrebasson, Ali Gonzalez au cor, Dimitri Debroutelle au Trombone, Nathan Adenot à l'alto, Solène Queyras au violoncelle et Victor Robin à la contrebasse, et Guido Pedicone à l'informatique musicale assisté de Roman Carvajal...
Un très belle matinée avec de très belles oeuvres.
"Comme à la Radio..." Hörspiel...
"Vais-je encore prendre le train pour Strasbourg ?"
Musica 2018 - Hörspiel - David Jisse - Photo: lfdd |
C'est la question, qu'en septembre les amateurs de musique contemporaine se posent depuis trente-cinq ans et qu'on entend dans le Hörspiel que nous a préparé - qu'il est encore en train de fignoler à l'entrée du public dans l'aula Marc Bloch du Palais Universitaire de Strasbourg David Jisse pour ce voyage dans la mémoire auditive du Festival Musica: Mélange de répétitions, d'émissions radio (France Culture, France Musique,...), de reportages, d'interviews, et de textes dits en direct par David Jisse, et même d'une chanson de cabaret - d'Aristide Bruant "Rue Saint Vincent" troublante et émouvante dans son message qu'il interprète en direct sur la bande son:
"Elle avait sous sa toque de martre,
Sur la butte Montmartre,
Un petit air innocent.
On l'appelait rose, elle était belle,
À sentait bon la fleur nouvelle,
Rue Saint-Vincent.
Elle avait pas connu son père,
Elle avait plus de mère,
Et depuis 1900,
À demeurait chez sa vieille aïeule
Où qu'à s'élevait comme ça, toute seule,
Rue Saint-Vincent."
Musica 2018 - Hörspiel - David Jisse - Photo: lfdd |
Il commence, comme un maître devant son auditoire qui s'allonge par terre sur un tapis avec des coussins s'il ne choisit les chaises longues.. Mais les auditeurs ne l'écoutent pas, ils ont un casque sur les oreilles où un familier en leur chuchottant ses états d'âmes "ose mélanger sa voix avec celle d'immenses compositeurs".
Il ose même montrer sa cuisine en "montant" au ciseau sur son magnétophone le titre de l'émission en direct "Comme à la Radio, Comme, comme à la radio" et se permettant des commentaires et dialogues en direct avec un régisseur invisible et un accueil en "off" (avant qu'il ait mis son casque) du directeur de Musica Jean-Dominique Marco ("Le Marco Sans Maître" comme l'aurait surmommé Pierre Boulez).
Musica 2018 - Hörspiel - David Jisse - Photo: lfdd |
Ce Hörspiel, pièce radiophonique riche de rémémorations historiques et nostalgiques (pour la partie du public qui l'a connu) nous plonge dans des réseaux neuronaux où se supperposent paroles de compositeurs, textes d'écrivains, ambiances et citations, sons et bruits, musiques et paroles qui nous font voyager une bonne heure de bonheur avec le sens qui "l'ouie, la porte vers l'autre monde..."
Et cultive la frustration (on a envie que ça continue, on a envie d'en savoir davantage et de connaître la suite de l'histoire...
Mais David Jisse, sur une proposition qui nous laisse un peu sur notre faim "Et si un jour il arrivait que les sons qui sont laids soient beaux" termine son Hörspeil en nous laissant réfléchir à l'hypothèse "Si nous laissons de côté la beauté, qu'est-ce qui nous reste?"
On demande la suite!
Quatuor Diotima
Le concert de 17 heures à la salle de la Bourse a vu le retour à Musica pour la septième fois du quatuor Diotima, c'est presque un abonnement... Mais le plaisir d'entendre Constance Ronzatti et Yun-Peng Zhao au violon, Franck Chevalier à l'alto et Pierre Morlet au violoncelle nous intrepréter trois pièces ne se refuse pas, surtout s'il nous font découvrir trois magnifiques pièces qui forment un beau panorama d'interprétations et de variations.
Des variations, il y en déjà dans chacune des oeuvres..
Dans le Quatuor à cordes N° 2 de György Ligeti (1968) les cinq mouvements passent d'un ambiance calme à de brusques perturbations, à des pizzicatos ou des mouvemebts tumultueux et rapides pour finir dans une ambiance romantique douce et lointaine.
La création française Unbreathed (2017) de Rebecca Sauders nous fait entrer dans le silence et l'éloignement, l'intériorité de la musique joué et inspirée, dans un registe sylvestre:
"Intérieur, retenu, irrespiré
inférieur, irrévélé.
Breath, vapeur, esprit,
Hauch et poussière.
Absent, silencieux, vide,
Rien d'autre.
Soit, ni, seul,
Uni."
Musica 2018 - Quatuor Diotima - Photo: lfdd |
Et pour clore, Farrago de Gérard Pesson égrène trente-trois éléments qui forment un réservoir de samples qui forment un récit par associations, assonances et par effets d'accélération dans uen transformation incessante..
"de sorte que tout objet musicale se trouve chaque fois profilé, façonné par son propre retour, induisant un effet d'hyper rondo, car toute figure est le refrain réciproque et simultané des autres, comme si la durée était l'émulsion d'un souvenir permanent tenu par cette énergie fouettée qui vient aboutir à un prestissimo de notes répétées et d'échelles en fusée." Voilà qui est dit (par Gérard Pesson!)
Musica au Point d'Eau: Counter Phase
Le soir, au Point d'Eau à Ostwald, c'est la création sur quatre de films de Counter Phase de Thierry de Mey avec les chorégraphies d'Anne Thérésa de Keersmaeker, d'une musique de Ballaké Sissokodo. Et l'on y verra également les autres avec les compositions de musisiens contemporains interprétées par les musiciens de l'Orchestre symphonique de Mulhouse et l'ensemble TM+.
Musica 2018 - Counter Phrase - Thierry de Mey - Anne Teresa de Keermaeker - TM+ - Ballaké Sissoko- Photo: lf |
Musica au Point d'Eau
La Fleur du Dimanche
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