dimanche 23 septembre 2018

Musica extra: Célébration de Marquis de Sade réussie

Sûrement pour célébrer la jeunesse de Musica, 35 ans, celle de son directeur Jean-Dominique Marco, qui va prendre sa retraite et les quanrante ans de la naissance du groupe post-punk Marquis de Sade, qui s'est reformé lors d'un évènement anniversaire l'année dernière, et qui a duré un an de plus après les quatre ans du début, l'Opéra du Rhin à Strasbourg était le lieu rêvé de cette conjonction d'événements.


Musica 2018 - Opéra du Rhin - Osophère - Marquis de Sade - Photo: lfdd


Une conjonction de bonnes fées, en plus du festival Musica, avec l'Opéra et sa nouvelle directrice Eva Kleinitz et l'Ososphère avec Thierry Danet qui ont contribués à sa réalisation.
Et le public venu nombreux était divers et varié: de ceux qui ont assisté à au moins un concert (de l'époque) de Marquis de Sade à ceux qui ont acheté au moins les deux disques qu'ils ont publié, à des jeunes qui ont sûrement découvert les divins Marquis lors du premier concert de Rennes ou lors de la tournée qui a suivi ou qui les ont entendus à la radio ou vu à la télévision et qui en sont devenus fans, jusqu'aux fidèles ou curieux de Musica, jeunes ou moins jeunes - surtout-  qui se sont dit que si c'était dans la programmation et que cela passait à l'Opéra, cela ne pouvait foncièrement pas être mauvais et que peut-être cela les feraient se souvenir de leur passé.


Musica 2018 - Opéra du Rhin - Osophère - Marquis de Sade - Photo: lfdd


Et le résultat fut sûrement plus consensuel et avec suite que le concert du Zenith 200 Motels - The Suites qui pour certains restera sans suite.
Parce que la prestation de ces horlogers de la musique post-punk française, même s'ils réactivent dans leur corps qui a vécu des morceaux sur lesquels ils ont dû bouger beaucoup plus que lors de ce concert, et qu'ils ont dû avoir un public moins sage à l'époque, a été d'une qualité remarquable et ils ont fait leur job plus que sérieusement.


Musica 2018 - Opéra du Rhin - Osophère - Marquis de Sade - Photo: lfdd


La voix de Philippe Pascal, avec ses accents graves - de Lou Reed, auquel il n'a pas manqué de rendre hommage au moins avec "Ocean" et "White Light / White Heat", période Velvet Underground, est toujours envoutante et son égérie Konradt Veidt n'est pas moins hypnotisante que lui sur scène. Son complice Franck Darcel à la guitare et au chant, même s'il s'est un moment "planté au 2ème couplet" (dixit Philippe) tient la scène avec brio. La basse de Thierry Alexandre et le rythme impulsé et tenu par Eric Morinière à la batterie ont envoyé des vibrations au ventre de chacun des spectateurs et chacune des spectatrices. Il faut dire que la sono était fort bien réglée, le niveau acceptable tout en enveloppant l'auditeur, et l'acoustique idéale. Et les complices complémentaires Daniel Paboeuf au saxophone et au choeur et Paul Dechaume au clavier sont à l'unissson du groupe. 


Musica 2018 - Opéra du Rhin - Osophère - Marquis de Sade - Photo: lfdd


Au cours de l'heure et demie de concert, ils ont joué, à part les morceaux hommage à Lou Reed, la plupart des titres de leurs deux disques, en particulier "Rue de Siam", "Dantzig Twist" ou "Final Fog" qui parle entre autre du "suicide" de Baader et Meinhof, des hommages au Kraut-Rock ou à Neu, à "Konrad Veidt" et on sent une forte influence allemande, en particulier Metropolis de Fritz Lang ou Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene (avec Konrad Veidt) ou encore les peintre Egon Schiele ou Edvar Munch (le cri).


Musica 2018 - Opéra du Rhin - Osophère - Marquis de Sade - Photo: lfdd

Et le public était ravi, les musiciens aussi... Si vous voulez en connaitre un peu plus ou avez raté le concert, voici trois titres en bonus.



Musica 2018 - Opéra du Rhin - Osophère - Marquis de Sade - Photo: lfdd


D'abord Marquis de Sade première époque - Conrad Veidt 

Todesangst und todesraserei erfülte die stadt
So gehe am einem kreuzweg
und rühfe an dreimal
Conrad Veidt...
L'acide oxydent corrode le temps, l'homme observe les sourires
Crispés sur les dents des silhouettes/épiderme sec/fixées sur
Une esquisse de Klimt mais...
Conrad Veidt danse
Les cris disséqués dans d'épais catalogues, les lèvres articulent
Le lent monologue. Le sens expire, l'expression prime: la ville 
N'est plus qu'une vitrine où...
Conrad Veidt danse
Le long des usines incisées par le vent, Rank Xerox asservit les
Couleurs résistantes
L'Europe désire l'euthanasie
Pureté froide à Nagasaki




Puis Brouillard définitif - version 2017





Et si vous voulez en savoir plus sur Marquis de Sade et leur reformation, un numéro de Tracks sur Arte ici:
https://www.youtube.com/watch?v=ZTPQc4L1DlE

Et l'interview de Szenik (Alain Walter) en juin 2018





Et pour finir en chanson, la version de Lou Reed de Ocean:





La Fleur du Dimanche

Et si vous voulez continuer la découverte de Marquis de Sade, la Galerie AEDEAN rue des Aveugles à Strasbourg propose l'exposition de Patrice Poch qui a été le déclencheur de la reformation - et de la tournée qui a suivi  -du groupe Marquis de Sade.
Jusqu'au 30 septembre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire