mercredi 26 septembre 2018

Cosmos 1969 à Musica: Un voyage dans la lune et l'espace de la musique au Point d'Eau...

Nous connaissions en chanson l'année 69 de Gainsbourg, et voici que, célébration cinquantenaire à l'appui, 1969 devient une année lunaire.
Pour ceux qui s'en souviennent et ceux qui sont nés avec le téléphoné collé à l'oreille (avec l'oreillette), 1969 a vu pour la première fois - et à la télévision - un homme marcher sur la lune.
"C'est un petit pas pour l'homme et un grand pas pour l'humanité" a dit (parait-il Neil Armstrong en posant le pied sur le satellite de la Terre. Dressez l'oreille si vous ne le croyez pas, vous l'entendrez dans le spectacle de Thierry Balasse "Cosmos 1969", programmé dans le cadre du Festival Musica et en coréalisation au Point d'Eau d'Ostwald. Il devrait tourner non autour de la Terre, mais ailleurs en France au moins, nous le lui souhaitons, en 2019...
Nous y entendons également un président (J.F. Kennedy ?) justifier cette course aux étoiles de l'époque.


Musica 2018 - Cosmos 1969 - Thieery Balasse - Photo: Patrick Berger


Parce que la création de Thierry Balasse, excellent voyage dans l'athmosphère de l'année 1969 et dans l'éther de l'espace est un savant équilibre entre recréation "dans le jus" c'est à dire avec les instruments d'époque (sythétiseurs et autres, en particulier le Minimoog et le Synthi EMS VCS3 utilisés par Pink Floyd pour le disque Dark Side of the Moon dont nous avons déjà pu voir la réactivation par Thierry Balasse en 2012) d'un très bon choix musical organisé dans une narration dramatique (préparatifs, décollage, mise en orbite, vol translunaire, alunissage et retour sur terre) avec quelques créations de Thierry Balasse lui-même et d'enregistrements de communications de la Nasa entre le centre de contrôle et les astronautes.


Musica 2018 - Cosmos 1969 - Thieery Balasse - Photo: Patrick Berger


Au niveau scénographie, le maître de cérémonie se garde un côté de la scène avec son attirail qui fait très tour de contrôle et où il supervise les opérations tout en créant les ambiances discrètes mais imprégnantes de ce voyage exceptionnel. L'orchestre avec Elisabeth Guilly au chant, très convaincante ans ses interprétations, Cécile Maisonhaute aux claviers et également au chant (son interprétation de O solitude de Purcell en solo donne la chair de poule et nous confronte à la solitude de l'espace), Elise Blanchard à la basse et au chant, Eric Lohrer à la guitare et Eric Groleau à la batterie arrivent à nous remettre dans l'ambiance des tubes de ces années, en particulier des Pink Floyd Set the control to the heart of the sun, Echoes et de Syd Baret Astronomy Domine morceau de choix, de David Bowie Space Oddity et de King Crimson Epitaph, auquel Elisabeth Guilly insuffle toute l'émotion quand on se prend à répéter "Confusion will be my epitaph" et qu'on se sent vouloir pleurer... 


Musica 2018 - Cosmos 1969 - Thieery Balasse - Photo: Patrick Berger 


Surtout que le voyage dans l'espace est terminé, le vrai, celui de Fanny Austry qui pendant tout le concert, monte doucement au ciel sur une barre grimpant en colimaçon, dans une lenteur proche de l'apesanteur, avec des gestes imperceptibles ou par de lentes glissages ou bascules et des tournoiements improbables, centimètres par centimètres sans aucun effort visible. Cette chorégraphie spatiale qui attire le regard et amène l'empathie vers cette femme dans l'espace, revanche de la mise en scène et double de la chanteuse dont elle incarne l'élévation dans la structure du concert.





Nous regrettons un peu l'amerrissage avec la chanson des Beatles "Because" qui dénote un peu dans le programme, même si elle date de cette période, mais il est vrai que c'est la fin d'un monde et d'un groupe (c'est le dernier disque des Beatles) et elle est plutôt une chanson "a capella" alors que les reprises et les créations de Thierry Balasse sont dans un style différent (avec synthétiseur). Il faut relever la qualité enveloppante de ses propres compositions et la très bonne qualité sonore de diffusion dans la salle du Point d'Eau qui font de ce spectacle une moment un peu à part.

La Fleur du Dimanche 


Cosmos 1969 sera présenté à la Filature de Mulhouse le 6 février 2019

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