dimanche 30 septembre 2018

900 billets - Se souvenir des belles choses disait-elle... Les fleurs c'est le pied

Ce billet que je vous destinais dimanche dernier, alors que La Fleur du Dimanche venait de dépasser les 200.000 pages vues.

Il aura attendu une semaine de plus et s'est enrichi d'une réflexion complémentaire et de plus de 2.272 lecteurs supplémentaires.

Mais comme les fleurs, c'est le pied, je vous en offre une botte, même deux, en carte postale de Crète:


Carte Postale de Crète: Les Fleurs, c'est le pied - Photo: lfdd

Concernant les extraits sur la disparition, l'amour et la vitesse ou la transformation du monde; ceux-ci ont trouvé un terreau favorable cette dernière semaine. En particulier lors des concerts de Musica qui nous font balayer dans la mémoire 35 ans de rencontres. 

Trente-cinq ans pendant lesquels des amitiés, à tout le moins des repères ou des échanges s'installent. Et des visages devenus familiers changent, deviennent invisibles - où sont-ils maintenant? - ou ont disparu. 
Il y en a certains que l'on attend de voir ressurgir, et d'autres que l'on revoit avec un immense plaisir après une courte ou une plus longue absence. 
Et puis il y a les souvenirs qui remontent. Souvenirs d'événements, de lieux, de choses vécues... 
Par exemple cette rencontre dans une galerie de la rue du Faisan avec Knud Victor et son "orchestre de mouches"; ou de l'artiste italien qui y exposait, une des premières rencontre avec l'art contemporain. 
Ou la musique subaquatique de Michel Redolfi aux Bains Municipaux.
Ou encore Rhys Chatam et ses 100 guitares dans l'entrepôt Kronenbourg du Port du Rhin, une des premières "signatures" de Jean-Dominique.  

Les réseaux qui s'entrecroisent aussi, avec la vidéo, par exemple "Juste le temps" de Robert Cahen et les bords du lac de Côme avec le Monte Verita et David M.,  et donc toutes ces rencontres devenues des connaissances, des silhouettes reconnues ou des ami(e)s fidèles. 



Et aussi ces "Trois Grâces", aujourd'hui réduites à la plus simple expression et qui se sont réincarnées hier soir dans un quatuor sonore et souriant...
 La rencontre avec Jack Lang, Raymond Depardon et Yannis Xenakis autour de son UPIC. 
Le parvis du Théâtre de Bâle dans le soir résonnant des trompettes de l'Abschied de Karlheinz Stockhausen ou un quai de gare d'Outre-Forêt avec un orchestre d'accordéon sur fond de campagne. 





Je ne parle pas de toutes les découvertes musicales, les spectacles ou expériences vécues tout au long de ces quelques années. 
Mais le propos était plutôt dans cette réflexion sur la disparition, la mort. 
Et, mais je ne vais pas creuser, sur la mort, choisie ou non* et sur l'après**, où la tendance devient majoritairement la crémation dans notre société occidentale. La seule question qui peut être posée serait celle de la durée du souvenir (sans lieu, bien sûr)... Où se souviendra-t-on de nous?

Simone Weil est au Panthéon, avec son mari, Marceline Loridan-Ivens, sa consoeur des camps nous a quittés le 18 septembre.

Le premier des "Extraits" concerne son dernier livre: "L'amour après" qu'elle présentait comme avec son humour:

"Le téléphone sonne. C’est Charlotte qui m’appelle d’Israël. Nous étions dans la même classe à Montélimar. Elle a été arrêtée après moi, mais je ne l’ai pas croisée à Birkenau.
  
—  Qu’est-ce que tu fais en ce moment ? demande-t-elle.
—  Je travaille sur l’amour.
Un silence alors, comme si le mot amour s’égarait, se cognait dans sa tête. Elle ne sait qu’en faire.
—  L’amour au camp ou quoi ?
—  Après les camps.

—  Ah, c’est mieux. L’amour au camp, j’en ai pas vu beaucoup."  

Et je vous en offre le début:


Le deuxième extrait concerne Paul Virilio, qui lui est mort le 10 septembre. Son regard sur la vitesse, la société et les technologies, regard de précurseur, est très intéressant, je vous en offre plusieurs extraits:

"La révolution de la vitesse disqualifie la matière en transformant le monde en spectacle..."




En 1981 il disait: "Un milliard de personnes vont devoir bouger de lieu de vie d'ici 2040"...




Et il citait Churchill:
"L'optimiste est quelqu'un qui voit une chance derrière chaque calamité." 




Et dans une autre interview:
"Je ne crois absolument pas à ce que j'appelle la "démocratie automatique". Je crois à la réflexion, pas au réflexe." 





Et pour finir en chanson, Rachid Taha qui lui aussi est mort à 60 ans. Une chanson de lui, reprise de Charles Trenet qui la chantait dans la France en guerre:



Rachid Taha - Ecoute moi camarade:



Rachid Taha - Rock el casbah:



Et Rachid Taha en direct à la télévision suisse chante Ya rayah (1998)




Bon Dimanche et bonne semaine

La Fleur du Dimanche

* sur le sujet de la mort choisie, un livre parmi d'autres: "Sommes-nous libres de vouloir mourir" d'Eric Fourneret
** sur la destinée des cadavres: "Au jour du grand passage, que ferez-vous de votre corps?" de Michel Hulin et Jean-Philippe de Tonnac
Et pour rester sur le sujet, un livre sur les pratiques du XXVIIIème Siècle pour "réveiller" les noyés et autres faux morts: "Du tabac pour le mort; Une histoire de la réanimation" d'Anton Sedeczny. On leur insufflait du tabac dans le "fondement"....

1 commentaire:

  1. Deux ans et demi plus tard, avec 11439 articles et plus de 303.808 vues on passe à la vitesse supérieure... Merci à vous tous de me suivre (ou de ma trouver...)
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