mercredi 30 novembre 2016

Lisbeth Gruwez à la Bastille: La Danseuse beatnick aime la musique et nous rend baba

Les chorégraphes-danseurs aiment bien la musique et les chansons, se souvenir des disques de leur jeunesse et les faire revivre.
On pense à Ana Teresa de Keersmaeker qui danse autant sur un air de jazz de Miles Davis, John Coltrane ou un concert de Joan Baez. Tout récemment, Jean-Claude Gallotta avec "My Rock" (voir mon billet Musica du 30 septembre), a balayé sa mémoire de jeunesse et de la musique rock. Lisbeth Gruvez que nous avons longtemps vu danser avec Jan Fabre a créé Voetvolk avec Maarten van Cauwenberghe et nous avions vu d'eux "It's going to get worse and worse and worse, my friend" (voir le billet du 20 novembre 2015). Elle a choisi de danser Bob Dylan: "Liz Gruwez dances Bob Dylan" et le spectacle répond complètement et tout en justese et en poésie à la promesse. Les chansons du chanteur-poète tout récent prix Nobel de Littérature sont au centre de la pièce, comme Liz Gruvez et sa danse. Sur le côté de la scène son complice et ami, Maarten van Cauwenberghe joue de la table de mixage et rythme, ordonne le passage des galettes sur les platines. 
Une dizaine de titres, très variés vont se retrouver "interprétés" par cette magnifique danseuse, toute en délicatesse et en puissance intérieure.


Lisbeth Gruwez Dances Bob Dylan Photo/ Luc Depreitere


Elle saura pour chaque morceau trouver le style qui convient, entre le désespoir du blues, la légèreté d'une chanson sautillante, un presque tango sur un chant presqu'andalou du grand Dylan, une sobre et perturbée traversée de dos du plateau sur "Knocking on Heaven's Door", une ronde de derviche tourneur ou des jettés énergiques et, pour le morceau final, une longue envolée presqu'immobile où l'on perd ses repères, tellement le mouvement est à la fois subtil et puissant, avec Lisbeth Gruwez tournant, couchée sur le plateau dans un rai de projecteur porté par son complice.



Lisbeth Gruwez Dances Bob Dylan - Photo; lfdd

C'est un magnifique spectacle où l'on redécouvre toute l'essence de la poésie de Bob Dylan et l'on écoute les paroles d'autant plus que la danse les met en avant. Lisbeth Gruwez nous donne un double bis, d'abord une chanson alerte sur laquelle elle mime l'histoire et puis, en cadeau au public, scène ouverte pour tous (pieds nus). Les spectateurs sont invités à danser sur un morceau qu'il ont eu le droit de choisir. Il y a eu un moment d'hésitation, mais la tentation est trop forte et très vite tout le monde se retrouve sur la plateau à l'invitation de Lisbeth Gruwez. 

Belle Soirée

La Fleur du Dimanche 

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