Qui n'a vu ou entendu la comédie musicale de Leonard Bernstein "West Side Story" créé en 1957 sur une idée de Jerome Robbins et qui a été jouée à New York plus de 700 fois avant de partir en tournée. Ou sinon le film que Robert Wise en a tiré en 1961, toujours avec Jerome Robbins et qui a récolté dix Oscars. Ou encore la version récente adaptée au cinéma par Steven Spielberg en 2021.
 |
| West Side Story - Leonard Bernstein - ONR - Photo: Klara Beck |
Sinon vous avez sûrement entendu au moins l'une des multiples chansons qui sont devenues des tubes (Maria, Tonight, Somewhere, America ou encore I feel pretty pour les plus connues) et que l'on ne se lasse pas d'écouter et même de fredonner, tellement elles sont entrées dans notre culture. Et ce n'est pas un refus de revoir cette superbe comédie musicale, qu'en 2013 Barry Kosky et Otto Picher ont décidé de remonter en la rendant plus intemporelle encore au Komische Oper à Berlin.
 |
| West Side Story - Leonard Bernstein - ONR - Photo: Klara Beck |
Elle est présentée pour la première fois hors d'Allemagne, à l'Opéra National du Rhin jusqu'au 10 juin et sera donnée pour trois jours à la Filature à Mulhouse du 26 au 29 juin. C'est vraiment un très beau spectacle, un "spectacle total" si l'on peut dire, mêlant la musique, magnifique, de Bernstein, des séquences chorégraphiées, déchainement de puissance de mouvement avec quelquefois plus de quarante danseurs sur scène (dont une bonne partie des danseurs et danseuses du Ballet de l'Opéra National du Rhin) et toute la partie dramatique de cette pièce, dont le sujet, devenu universel et s'inspirant du mythe de Roméo et Juliette, raconte sur fond d'affrontements de bandes rivales une histoire d'amour qui se termine tragiquement.
 |
| West Side Story - Leonard Bernstein - ONR - Photo: Klara Beck |
Bernstein pour sa partition combine des airs qui pourraient être l'opérette des années 50 aux Etats-Unis avec de la musique latino et du jazz et de la musique populaire (des airs de fanfare) mais aussi des clins d'oeils ou des citations de "grands" musiciens comme Mahler, Stravinsky, Ives, Ravel ou Puccini, et nous avons la chance pour cette représentation d'avoir l'orchestre Philharmonique de Mulhouse sous la direction de David Charles Abell, qui fut un temps l'élève et le transcripteur (éditeur) des orchestrations de Bernstein. Il est complètement à l'écoute des interprètes et même du public, laissant le bon timing pour les applaudissements avant de relancer la dynamique de la comédie musicale.
 |
| West Side Story - Leonard Bernstein - ONR - Photo: Klara Beck |
La distribution des chanteuses et des chanteurs est impeccable, entre Maria (Madison Nonoa) à la voix d'or et son amoureux Tony (Mike Schwitter) qui a une voix qui monte bien haut, ou encore Anita, l'amie (Amber Kenedy), très à l'aise dans son rôle ou Riff (Bart Aerts), tout comme les membres des deux bandes rivales, les flics ou le commerçant.
.jpg) |
| West Side Story - Leonard Bernstein - ONR - Photo: Klara Beck |
Leurs costumes, volontairement dans les dominantes sombres qui ne les différencient que très peu, tout comme le décor, minimaliste à souhait (un chariot à roulette fait usage de magasin de fruit, un lit représente la chambre de Maria, son balcon est réduit à un échafaudage et la seule petite folie serait la forêt de très belles boules à facettes qui nous éblouissent pour la scène du bal) rend encore plus intemporelle cette pièce, comme si la tragédie grecque nous contait les migrations et combats de territoires d'aujourd'hui.
 |
| West Side Story - Leonard Bernstein - ONR - Photo: Klara Beck |
A ce minimaliste du plateau répond la lumière de Franck Evin qui sculpte les corps et les mouvements de foules, chorégraphiés par Otto Pichler, où tout à coup, surgis de nulle part, soudain une nuée de corps en mouvements envahissent l'espace et amènent la vie et l'énergie qui déborde. Mais aussi le danger, la violence et la peur. Et tout en se laissant bercer ou emporter par les airs archi-connus, même ceux critiques comme "Gee, Officer Krupke", nous ne sommes pas totalement rassurés quand, face au cercle infernal de la mort, nous voyons s'éloigner Maria à genoux devant son amour qu'elle a définitivement perdu après une seule nuit de bonheur. Et nous nous consolons en sifflotant dans la nuit les airs connus qui nous accompagnent.
La Fleur du Dimanche
A Strasbourg, Opéra National du Rhin, du 29 mai au 10 juin 2022
A Mulhouse, la Filature, du 26 au 29 juin 2022Comédie musicale en deux actes.
Créée le 26 septembre 1957 au Winter Garden Theatre de Broadway / D’après une idée de Jerome Robbins / Livret d’Arthur Laurents / Musique de Leonard Bernstein / Paroles de Stephen Sondheim / La création a été mise en scène et chorégraphiée par Jerome Robbins, et produite à Broadway par Robert E. Griffith et Harold S. Prince avec l’accord de Roger L. Stevens.
Direction musicale
Mise en scène
Responsable de la reprise (mise en scène)
Tamara Heimbrock
Chorégraphie
Otto Pichler
Responsable de la reprise (chorégraphie)
Silvano Marraffa
Concept des décors
Barrie Kosky
Costumier
Thibaut Welchlin
Lumières
Franck Evin
Chef de chœur
Luciano Bibiloni
Les Artistes
Maria
Madison Nonoa
Tony
Mike Schwitter
Anita
Amber Kennedy
Riff
Bart Aerts
Bernardo
Kit Esuruoso
Chino
Marin Delavaud
Action
Thomas Bernier
A-Rab
Maxime Pannetrat
Baby John
Léo Gabriel
Big Deal
Zoltan Zmarzlik
Snowboy
Antoine Beauraing
Diesel
Shane Dickson
Anybodys
Laura Buhagiar
Graziella
Emmanuelle Guélin
Pepe
Jesse Lyon
Velma
Ana Karina Enriquez Gonzalez
Rosalia
Valentina Del Regno
Consuelo
Sofia Naït
Francisca
Alice Pernão
Anxious
Pierre Doncq
Indio
Pierre-Émile Lemieux-Venne
Nibbles
Hénoc Waysenson
Luis
Marwik Schmitt
Estella
Brett Fukuda
Teresita
Deia Cabalé
Margarita
Noemi Coin
Doc
Dominique Grylla
Lieutenant Schrank
Flavien Reppert
Officier Krupke, Glad Hand
Logan Person
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire