mercredi 22 juin 2022

L'Abri de Simon Vincent au Festival de Caves: La dystopie pour faire un temps d'arrêt

 Après une édition 2021 forcée de prendre l'air dans les jardins et devant les garages (voir le billet sur Quand caresse le loup en 2021) et une année 2020, blanche pour le Festival de Caves, 1'édition 2022 cherche un retour à la normale. Mais peut-on retourner aux habitudes anciennes? La programmation, en tout cas à Strasbourg semble marquée par ce vécu lourd à porter et aussi par l'irruption (du moins au niveau des médias et de la météo quotidienne) d'une irréversible transformation de notre environnement et des conditions climatiques.


Festival de Caves - l'Abri - Simon Vincent - -Photo: lfdd


La pièce de Simon Vincent  l'Abri nous conte, sous la forme d'une fable un quotidien qui pourrait se passer dans un futur proche avec une perte des relations humaines et des cataclysmes écologiques (radiations, pluie acides,..) qui ne sont presque plus des projections de pensées. Le dispositif de spectacle dans une cave - et la nouvelle qui remplace celle que l'on connaissait avec toute son histoire et le passé qu'elle contenait n'en est que plus criante d'actualité avec un espace suffisamment ouvert, vidé des traces - nous installe dans une ambiance propice à ce récit qui démarre tout en douceur. 


Festival de Caves - l'Abri - Simon Vincent - -Photo: lfdd


La voix soyeuse et chantante de René Turquois nous installe dans un conte de terre, de sable et de boue, nous englobe dans la glaise des premiers jours alors que nous sommes proches des derniers. Sa silhouette à contrejour, d'abord assis immobile, la tête sous une capuche, il nous emmène dans une sorte de conte de fées de la fin des temps. Gardien de cet abri, ne pouvant le quitter et chargé de reccuellir des mesures et des niveaux de radiations, nous nous enfonçons avec lui dans cette solitude oubliée, dans ce monde en ruine. 


Festival de Caves - l'Abri - Simon Vincent - -Photo: lfdd


Arrive un deuxième personnage, une femme (Bérénice Hagmeyer) ayant quitté la ville où elle avait déjà fui la compagnie des hommes ("vers le tombeau"). Sa voix, plus nerveuse et aiguë amènent une tension dans cet univers clos duquel ils essayent de partir, de s'évader pour ainsi dire. Des obstacles s'y opposent, mettent au défi la collaboration, l'entente qu'ils essaient de construire. Avec leurs costumes (création de Louise Yribarren) à mi-chemin entre le chamane et les survivants d'un monde futur, ils se livrent à des cérémonies incantatoires, essayant de basculer dans d'autres univers. Y arriveront-ils?


La Fleur du Dimanche


Vous avez encore l'occasion de revoir "Quand caresse le loup" de et avec Simon Vincent dans une version "cave" le 24 et 26 juin et la pièce "Papa, Maman, Pierre et moi" de et avec Bérénice Hagmeyer les 23 et 25 juin à Strasbourg:

Les réservations se font ici:

https://www.festivaldecaves.fr/spectacles/


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