lundi 21 mars 2022

Arsmondo Tsigane avec Accroche Note: Voyage en musique de Chambre de l'Est à l'Ouest

 Le Festival Arsmondo poursuit sa route en suivant la culture tsigane et c'est l'occasion pour l'ensemble Accroche Note de tisser des liens d'Est en Ouest dans une formation de duos et de trios, et même un solo de cymbalum, instrument traditionnel tsigane. 

Arsmondo Tsigane - Accroche Note - Cymbalum - Photo: lfdd


C'est la pièce La cules de cucuruz, un air folklorique roumain dans la version d'un des plus grand joueur de cymbalon Toni Iordache - il était surnommé le Dieu (ou le Paganini) du cimbalon. Sur un petit cymbalum, Aleksandra Dzenisenia nous offre une démonstration de sa virtuosité dans la frappe de ces cordes croisées avec ses mailloches, alternant avec un jeu de cordes pincées reprenant une mélodie dansante. Auparavant, c'était sur un cymbalum de concert dont la caisse est ornée de gravures en bas-relief qu'elle accompagnait  Françoise Kubler pour les Scènes de village de Béla Bartok. Entre énergie et nostalgie, la soprano nous chante ces quatre airs folkloriques recueillis dans la campagne slovaque dans les années 1920 par le musicien hongrois et qui finissent en cris stridents dans une danse échevelée. 

Arsmondo Tsigane - Accroche Note - Cymbalum - Photo: lfdd

Avec Sholem Aleikhem, Row Feideman, une pièce que Béla Kovacs a dédiée au clarinettiste israelien Giora Feidman,  Armand Angster, le deuxième pilier fondateur de l'ensemble Accroche Note nous fait une démonstration de sa qualité de clarinettiste virtuose. Et c'est Marie-Andrée Joerger qui accompagne ses trilles de son accordéon dansant. Cet air typiquement yidish apporte le bonheur, comme le titre (Que la paix soit avec vous) le promet.

Avec les Chansons populaires espagnoles de Manuel de Falla, dont nous avions vu et entendu l'Amour Sorcier, ce sont trois chansons populaires interprétées avec brio par Françoise Kubler et qui naviguent entre tristesse et énergie. L'accordéon de  Marie-Andrée Joerger remplace remarquablement la guitare, comme c'était le cas pour le petit ensemble de chambre de l'Amour Sorcier

Suit une pièce d'Olivier Urbano, Bethléem Dolores, composée à l'occasion du siège de la basilique de la Nativité à Bethléem en 2002. La pièce, pour clarinette et accordéon démarre par des lamentations et des plaintes, sourdes et lentes avant de monter en puissance et  de se développer en musique répétitive puis de s'éteindre dans un souffle ténu.

Pour les Airs bohémiens de Pablo de Sarasate,  nous avons un duo accordéon et cymbalum où la mélodie jouée au cymbalum résulte de frappes répétées et rapides qui tiennent les notes. 

Arsmondo Tsigane - Accroche Note - Opéra du Rhin - Photo: lfdd


Le concert s'achève avec cinq airs des Folk Songs de Luciano Bério pour lesquels un arrangement pour soprano, clarinette et accordéon a été réalisé par l'Accroche Note. Et de la France au pays méditérranéens, nous avons encore la démonstration de la palette de cet ensemble à géométrie variable dont la chanteuse a été l'élève de Cathy Berberian, l'épouse de Bério.


Arsmondo Tsigane - Accroche Note - Opéra du Rhin - Photo: lfdd 


Et tout finit par un rappel avec Les Yeux noirs, chanson tsigane qui conte la beauté de ces yeux de perdition:

Dans tes grands yeux noirs
Je me suis perdu
J'attends un regard
Le cœur suspendu
Je t'aime tellement fort
Toi qui me fais si peur
Est-ce un mauvais sort
Ou la mauvaise heure
Et autour de nous
Chantent les tziganes
Tout le monde s'en fout
S'enivre au champagne
Dans tes beaux yeux noirs
Je sombre, mon amour
Et mon désespoir


La Fleur du Dimanche

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