dimanche 19 janvier 2020

Les dimanches de l'Orchestre: Accords accortes à cors et à cordes

Il est des manifestations qui rendent les dimanches matins plus sympathiques, les rendez-vous de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg en font partie et ce dimanche le programme était consacré à deux pièces de Beethoven.


Les matins de l'OPS - Beethoven - Hedy Kerpitchian - Philippe Lindecker - Benjamin Boura - Alexandre Somov - Photo: lfdd


Pour commencer, le Quatuor à cordes N°7 en fa majeur "Razoumovski" (1806), dédié à l'un des premiers mécènes de Beethoven et mélomane, musicien également puisqu'il prend quelquefois place dans l'ensemble qu'il crée dans son Palais à Vienne. Il joue d'ailleurs cette pièce qui lui est dédiée en 1809 et la trouve "techniquement trop difficile à jouer". Certains critiques partagent cet avis sur la difficulté de cette pièce qualifiée de "musique de cinglé". Beethoven rétorque que "ce n'est pas pour vous, c'est pour les temps à venir." Et le temps est venu de l'apprécier pleinement, dans cette interprétation par le quatuor constitué de Hedy Kerpitchian et Philppe Lindecker aux violons, Benjamin Boura à l'alto et Alexandre Soumov au violoncelle. Le jeu précis, clair et limpide, l'écoute et le dialogue, les solos, les reprises et les ensembles sont millimétrés et nous font apprécier toute la verve et la richesse de cette pièce en quatre mouvements qui dure bien quarante minutes. Quarante minutes de plaisir, où les mélodies sautillantes, reprises dans un bel élan font place à des mélodies légères puis plus graves. Les mouvements se font délicats,  plus lents avant d'accélérer et de s'envoler dans un beau final. La pièce donne et redonne la voix à chacun dans son registre avec une belle égalité et les quatre interprètes sont chacun magnifiques.

OPS - Beethoven - H. Kerpitchian - P. Lindecker - B. Boura - A. Somov - A. Beunache - S. Lentz - Photo: lfdd

Pour la deuxième pièce, le Sextuor pour deux cors et quatuor à corde en mi bémol majeur op.81b (1794-1795), écrit à 24 ans, alors qu'il s'était installé à Vienne et avait suivi l'enseignement de Joseph Haydn, nous sommes plus dans une pièce de divertissement, qui cependant ne manque pas de virtuosité, en particulier pour les deux cors (Alban Beunache et Sébastien Lentz) qui se relaient pour jouer la mélodie et les variations bien rapides - les cordes reprenant elles aussi les airs et les variations. La pièce est virtuose et plaisante, le doux son du cor rassurant et bucolique et la pièce, toujours finement interprété par des musiciens complices est une petite bulle de plaisir envoyée dans le temps à travers les siècles.

OPS - Beethoven - H. Kerpitchian - P. Lindecker - B. Boura - A. Somov - A. Beunache - S. Lentz - Photo: lfdd


Prochain rendez-vous du dimanche matin
Les Cordes en toute Latttidude avec Rossini, Bach et Britten...
Dimanche 2 février 2020 - 11h00


La Fleur du Dimanche 

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