mardi 27 septembre 2016

Un Art 8 1/2 à Musica : Cinéma muet et Musique improvisée par Jean-François Zygel

Grande (et longue, au point d'être découpée en deux) soirée que nous propose Musica dans son esprit d'ouverture aux autres Arts:

Un projection d'un film "muet", beau pari !

Et pari complètement réussi: la plus grande salle du cinéma UGC de Strasbourg pleine à craquer pour deux longues soirées de projection de plus de 3 heures avec le film - le monument devrait-on dire - "Les Misérables" dans la version réalisée par Henri Frescourt en 1925, et non pas "accompagnée", mais dynamisée, sinon "dynamitée" par Jean-François Zygel, compositeur et improvisateur, Victoire de la Musique 2006 et animateur de l'émission de radio "La preuve par Z" sur France Inter.

Son talent d'animateur est évident.  Lors des présentations de ces deux soirées, il nous raconte avec énergie la naissance du cinéma et de la musique d'accompagnement, musique qui aujourd'hui n'a plus la même raison d'être et pourrait accéder au rang d'Art majeur - je propose le 8 1/2 !

Cela devient une évidence devant le talent d'improvisation et d'invention de Jean-François Zygel, collant aux images, suspendant quelques notes pour faire planer un silence intrigant ou inquiétant, nous rappelant des airs que nous devons découvrir entre les notes qu'il joue, que ce soient des chansons populaires, des airs romantiques, des chants guerriers et révolutionnaires ou tout simplement de ses compositions qui vont soutenir et éclairer l'action de ce film magnifique et, comme le dit Jean-François Zygel "qui incarne l'invisible mouvement de leur âme et des passions qui les animent".

Musica 2016 - Les Misérables - UGC - Jean-François Zygel- Photo: lfdd

L'histoire des Misérables, qui ne la connait? Qui ne connait Jean Valjean, ancien bagnard qui par la grâce de Monseigneur Myriel auquel il a dérobé de l'or, décide de changer de vie, de faire le bien et  va s'occuper en particulier de Fantine et de sa fille Cosette.
Qui ne se souvient de Javert qui va se trouver régulièrement en travers de son chemin, des Thénardier et de Marius, tiraillé entre son père et son grand-père.
Qui ne se souvient de la fresque historique - que ce soit dans le livre de Victor Hugo et au cinéma - sur presque un siècle imbrique la vie des héros dans le cours des événéments (de la bataille de Waterloo à la commune de Paris).
Le film, restauré avec les "couleurs" de l'époque est magnifique, les acteurs impeccables, leur jeu - en particulier celui de Gabriel Gabro en Jean Valjean - non surjoué, et la mise en scène et la réalisation d'Henri Frescourt impeccable. Les décors qu'il a trouvé - même en extérieur - tous magnifiques. Il faut juste encore rappeler que Henri Frescourt était un grand "Feuilletoniste" du cinéma muet, une époque (d'avant la télé) où l'on faisait aussi des "séries", le film étant projeté par épisodes successifs  - chaque semaine un nouveau - ce qui explique les 4 parties des Misérables auxquelles nous avons eu droit en deux soirées magnifiques.

Merci Monsieur Frescour, merci Monsieur Zygel et merci à Musica et à l'UGC pour le spectacle.



Musica à l'UGC avec Jean-François Zigel: les Misérables - Photo: lfdd



La Fleur du Dimanche  




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