samedi 17 septembre 2016

Ballet de l'Opéra de Lyon- Lyon - 17ème Biennale de Danse - Mascarell - Sciarroni: Le ballet sondé et vrillé...

L'Opéra de Lyon crée pour cette 17ème biennale deux pièces courtes - mais chacune très forte - pour montrer la création vivante de la Danse en Europe.


Opéra de Lyon - Marina Mascarell -  Le Diable bat sa femme et marie sa fille



L'espagnole Marina Mascarell dont on remarque l'influence de Jiri Kylian du Nederlands Dans Teather nous propose pour sa pièce «Le Diable bat sa femme et marie sa fille», une réflexion sur le sujet du féminisme. Pour cela elle a d'abord creusé le sujet auprès des structures engagées en Espagne, en l’occurrence la troisième vague de féminisme – ou post-féminisme – et y a constaté que la violence envers les femmes est à nouveau en croissance. 
Elle a aussi travaillé avec les danseurs(seuses) du Ballet de l’Opéra de Lyon sur leur vécu et les souvenirs de discrimination en tant que femmes ou vis-à-vis de la norme dominante. Des extraits de paroles et de souvenirs sous forme de vidéo rythment d’ailleurs la pièce - Pièce qui joue justement sur des attitudes non habituelles et sur des relations dans un groupe. 
Un balancement entre douceur et violence, intégration et rejet sous-tend la chorégraphie qui nous promène dans un univers blanc laiteux avec des danseurs en légères robes flottantes qui uniformisent les corps et sur une musique de Nick Wales très enveloppante.


Opéra de Lyon - Turning_motion  sickness version - Alessandro Sciarroni



Pour le spectacle de la deuxième partie de la soirée, la création « Turning_motion  sickness version » d’Alessandro Sciarroni, la musique de Yess Soeur ! (Alexandre Bouvier et Grégoire Simon) est le nerf de la guerre...   Elle tournoie et s’enroule en une longue bobine, changeant de temps en temps de style, mais toujours cyclique et envoûtante. 
C’est d’ailleurs tout l’objet de cette chorégraphie qui prend 11 danseurs et danseuses en pantalon ou en short, distribués dans l’espace et entourés d’un cyclo, dans un mouvement tournoyant et continu: d'un arrêt immobile au début de la pièce,  en passant par de larges cercles qui se croisent pour aboutir à une interminable toupie sans fin provoquant presque le tournis au spectateur entraîné malgré lui
Ce mouvement hypnotique, appuyé par les effets de lumière et la musique vont nous emmener vers les hautes sphères tout en nous interrogeant sur la virtuosité du (des) danseurs et le rapport entre les cultures (les derviches  tourneurs et les pirouettes du danseur classique) qui rejoignent les thèmes qui portent la programmation de la Biennale de cette année (et également l’exposition « Corps Rebelles » au Musée des Confluences dont nous allons parler ailleurs).

Nous ne pouvons que féliciter Yorgos Lokos, Directeur du Ballet de l'Opéra de Lyon pour son choix de programmation de ces deux créations.

La Fleur du Dimanche

Marina Mascarell:  «Le Diable bat sa femme et marie sa fille»
Alessandro Sciarroni: « Turning_motion  sickness version »
Ballet de l'Opéra de Lyon - Opéra de Lyon - les 14, 15, 16, 17, 18 septembre

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