Comme son titre l'indique, c'est du flamenco décoiffé, découpé, mélangé... qui surprend le spectateur, mais plait beaucoup si l'on considère les rappels debout au bout de plus de 90 minutes de spectacle bien rythmés par le danseur qui tient la scène de bout en bout.
Israel Galvan -FLA-CO-MEN |
Il démarre sous son meilleur profil par un solo face à un pupitre avec une partition chorégraphico-sonore ébouriffante, éblouissante
et virevoltante.
Une énergie qui ne le quittera pas pendant tout le spectacle, même s'il se laisse quelques pauses, dont l'une, entre deux duos avec un percussionniste également virtuose, où il ose laisser en sourdine une musique "techno" qui montre que le flamenco est bien plus fort, surtout le flamenco du XXIème siècle qu'incarne dans toute son originalité , sa force et son imagination et son invention, ce maître du flamenco contemporain.
Il osera également plonger la salle dans le noir, pour faire entendre le "corps" du son, de ces percussions qui sont l'âme du flamenco, alors qui lui-même incarne à merveille le corps de ce son autant dans le geste de frappe du pied ou des main (les palmas) et des doigts (les pitos) que des gestes qui chez Israel prennent une élégance et une élévation presque divine.
Son corps incarne cette danse qui monte vers le divin, comme sa houppe à la tintin ou presque crête punk en devenir.
D'ailleurs, cet iconoclasme se retrouve dans le déroulé de son spectacle, à partir du moment où ses musiciens acolytes - et amis - le rejoignent pour un déployé entre traditionnel, ballade et orchestre free jazz de libération du flamenco:
Deux chanteurs et un guitariste flamenco et, en plus du percussionniste, un saxophoniste prenant de temps en temps la corne traditionnelle et une violoniste-bassiste vont nous mener de rythmes traditionnels en envolées plus libres et décoiffantes.
Quitte à faire injonction de "Silenzio" à la salle, qui surprise, va découvrir le silence d'avant et d'après les applaudissements et une nouvelle envolée solitaire du cor et des corps....
Avant les triples rappels debout qui confirment que le flamenco n'est pas mort et a trouvé l'interprète de son futur.
A voir dès que vous le pourrez.
Bon spectacle
La Fleur du Dimanche
A venir : Duyvendack et le Ballet de l'Opéra de Lyon: Mascarel - Sciaroni
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire