Elle arrive de la salle comme une passagère et monte sur scène avec son petit sac à dos, elle s'invite sur la plateau et s'installe, accrochant un objet au fond de la scène en hauteur, puis balaye la scène de l'avant vers l'arrière dans des mouvements souples et coulants. Le corps bien ancré sur les pieds, les gestes souples, souvent penchée en arrière, avec des mouvements des mains attrapant l'air ou le balayant.
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Noémie Cordier - Guest - Photo: Anoush Abrar |
Ses sneakers glissant au sol dans une gestuelle élastique. Le corps serpentant, en symbiose avec la musique, variée et variante, dans des composition électroniques, des pulsations, des boucles et des nappes changeantes composée par Adrien Kanter et Emmanuel Kossi, dit Manoo. Dans son spectacle Guest, à Pôle Sud, Noémie Cordier, suivant le fil de la musique, explore le plateau, d'abord en profondeur, puis, subitement entre deux néons verticaux en fond de scène, construisant des espaces variés, tout aussi variés que la musique qui lui permet aussi de montrer sa capacité à intégrer de nombreux styles de danse, danse clubbing, danse house, hip-hop, capoeira, tout cela très bien assimilé, avec quelques réminiscences de classique et des acrobaties, roues, dans une très belle gestuelle très contemporaine.
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Noémie Cordier - Guest - (c) Noémie Cordier |
Son corps est souple, ses bras bougent merveilleusement et embrassent l'air, saluent le ciel. La lumière précise de Blaise Jacquemin sculpte l'espace en cercles, circonférences ou ronds qu'elle explore en trajets circulaires en avant et en arrière. De temps en temps elle se pose dans des traces blanches, étapes de cette exploration.
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Noémie Cordier - Guest - Photo: Michael Vieira |
L'énergie exulte, se transmet à la salle, le temps se disperse, à l'image de ce sablier (c'était ce la l'objet suspendu) qui libère du talc pour compléter celui qui est déjà sur scène pour dessiner des espaces habités et fugaces. Et qui va se faire nettoyer pendant la courte pause technique pour mettre en place un triangle avec, au fond, le batteur Joël Osafo-Braun qui doucement dialogue avec ses instruments, ses cymbales et sa batterie, qui vont lui insuffler du mouvement, le faire se lever et tourner autour de l'installation puis le faire dialoguer avec énergie, avec le beatmaker Michael Rossi à gauche de la scène alors que Noémie Cordier est à l'électronique et aux effets dans l'acte II de la pièce. Le duo fait une très belle chorégraphie synchrone.
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Noémie Cordier - Guest - Photo: Robert Becker |
Et l'on passe à l'acte III quand sans pause, une partie du public monte sur scène et s'assied autour de ce triangle et après un petit moment commence à se lever et anime la scène. L'énergie déborde, les spectateurs et sûrement aussi les participants à l'atelier danse qu'elle a proposé auparavant vont occuper totalement la scène dans un fol enthousiasme en une joie partagée de la danse généreuse.
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Noémie Cordier - Guest - Photo: Robert Becker |
La frontière entre le public et la chorégraphe tombe, le public adhère à l'esprit de partage et l'échange s'installe. Les corps se mettent à vivre et laissent la musique les libérer à 360 degrés. Une belle communion festive, une très belle expérience généreuse. Une belle "soirée".
La Fleur du Dimanche
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