dimanche 16 janvier 2022

Le veilleur, la veilleuse: Annie, Brice, Diva, Jean-Jacques, Michel, soyons attentifs aux choses, ne les faisons pas disparaitre

 L'année commence par des voeux,.... et des bilans, mais l'année commence aussi par des résolutions et des projets, bons ou ambitieux.

Et puis, le flot d'informations reprend le cours des choses, nous passons de l'une à l'autre, nous sautons presque tellement cela se bouscule...

Non, prenons le temps, le temps de regarder ce qui nous entoure, ce bouquet de fleurs givrées qui nous console de la neige qui n'est pas encore tombée:

Bouquet givré - Photo: lfdd


Et puis, parlant de veilleurs, disons-nous qu'il faut être attentifs, attentifs à ce qui se dit et qui pourrait, dans le flot de toutes ces phrases qui disent et se contredisent, ce qu'il faut garder, partager. Partager par exemple cette citation de Louise Erdrich, fille d'une mère indienne chipawah et d'un père allemand, qui fait renaître son grand-père, chef de de la tribu de Turtle Mountain qui s'était opposé au "lâchage" des indiens sous prétexte d' "émancipation" dans son livre Celui qui veille (The Night Watchman). Elle dit, ou lui fait dire):

"On a survécu à la variole, à la carabine à répétition, à la mitrailleuse Hotchkiss et à la tuberculose. A la grippe de 1918 et à quatre ou cinq guerres meurtrières sur le sol américain, et c'est à une série de mots ternes que l'on va finalement succomber?"

Je reviens à ces fleurs de noisetier (déjà vues le 1er janvier) qui sont, elles aussi recouvertes de givre:

Noisetier givré - Photo: lfdd


Les veilleurs nous font repenser à Annie Greiner, et c'est l'occasion de parler d'une sobre et belle exposition hommage (en attendant une plus ample rétrospective - qu'elle mérite) qui a lieu jusqu'au 30 janvier à l'église protestante de la Robertsau, rue Boecklin.

Autre veilleurs que certain ont vus, connus, sur le parvis de la Cathédrale de Strasbourg, Brice Bauer, qui l' "habitait" réellement avec son violoncelle. Et Brice, qui était aussi, et surtout, peintre, dans un tout récent article - portrait - dans le magazine Or Norme de décembre, répond à Véronique Leblanc avec cette phrase prophétique (?): "Je vais revenir au ciel, à la ligne d'horizon, à des oeuvres de cet entre-deux face auxquelles on peut inventer sans être emprisonné par une ambiance."

En honneur à se mémoire, je vous remets une vidéo du temps du confinement où, pour le remplacer, il n'y avait que le vent:


Pour rester dans la musique, un petit clin d'oeil à Jean-Jacques Beneix dont on se souviendra de Diva et de son air de la Wally, l'aria extrait de l'opéra d'Alfredo Catalani qui a marqué le cinéma en 1981.



Et une vue de clématite, givrée elle aussi - Il fait bien moins de 37°2 le matin:

 

Clématite givrée - Photo: lfdd


Mais revenons à une autre figure strasbourgeoise qui elle s'est éclipsée tout aussi discrètement qu'elle nous côtoyait dans les salles de spectacle. C'est Michel Apprill, qui, comble de discrétion était passsé du noeud papillon Hermès au col roulé. Il est l'objet d'un hommage dans le magazine Novo N°62 (décembre 2021-Février 2022) par Stéphanie-Lucie Mathern qui avait son anniversaire le jour de la mort de Michel.

A propos de disparition, je vous offre un "extrait" du livre de Jason Mott, L'enfant qui ne voulait disparaître:


Pour en finir avec la partie TVA (Texte à Valeur Ajoutée) et essayer d'aller un peu plus loin dans la réflexion sur la disparition, je vous offre un deuxième extrait, c'est le début de l'article de David Zerbib "Dans un monde désincarné" sur le livre "La Fin des choses" de Byung-Chul Han:


Le titre original allemand du livre est Undinge, Umbrüche des Lebenswelt, littéralement "Absurdités, bouleversements du monde de la vie", Undinge ressemblant aussi à Unsinne - absurdités mais peut aussi être pensé comme "non-choses", "Un", en allemand étant un préfixe privatif devant le terme "Dinge" les choses. Souvenons-nous du superbe film de Wim Wenders "Der Stand des Dinge" - L'état des choses et de la magnifique vidéo de Fischli et Weiss "De Lauf der Dinge" - Le cours des choses. Pour en revenir à Han, il précise aussi que le smartphone et son écran est une "non-chose", trop "lisse". Il devient pour le "Phono Sapiens" un objet narcissique où "les informations sont addictives, et non narratives. Elles peuvent être comptées et pas racontées". Il pense qu'une "Story" de Facebook n'a qu'un rôle d"accumulation de "likes" qu'il appelle "l'amen numérique". Mais, à priori, avec l'art, heureusement, les choses peuvent se réifier et gagner en conséquence. 

Cependant, sans aller jusqu'à l'art, vous avez encore la possibilité de regarder, de considérer les choses qui vous entourent et qui sont encore bien matérielles.... Pour vous ancrer un peu dans la réalité. De faire une pause numérique - et non un selfie 'Pose numérique".

Et observons les clématites:

Clématite givrée - Photo: lfdd


Avec cela je vous dois quelques chansons. Dans l'ordre Rostropovitch avec le concerto pour violoncelle N°1 de Bach:


Barbara, Dis quand reviendras-tu ?:


Et Anna Clendering - Invisible



Allez, on finit avec la verge d'or, congelée elle aussi:

Verge d'or givrée - Photo: lfdd


Et en dernière minute, une chanson "nostalgie" avec "Be my Baby" de Ronnie Spector avec les Ronettes, devenu un tube en 1963 et l'un des morceau pop les plus célèbres:



C'est bien sûr en hommage à elle, disparue le 12 janvier 2022 et non à son mentor, producteur et génial créateur de son Phil Spector, qu'elle a épousé en 1968, mais dont elle a divorcé en 1974 parce qu'il était trop violent. Lui est mort le 16 janvier 2021 en prison où il purgeait une peine pour le meurtre d'une hotesse de bar, Lana Clarkson, en 2003.


Bon, 1963 c'est un peu loin, on va retrouver Higelin et Jeanne Cherchal en 2004:

 



Bon Dimanche 

La Fleur du Dimanche

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