lundi 17 janvier 2022

Coeur instamment dénudé de Lazare au TNS: Entre le conte, la légende et l'opéra space, avec de l'amour et de la musique en jouée

 Cela commence comme un spectacle de cabaret qui revisiterait le théâtre grec: une brochette de comédien(ne)s, chanteur(euse)s et musicien(enne)s  nous accueillent devant une rampe lumineuse pour nous mettre dans l'ambiance, puis, nous assistons à l'origine  de la vision actualisée du mythe de Psyché, revu - ou relu - sous l'influence de Molière et de L'Ecole des femmes


Coeur instamment dénudé - Lazare - TNS - Photo: Jean-Louis Fernandez

Puis, tambour battant, passant du conte à la poésie - Lazare a le verbe ailé - du mimodrame façon cinéma muet de Georges Méliès à l'air d'opéra et du concert jazz au spectacle de strip-tease, "Coeur instamment dénudé" nous emporte dans un flot furieux, trépidant et cahotant dans cette histoire d'amour, de jalousie, de tromperie, de subterfuge et d'émancipation de la jeune Psyché qui va faire l'expérience de l'amour et de l'indépendance. Les tableaux se suivent mais ne se ressemblent pas, nous sommes à chaque fois surpris par les changements de direction, de traitement, de style et nous nous accrochons, comme Eole à ses ailes pour prendre de la hauteur. Nous assistons aux manigances de Vénus, la mère de Cupidon qui jette un sort à Pshyché, sort qui se retourne contre elle, puisque, alors qu'elle devait tomber amoureuses d'un être abominable, c'est sur Cupidon que se porte son coeur - et son corps. Ce dernier l'emmène en cachette avec l'aide d'Eole dans le Palais Sensuel de sa mère et devient son amant invisible jusqu'à... 

Coeur instamment dénudé - Lazare - TNS - Photo: Jean-Louis Fernandez


Tout n'est que rebondissements, joie et débordements, airs enjoués, danse et acrobaties. Les comédiennes et les comédiens passent alègrement d'un rôle à un autre, interprètent même une lampe ou un couteau, des robots... Une belle énergie habite la pièce qui virevolte en équilibre instable entre les mythes du passé et les visions du futur dans un décor bricolé et inventif. Et la musique, génial liant nous entraîne, de l'air d'amour à un blues langoureux,  d'air air de comédie musicale hommage aux Parapluies de Cherbourg  à l'intervention de l'Orchestre d'Harmonie des Jeunes de Strasbourg dans cette histoire pleine de bruit et de fureur.

Et on attend la suite avec impatience...


La Fleur du Dimanche


Coeur instamment dénudé


CRÉATION AU TNS
du 11 au 22 janvier 2022 - Attention spectacle à 19h00 (sous réserve)

COPRODUCTION
Texte et mise en scène Lazare*
Collaboration artistique Anne Baudoux
Avec Anne Baudoux, Ava Baya, Laurie Bellanca, Ella Benoit, Paul Fougère, Louis Jeffroy, Loïc Le Roux, Veronika Soboljevski
et le musicien Jonathan Reig
Assistanat général et conseil chorégraphique Marion Faure
Assistanat musical Laurie Bellanca
Musique Vita Nova 
Coordonnée par Laurie Bellanca, Veronika Soboljevski 
Avec la participation de musicien·e·s amateur·rice·s Salomé Appourchaux, Romain Bicard, Tristan Dalmazir, Elia Desoutter, Julien Ensminger Clara Fruchard, Noémie Huber, Hélène Kormann, Augustin Kriegel, Sofiane Labidi, Carmen Lazaro Sanchez, Nicolas Loubaki, Xavier Marchand, Théo Marion, Maxime Maurer, Chloé Messerlin, Hélène Rigollet, Rémi Schilling, Nicolas Sueur
Créateur son Jonathan Reig
Lumière Kelig Le Bars
Scénographie Olivier Brichet
Costumes Virginie Gervaise
Régie générale Bruno Bléger
Régie Plateau Yoan Weintraub
Régie Lumière Alexandre Rätz
*Lazare est artiste associé au Théâtre National de Strasbourg.
Production Théâtre National de Strasbourg, Vita Nova

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