jeudi 23 septembre 2021

Musica à Saint Paul: le grand écart entre Nord et Sud, c'est l'ouverture

 Le public de Musica qui s'est déplacé ce jeudi 23 septembre à l'église Saint Paul pour assister aux deux concerts programmés par Musica ce soir-là a pu saisir l'ouverture du festival à toutes les musiques.

Musica 2021 - Shaw only - I Giardini - Photo: lfdd


En début de soirée à 18h00, Shaw Only, du côté de la nef (au Nord), nous présentait six oeuvres instrumentales de Caroline Shaw dont nous avons pu apprécier deux oeuvres vocales le soir de l'ouverture du Festival avec l'ensemble vocal Roomful of Teeth dont elle fait partie. Les pièces donnaient le plein pouvoir aux interprètes du collectif I Giardini en solo, duo ou ensemble. Avec Limestone and felt (2012) interprété à l'alto par Léa Hennino et au violoncelle par Pauline Buet, par un jeu de cordes pincées et grattées, rarement frottées, nous sommes emmenés dans un univers frais et fruité, très vivifiant avec une belle envolée finale. 

Musica 2021 - Shaw only - I Giardini - Photo: lfdd


Avec In manus tuas (2009) nous assistons à une pièce plus intériorisée, avec quelquefois une mélodie  nostalgique qui surgit entre les cordes grattées, un chant qui semble désespéré. Boris Kerner (2012) voit le violoncelle rejoint par la percussionniste Eriko Minami utilisant des pots de fleurs comme instruments. On y assiste à la collision d'airs qui nous semblent familiers au violoncelle et à cette percussion presque Arte Povera. 


Musica 2021 - Shaw only - I Giardini - Photo: lfdd

Le jeu de Pauline Buet, qui est l'une des directrices artistiques de I Giardini, est très expressif tout en étant intériorisé, avec des accents un peu athertoniens. L'autre directeur artistique du collectif, le pianiste David Violi nous offre Gustave Le Gray (2012), une subtile variation autour de la Mazurka opus 17 de Chopin, avec des variations nostalgiques comme une vieille photographie de l'inventeur des plaques au collodion humide.

The Wheel (2021) qui suit est une commande, entre autres de l'ensemble et de Musica, un duo piano et violoncelle en création mondiale qui joue sur le décalage entre les deux instruments. 

Musica 2021 - Shaw only - I Giardini - Photo: lfdd

Le concert s'achève sur la pièce Thousandth Orange (2018) - quatuor avec piano dans laquelle une foule d'airs, de Brahms à la variété en passant par la pop surgissent comme un palimpseste musical qui nous remplit de joie et de nostalgie.

Musica 2021 - Saint Paul - Photo: lfdd


Le deuxième concert, à 21h00 du côté de l'entrée (au Sud) à l'orgue gigantesque (un des plus volumineux du Grand Est, consruit sur les plans d'Ernest Munch) de cette église Saint Paul a vu la création mondiale de la pièce Infinity Gradient (2021) de Tristan Perich interprétée par James Mc Vinnie.

Musica 2021 - Infinity Gradiant - Tristan Perich - Photo: lfdd

Pendant une heure, il nous a emporté dans des sons et des volutes, des boucles et des variations, des moments plus calmes et des montéees en puissance sur l'instrument dont le son, transformé repassait par un dispositif bricolé par le compositeur et diffusé sur les rangs d'une centaine de hauts-parleurs de différentes tailles. 

Musica 2021 - Infinity Gradiant - Tristan Perich - Photo: lfdd

Un résultat hypnotique entre Steve Reich, Phill Glass et la Monte Yong avec d'infinie variatiosn sonores qui a bercé et remué les spectateurs et les spectatrices dont beaucoup s'étaient allongé(e)s sur le coussins au sol. De la musique électronique artisanale si l'on peut dire. 

Musica 2021 - Infinity Gradiant - Tristan Perich - Photo: lfdd


La Fleur du Dimanche 

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