vendredi 8 novembre 2019

Le Jazz nouveau arrive à nouveau à Strasbourg et plus personne ne dort

La trente-quatrième édition du Festival Jazzdor a débuté sur les chapeaux de roues ou plutôt avec deux magnifiques concerts fleuves de James Brandon Lewis et Aruan Ortiz d'un côté et Marc Ribot et ses acolytes de l'autre.
Une soirée dense et fournie qui nous a emmenés jusqu'au bout de la nuit - on a failli rater le carrosse!  

Jazzdor - James Brandon Lewis, Aruan Ortiz - Photo: lfdd


En première partie du concert, pendant une bonne heure de bonheur, James Brandon Lewis au saxophone et Aruan Ortiz ont dialogué sans fin enroulant les sonorités tournoyantes du saxophone ténor et le piano soyeux, poussant de temps en temps vers des accents "free" ou dans des mélodies enroulées. Aruan Ortiz expérimentant également les sons percussifs du piano, les cordes et le cadre en tenant le rythme. Puis quelques variations plus sautillantes du duo amenant à un climax. Et une plage de calme où le piano, résonnant encore dans les graves égrène quelques notes aigrelettes et relance le rythme pour retourner dans les mélopées enroulantes en circonvolutions mélodiques et enchaînées. Un très beau dialogue en somme...

Jazzdor - James Brandon Lewis, Aruan Ortiz - Photo: lfdd


La deuxième partie de la soirée le guitariste américain Marc Ribot qui a accompagné de nombreux artistes pop (Tom Waits, Elvis Costello, Maraine Faithfull, Alain Bashung ou Johne Zorn) nous propose sa vision de la guitare jazz dans un quatuor explosif avec Chad Taylor à la batterie, Nick Dunston à la contrebasse et Jay Rodriguez  au saxophone ténor et à la flute. On sent avec ce dernier une profonde empathie et une réelle fusion sur de nombreux morceaux où ils vont impeccablement superposer leurs notes ou les conjuguer. Car même si Marc Ribot est courbé sur son instrument pour lui sortir des sons invraisemblables et magnifiques, il est en symbiose avec ses trois partenaires qui lui font face. Le guitariste virtuose dialogue avec le batteur fougueux, le bassiste aux mains agiles, rapide comme l'éclair et le saxophoniste complice. Les pièces, hommage à Albert Ayler, John Coltrane ou Frantz Casseus avec des échappées vers le tango.
Une musique totalement habitée par ses interprètes qui nous emporte dans un beau voyage musical, avant la grande traversée du festival sur les semaines qui viennent.

Jazzdor - Marc Ribot, Chad Taylor, Jay Rodriguez, Nick Duston - Photo: lfdd

azzdor - Marc Ribot, Chad Taylor, Jay Rodriguez, Nick Duston - Photo: lfdd

azzdor - Marc Ribot, Chad Taylor, Jay Rodriguez, Nick Duston - Photo: lfdd

A commencer par un programme déjà bien chargé ce samedi:
Trois concerts gratuits, le premier à 11h00 avec Olivier Lété à la Basse électrique à la Médiathèque Malraux.
Egalement à la Médiathèque, François Merville à la batterie à 15h00
Puis au CEAAC à 17h00 le Quintet de Mussina Ebobissé, avant le vernissage des photographies de Patrick Lambin à 18h00 - trois ans dans les coulisses et sur scène avec Jazzdor.
Puis le soir à 20h30 à la Cité de la Musique et de la Danse, le premier concert JazzPassage avec Aki Takase au piano et Daniel Erdmann au Saxophone en première partie de Unbroken à découvrir dans une "première française".

Le reste du programme, de Strasbourg, Offenbourg, Schirmek, Lingolsheim, Schiltigheim, Bischwiller et même Mulhouse (une soirée France Musique) avec des noms connus (Joachim Kühn, Henri Texier, Michael Wollny, Emile Parisien, Bernard Struber, l'Arfi, Omar Sosa,..) et d'autre moins, à découvrir, avec entre autres, Lucian Ban et Mat Materi qui proposent le projet "Oedipe Rex" basé sur l'opéra "Oedipe" de Georges Enescu.
Tout est ici: Jazzdor

Bon Festival

La Fleur du Dimanche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire