mardi 22 septembre 2020

Musica avec Aperghis et Simon Steen-Andersen: Une soirée décoiffante, hirsute, mise en scène !

 La soirée du Festival Musica du mardi 22 septembre est placée sous le signe de l'humour, de la surprise et du "décoiffage".

Intermezzi de Georges Aperghis: Un intermède qui tient la scène.

En permière partie, au Conservatoire National de Région de Strasbourg, la création de Georges Aperghis Intermezzi, un "portrait sonore" des seize musiciens de l'Ensemble Musikfabrik, dont Georges Aperghis a croqué une esquisse de chacun, tenant compte de ses comportements mais aussi de ses envies, visions et attitudes. Il en résulte un patchwork haut en couleur, une mosaïque bigarré, un puzzle où chaque pièce s'assemble dans une énergie dynamique. 

Musica - Georges Aperghis - Ensemble Musikfabrik - Intermezzi - Photo: lfdd

Et tout cela dans un tableau musical en mouvement qui va faire dialoguer chacun exprimant son humeur, sa motivation, ses questionnements, à travers son/ses instruments, ou les instruments accessoires, comme la guitare de la flutiste, ou leur expression vocale plus ou moins clairement exprimée - soit directement dans le souffle de l'instrument (pour le trombone ou le basson), soit dans le bel canto, soit dans la parole, dans une ou plusieurs langues de prédilection (anglais, français, allemand, italien,..), ou encore, comme pour le bassiste dans des interjections ou borborygmes - borbo-rythmes - directement repris par l'archet. 

Musica - Georges Aperghis - Ensemble Musikfabrik - Intermezzi - Photo: lfdd

Le tout est à la fois d'une folle inventivité mais aussi d'une belle unité. Et en même temps, l'on sent quelques expressions "d'ensemble", de groupe, quand les vents s'allient pour donner le ton, damer le pion aux cordes, qui elles ne se privent pas de répondre avec autant d'énergie. Il y a aussi des moments plus calmes, souvent avec les deux pianistes et leurs au moins sept instruments. 

Musica - Georges Aperghis - Ensemble Musikfabrik - Intermezzi - Photo: lfdd

Sans compter le percussionniste qui se démène comme un beau diable entre les cloches et la corde accrochée à des grosses caisses. Tout ce beau monde se dérègle à la fin pour se retrouver ailleurs que là où on les attend. Au point de donner raison à la violoniste qui disait (dans ses langues) "Les gens vont être avec quelqu'un qui n'est pas là, ils  vont entendre quelqu'un qui ne parle pas"

Musica - Georges Aperghis - Ensemble Musikfabrik - Intermezzi - Photo: lfdd


Et les saluts furent "masqués"

Musica - Georges Aperghis - Ensemble Musikfabrik - Intermezzi - Photo: lfdd


Staged Night de Simon Steen Andersen: Stay tuned

Pour la deuxième partie de soirée au TNS, le retour de Simon Steen-Andersen auquel le Festival Musica consacre plusieurs soirées - c'est la quatrième - et où il va "mettre en scène" les "musiques de nuit" de Bach, Schumann, Mozart, Chopin et Ravel avec l'ensemble Ascolta. Cela donne une belle inventivité où, avec Bach, le trombone se met à chanter la basse quand le violoncelliste joue à lui seul tout un orchestre, La rêverie de Schumann est interprétée par des diapasons, Mozart devient chanteur dans un Club et Ravel est confronté à son fantôme. La musique qui ralentit est bien sûr une technique que l'on reconnait de ce compositeur multi-instrumentiste, surtout très versé dans la technique vidéo. En tout cas, l'iconoclasme ne le quitte pas et provoque toujours le spectateur assis.


Musica - TNS Strasbourg - Simon Steen-Andersen - Ensemble Ascolta - Staged Night - Photo: lfdd

Musica - TNS Strasbourg - Simon Steen-Andersen - Ensemble Ascolta - Staged Night - Photo: lfdd

Musica - TNS Strasbourg - Simon Steen-Andersen - Ensemble Ascolta - Staged Night - Photo: lfdd

Musica - TNS Strasbourg - Simon Steen-Andersen - Ensemble Ascolta - Staged Night - Photo: lfdd

Musica - TNS Strasbourg - Simon Steen-Andersen - Ensemble Ascolta - Staged Night - Photo: lfdd

La Fleur du Dimanche

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