Les artistes sont quelquefois des visionnaires et dans le contexte actuel, comment ne pas faire le parallèle entre l'état du Monde et ce qui se joue sur la scène. Mais on peut aussi se dire que tout cela n'est qu'une grande parade de cirque et qu'il suffit d'un "entracte" pour refaire le ménage.
En tout cas sur la grande scène du Théâtre de l'Agora, le spectacle « » de Camille Boitel et Sève Bernard pousse les murs et déborde la scène. Les surprises arrivent par charretées et cela semble ne pas s'arrêter. C'est l'accumulation et quelquefois on se demande si les comédiens-danseurs-circassiens n'en font pas un peu de trop. Mais le déséquilibre est aussi dans le jeu et l'imprévu dans la mécanique.
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Festival Montpellier Danse - Camille Boitel & Sève Bernard - « » - Photo: L'immédiat |
Car dès le départ, tout a tendance à chuter, tomber, se détacher, se plier, se désarticuler, ne pas tenir debout et se retrouver au sol ou en déséquilibre instable. Une longue chaîne d'interactions autodestructrices du genre maison catastrophe ou hantée ou réaction en chaîne à la Fischli et Weiss, qui dans une accumulation délirante et des effets de répétition quoiqu'angoissantes nous font balancer entre terreur et rire. A se demander quand cela va finir. Et effectivement la mi-temps est sifflée très tôt et l'on assiste ensuite à un ménage de la scène qui ne semble pas finir car il en apparaît chaque fois plus à ranger.
Et suite à cela, la catastrophe et les cataclysmes s'étendent jusqu'autour et au-dessus de la scène, prenant une ampleur inédite.
Et l'on part dans une nouvelle phase dans laquelle la problématique va plutôt travailler la question de la gravitation, l'attraction, l'impossibilité de quitter le sol, le poids du corps et sa masse impossible à faire tenir debout ou en équilibre, ou à l'inverse la tendance à s'envoler. Egalement l'impossibilité à se mouvoir, à garder sa place ou son trajet, à se retrouver projeté dans un espace temps où le présent, le passé et le futur se confondent, se superposent ou glissent l'un sur l'autre grâce à un habile jeu de panneaux mobiles noirs qui se livrent un ballet époustouflant avec apparitions disparitions dans un jeu de cache-cache où l'un est surpris d'être confronté à l'autre quelquefois dans une terreur paralysante.
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Festival Montpellier Danse - Camille Boitel & Sève Bernard - « » - Photo: L'immédiat |
Tout cela donne un grand désordre brinquebalant où rien n'est sûr et stable, même les éclairages sont à l'avenant et l'homme (et la femme), dans une chute continue et sans fin n'arrive à construire qu'une tour de Babel instable et inutile. Heureusement que du public des voix apaisantes s'élèvent, on espère qu'elle sauveront le Monde. Alors, à vous de jouer!
La Fleur du Dimanche
« » de Camille Boitel et Sève Bernard
Montpellier le 22 et 23 juin 2025
Distribution / Production
Compagnie L’immédiat
Camille BOITEL : écriture, mise en scène, jeu et manipulations
Sève BERNARD : écriture, mise en scène, jeu et manipulations
Étienne CHARLES : regard complice
Clémentine JOLIVET, en alternance avec Pascal LE CORRE : jeu et manipulations
Étienne CHARLES, en alternance avec Michael BOUVIER : jeu, régie lumière et plateau
Benoît KLEIBER : jeu, portés et manipulations
Kenzo BERNARD : jeu, régie son et manipulations
Construction : Étienne CHARLES avec l’aide d’Adrien MAHEUX et Michael BOUVIER
Construction additionnelle : Paulo DUARTE
Confection costumes : Nathalie SAULNIER
Confection des pendrillons : Nathalie SAULNIER avec l’aide de Lara MANIPOUD, Clara STACCHETTI, Lucie MILVOY, Cécile QUILTU, Anaé BARTHELEMY
Conseil technique son : Gaëtan PARSEIHIAN
Régie générale : Stéphane GRAILLOT
Administration : Elsa LEMOINE
Production, diffusion : Coralie GUIBERT
Chargée de production : Agathe FONTAINE
Remerciements : Elsa BLOSSIER, Julie RIGAULT, Marion FLORAS, Yann MARITAUD, Nicolas BERTEYAC, Pierrot USUREAU, Thomas DENIER
Production : Compagnie L’immédiat
Coproductions (en cours) : Montpellier Danse, résidence de création à l’Agora, cité internationale de la danse, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas / Bonlieu, scène nationale Annecy / Équinoxe – Scène Nationale de Châteauroux / Le Théâtre, scène nationale de Saint-Nazaire / Le Canal théâtre du Pays de Redon, scène conventionnée d’intérêt National art et création pour le Théâtre / Théâtre Durance, scène nationale – Château-Arnoux-Saint-Auban / Archaos – Pôle National Cirque / théâtre Garonne, Scène Européenne – Toulouse / Théâtre la Vignette, scène conventionnée, Université Paul-Valéry Montpellier / TRIO…S – EPCC – Hennebont – Inzinzac-Lochrist, Scène de territoire pour les arts du cirque / Le PALC pôle national cirque de Châlons-en-Champagne – Grand Est / Le Manège, scène nationale – Reims / Le Théâtre du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence / Bain Public, Saint Nazaire / Malraux, Scène nationale Chambéry – Savoie / Théâtre de Grasse, scène conventionnée d’intérêt national art et création / Carré Magique, Pôle national Cirque de Bretagne, Lannion / L’Avant-Scène, Cognac / Le CENTQUATRE-PARIS / Théâtre Victor Hugo, scène des arts du geste – Bagneux
Apport collectif : Les 3T-scène conventionnée de Châtellerault / Le Champ de Foire, Saint André de Cubzac / Odysca, Biscarrosse / Les 4A, Saint Jean d’Angély / CREAC la Cité Cirque, Bègles
Soutiens : La Martofacture, Sixt-sur-Aff / Compagnie en résidence et création avec le soutien du Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur, La Brèche, Pôle National Cirque de Normandie – Cherbourg-en-Cotentin,
Avec le soutien de l’Adami
Avec l’aide à la création de la DGCA – Ministère de la Culture
La compagnie L’immédiat est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France et reçoit le soutien de la Région Île-de-France au titre de l’aide à la permanence artistique.
La compagnie L’immédiat bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets.