Sur scène nous découvrons un château comme un jouet pour enfants agrandi à des proportions où les acteurs ont la taille de jouets. Deux personnages attendent le début de l'histoire et un troisième sort de dessous un arbre, blanc comme un vermisseau, nous présentant, comme dans une soirée des temps anciens les aventures auxquelles nous allons assister et cela dans une langue surprenante. Le metteur en scène ayant commandé à un poète contemporain ce texte, mélange de termes médiévaux et de mots inventés, sorte de Rabelais surréaliste et plaisant que Valérian Guillaume a écrit en le confrontant aux interprètes.
Ceux-ci, une foisonnante tribu colorée de dix-huit personnes sur scène - autant l'équipe technique que tous les autres comédiens, dont sept interprètes du collectif Catalyse du Centre National pour la Création Adapté que je vous mets au défi d'identifier, tant ils sont partie prenante du spectacle et déclament à merveille ce texte inventif comédiens. Il y est question d'amour, de guerre, de mort, de combats, saupoudré de farces, de sketches et de scénettes plus désopilants les unes que les autres.
Cela ne manque ni d'acrobaties, ni de gags et de magie, on suit les différents personnages aux noms et aux destins divers: la femme champignon, l'homme pomme de pin, celle qui ramasse les artichauts, celle qui engloutit tout le monde dans sa jupe, le bon roi bien sûr et tous les chevaliers.
Toute une cour qui ne cesse de bondir et rebondir d'histoire en histoire, alternant les récits et les tableaux très graphiques, quelques chorégraphies médiévales et des chansons moyenâgeuses. Les costumes sont tous très originaux, faisant ressembler les personnages à des cartes à jouer - de belles créations de Clédat & Petitpierre (dont nous avons déjà pu apprécier ici même l'inventivité des costumes et décors dans Poufs aux sentiments).
Même le carnaval funèbre et la danse macabre en noir et blanc sont joyeux. La musique aussi, sorte de ritournelle de boite à musique électronique apporte une atmosphère plaisant et dérisoire qui nous emmène dans un monde enchanté, rêvé, qui se clôt sur lui-même, et le vers blanc retourne sous son arbre en bouclant la boucle. Fin de l'intermède médiéval, nous retournons dans la vraie vie.
La Fleur du Dimanche
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