jeudi 3 février 2022

Dialogues à l'OPS avec Jérôme Comte: quand les clarinettes se répondent

 Cette soirée de concert "Dialogues" de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, placé sous la direction du jeune chef Aziz Shokhakimov est l'occasion de découvrir le talent du soliste Jérôme Comte avec deux pièces qui lui permettent de pleinement dévoiler son talent de clarinettiste.

Dialogues - Jörg Widmann- OPS - Aziz Shokhakimov - Jérôme Clément - Photo: lfdd

La première pièce "Con Brio, ouverture de concert d'après Beethoven" de Jörg Widmann est bien nommée pour débuter les réjouissances. Ecrite par Jörg Widmann en 1973, alors qu'il avait 35 ans pour répondre à une demande du chef Marriss Johnson pour être jouée par l'Orchestre symphonique de la radio bavaroise dans un programme consacré à Beethoven, il dialogue effectivement avec les symphonies N° 7 et 8, mais uniquement dans l'esprit. Effectivement, le style y est, le rythme, les sonorités, les timbres rappellent le maître. Avec les percussions, les trompettes, les cordes, l'esprit plane. Mais le jeu est nerveux, saccadé,  haché, de belles envolées en vol plané et les flutes trillent, les vents murmurent,  les cordes sont frappées. Le pièce est un beau challenge pour l'orchestre. Mais comme le dit Jorg Widmann, surpris lui-même, cette pièce "complexe", c'est une des pièces les plus jouée par les orchestres du monde entier.

Dialogues - Philippe Hurel - OPS - Aziz Shokhakimov - Jérôme Clément - Photo: lfdd


Avec "Quelques traces dans l'air", le concerto pour clarinette et orchestre de Philippe Hurel, Jérôme Comte retrouve une pièce qui lui était dédiée par le compositeur et qu'il avait créée le 1er juin 2018. C'est également une pièce difficile pour les musiciens et l'orchestre. Dans son dispositif, le soliste se retrouve "multiplié" et dialogue avec les deux clarinettes de l'orchestre et quelquefois avec d'autres instruments (flutes, hautbois, cors,..) et même l'ensemble de l'orchestre. Le résultat tend vers un effet de composition électrocacoustique par les effets d'écriture en échos, delay, superpositions, où le son se spatialise et quelquefois semble issu de nulle part. On croit par exemple que c'est le clarinettiste qui joue et c'est un son de flute seul. La pièce démarre assez calmement et s'énerve en deuxième partie. L'effet d'ensemble est assez étonnant.

Jérôme Comte gratifie le public d'un bis en solo duveteux.


Dialogues - 7ème Symphonie - Beethoven - OPS - Aziz Shokhakimov - Photo: lfdd


Après l'entracte, la pièce de résistance sera la 7ème symphonie de Beethoven avec son Allegretto ultra-célèbre. Le premier mouvement Poco sostenuto - vivace est dansant et léger, sautillant puis plus sérieux et martial. Le deuxième mouvement est celui que tout le monde connait par son battement soutenu et la mélodie qui s'étend en nappes, des contrebasses aux violoncelles, aux altos puis aux violons avant d'être repris à l'unisson. "Une apothéose de la Danse", comme disait Richard Wagner.   Le 3ème mouvement Presto est un peu altier, bien rythmé et le dernier, Allegro con brio est enlevé et rapide effectivement. Le chef Aziz Shokhakimov


La Fleur du Dimanche

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