Flexible Silence - Saburo Teshigawara - TND Chaillot |
Il faut toute la qualité de chorégraphe du silence de Saburo Teshigawara et celle d'interprétation de ses danseuses (Rika Kator, Chiara Mezzadri, Junya Okazaki, Rihoko Sato) et d'Eri Wanikawa et de lui-même comme interprètes de ce silence flexible.
Olivier Messiaen et Rihoko Takemistu: maîtres du silence ?
Dans la grande salle du Théâtre de Chaillot, si ce n'avait été l'hiver, nous aurions entendu les mouches voler, tellement la concentration était intense, autant sur scène que dans la salle. Chacun était attentif à sa propre respiration.
Flexible Silence - Saburo Teshigawara - TND Chaillot |
En première partie, sur la partition de la "Fête des belles eaux" d'Olivier Messiaen (1937) magnifique pièce en volutes et en canon jouée sur six ondes Martenot jouée par Imsu Choi, Aurore Dallamaggiore, Cécile Lartigau (élèves du CNSMD de Paris) et Nathalie Forget, Valérie Hatrmann-Claverie, Augustin Viard, la chorégraphie est plutôt chorale, avec un passage de relais entre les danseurs, quelquefois en duo ou trio, souvent portés, emportés par leurs mouvements de bras, par leurs mains qui tracent l'espace. Très dynamiques, bousculés d'un espace à un autre et se passant le relais, pour finir dans des mouvements d'ensemble et quelquefois retrouvant le sol.
Il faut aussi noter la sobriété, en même temps que la force de la mise en lumière créée également par Saburo Kashiwara, qui joue sur un espace fragmenté, ou plutôt circonscrit par des cercles plus ou moins larges, se chevauchant et s'élargissant ou se rétrécissant, glissant de l'un à l'autre pour faire passer le geste d'un danseur/seuses à un(e) autre. Pour finir dans une lumière qui s'élargit et déborde en flaque sur la scène et pousse la ligne de crête de cette fête des eaux.
Flexible Silence - Saburo Teshigawara - TND Chaillot |
Pour la deuxième partie, même jeu sur la lumière, qui, cette fois-ci va quadriller ou plutôt découper au scalpel lumineux les duos de danseurs qui dialoguent toujours dans le même silence sur les sept pièces tout en délicatesse et d'une légèreté presque silencieuce de Toru Takemitsu interprétées en solo ou en formation de chambre par les musiciens de l'Ensemble Interconteporain: Odile Aubouin (alto), Frédérique Cambreling (harpe), Jérôme Combe (Clarinette), Gilles Durot (percussion), Hideki Nagano (piano), Emmanuelle Ophèle (flûte), et Jean-Marc Zvellenreuther (guitare).
Il faut saluer la magnifique interprétation tout au long de Rihoko Sato tout en élégance et d'une altière énergie intériorisée. Et pour clore ce duo où les deux se cherchent tout du long, enfin, ils vont se retrouver en toute douceur dans un tableau final.
Bon spectacle
La Fleur du Dimanche
Flexible Silence Saburo Teshigawara / Ensemble intercontemporain
Au Théâtre National de la Danse à Chaillot
jusqu'au 3 mars 2017
Chorégraphie, décor, lumières, costumes: Saburo Teshigawara
Assistante artistique: Rihoko Sato
Coordination technique, assistant lumières: Sergio Pessanha
Musique: Olivier Messiaen - Fête des belles eaux (1937) et Toru Takemitsu - Air (1995), And then I knew t'was Wind (1992), Toward The Sea (1981), Les Yeux clos II (1988), For Away (1973), Rain Spell (1980).
Avec: Rika Kato, Maria Chiara Mezzadri, Junya Okazaki, Rihoko Sato, Saburo Teshigawara, Eri Wanikawa (danseurs)
Et Odile Auboin (alto), Frédérique Cambreling (harpe), Jérôme Comte (clarinette), Gilles Durot (percussion), Hideki Nagano (piano), Emmanuelle Ophèle (flûte), Jean-Marc Zvellenreuther (guitare) de l’Ensemble intercontemporain.
Et Imsu Choi, Aurore Dallamaggiore, Cécile Lartigau (élèves du département des disciplines instrumentales classiques et contemporaines du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris), Nathalie Forget, Valérie Hartmann-Claverie, Augustin Viard (ondes Martenot).
Production et coordination: Karas Co Ldt & Richard Castelli – Epidemic.
En partenariat avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (Bruno Mantovani, directeur)
Coproduction: Chaillot – Théâtre national de la danse / Ensemble intercontemporain
Crédits photo: Akihito Abe et Karas
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