vendredi 24 janvier 2025

A Star is Burnes avec les Scouts toujours à la Briqueterie: Make Scout great again

 Trente-six ans que les Scouts (toujours) bivouaquent à la Briqueterie à Schiltigheim pour asséner leur humour jovial (comme Hamster) et leur ironie caustique (en soude de la Saint-Thur) pour la plus grande joie des spectateurs (et la plus grande inquiétude des politiques qui s'y font croquer au menu). Cette année, "maudite", c'est A Star is Burnes




Bien sûr il y en a un qui s'en sort haut la main (peau de lapin), c'est Donald qui non seulement ouvre le show en flamboyance, mais qui rassemble ses complices Vladimir et Benjamin (un beau trio Holà! bien imité - avé l'assent, pas du midi bien sûr) pour faire un Hold Up sur les spectateurs. Et comme cela ne lui suffit pas, il rachète aussi un "Bon Coin d'Alsace" - village pittoresque niché "en moyenne montagne" emblématique mais ruiné qui servira de base arrière à l'Alsace entière pour "envahir" le monde et le pacifier en exportant son architecture. Comme d'habitude, la troupe est survoltée et les jeux de mots fusent, les chansons - excellentes et toujours très bien interprétées - ponctuent la soirée. L'orchestre sous la direction de Michel Ott (Kaes Charrette en personne) les accompagne et donne de la puissance et du rythme (s'il en manquait) à la soirée. 


Les Scouts - A Star is Burnes - Photo: strasbourgphoto.com


La vingtaine de sketches sur près de deux heures s'enchainent sans temps mort. Ca démarre par un catalogue - long comme un mur sans fin - de jeux de mots des métiers du bâtiment pour casser, non des briques, mais la déprime (Rénov) ambiante. Cela continue avec la série des Urgences et les portraits tirés à la scie (tron sonneuse) des politiques et de l'économie saignée (à blouse blanche) avec un Emmanuel (mythe) errant dans les couloirs à côté de la plaque - table des opérations (ou plutôt soustractions). 


Les Scouts - A Star is Burnes - Photo: strasbourgphoto.com


On y assiste aussi à la ronde des présidents qui abusent de la démocratie inconsciente, à un nouvelle forme de pèlerinages "vert"  à l'Hôtel de Ville avec des disciples "Haré Gallia" et une très réussie "valse hésitation" droite-gauche de l'opposition municipale qui se positionne sur l'échiquier en vue des municipales, face au public, au point de douter de sa gauche. La politique est bien sûr égratignée, tout comme le projet du tram qui donne lieu à un poétique épisode de prospective-fiction avec de savoureux ours blancs à la Station Grand Nord rêvée. 


Les Scouts - A Star is Burnes - Photo: strasbourgphoto.com


Les sujets d'actualité comme les licenciements à la volée (qui est volé ? dans ce grand marasme économique des grandes entreprises comme Michelin, Auchan, Casino - ce n'est pas du jeu...) traités de manière originale, tout comme le départ de Dolly (qui plane vers les US au désespoir de son amant-amoureux) ou le robot d'Elon Musk (qui a plus de facilité à apprendre les gros mots alsaciens que de travailler) ou la déprime (le Burne out - Bure'n out) du paysan bio obligé de se reconvertir dans le porno bio (en animation légumière), sont bien troussés . Bien troussées (un peu trop d'ailleurs) aussi, les soeurs qui "accueillent" un certain abbé un certain hiver. 


Les Scouts - A Star is Burnes - Photo: strasbourgphoto.com


Plus engagé ou poétique, les versions fin du monde vues sous la mode comique chez le coiffeur ou onirique avec Le scaphandrier. Franchement délirante et carrément gaga, la précocité des poupons qui en crèche s'organisent en bande de marmots trafiqueurs (excellents costumes) sous la bénédiction des parents libéraux et du pédiatre complice. Notons l'originalité de la scénographie et du décor de Bruno Boulala qui inclut quelques grands écrans qui participent totalement aux récits avec des bouts de l'histoire qui s'y déroulent - dont l'épisode du feuilleton télé dans lequel l'habitante de Hautepierre (toujours excellent Patricia Weller) prend la main sur les émissions en direct. 


Les Scouts - A Star is Burnes - Photo: strasbourgphoto.com

Notons que les comédiens - et comédiennes - sont comme à l'accoutumée excellent(e)s dans leurs multiples rôles assumés sur la soirée, donc, en plus de Patricia, Nathalie Mercier, Murielle Rivemale et sa chanson Bardella l'a (Quand Marine est là), Emma Massaux et la dynamique Sophie Nehama. Et du côté masculin, les inoxydables Fayssal Benbahmed, Raphaël Scheer, Jérôme Lang, Yann Hartmann, Jean-Philippe Meyer, Alexandre Sigrist (excellent en commandant Bayrou). 


Les Scouts - A Star is Burnes - Photo: strasbourgphoto.com


Tous avec des noms d'étoiles d'Hollywood (ne les loupez pas dans le programme du spectacle). N'oublions pas le maitre de cérémonie, à la plume et à la mise en scène, Daniel Chambet-Ithier (le rescapé des Scouts antiques) assisté de Denis Germain et les musiciens, et les quelques chorégraphies dansées par la folle troupe savamment coordonnées par Bruno Uytter. Et bien sûr toute l'équipe technique sans qui tout cela n'aurait pas eu lieu, et un grand salut à Rita Tatai pour la création et la réalisation des costumes avec son Atelier La Colombe.


Les Scouts - Panneau-Rama des affiches du début - Photo: Robert Becker

Et bien qu'il soit dit dans le spectacle que "L'humour c'est la politesse du désespoir", l'on ne sort pas vraiment désespéré de ce spectacle bouillonnant, plein d'invention, avec une folle envie de se secouer les urnes dans les temps à venir. Et quand les cloches (d'Schelle) sonneront le rappel des prochaines échéances, nous nous souviendrons de ces petites leçons de poil-à-gratter (le c...?) distillées dans les méandre de notre cervelle (de veau) et nous dirons, avec les Scouts, comme tous les ans: Toujours prêts!


La Fleur du Dimanche


A Schiltigheim jusqu'au 2 mars


Puis en tournée à Niederbronn-les-Bains, Bischwiller, Sélestat, Saverne, Mutzig, Cernay, Muntzenheim, Village Neuf, Ostwald

https://www.acte5.fr/revue-scoute/



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