dimanche 19 avril 2020

Quel jour sommes-nous? Je suis... détempé, peut-être A... ou avec un peu d'apophénie, mais pas d'ultracrepidarianisme

Savez-vous encore quel jour nous sommes, quel mois ? 
Les repères tombent, les jours se suivent, savons-nous encore où nous allons?

Heureusement qu'il y a les fleurs:


Premiers coquelicots - 16 avril 2020 - Photo: lfdd

Premiers coquelicots - 16 avril 2020 - Photo: lfdd

Premiers coquelicots - 16 avril 2020 - Photo: lfdd



Et les bourgeons qui annoncent le printemps, l'été et l'automne.... 


Premiers bourgeons - 16 avril 2020 - Photo: lfdd

Et vienne l'hiver... pas encore, pas encore dans nos coeurs, parce qu'heureusement il y a les amis, les amours, et les livres....

Hier je lisais dans le dernier Journal de l'ami Albert Strickler "La Constellation du labyrinthe - Journal 2019" qui vient de paraître le texte du 18 mars 2019 dont je vous livre le début:

"18 mars

Une neige silencieuce m'a surpris à l'aube. Me laissant sourd et muet le merle!

C'est d'abord arrivé par intermittence, puis de plus en plus souvent, et voilà qu'à l'évidence cela se généralise. Quoi ? Le fait de ne plus savoir quel jour on est en me levant. Et ce matin, cette absence de repères temporels a duré si longtemps que j'ai eu peur pour ma mémoire. Peur qu'elle m'ait lâché pour de bon. Au point que j'ai joué à faire semblant de ne plus savoir le nom de la maladie qui serait en train de la dévorer comme un os devenu mou."

C'est effectivement très perturbant d'être confiné et que les jours se suivent et semblent vouloir se ressembler.... Et nous ne sommes pas les seuls à être perdus. J'ai noté de nombreuses fois où l'animateur à la radio se trompait d'heure, de jour ou de mois en l'annonçant de sa cuisine ou de son salon. Effectivement les jours se suivent, et le déplacement "autorisé par l’article 3 du décret du 23 mars 2020" donc pour des "achats de première nécessité" ou une "activité physique individuelle" se superpose jour après jour. Et, plutôt que de faire des jeux où l'on doit savoir combien on peut mettre de chats dans un pièce carrée, il vaudrait mieux se faire un tracé des trajets - que tous les opérateurs (téléphone, internet) stockent sur nous - sur un bout de papier que l'on brûlera quand cette période sera terminée, ou que l'on pourra exposer dans une galerie d'art post-apocalypse.
Un temps où surgissent des mots nouveaux, dont par exemple "ultracrepidarianisme" un mot qui qualifie beaucoup de gens, ces derniers temps qui savent tout - ou presque - sur le virus qui nous "isole" et sur tous les moyens de le combattre.
Le terme, pas si récent puisqu'il faut remonter à l'antiquité pour en trouver le premier usage:
À l’origine, ce terme est construit sur un fait rapporté par Pline l’Ancien où l’artiste grec Apelle répondait à un cordonnier qui critiquait l’une de ses toiles: sutor, ne supra crepidam (cordonnier, pas plus haut que la chaussure). Le mot supra a été remplacé par le préfixe ultra-.
L'ultracrepidarianisme est l'habitude qui consiste à donner des avis et des conseils sur des questions qui échappent pourtant aux connaissances de la personne émettrice des dits avis. C'est donc le comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets sur lesquels on n’a pas de compétence démontrée1. Le terme ultracrepidarian a été utilisé pour la première fois en 1819 par l'essayiste William Hazlitt dans une lettre ouverte à William Gifford.

Et de citer quelques exemples d'ultracrepidarianisme:
James Dewey Watson, prix Nobel 1962 pour la co-découverte de la structure de l'ADN. Il fait des déclarations non fondées sur la génétique et l'intelligence2. Par exemple il explique en 2000 qu'il existe un lien entre exposition au soleil et libido et que cela explique la figure du "latin lover".
Kary Mullis, prix Nobel de chimie, nie le réchauffement climatique, réfute le lien de causalité entre VIH et SIDA et assume sa croyance en l'astrologie.
Claude Allègre, géochimiste français, réfute le réchauffement climatique même après l'obtention d'un consensus scientifique à ce sujet.


Ce qui est dit ensuite est assez drôle:
Les ultracrépidariens et l’effet Dunning-Kruger
Les ultracrépidariens se caractérisent généralement par un principe très élémentaire : moins ils en savent, plus ils croient en savoir. Cette relation répond à ce que l’on appelle l’effet Dunning-Kruger en psychologie.

L’effet Dunning-Kruger est un biais cognitif très commun qui fait que les personnes qui ont le moins de compétences cognitives et intellectuelles ont tendance (en moyenne, pas dans tous les cas) à surestimer leurs propres capacités.
Du point de vue de la psychologie sociale et à travers des études comme celles réalisées par les psychologues Marian Krak et Andreas Ortman, de l’université de Berlin, on nous rapporte la chose suivante. Dans un premier temps, les ultracrépidariens peuvent même réussir à atteindre des postes de pouvoir.
Certaines personnes, dans notre société, occupent des postes pour lesquels elles n’ont pas les compétences suffisantes. Cependant, cette auto-évaluation amplifiée, ajoutée à une attitude extravertie et résolue, peut leur permettre d’occuper des places que d’autres personnes plus aptes n’arrivent pas à obtenir.

Il ne faut pas sous-estimer les ultracrépidariens : leur effet peut être extrêmement nocif
Parfois, le comportement des ultracrépidariens peut être anecdotique. L’histoire de McArthur Wheeler, un homme qui a braqué une banque à Pittsburgh en 1990, est par exemple célèbre. Lorsque les policiers l’ont attrapé, il a été très surpris : il ne comprenait pas comment ils pouvaient le voir.

Il disait avoir appliqué du jus de citron sur son visage et son corps pour être invisible. Il est évident que le jeune Wheeler souffrait d’un trouble psychologique, mais la fermeté avec laquelle il défendait la relation entre le jus de citron et l’invisibilité a attiré l’attention des experts.

Apophénie

L'apophénie n'est pas un épiphénomène de cette tendance car:
En psychiatrie, une apophénie est une altération de la perception, qui conduit un individu à attribuer un sens particulier à des événements banals en établissant des rapports non motivés entre les choses. Tout lui paraît avoir été préparé pour lui: pour tester s'il remarque ces bizarreries, etc.
En psychologie jungienne, l'apophénie est à rapprocher de la notion de synchronicité, bien que Jung se contente de décrire le phénomène tel qu'il est vécu, sans se positionner clairement quant à l'idée que ce phénomène consiste en une distorsion de la perception ou s'il s'agit d'un contact particulier avec une authentique réalité métaphysique.

Bon, arrêtons nos délires et écoutons quelques chansons:

Pour commencer, la chanson de Marie MöörJe Veux

Je veux une armée rien qu'à moi
je veux Syracuse
je veux des harems des haras
le sourire des muses
je veux un grand palais de marbre rose
plein d'escaliers pour mes nuits blanches
je veux des jardins suspendus
au dessus du temps
où se rejoindraient les amants
fantômes et vivants
je veux un amour pur et sans défaut
mordre au citron de l'idéal
je veux retrouver mon étoile
puisque mon coeur...
je veux quelque chose de nouveau
je veux des robes une nouvelle peau
je veux repartir à zero
je veux des nuits
des nuits bleu Klein
je veux le début sans la fin
je veux le plus beau des fourreaux
une vie taillée à même la peau
dans du satin rouge


Je ne sais pas si vous reconnaissez ce qu'elle est devenue avec Christophe "Elle veut: La Man


Tout cela prouve que je fais un peu d'apophénie comme Monsieur Jourdain de la prose... Parce que, en cherchant dans mes archives des chansons "en attente" je retombe sur une note du 8 juillet 2018 (oui 2018) avec cette "découverte", la chanteuse Mary Möör qui a inspiré Christophe... "Il n'y a pas de hasard.... il n'y a que des rencontres..." 

Je vous offre encore deux autres chansons de Möör

Mary Möör - Pretty Day




Et Marie Möör avec Barney Wilen. Beau Masque





Portez vous bien!

Bon Dimanche

La Fleur du Dimanche

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