mercredi 6 décembre 2017

Littéral de Daniel Larrieu à Pôle Sud : Passe-moi le ballet

Seul en scène ou presque pour commencer, avec ses - presque -  soixante balais  - des vrais, à l’ancienne, avec de la paille de sorgho, fabriqués par Didier Duserre- et ses cinq interprètes, dont un balai en équilibre sur le bras d’une danseuse, le ton est donné : l’équilibre entre le chorégraphe et ses interprètes, un parcours dans l’histoire de la danse contemporaine, à la fois inscrit dans les mémoires et en dialogue, Daniel Larrieu nous offre littéralement un panorama de sa vie : il fête ses soixante balais !

Et il va nous montrer, dans un costume pauvre mais brillant, sac-poubelle en soie étincelante, le résumé de son « histoire de la danse ».  En gestes décalés mais précis, pichenettes, chiquenaudes mais aussi revisitation du vocabulaire de la danse classique, il va reconstruire – ou déconstruire –une histoire, son histoire. Histoire qui sera reprise, et relue, réinterprétée, réincorporée et transformée par ses compères danseurs et danseuses qui la feront leur. Ils y mettront leur sceau, leur histoire, leurs gestes dans une interprétation complice. Car ce que l’on verra sur scène pendant une belle heure de partage, c’est que le geste est langage et que le langage corporel danse et se fait chorégraphie.


Littéral - Daniel Larrrieu - Compangie Astrakan


Daniel passe le mot, le geste et le relai. Au début, plus longuement et plus tard de manière plus concise, dans une ambiance sonore qui ressemble à un ronflement sourd de frigo et des grondements qui semblent sous-marins et d’où émerge au loin un air d’opéra. Geste par geste, le langage se construit, l’histoire se chorégraphie et se transmet aux cinq danseurs et danseuses qui vont nous la faire vivre, en musique et en rose, avec bonheur. Une histoire multiple, variée et légère, tantôt calme et reposée, quelquefois plus enjouée, toujours sensible. Avec un épisode solo où l’on rêve de voir ressurgir Daniel Larrieu dans des nappes musicales un peu psychédéliques. C’est un vrai plaisir de voir ces cinq corps parler et nous raconter ces histoires sans paroles et de chacun et chacune amener son individualité, sa morphologie et son expression dans ce ballet mobile et agile. Bravo à Marie Barbottin, Léa Lansade, Marion Peuta, Jérôme Andrieu, Yan Giraldou, sans oublier Daniel Larrieu.





La Fleur du Dimanche

A Strasbourg - Pôle Sud le  4 et 5 décembre 2017

21 décembre 2018: Scène nationale d’Orléans
27 janvier 2018: Le VIVAT, Scène conventionnée d’Armentières

27 février 2018: 40ème anniversaire – Les Hivernales, Avignon


Littéral
DANIEL LARRIEU
CIE ASTRAKAN
Chorégraphie : Daniel Larrieu
Interprètes : Marie Barbottin, Léa Lansade, Marion Peuta, Jérôme Andrieu, Yan Giraldou, Daniel Larrieu
Scénographie : Mathieu Lorry-Dupuy.
Les balais réalisés en paille de sorgho ont été fabriqués à l’ancienne par Didier Dussere à Saint Chaptes, France
Costumes : Clément Vachelard (conception), Brice Wilsius (réalisation)
Lumière : Marie-Christine Soma
Direction Technique et régie générale : Christophe Poux
Régie Plateau : Franck Jamin

Production : Astrakan recherche chorégraphique / Coproduction (en cours) : CCN de Tours - Le Phare, CCN du Havre Normandie - CCN de Rillieux-La-Pape - Viadanse, CCN de Belfort - Le Vivat, Scène conventionnée d’Armentières - POLE-SUD CDCN Strasbourg -  Centre des arts d’Enghien-Les-Bains / Avec le soutien du conseil départemental du Val-d’Oise - Fonds SACD Musique de Scène / La Compagnie Astrakan est soutenue par la - DRAC Ile de France / Daniel Larrieu est artiste invité à la Ménagerie de Verre pour l’ensemble de ses projets.

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